La guerre commerciale UE-USA a commencé
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00:00Ravis de vous retrouver pour les Informer de l'Europe, votre émission de décryptage de débats autour de l'actualité européenne.
00:15Avec vous, François Boddenet, bonjour. Bonjour Adrien, bonjour à tous.
00:18Rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions.
00:21Notre sujet aujourd'hui, on en a déjà parlé mais ça se précise, l'Europe face à la guerre commerciale avec les États-Unis.
00:29Pour en parler, nos deux invités François.
00:31Alors nos deux Informer de l'Europe sont ce matin Stéphane Vernet, rédacteur en chef délégué du quotidien Ouest France à Paris
00:39et José-Manuel Lamarque, journaliste spécialiste de l'Europe à Radio France.
00:43Je disais que les choses se précisent François, puisque à partir de mercredi ça pourrait encore s'aggraver, vous allez nous expliquer.
00:50D'abord, entre les menaces de Donald Trump, les répliques des Européens, on en est où ? C'est quoi le panorama pour l'instant ?
00:57Alors pour être tout à fait honnête, c'est assez difficile d'y voir clair. On va essayer.
01:02Je crois que l'Europe est un peu comme un navire, vous savez, qui voit à l'horizon le grain, c'est-à-dire la tempête, ce ciel noir qui est en train d'arriver
01:10et elle sait qu'elle ne pourra pas l'éviter, même si d'ailleurs le vent a quand même commencé à souffler puisque depuis 15 jours
01:15les États-Unis appliquent des droits de douane additionnels de 25% sur les importations d'acier et d'aluminium en provenance de l'Union Européenne.
01:23L'Europe, par mesure de rétorsion, avait prévu d'instaurer dès après-demain, mardi, des droits de douane sur les produits américains,
01:30comme par exemple le bourbon, ce qui a mis Donald Trump dans une rage noire. Il a menacé de 200% de taxes les vins espiritueux français.
01:38Alors pour l'instant, sur les vins espiritueux, ce n'est qu'une menace, mais ça a déjà plombé la filière viticole française.
01:44Pour pouvoir continuer à négocier, l'Union Européenne a repoussé à mi-avril la mise à exécution de ces droits de douane,
01:50ce qui n'a pas empêché, Donald Trump, j'espère que vous me suivez, de continuer dans la surenchère,
01:55avec l'imposition à partir de mardi de droits de douane de 25% sur les voitures qui ne sont pas produites aux États-Unis,
02:01donc les voitures produites en particulier en Europe. C'est une catastrophe pour les constructeurs européens,
02:05comme alerte Sigrid De Vries, elle est directrice générale de l'Association des constructeurs automobiles européens.
02:11Les constructeurs automobiles européens sont profondément préoccupés par cette annonce.
02:18Son impact sera vraiment énorme, avec des conséquences graves. Nous espérons donc que ce problème sera résolu dès que possible,
02:23car l'impact sera considérable, d'autant que cette annonce intervient au moment où l'automobile subit déjà une concurrence de toutes parts,
02:30et nous devons absolument éviter ces droits de douane américains.
02:35Alors voilà pour les voitures, mais le jour J, on va dire, des droits de douane, le Liberation Day, le jour de la libération,
02:42comme l'appelle Donald Trump, ce sera mercredi, où il devrait annoncer toute une série de droits de douane réciproques vis-à-vis de nombreux pays du monde.
02:49Je vous disais, c'est le calme avant la tempête.
02:52La tempête, Stéphane Vernet, c'est pour mercredi. Que pourrait donc annoncer Donald Trump à propos de ces droits de douane réciproques ?
03:00On ne sait pas très bien ce qui a été très bien dit par François Baudelaire à l'instant.
03:04On sait qu'il vise, on sait que les États-Unis veulent s'en prendre dans ce qu'ils appellent les 3015,
03:09c'est-à-dire les 15 pays ou les 15 groupes de pays à travers le monde avec lesquels ils accusent le plus fort déficit commercial.
03:15C'est la Chine pour 300 milliards de dollars par an, mais l'Union Européenne est au deuxième rang avec 235 milliards de déficit.
03:25On sait que le secteur automobile est particulièrement visé, ça c'est acquis.
03:28Il y aura 25% de plus sur les véhicules légers, les camions neufs apportés aux États-Unis.
03:34Pour le reste, ce n'est pas très clair.
03:36C'est-à-dire que Donald Trump avait dit au départ qu'il voulait imposer des droits de douane au monde entier à hauteur de 10%.
03:42Après, il a changé de pied en disant que ce serait au cas par cas, qu'il y aurait des accords de réciprocité en fonction de la réaction de chacun.
