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  • il y a 5 jours
« Une manière de lutter contre le harcèlement des femmes dans l'espace public » nous dit l'artiste Lilloise « La dame qui colle ». 20 Minutes est allé à sa rencontre.
Ici, à Lyon, nous l'avons suivi en pleine session collage pour l'une de ses dernières oeuvres. L'occasion pour nous de lui poser quelques questions sur son processus de travail et ses intentions.
Transcription
00:00Je m'appelle la dame qui colle, je suis une artiste lilloise.
00:02On a surveillé un lieu, mais il y a un kangou qui est derrière et qui est là depuis 15 minutes,
00:06donc on ne sait pas trop s'il est là pour surveiller ou pas.
00:08On risque une amende surtout, parce que c'est de la dégradation de l'un public.
00:11J'ai un projet qui s'appelle les gardiennes de rue que j'ai commencé en 2021,
00:14qui est une manière de lutter contre le harcèlement des femmes dans l'espace public.
00:17C'est un projet qui interroge la question des violences faites aux femmes.
00:20En gros, je rencontre des femmes qui ont subi des violences elles-mêmes,
00:22qui viennent poser dans mon atelier, et après je les dessine et je viens les coller dans la rue
00:25pour qu'elles deviennent des gardiennes, des sortes de vigiles qui viendraient surveiller ou témoigner des violences qu'on pourrait subir.
00:31Alors Lyon, ce n'est pas une vie facile.
00:33On sent qu'en fait, ils nettoient très rapidement.
00:36Du coup, je pense qu'il y a aussi les gens qui n'ont pas trop l'habitude de nous ouvrir des fers.
00:40J'utilise de la colle à l'eau.
00:42Du coup, c'est une colle qui part à l'eau et c'est ça qui est pratique avec le collage, c'est que ce n'est pas pérenne.
00:46Si tu veux le nettoyer, en fait, ça se nettoie.
00:48Je ne vais pas dire la recette.
00:49Alors j'ai choisi de coller à Lyon parce que c'est une grande ville dans laquelle les gens vivent beaucoup de choses
00:53et qu'en fait, je choisis aussi des grandes villes dans lesquelles les femmes sortent.
00:55J'ai choisi le Vieux-Lyon parce que c'est beaucoup de petites ruelles qui sont assez sombres le soir et assez vides
00:59puisque c'est très touristique.
01:00J'ai décidé de coller à côté du métro parce que les endroits des gares sont des endroits dans lesquels les gens peuvent stagner ou se déplacer rapidement.
01:06Cette série de portraits qui s'appelle les gardiennes de rue en tout, il y en a 24.
01:10Et ici, on a le portrait 10.
01:11Donc chaque personne, chaque femme va me raconter son histoire, choisir ses poses.
01:14Je garde l'anonymat de leur prénom et de leur histoire et de leur vécu.
01:16Donc là, ici, c'est ma signature, mais c'est une manière aussi de dénoncer le projet.
01:20Tu vois, tu as les informations dessus, donc le format et le papier que j'utilise.
01:25Mais tu as aussi la raison pour laquelle je fais ça, c'est pour renforcer la place des femmes.
01:29Et ces portraits sont ceux de femmes elles-mêmes survivantes de violences qui nous prêtent main-forte dans l'espace public.
01:34Personnellement, ça m'apporte simplement d'être travaillée avec des femmes et de lutter contre les violences.
01:38En fait, c'est quelque chose qui fait du bien, qui nous renforce et qui nous permet de résister.

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