Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 10/04/2025

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1, 9h30, 11h avec Thomas Hill et ce matin vous recevez le comédien Alex Lutz pour son nouveau spectacle qui est à voir jusqu'au 27 avril.
00:11Dépêchez-vous, c'est au Cirque d'Hiver à Paris.
00:13Et on va maintenant dresser votre portrait sonore des petits sons pour mieux vous connaître. Voici le premier.
00:17Mais moi je viens de Strasbourg, et elle s'est bête par où c'est, entre Paris et Moscou, parlez-vous le français ?
00:26C'est entre Paris et Moscou, Strasbourg, d'amouré.
00:30Vous êtes né à Strasbourg Alex et vous avez grandi dans le petit village de Limmersheim, c'est ça ?
00:34Limmersheim, c'est toujours ces espèces de subtilités avec les termes alémaniques.
00:40J'essaye, mais à chaque fois j'ai le droit à une correction.
00:42Si vous avez un S-C-H, vous dites CH, si vous avez S et H, alors ça veut dire que ce qui précède c'est un mot et le reste c'est un suffixe, donc vous faites Haïm.
00:52Et alors vous entretenez toujours un lien un peu avec ces origines alsaciennes ou pas ?
00:57Par ma maman et mon beau-père qui habitent toujours là-bas, des amis encore.
01:01J'y vais pas assez, j'aimerais y aller beaucoup plus, mais la difficulté de mon métier c'est que je suis quand même tout le temps en vadrouille.
01:08Et du coup quand je suis chez moi, c'est un endroit où il y a un côté on vient à moi, mais parce que je suis tout le temps, j'adore ce métier, mais le côté Marie-Valoche, c'est le seul truc.
01:23Et alors j'ai vu que depuis tout petit vous êtes fasciné par les voix, il paraît qu'enfant vous imitiez des voix de vos profs ou même de vos chevaux.
01:31De mes chevaux ?
01:32Oui, c'est possible ça ?
01:33Ah peut-être pas de mes chevaux.
01:35Parce qu'ils ont une voix pas évidente à choper que j'en avais pas, surtout c'était des enfoirés de poney.
01:41Mais non, non, oui j'imitais mes profs, et je pensais, j'étais déjà un peu mégalomane, mais si je faisais en primaire ou quoi, quelques petits sketchs d'imitation d'hommes politiques ou quoi,
01:55je me trouvais pas mal. Je me disais, tiens, ça, pour les vacances de Pâques, ça peut peut-être me faire quitter l'école pour être signé par Barclay, je suis pas plus con, je suis en CE2.
02:06C'est quoi, c'était Jean-Jacques Chirac ?
02:07En fait j'imitais ce que je voyais à la télé, donc je faisais crac-clac, et je pensais que j'étais vachement bien.
02:13Mais ça marchait sur les copains ?
02:16Et j'étais sûr que je faisais super bien Mitterrand, alors que je faisais un soukrami de...
02:22Ah non, si, là j'ai eu l'impression d'avoir Mitterrand.
02:24Ah c'était flagrant ou pas ?
02:25Ah c'est bluffant, j'en ai les poils.
02:26Ah bah c'était une allocution, arrêtez.
02:28Votre mère, elle était prof, mais alors vous l'école, c'était pas trop votre truc Alex Lutz, vous vous orientez vers un bac A3 dessin, mais on vous conseille d'aller plutôt vers le théâtre, c'est ça ?
02:38Je vous jure, je l'ai beaucoup raconté, j'ai toujours pas compris ce qui s'est passé.
02:41Je sais que j'étais en troisième, deuxième, troisième déjà, bon bref, je devais faire un dossier technique dessin pour rentrer en A3,
02:52alors ce qu'on dirait bac art aujourd'hui je pense, bon bref, et dessin parce que c'est ce que je voulais faire et c'est ce que je voulais faire.