03:53Donc il faut voir au niveau européen comment ça va se traduire.
03:56Par exemple, est-ce qu'il va mettre à exécution sa menace de plus de 200% sur les tarifs pour tout ce qui est vin, spiritueux, champagne, ce qui nous concernerait tout particulièrement.
04:08Il menace aussi de relever de 25% les droits de douane de tous les pays qui achètent du pétrole vénézuélien.
04:16Mais il a dit aussi qu'il voulait mettre des droits de douane sur les produits pharmaceutiques.
04:20Ça, ça intéresse tout particulièrement les Allemands et les semi-conducteurs.
04:24Il dit aussi qu'il voudrait mettre des droits de douane plus tard sur les bois de construction et les spiritueux.
04:31Donc il y a un certain nombre de choses qui vont être précisées mercredi.
04:34On n'aura peut-être pas tout le 2 avril ou le 3 avril.
04:38Mais en tout cas, le risque, c'est qu'il mette à exécution ces menaces qui balayent tous azimuts et qui vont avoir des répercussions très fortes sur nos économies, sur nos pays.
04:49En réponse, José-Emmanuel Lamarck, l'Europe se donne 15 jours de plus avant d'annoncer ses mesures de rétorsion.
04:57Est-ce que l'idée est de tout faire pour éviter une guerre commerciale totale avec les États-Unis ?
05:02En fait, la Commission européenne joue la montre pour négocier avec Donald Trump pour une solution négociée.
05:07Ainsi, la Commission européenne prépare une liste de sujets sur lesquels des négociations sont envisageables.
05:12Et comme l'a annoncé Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, il s'agirait d'une réponse ferme et proportionnée.
05:19Mais il faut savoir qu'aussi en Europe, en dernier recours, nous avons un règlement anti-coercition.
05:23C'est un ensemble de mesures-chocs, des droits de douane punitifs, des restrictions sur les investissements, par exemple américains,
05:29la mise à terme à l'accès aux données des Européens si chères aux entreprises numériques américaines,
05:34et enfin des normes sanitaires concernant les produits agricoles américains qui pourraient être appliquées.
05:38Sauf que ce règlement requiert un accord à la majorité qualifiée des États membres afin que la Commission prenne une telle décision.
05:46Et on peut dire que les Européens ont peut-être partagé les Allemands pensant à l'industrie automobile, les Allemands les vins espiritueux.
05:52C'est pourquoi, vendredi dernier, Stephen Eberstreit, qui est le porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz,
05:58concernant une éventuelle riposte de l'Union européenne, a précisé que rien n'était écarté, peut-être, de ce recours à ce règlement.
06:06Sauf qu'hier samedi, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, a plaidé pour une approche raisonnée face à l'escalade de la guerre tarifaire entre l'Union européenne et les États-Unis.
06:16Elle a réaffirmé l'importance de l'unité transatlantique.
06:20Elle a déclaré sentir qu'elle en allait être sa responsabilité de défendre l'unité transatlantique et de la reconstruire si nécessaire.
06:27Et à cela, la cheffe du Parti démocrate de centre-gauche, Ellie Stein, a accusé le gouvernement Meloni de se transformer jour après jour en cheval de troie de l'administration Trump au sein de l'Union européenne.
06:38Alors, comme lui dit François Bedenais, pour l'heure, eh bien oui, l'horizon, le ciel est noir, la tempête approche, et qui sait si l'Union européenne pourra l'éviter ?
06:46Alors François, vous avez parlé aussi des vins espiritueux que Donald Trump menace de taxer à 200%, donc en réaction aux taxes sur le bourbon et le whisky américain.
06:56Vous dites que cette taxe, elle a déjà plombé la filière.
07:00Évidemment, ça nous intéresse beaucoup en France. Pourquoi vous dites que ça a déjà plombé la filière ?
07:05Eh bien parce qu'en fait, ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les professionnels de la filière.
07:09Cette menace a eu un effet immédiat.
07:12Ça a stoppé une grande partie des expéditions de vins espiritueux français vers les États-Unis.
07:19Pourquoi ? Parce que les importateurs américains, si vous voulez, ont eu peur de cette incertitude.
07:25Et ils ont eu peur de se retrouver sur les bras avec des stocks énormes de vins espiritueux.
07:29Et donc, il y avait même certaines marchandises qui étaient déjà sur les bateaux, dans des containers, prêts à partir pour les États-Unis.
07:36Et ça a été arrêté.
07:38Et ça, Donald Trump, il sait, il connaît la force de la parole, et en particulier de la sienne.
07:42Il sait que parfois, la menace est plus efficace que la mise à exécution.
