Le journaliste Louis de Raguenel était l’invité de Punchline ce mardi 1er avril sur CNEWS. Il a réagi à l'apaisement des tensions diplomatiques entre la France et l'Algérie : «L'Algérie nous prend en otage sur la question de la repentance».
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00:00on est face à une sorte de prise d'otage psychologique et morale.
00:04Parce que, évidemment, on souhaite tous la libération de Boilem-Sensal.
00:08Et donc ça, je pense qu'autour de ce plateau, il y a un consensus.
00:11Mais par ailleurs, on peut avoir un avis sur ce qui est en train de se passer.
00:14C'est-à-dire qu'objectivement, on est en train de nous vendre un peu une mascarade.
00:17On nous explique que, pour la libération de Boilem-Sensal,
00:20en gros, on va être obligés de s'excuser.
00:23On est presque convoqués, d'ailleurs, vous avez remarqué.
00:25C'est nous qui allons à Alger, c'est pas...
00:27Oui, dans un premier temps, dans le cas d'un voyage préliminaire.
00:30Et ensuite, pour préparer un éventuel déplacement du président de la République en Algérie.
00:34Ça serait le président français qui est en Algérie.
00:36C'est ce qui est l'idée de la séquence globale, c'est celle-là.
00:39Et on voit bien, le président Tebboune et les Algériens fonctionnent toujours avec nous de la même manière.
00:43Ça fait 15 ans que c'est comme ça.
00:45Donc, il faut simplement avoir une petite mémoire historique.
00:47À chaque fois qu'il y a des difficultés, globalement, c'est nous.
00:50Alors, parfois, on essaie de tordre un tout petit peu le bras.
00:52Mais, en fait, très rapidement, on fait ce qu'on est en train de faire là.
00:54C'est-à-dire qu'on revient en arrière.
00:56Et il y a une belle photo qui est faite à Alger, où on dit que tout est pardonné.
00:59Sauf que sur les sujets stratégiques qui concernent l'intérêt de notre pays, à chaque fois, on renonce.
01:06Sur les visas, on a toujours renoncé.
01:08Sur les histoires de coopération, on a toujours refusé.
01:10Alors là, on va nous vendre... Enfin, je sais ce qu'on va nous dire.
01:13On va nous dire que la coopération sécuritaire a repris.
01:16La coopération en matière de lutte contre le terrorisme a repris.
01:19Donc, on peut tous se féliciter, applaudir et trouver que c'est génial.
01:22Sauf que le cœur du sujet de la brouille avec Alger, à l'origine, ce n'est pas du tout la coopération terroriste.
01:27Ce n'est pas du tout ces questions-là.
01:29Alors, il y a le Sahara occidental, vous avez raison.
01:31Mais la trame de fond, c'est une relation totalement immature avec ce pays qui fait son beurre politique.
01:39Ce pouvoir politique.
01:41Ce pouvoir politique, oui.
01:42Et qui nous prend en otage sur la question de la repentance.
01:45Je vois que Bruno Rotaillot a essayé de tendre la relation.
01:48Et je trouve que ça a été plutôt sain de le faire.
01:50Mais il a perdu.
01:51Alors, est-ce qu'il a perdu ?
01:52En fait, tout dépend de la lecture que vous ferez de cette histoire-là.
01:56Il y aura deux lectures qui vont vous être présentées.
01:58Vous aurez celle qui consiste à dire que Bruno Rotaillot a perdu.
02:01Vous voulez que je vous donne la lecture de Jean-Luc Mélenchon ?
02:02Mais Bruno Rotaillot, interrogeons-le demain.
02:06Il vous dira que s'il n'avait pas tendu la relation,
02:08peut-être que le problème social ne serait pas libéré dans les prochaines semaines.