03:00Et il y a quand même mon dossier scolaire qui n'était pas brillant, qui m'a un peu fait que j'ai eu un avis favorable sur l'aspect technique,
03:08enfin voilà, mais sur le reste des matières, il n'y a pas eu d'avis favori, il n'y a pas eu d'avis, disons.
03:16Donc vu que les places étaient quand même assez restreintes, on m'a dit, bah démerdez-vous pour faire plutôt un truc théâtre,
03:24parce qu'il y avait plus de places dans un autre lycée, je crois, un truc comme ça, et du coup vous pourrez par dérogation revenir.
03:30Un truc fumeux que je n'ai toujours pas compris, toujours est-il que je me suis inscrit au TJP,
03:35le Théâtre Jeune Public, qui est une scène nationale où ils proposaient de la très belle initiation amateur théâtre,
03:42beaucoup d'heures par semaine et tout, et j'ai mordu à l'hameçon tout de suite,
03:45et puis j'ai tout de suite limite bossé, quasiment dès la première.
03:48Et un jour il y a une rencontre, une rencontre qui a quand même tout changé dans votre vie.
03:51On me dit qu'être belle, c'est être carencée, je crois bien que j'ai réussi à force de boire du thé,
03:59mais là où je suis très forte, où j'ai pas mon pareil, c'est dans le choix de Meknor, tomate ou à l'oseille.
04:08Pourtant quelqu'un m'a dit, si j'avais mis en scène dans ce spectacle, la cerise sur le gâteau, ça a été écrit à quatre mains.
04:16C'était écrit à plein de mains, moi j'ai un peu co-écrit, il y avait Dabadi qui avait écrit,
04:22il y avait ses auteurs, il y avait Fanny Jolie qui est sa sœur, qui a énormément écrit aussi,
04:28et moi j'ai mis en scène, j'avais 24 ans, j'avais pas du tout compris que je faisais ça, mais c'était tellement génial.
04:34Mais 24 ans, vous étiez inconnue à l'époque ?
04:36Ah bah plus qu'au bataillon, tu peux pas.
04:38Et donc comment ça se fait que vous soyez retrouvé comme ça à la mise en scène de Sylvie Jolie ?
04:42C'est quand même énorme.
04:43Bah oui, c'est énorme, c'est toute la généreuse.
04:44Bah oui, oui, oui, c'est fou.
04:46Mais en fait, moi je faisais du théâtre à Strasbourg,
04:49et pour gagner ma vie, je faisais plein de trucs qui n'étaient pas forcément liés au théâtre,
04:54et j'étais à un moment donné coach répétiteur sur un long métrage qui se tournait à Strasbourg.
05:00Et sur ce long métrage, il y avait des acteurs parisiens, dont Bernard Verlet,
05:04à qui je dois beaucoup beaucoup, le premier qui m'a fait confiance,
05:07en tout cas pour une vie peut-être un peu parisienne, c'était lui.
05:09Il m'a demandé de faire la même chose, coach répétiteur,
05:11sur une série télévisée de flics pour TF1 à l'époque.
05:17Et donc j'ai fait ça, et tout d'un coup j'avais 4 mois, 5 mois de tournage,
05:20c'était génial, et je faisais répéter les acteurs,
05:23enfin je devais les livrer sur le plateau avec un texte sur, en gros.
05:26Et il y avait Sylvie Jolie là-dessus,
05:28et on s'est entendu comme la ronde en foire.
05:30Moi je faisais déjà beaucoup de mise en scène avec ma compagnie,
05:33quand même, j'avais commencé tôt, j'avais commencé à 17, 18 ans,
05:36donc voilà.
05:37Et on s'est entendu tel, mais on s'est dit bonjour en rigolant.
05:41Alors c'est pas compliqué que ça.
05:43Et puis elle m'aimait bien, et puis elle m'aimait bien ce que,
05:46parce que dans ce truc où je les faisais répéter,
05:48je leur disais un peu des trucs d'indications que le metteur en scène disait,
05:51enfin bon voilà, elle voyait bien que je me démerdais pas trop mal.