07:46Et sur le domaine des vins espiritueux, en fait, c'est plutôt l'Europe qui a perte que les États-Unis.
07:52L'Union Européenne exporte 8 milliards d'euros par an d'alcool aux États-Unis.
07:56C'est 16 fois plus que ce que les États-Unis exportent en Europe.
08:00Singulièrement, on imagine que c'est essentiellement la France, mais peut-être l'Italie aussi ?
08:04La France, l'Italie... La France, c'est aux alentours des deux tiers, à peu près.
08:08Donc c'est vraiment beaucoup. C'est très inégal.
08:11Et puis vous savez que l'Union Européenne menace le Bourbon, et c'est pour ça que Donald Trump a menacé lui de 200%.
08:18Les producteurs français disent que c'était une erreur de la part de la Commission Européenne de menacer le Bourbon.
08:23En résumé, l'Europe aurait peut-être mieux fait d'épargner le Bourbon pour sauver le Bordeaux.
08:29On va parler d'un autre bien qui est menacé par ces surtaxes dans une minute,
08:33les autos, souvent allemandes, en Europe, quand elles sont exportées aux États-Unis.
08:38C'est juste après le fil info de 9h50. Marine Clete.
08:42Marine Le Pen sera fixée demain, délibérée dans l'affaire des assistants du Front et Rassemblement National au Parlement européen.
08:48Une peine d'inéligibilité a été requise par le parquet ce matin.
08:52Dans la colonne de la Tribune Dimanche, elle se dit sereine et met la pression sur les juges,
08:56qui ont selon elle un droit de vie ou de mort sur le mouvement.
08:59Il y a des zones complètement coupées d'électricité, témoigne sur France Info l'ONG Acted Birmanie.
09:04Ce matin, elle a pu atteindre la zone la plus touchée par le séisme de vendredi.
09:09L'organisation explique également que les hôpitaux sont débordés et font face à une pénurie de produits médicaux.
09:14Le bilan provisoire est de 1 600 victimes.
09:16En Syrie, le président par intérim, Ahmad al-Sharé, dévoile son gouvernement.
09:20Ses soutiens occupent les principaux postes.
09:23Mais sur 23 ministres, on compte également d'autres confessions, druses, kurdes et halawites, ainsi qu'une femme chrétienne.
09:28Les États-Unis, principale contributeur de l'OMS, se sont retirés du dispositif.
09:34L'OMS chiffre le manque à gagné à 600 millions de dollars l'année prochaine
09:38et annonce ainsi réduire ses missions et son personnel.
09:41Enfin, plus de 3000 personnes dans les rues de Saint-Étienne hier
09:44pour défendre deux groupes de supporters menacés de dissolution par le gouvernement.
09:48Sur le terrain, les joueurs de la SSE se sont inclinés 6-1 face au Paris Saint-Germain.
09:53La journée de Ligue 1 qui se clôt ce soir avec Lille-Lens, ce sera à 20h45.
10:04François Bodonnet, Adrien Bec.
10:07Toujours avec Stéphane Vernet, rédacteur en chef délégué du quotidien Ouest-France à Paris
10:12et José-Emmanuel Lamarque, journaliste spécialiste de l'Europe à Radio France.
10:17Stéphane, justement, on parlait du vin français potentiellement pénalisé.
10:22Parlons aussi des voitures européennes qui pourraient être pénalisées.
10:27On imagine que l'Europe aurait beaucoup à perdre dans le cas de cette surtaxe ?
10:34Alors oui et non.
10:36C'est-à-dire qu'en théorie, sur le papier, l'Europe n'est pas le principal exportateur d'automobiles aux États-Unis.
10:42Aux États-Unis, en 2024, il y avait 464 milliards d'importations de véhicules particuliers et de camions légers neufs.
10:52Et l'Europe ne figure qu'au cinquième rang.
10:55Les premiers exportateurs de véhicules neufs aux États-Unis, c'est le Mexique, la Corée du Sud, le Japon, le Canada et l'Union européenne.
11:02Et nous, on exporte moins de 800 000 véhicules vers les États-Unis.
11:08Pour être très précis, en 2024, c'était 784 920.
11:12Et la France, dans ce cas particulier, c'est à peine 10 % de ce total.
11:17Nous, on est à 7 859 véhicules en 2024.
11:21Oui, c'est très très peu.
11:22Ça paraît très très peu, voilà.
11:24Par contre, il y a un pays au sein de l'Union européenne qui a beaucoup à y perdre, c'est effectivement l'Allemagne.
11:29Pourquoi l'Allemagne ?
11:30Parce que l'Allemagne, en fait, exporte 3,4 millions de voitures en 2024 vers l'outre-mer, etc.
