Le skipper de 42 ans va tourner la page de la course au large pour se consacrer à une aventure plus familiale. Avant d'ouvrir cette nouvelle parenthèse, il a accepté de se plonger avec nous dans la boîte à souvenirs.
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00:00Ce dont je suis sûr, c'est que j'ai beaucoup appris.
00:04J'ai une forme de fierté par rapport à ce que j'ai pu vivre
00:08et l'impression d'avoir progressé.
00:10J'ai l'impression que je peux progresser aujourd'hui autrement et ailleurs.
00:23Je pars donc en voyage en bateau.
00:26Donc ça reste du bateau, ça reste sur les océans,
00:28mais d'une manière différente en famille, avec ma femme, avec mes enfants.
00:32L'idée d'aller explorer le monde, explorer les océans,
00:37c'est forcément par contre différent que ce que j'ai pu avoir la chance de faire ces dernières années.
00:43C'est une petite graine qui est là depuis très longtemps.
00:45Moi j'ai eu la chance déjà, gamin, à 6-7 ans, de partir en voyage en famille,
00:49justement avec mes parents, mes sœurs.
00:52J'ai toujours eu dans un petit coin de ma tête l'idée que pourquoi pas moi plus grand
00:57et pourquoi pas refaire ça en famille un jour.
00:59J'ai pu découvrir cet univers, j'ai pu tomber amoureux de cet univers.
01:04J'ai pu tomber amoureux des bateaux, en faire mon métier.
01:08La course et la compétition m'a clairement nourri et construit pendant de nombreuses années.
01:17Je suis content, fier de ce que j'ai pu faire, réaliser avec mon équipe.
01:22Des belles choses qu'on a entrepris, les belles courses qu'on a gagnées, des records qu'on a gagnés.
01:27Il y a aussi, évidemment, si on regarde sur de nombreuses années, plein de contre-performances
01:33ou de courses qu'on n'a pas gagnées.
01:34Dans une vie, je pense qu'il y a plus souvent des courses qu'on ne gagne pas que des courses qu'on gagne.
01:39J'ai l'impression que je peux progresser aujourd'hui autrement et ailleurs,
01:42ne serait-ce qu'en accompagnement d'autres compétiteurs.
01:46J'ai l'impression de beaucoup apprendre aussi et beaucoup de progresser.
01:48Je suis content d'aller dans cette direction du voyage, du bateau, vivre différemment sur l'océan,
01:56tout en continuant à distance, mais à travers l'équipe qui s'est développée autour de moi ces dernières années.
02:02Je continue à accompagner des marins en course large.
02:06Et à travers cette équipe, la compétition perdure.
02:11Un top 3 ?
02:14Je pense que j'ai dû, enfin, si je regarde en effet ces dernières années en course large,
02:19l'exercice du Tour du Monde reste quelque chose qui est fabuleux.
02:21J'ai eu la chance d'en vivre deux, d'en boucler deux en tout cas,
02:26et j'ai eu la chance de le faire avec de la réussite sportive,
02:29que ce soit le Vendée Globe en 2012-2013 que j'ai pu gagner,
02:33et le Tour du Monde en record en solitaire en 2017, en 42 jours.
02:39Ça reste difficilement comparable avec toutes les autres courses ou toutes les autres compétitions que j'ai pu faire.
02:44Évidemment, après, il y a eu plein de courses extraordinaires,
02:47la Route du Rhum, les Transats de Jacques Vabre, les courses en Figaro,
02:51qui m'en a demandé trois, donc j'ai deux tours du monde.
02:54Et parce que peut-être que je ne saurais justement choisir dans toutes les autres,
02:58j'irais bien plus loin en optimiste,
03:01parce que c'était déjà de la compétition,
03:03que c'était déjà des courses qui, à l'échelle d'un enfant,
03:06étaient la plus grande course que je pouvais faire à ce moment-là.
03:09Et donc des premières grandes victoires en optimiste,
03:13j'aime les reciter parce que quelque part,
03:16je pense que dans la vie d'un enfant, elles sont importantes,
03:20elles ont construit quelque part,
03:22elles sont un peu les graines de victoire en course au large plus tard.