05:53Elle a voulu me lire un des sketchs,
05:55la chanson là c'est une chanson qu'a écrite ma femme,
05:58quelqu'un m'a dit que j'avais grossi encore.
05:59Et puis elle m'a proposé ça, c'était fou.
06:04Incroyable.
06:05Et moi je savais pas ce que ça voulait dire mettre en scène une vedette
06:08pour une rentrée parisienne, je savais pas, je l'ai fait en inconscience.
06:11C'est elle aussi, Sylvie Joly, qui vous a poussé vers le one show derrière.
06:15Oui, parce que moi j'étais très, je suis un metteur en scène,
06:17j'ai une écharpe et tout.
06:19Et elle m'a dit bon, t'es un peu rigolo, t'es con, viens, fais un truc aussi toi.
06:23Et puis évidemment à un moment, le cinéma aussi a fait appel à vous.
06:26Je hais mon père, c'est un nazi.
06:28J'ai honte d'être son fils.
06:33Non mais oh, comment tu parles de ton père ?
06:36T'as pas honte ?
06:37Qui c'est qui t'a nourri ?
06:38Jamais moi je parlais comme ça de mon père, jamais.
06:42Moi mon père il était charron.
06:44Et je peux te dire que ça filait doux.
06:45Ça la mère de la batte, elle mouffetait pas.
06:46Les gamins pareils.
06:48Mais enfin, son père était nazi.
06:50Peut-être.
06:51Mais c'était quand même son père.
06:52Quand même.
06:54Et alors c'est Jean Dujardin qui vous a remarqué dans un sketch à la télé,
06:57qui vous a proposé de faire OSS 117 avec lui.
07:00Je lui dois énormément.
07:01Il m'a vu avec, je crois qu'il était avec Christophe Duturon, que je salue,
07:07qui est émetteur en scène, auteur, scénariste, réalisateur.
07:10Et je crois qu'ils étaient ensemble quand ils m'ont vu dans une émission de sketch.
07:15Et je faisais un sketch avec l'accent allemand, je crois un truc comme ça.
07:17Et ils se sont dit, tiens.
07:19Et il m'a appelé.
07:20Moi je me suis dit, c'est la reine d'Angleterre, qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
07:22Et il m'a dit, écoute, voilà, il n'y a pas de promesse,
07:27mais j'aimerais bien que tu passes les essais.
07:29Alors j'ai passé les essais.
07:31Et puis il est venu voir mon spectacle par les lances, j'étais au point virgule.
07:34Et il a vachement aimé.
07:35Et puis moi j'ai un souvenir émerveillé de ça.
07:37Je me pardonne maintenant avec le temps parce que j'étais terrorisé sur ce tournage.
07:42J'avais peur.
07:43J'avais peur de mon nom tout le temps.
07:45Mais en fait c'est super les souvenirs, parce que du coup je profite à posteriori.
07:51Mais ils étaient super.
07:52Michel a un talent dingue.
07:54Michel a un anissus.
07:56Et Jean a été un parrain génial, vraiment génial.
08:01Comme quoi les accents finalement, les imitations, ça vous aura réussi.
08:04Voilà, c'est ça qu'il faut encourager à faire les gosses.
08:07Allez-y, imitez les Allemands.
08:08Elisabeth Borne, elle a dit à choisissez des maternelles.
08:10Faites des imitations déjà.
08:11Bien sûr, ça vous emmènera à loin.
08:14Dans un instant on va continuer à parler de cinéma avec Olivier Benkemoun.
08:18Et peut-être qu'on aura le droit aussi un petit extrait de Catherine et Liliane à un moment quand même.
08:21C'est difficile de vous recevoir sans passer un peu de Catherine et Liliane.
08:24On revient dans un instant sur ordre.

Recommandations