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Alors que le président américain a annoncé de nouveaux droits de douane le 2 avril, les bourses mondiales continuent de s'enfoncer dans la spirale baissière amorcée en fin de semaine. Les ministres du Commerce extérieur de l'UE sont réunis ce lundi pour préparer leur réponse. Mais quel impact sur les prix, sur notre épargne ou sur l'emploi ?

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Transcription
00:00D'abord, Amélie Rosig, votre choix ce soir. On a beaucoup parlé dans le journal tout à l'heure de ce lundi noir sur les bourses mondiales
00:06avec du rouge absolument partout. On a besoin de vous ce soir pour savoir quel pourrait être l'impact de ce qui se passe
00:11au niveau macro-économique sur nos vies, sur nos vies à nous, l'impact en France, à quoi est-ce qu'il faut s'attendre ?
00:17Alors déjà, si vous le voulez bien, on va commencer par les mauvaises nouvelles. Ça veut dire que peut-être il y en a-t-il des bonnes, exactement.
00:24Si vous avez un plan d'épargne en action comme 7 millions de Français,
00:29a priori, vous êtes inquiet et c'est normal, je vous comprends, mais pas de panique. À ce stade, la meilleure réaction à avoir, c'est
00:35« wait and see ».
00:37Attendez et voyez ce qui va se passer globalement, mais surtout, a priori, ne vendez pas vos actions. Ce n'est pas tout à fait le bon moment.
00:43Attendre notamment de voir si la récession nous guette vraiment. Quand la situation est inquiétante, comme aujourd'hui,
00:49l'activité économique, elle ralentit, c'est logique. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous, à la maison bas, vous consommez moins, donc les entreprises
00:56vendent moins. Par exemple, vous allez reporter l'achat de votre voiture ou alors reporter de quelques mois
01:01un achat immobilier. Est-ce que vous vous dites « là, je ne suis pas très sûre, on va attendre un petit peu ». Et en face, c'est des entreprises,
01:07évidemment, qui souffrent, à fortiori, lorsqu'elles exportent, particulièrement aux États-Unis.
01:13« Si jamais nos entreprises ont du mal à trouver de nos marchés et accéder aux marchés américains,
01:17donc ils seront obligés de moins embaucher, ils seront obligés de licencier éventuellement, et quand on licencie, on distribue moins de revenus.
01:24Et donc, quand on distribue moins de revenus,
01:26bien évidemment, les gens consomment moins et c'est là qu'on pourrait assister à un phénomène, ou je dirais même à un épisode de récession,
01:32qui peut impacter et la croissance de notre PIB, mais aussi, je dirais,
01:37la compétitivité de nos entreprises.
01:40C'est le cercle vicieux, globalement. Et quand l'économie ralentit, ça fait aussi moins d'entrées d'argent dans les caisses
01:46de l'État, via les taxes, notamment pour n'en citer qu'une seule, la TVA. Bah oui, s'il y a moins d'échanges et moins d'achats, il y a moins de
01:51TVA qui rentre dans les caisses. On estime, regardez, la baisse des recettes fiscales entre 7 et 8 milliards d'euros.
01:59Donc, ce n'est pas rien, quand même. Et d'ailleurs, le week-end dernier, le Premier ministre a chiffré globalement ce que pourrait nous coûter cette guerre
02:06commerciale.
02:080,5 % du PIB, soit environ 15 milliards d'euros, selon François Bayrou. Les économistes, eux, on va le voir, sont un peu moins pessimistes.
02:15Globalement, ils nous parlent d'une fourchette entre 0,2 et 0,4 % du PIB. Donc, François Bayrou, il tape un petit peu
02:22haut. Néanmoins, vous arrivez à voir dans tout ça des bonnes nouvelles.
02:25Oui. Alors, je vais appeler ça plutôt des bénéfices secondaires à court et moyen terme.
02:29Ça, ça me rappelle mon cours d'économie.
02:31Prenez des pincettes. Allez-y, prenez des pincettes. On vous écoute.
02:34Numéro 1, la baisse des prix des carburants.
02:37Incertitude commerciale mondiale, doublée d'une production de pétrole qui a augmenté pour d'autres raisons,
02:42qui entraîne donc une défiance sur les marchés et des tarifs qui chutent. Le prix du pétrole, regardez, est au plus bas depuis
02:494 ans. Le prix du baril de Brent, du brut en mer du Nord,
02:5463, un peu plus de 63 dollars. Et le prix du
02:57baril de pétrole américain qui est carrément passé sous la barre des 60 dollars.
03:01Schématiquement, on considère qu'une baisse de 1 dollar sur le baril, c'est à peu près une baisse de 1 centime sur le litre
03:07à la pompe à essence. Et surtout, l'avantage de ces baisses, c'est que c'est quasi automatique.
03:11Dans les 2-3 jours, on le voit. Et ça, ça réjouit évidemment vous qui nous regardez, les automobilistes.
03:1836 euros.
03:18Et j'ai fait la moitié du plein. C'est un petit peu moins cher que d'habitude. Je trouve que de manière générale, ça commence à redvenir à
03:24des prix corrects. On profite de cette baisse pour pouvoir faire le plein et être tranquille jusqu'à la fin du mois.
03:31Donc déjà une baisse. Et d'ici la fin de la semaine, normalement, vous devriez voir une baisse d'une dizaine de centimes quand même sur
03:38le litre. Ça fait une économie
03:39substantielle de 6 euros sur un plein d'une voiture classique. Et la baisse pourrait se poursuivre dès la semaine prochaine. Et bon, tout ça, c'est...
03:44On consomme moins. Donc, on consomme moins de pétrole. Donc, le prix baisse. Ça, je comprends. Il y a d'autres baisses qui sont un peu plus
03:50surprenantes. Absolument. Dans l'agroalimentaire, par exemple, on pourrait voir une déflation selon les spécialistes. Je prends deux exemples très Frenchy,
03:56bien français. Le vin et le fromage.
03:59Voilà. Les États-Unis, ça représente l'un des marchés à l'export les plus importants pour nos entreprises qui fabriquent donc du fromage et du vin.
04:05Avec des droits de douane qui prennent plus 25 %, elles risquent de vendre moins,
04:10d'avoir des stocks qui leur restent sur les bras et donc de baisser les prix pour éventuellement les écouler. C'est ce que
04:17nous disait ce représentant de la fédération des vins
04:21spiritueux. Et c'était à votre question jeudi dernier.
04:24C'est une conséquence possible de ce qui pourrait se passer aux États-Unis. C'est-à-dire que si ce marché était arrêté ou fortement ralenti,
04:31le risque, évidemment, c'est que des volumes de vins
04:35produits en France ne trouvent pas de débouchés et cherchent des débouchés.
04:39Donc ça pourrait faire baisser les prix.
04:42Ça pourrait faire baisser les prix. C'est du bout des lèvres. Voilà. Donc, impossible de savoir, on va être très clair, on spécule, mais c'est
04:48impossible de savoir à l'heure où l'on se parle si le prix de votre bouteille de vin ou de votre camembert va baisser et à quelle
04:54échéance. Mais une chose est sûre quand même, on va le rappeler, pardon, si la facture baisse, ça voudra dire que nos entreprises vont
04:59mal, que l'économie française tourne au ralenti. Et donc, j'ai un peu menti,
05:05ce ne sera pas tout à fait une bonne nouvelle, même si à court terme, peut-être vous sortirez un peu moins de centimes d'euros à la caisse.

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