Marine Le Pen a été reconnue coupable de détournement de fonds publics ce lundi 31 mars, dans le cadre du procès des assistants parlementaires européens du FN. La cheffe de file des députés RN a été condamnées à 5 ans d'inéligibilité avec éxécution immédiate.
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00:00Et Vincent Wannigan nous a rejoint sur ce plateau, bonjour Vincent, Vincent, vous étiez à l'intérieur de cette salle du tribunal correctionnel de Paris
00:05au moment où, alors pas l'énoncé du jugement puisque Marine Le Pen n'était déjà plus là, mais quand elle a compris la lourdeur de la peine qui l'attendait.
00:12En fait, il s'est passé, c'était un moment assez particulier parce que ça faisait déjà un peu plus d'une heure que Bénédicte de Pertuis, la présidente de la 11e chambre,
00:20voilà, était en train de motiver ce qu'on appelle son jugement, c'est-à-dire d'expliquer ce qui avait conduit à cette reconnaissance de culpabilité
00:26et Bénédicte de Pertuis, elle faisait un pas laissant entendre qu'elle allait prononcer l'exécution provisoire, puis un pas où elle faisait marche arrière,
00:32donc on savait pas trop où elle allait aller jusqu'à entrer dans le vif du sujet et d'expliquer en fait ce que recouvre aussi cette exécution provisoire,
00:39de passer du temps notamment à expliquer que l'ensemble des prévenus, dont Marine Le Pen, continuaient de contester les faits qui avaient pourtant, selon elle, été établis.
00:47Et quand on conteste les faits, c'est en fait l'un des fondements qui motive cette exécution provisoire. Si on a une reconnaissance des faits, on estime qu'il n'y aura pas de récidive.
00:56Et là, le risque de récidive en l'espèce pour la 11e chambre du tribunal judiciaire de Paris était acquise. C'est la raison pour laquelle elle a prononcé cette exécution provisoire.
01:04Elle a mis en balance deux choses. Je reprenais mes notes en arrivant pour regarder. Les prévenus n'ont marqué pour la plupart aucune volonté de vouloir s'expliquer,
01:11niant parfois jusqu'à l'évidence. Ce risque de récidive est donc objectivement caractérisé. Et puis après, elle a quand même dit la question, c'est aussi qu'il n'y a pas de recours
01:19et qu'on va empêcher quelqu'un d'avoir un destin présidentiel. Mais en même temps, si on ne le fait pas, elle aura ce destin présidentiel alors même qu'on la condamne à une peine d'inéligibilité.
01:29Voilà pourquoi il fallait l'exécution provisoire. C'est vrai que quand elle a expliqué ça, Marine Le Pen était assise au premier rang, comme elle l'a toujours été pendant toutes ses audiences.
01:37Elle a soufflé ce « incroyable » comme si elle n'en revenait pas, alors que bon, ça fait quand même des semaines qu'on parle de ce risque-là.
01:43Puis là, on a vu une espèce de petit conciliabule alors que la présidente continuait de dérouler son jugement, ce petit conciliabule.
01:49Elle a parlé à Louis Alliot, qui était juste à sa droite, avec Catherine Griset, son assistante à sa gauche.
01:54On a vu son avocat, Rodolphe Bosselus, s'avancer jusqu'à elle, se mettre quasiment par terre pour discuter. Et d'un seul coup, elle s'est levée et elle a quitté le prétoire.
02:02Le moment qui est assez marquant là-dedans, c'est que la présidente a continué à dérouler son jugement, à faire prévenu par prévenu.
02:09Elle les a appelés les uns derrière les autres à la barre pour annoncer les peines.
02:12Elle a terminé par Marine Le Pen. Elle s'est retournée vers son avocat en disant « on attend Mme Le Pen ».
02:16Et celui-ci a répondu du tac au tac, très sèchement « non ».
02:19Non, elle était déjà partie. Elle était au siège du Rassemblement national.
02:22Elle était déjà au siège du Rassemblement national à ce moment-là.