Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:0013h, 14h, l'Europe 1 13h, l'Europe 1 13h, dernière partie à 13h46 sur Europe 1 avec vos deux chroniqueurs du jour, Céline Giraud, Victor Hero, journaliste politique à Valeurs Actuelles et le chroniqueur politique Olivier Tartigol.
00:13Et parlons quelques instants d'Emmanuel Macron qui a donc ouvert la porte à une reconnaissance de la Palestine. La France pourrait reconnaître un Etat palestinien au mois de juin, c'est ce qu'il a dit hier soir sur France 5.
00:24On se bat pour Gaza, le retour de la paix, de la sécurité et une solution politique. On doit aller vers une reconnaissance. Je le ferai parce que je pense qu'à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, c'est-à-dire qui doit permettre aussi à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d'entre eux ne font pas, d'être clairs pour lutter contre ceux qui nient le droit d'Israël à exister, ce qui est le cas de l'Iran, et de nous engager sur une sécurité collective de la région.
00:51Notre objectif c'est quelque part en juin, avec l'Arabie Saoudite, de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs.
01:00Voilà, réciprocité, c'est un événement diplomatique Olivier Tartigol.
01:04Oui, il y a déjà 143 pays dans le monde qui reconnaissent l'Etat de Palestine. En mai dernier, l'Assemblée Générale de l'ONU avait aussi procédé à un vote important.
01:14Moi je trouve que ce serait une bonne chose que la France puisse rejoindre ce mouvement historique dans le temps long, parce que je ne vois pas comment on peut créer une solution de paix et de sécurité dans la région,
01:27à deux Etats sans qu'un Etat soit constitué dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, avec bien sûr une nouvelle incarnation du pouvoir palestinien.
01:38L'autorité palestinienne a été très en difficulté. Il faut bien sûr que le Hamas ne puisse absolument pas être l'un des acteurs de cet avenir politique.
01:49Il faudra aussi certainement du changement à l'échelle de l'Etat d'Israël et de son gouvernement, mais ça c'est dans un temps intermédiaire.
01:57En tout cas, le fait que la France, qui n'a plus beaucoup d'influence, puisse soutenir le plan arabe pour Gaza et faire partie des acteurs régionaux pour une solution politique et diplomatique,
02:09je pense que ça va dans la bonne direction.
02:11Victor Hérault, c'est un Etat virtuel quand même, aujourd'hui, la Palestine totalement dévastée, et cette mesure, cette annonce, elle paraît totalement hypothétique.
02:20Alors, c'est une question très complexe, parce qu'effectivement, on ne peut pas, d'un côté, vouloir que le Hamas ne dirige plus ce pays,
02:31et qu'un gouvernement plus pacifique soit mis en place, et qu'on le défende, sans reconnaître la légitimité de ce gouvernement,
02:36donc l'existence de l'Etat que gouvernerait ce gouvernement.
02:39Là, Emmanuel Macron, si vous voulez, je trouve assez habilement, se réinscrit dans la philosophie française,
02:45qui est celle du non-alignement, en disant, on ne défend pas un Etat plus qu'un autre,
02:49ou alors si on le fait, on essaye au moins de donner ses gages à l'autre.
02:52Il précise bien dans la foulée que c'est une reconnaissance qui doit être réciproque,
02:56c'est-à-dire que les défenseurs de la Palestine doivent eux aussi reconnaître l'existence de l'Etat d'Israël.
03:00Mais Vincent Hervouet, ce matin sur Europe 1 CNew, il disait que c'était la première fois qu'un chef de l'Etat annonçait une telle mesure.
03:07Une telle mesure ? Ah non, mais c'est un bouleversement, même géopolitique,
03:10puisque la voix de la France sur cette question-là compte énormément.
03:13Ça s'inscrit à mon avis.
03:14Elle a compté par le passé, elle compte beaucoup moins.
03:15C'est vrai, elle compte beaucoup moins aujourd'hui, mais peut-être qu'elle pourrait compter paradoxalement plus maintenant que c'est annoncé.
03:20Il y a aussi, il faut reconnaître, du point de vue de la population française,
03:23il y a aussi une raison, comment dire, culturelle, qui est que le soutien à l'Etat de Palestine, ou à la Palestine,
03:30c'est complètement, le rapport entre le soutien à l'Etat d'Israël et la Palestine, c'est complètement inversé sur ces 20 dernières années.
03:35La jeune génération soutient bien plus Palestine qu'elle ne soutient Israël,
03:38et il faut prendre ça en compte, c'est-à-dire que le président de la République doit tenir compte aussi de l'opinion qui est celle des Français.
03:44Dans cette question-là, il ne l'aurait sûrement pas fait il y a 20 ans,
03:47puisque le soutien à Israël était total et celui à la Palestine, nul.
03:50On va écouter Gérard Larcher, le président du Sénat, qui lui pose des conditions avant la reconnaissance de la Palestine.
03:56Il était invité de Sonia Mabrouk ce matin sur CNews et repas.
03:59Est-ce le moment d'entrée ? C'est le sujet.
04:03Nous avons toujours des otages dont il faut exiger, sans faiblesse, le retour en Israël.
04:10Nous avons toujours des attaques du Hamas contre Israël.
04:14Nous avons malheureusement une autorité palestinienne extrêmement faible.
04:18Est-ce que les conditions sont réunies pour que nous allions plus loin dans la reconnaissance qui est indispensable à terme de la réalité d'un État de Palestine ?
04:29Eh bien non.
04:30Et puis ça légitimerait le Hamas.
04:32Or le Hamas, je le rappelle, est une organisation terroriste qui le 7 octobre a massacré des citoyens,
04:40parmi lesquels il y avait aussi nos compatriotes.
04:41Je ne l'oublie pas.
04:42Voilà, Gérard Larcher qui pose des conditions, Olivier D'Artigolland.
04:45Oui, mais pour certains responsables politiques, ça n'est jamais le moment.
04:48Le président Macron a évoqué bien sûr la situation des otages.
04:52Il a dit que le Hamas ne pouvait absolument pas être un interlocuteur.
04:56Mais il faut mettre fin à l'hypocrisie et au cynisme.
04:59Certains ont décidé à un moment donné de faire du Hamas l'interlocuteur privilégié,
05:04et non pas l'autorité palestinienne, qui par ailleurs était discréditée pour des raisons légitimes.
05:09Donc bien sûr, il faut de nouveaux interlocuteurs.
05:12Mais il me semble que le vent de l'histoire, le sens de l'histoire, sera à la reconnaissance
05:16et à la construction d'un État viable pour les Palestiniens.
05:20Il y a le droit international à poser des résolutions allant dans ce sens.
05:25C'est une solution de s'appuyer sur le droit international.
05:29Et que ce chemin est l'une des conditions, et je crois la condition essentielle,
05:33pour garantir la paix et la sécurité, à la fois pour les Israéliens et pour les Palestiniens.
05:39Dans la situation actuelle, il n'y a pas de possibilité d'aller vers quelque chose de pérenne.