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Maltraitances physiques et psychologiques, violences sexuelles... Depuis le scandale de Bétharram, plusieurs établissements scolaires catholiques sont mis en cause pour des faits similaires.

On a rencontré Constance Bertrand, qui a recueilli de nombreux témoignages parmi les anciens élèves de Saint Dominique à Neuilly-sur-Seine. Les accusations visent plusieurs membres de l'établissement, dont un ancien surveillant qui avait également exercé à Bétharram.

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Transcription
00:00Elle a tellement tiré fort sur mon oreille qu'elle a arraché la peau derrière mon oreille.
00:03J'ai été violée par le prof de français, j'avais 16 ans.
00:06J'ai reçu des dizaines de témoignages d'abus et de violences
00:08qui auraient eu lieu dans un établissement privé catholique,
00:11l'institution Saint-Dominique de Neuilly-sur-Seine.
00:14Bétharam, c'est un établissement scolaire dans les Pyrénées.
00:17On parle de viol sur des enfants.
00:19Il y a aujourd'hui énormément de plaintes, je crois qu'on est à 200 plaintes.
00:22Le 3 mars 2025, paraît un communiqué de l'enseignement catholique des Hauts-de-Seine
00:27qui nous rappelle qu'un surveillant de Bétharam est venu ensuite à Neuilly pour être censeur.
00:32Donc évidemment, tout de suite, nous faisons le lien avec le censeur que nous avons connu
00:35puisque nous avons été élèves à la période où il était en poste à Saint-Dominique
00:38et nous décidons d'ouvrir un groupe Facebook et là, c'est le choc.
00:41En 5 jours, nous recevons des témoignages sur à peu près 6 personnes
00:45en plus de ce surveillant et sur des choses extrêmement graves.
00:48On parle d'un professeur du lycée qui viole une élève de 16 ans.
00:51On parle d'un prêtre pédocriminel qui rentre dans les chambres des garçons
00:55pendant une retraite de 5e.
00:56On a une jeune femme qui nous raconte en CM1
00:59« La maîtresse lui tire tellement fort l'oreille qu'elle lui déchire l'oreille.
01:02La peau derrière l'oreille, elle m'a giflé.
01:05Elle m'a donné un coup de poing dans la tête tellement fort que j'en ai fait pipi sur moi. »
01:08On a ces témoignages de cette petite fille à l'époque, mais qui aujourd'hui est une adulte,
01:12qui dit « Je me souviens de ce maître qui nous tirait derrière son bureau et nous caressait sous la jupe. »
01:16On a des témoignages de gens qui nous disent
01:18« À l'époque, nous avons été dire que le prêtre était trop collant, qu'il nous caressait dans le dos. »
01:24Et on nous a répondu que vous savez bien que les prêtres manquent d'affection
01:27et que ce sont des gestes d'affection légitimes d'un homme de Dieu.
01:30On a un scope de maltraitance très large, on a des souffrances terribles
01:34et qui ont des conséquences sur le long terme.
01:36J'ai eu une jeune femme qui est maman, elle a eu une telle phobie scolaire après ce qu'elle a vécu
01:39qu'elle a du mal à emmener son petit garçon à l'école.
01:41Une jeune femme m'a écrit « On ne devrait pas avoir le droit de nous briser notre enfance. »
01:44Plus je reçois ces témoignages, même s'ils sont difficiles, plus je me dis que ce qu'on fait est juste.
01:48Moi aussi, je suis victime, puisque j'ai été harcelée par un surveillant pendant un an.
01:52J'avais 13 ans, j'étais en cinquième.
01:53Il vient me voir à l'arrêt créé, parce qu'il passait son temps à me regarder pendant l'heure de l'étude.
01:57Il me remet un poème qu'il a écrit lui-même.
01:59« J'ai des crises de larmes, je ne dors pas la nuit, mes notes s'effondrent. »
02:02Et moi, ce dont je me souviens, c'est la peur.
02:03Une fois qu'il a été renvoyé, puisqu'il finit par être renvoyé,
02:06j'ai eu peur de sortir de chez moi pendant un an.
02:07Je ne voulais pas répondre au téléphone, j'avais peur qu'il me retrouve dans la rue,
02:10parce qu'en fait, on n'a jamais su ce qu'il était devenu.
02:12On a déjà des plaintes qui sont déposées, dont la mienne.
02:14On a deux autres plaintes qui sont déposées, on en a qui arrivent.
02:16On sait que l'enquête est en cours.
02:18On a appris qu'il y a eu une inspection surprise du rectorat,
02:20qui est restée, d'après nos sources, quatre jours à Saint-Dominique.
02:23Il y avait huit personnes pendant quatre jours.
02:25On est confiants, en tout cas, dans le fait que les choses avancent.
02:27J'ai parlé de MeToo de l'enseignement catholique,
02:29mais je voudrais surtout que ce soit un MeToo de l'enseignement tout court.
02:32J'aimerais vraiment qu'on n'oublie pas que l'école publique aussi est concernée par ces agissements.
02:37C'est important que les gens se rendent compte que ce qu'ils ont vécu n'était pas normal.
02:40Ils n'avaient pas le droit.
02:41Venez nous le dire, on est vraiment là pour ça.
02:44Je ne suis pas seule, je suis celle qui est visible,
02:47mais il y en a d'autres avec moi qui seront là pour accueillir votre parole,
02:50pour vous accompagner au mieux,
02:51et faire en sorte que plus jamais on puisse avoir ce genre de choses
02:53dans n'importe quel établissement scolaire,
02:55on fasse en sorte que ça ne puisse plus jamais arriver.
02:56Sous-titrage Société Radio-Canada
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