Deux ans avant l'élection présidentielle, la condamnation judiciaire de Marine Le Pen fait monter la température politique. Mais pour le maire LR de Meaux, Jean-François Copé, lorsque le droit préserve les intérêts du Rassemblement national, ils s’abritent derrière».
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00:00Je voudrais juste terminer sur ce point pour que chacun comprenne bien.
00:03Ça veut dire que là où je dis que finalement, le service public de la justice travaille de manière assez cohérente,
00:08y compris par rapport à nos exigences démocratiques, c'est qu'en ayant un appel à l'été prochain,
00:14soit il y a une relaxe, dans ce cas, il y a une relaxe, soit il y a maintien de la condamnation dans sa totalité,
00:22dans ce cas, elle sera illégible, soit enfin, il y a une réduction de la durée de l'inéligibilité.
00:27Et à ce moment-là, les 18 mois seront faits. Alors, Mme Le Pen aura un bracelet électronique pour faire campagne,
00:31mais elle ne sera pas inéligible. Bon, oui, je vous permets de rappeler, on fait du droit, là,
00:36c'est vraiment que du droit, je vous assure, c'est que du droit. Donc, voilà pour cette partie-là.
00:40Alors après, on va parler un peu de politique, parce que je sais que vous aimez bien ça,
00:43et puis parce que c'est important qu'on en parle.
00:45Vous aussi, vous aussi.
00:46Mais oui, c'est pour ça, je pense que c'est important qu'on parle aussi de la politique.
00:48Mais pourquoi je prends tout ce temps ? C'est parce que le fondement même de l'engagement qui est le mien
00:55et celui de tous ceux qui partagent mes idées à droite, c'est que nous devons rester dans un cadre démocratique,
01:00celui de l'État de droit, c'est-à-dire de refuser cette contestation systématique des décisions de justice.
01:07Parce que si nous rentrons là-dedans, alors à ce moment-là, nous allons inévitablement dans la commotion arbitraire.
01:12Ce que vous dites en France à côté, ce que vous dites, c'est que le RN n'est pas dans l'État de droit ?
01:14C'est bien à partir, mais je ne dis pas qu'il n'est pas dans l'État de droit.
01:16Ce que vous insinuez.
01:17Non, mais ce n'est pas être ou pas être.
01:20Ce que je veux dire par là, c'est que lorsque cela les arrange au RN, lorsque le droit préserve leurs intérêts,
01:28ils s'abritent derrière.
01:30Mais quand ça les dérange, à ce moment-là, ils parlent d'oppression.
01:34Je voudrais quand même rappeler une petite anecdote qui a beaucoup circulé sur les...
01:37Ce n'est pas les premiers et les derniers.
01:38Parlez politique, excusez-moi, vous soutenez, je crois, Bruno Retailleau,
01:42qui, si je ne me trompe pas, il y a quelques semaines, a remis en question une certaine conception de l'État de droit,
01:46plaide pour la possibilité d'un référendum sur l'immigration.
01:49Alors qu'on dit que c'est contre l'État de droit.
01:51Ça, ce n'est pas la même chose.
01:52Non, non, ça n'a rien à voir.
01:54Là, on parle d'une infraction qui a donné lieu à une sanction pénale.
01:58Ensuite, vous me parlez de l'évolution de l'État de droit par Bruno Retailleau,
02:01qui est un sujet absolument passionnant, mais qui est un deuxième sujet.
02:04Non, mais là, pour deux heures, entre l'État de droit et l'État du droit.
02:07Non, mais attendez, restons là-dessus, restons là-dessus.
02:10On reste là-dessus, sur Le Pen jusqu'au bout.
02:12Pourquoi je vous dis qu'il y a quelque part une approche qui est en réalité une approche démagogique, classique,
02:19qui nous rappelle Donald Trump.
02:21Donc, il faut arrêter de faire semblant.
02:22Qu'est-ce qu'elle dit, Madame Le Pen ?
02:24J'ai en tête un débat qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux.
02:27Marine Le Pen, c'est Donald Trump.
02:29Madame Le Pen, ils utilisent tous les mêmes techniques.
02:32On fait semblant, mais c'est les mêmes techniques de brouillage.
02:35En réalité, on a retrouvé dans les réseaux sociaux un débat qui a eu lieu en 2004,
02:42où j'étais, c'est un des innombrables débats que j'ai fait avec elle, en face d'elle.
02:45Qu'est-ce qu'elle dit en 2004, Madame Le Pen ?
02:47C'est un scandale.
02:48Les élus RPR-UDF condamnés pour détournement de fonds publics doivent être inéligibles.
02:54Nous, au FN, à l'époque, on a les mains propres et la tête haute.
02:58C'était le grand slogan de l'époque.
02:59Je lui ai fait observer dans ce débat que son père, Jean-Marie Le Pen, avait été condamné
03:04pour avoir violenté une députée socialiste.
03:06Qu'est-ce qu'elle me répond ?
03:07Ça n'a rien à voir.
03:09Je lui dis, ben voilà, on est dans le double langage, comme d'habitude.
03:12C'est-à-dire que quand ça vous arrange, là, à ce moment-là, il n'y a pas de problème.
03:15Et puis, elle est allée plus loin après, puisque je crois qu'en 2012 ou 2013,
03:17elle expliquait qu'il fallait, quand il y avait du détournement de fonds publics,
03:19être inéligible à vie.
03:21Bon, mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
03:22Il y a un moment où il faut que les Français entendent tout ça.