11:39Et dont 13,1 % vers les États-Unis.
11:42Et les Allemands, la moitié, plus de la moitié des exportations européennes vers les États-Unis de voitures, ce sont des voitures allemandes.
11:51Donc pour les Allemands, l'enjeu est très fort.
11:54D'autant qu'en fait, si vous voulez, l'essentiel des exportations allemandes, elles sont vers les États-Unis.
12:01Elles sont composées de voitures et de produits pharmaceutiques, ce que j'évoquais tout à l'heure.
12:05Et les produits pharmaceutiques, ça fait partie du lot de menaces de Donald Trump.
12:09Donc on voit très bien que quand il parle des voitures et qu'il rajoute les produits pharmaceutiques,
12:14en fait, il vise l'Europe d'une part, mais très particulièrement, il vise l'Allemagne.
12:20Et l'Allemagne, dont la balance commerciale s'est profondément améliorée au détriment des États-Unis ces dernières années.
12:27Alors José-Emmanuel Lamarck, Stéphane le disait, on pourrait se dire, bon, en France, on n'est pas très concerné,
12:32on exporte quelques milliers de voitures aux États-Unis.
12:35Sauf que, indirectement, nos constructeurs peuvent être quand même touchés par ce qui se passe aux États-Unis.
12:40Tout à fait. Bon, d'abord, il y a le groupe Stellantis.
12:42Stellantis est un peu plus exposé aux marchés américains.
12:44Voilà, Jeep, Dodge et Chrysler, anciennes marques américaines.
12:47Donald Trump veut que les marques américaines reviennent aux États-Unis.
12:50Mais chez nous, c'est surtout les équipementiers.
12:52Équipementiers qui travaillent avec la France, avec l'Allemagne.
12:56Il ne faut pas oublier que beaucoup de pièces, beaucoup de composants sont made in USA ou made in China.
13:02Et donc, c'est là où le bas blesse concernant les équipementiers,
13:05qui peuvent être fortement touchés aussi des équipementiers tchèques, par exemple.
13:09Alors, François, quelle peut être la réaction de l'Europe ?
13:12Est-ce qu'il faut y aller fort ou est-ce qu'il faut, comme ça semble être le cas pour l'instant, temporiser ?
13:17Alors, je crois que la réaction de l'Europe, elle est vraiment très compliquée.
13:19Je préfère être observateur que président de la Commission européenne, là, actuellement, si vous voulez.
13:23Parce qu'honnêtement, c'est très, très compliqué.
13:26Au début, il y a eu une espèce de phase de doute.
13:28Au début de l'année, justement, Ursula von der Leyen ne réagissait pas trop à ces menaces, etc.
13:33Il faut rappeler qu'Ursula von der Leyen, elle est allemande, qu'elle est très atlantiste, très pro-américaine.
13:40Et puis ensuite, il y a eu ces annonces qui sont quand même assez fortes.
13:43Les producteurs de vins spiritueux français ont hurlé contre la Commission européenne.
13:48Elle est un peu revenue en arrière.
13:50Donc voilà, là, elle essaye de trouver le juste milieu.
13:52Mais encore une fois, c'est extrêmement compliqué.
13:54Parce que laisser faire Donald Trump...
13:56Donald Trump, lui, en fait, il n'a pas forcément envie de négocier, contrairement à ce qu'on entend un peu partout.
14:00Lui, ce qu'il veut, c'est faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État américain.
14:05Et donc, la négociation, le deal, comme on dit, dans ce cas précis...
14:08Parce que vous avez, à l'inverse, pardon François, je vous coupe, mais l'attitude du Canada, qui est hyper presque violente, quoi, en réaction.
14:15Oui, c'est vrai. Alors, le Canada, j'ai envie de dire, c'est existentiel pour eux.
14:18Enfin, je veux dire, ils sont en relation tellement forte sur le plan commercial que s'ils se laissent faire, carrément, ils sont morts.
14:25Pour l'Europe, c'est important, on vient de le voir, mais c'est quand même pas aussi existentiel.
14:29Donc, il faut que l'Europe arrive à trouver comme ça le juste milieu.
14:31C'est pas simple. Et ce qu'on va attendre, évidemment, c'est les réactions de l'Europe aux annonces qui vont être faites la semaine prochaine par Donald Trump.
14:39On a eu aussi des réactions françaises hier soir, Stéphane Vernet, parce que les États-Unis menacent de rompre leur contrat public avec des entreprises françaises
14:50qui ont des pratiques de discrimination positive, en fait, disant que ça ne correspond pas à ce que nous on veut.
14:55Sauf qu'on parle d'entreprises françaises, et il y a eu des réactions du côté du ministère du Commerce extérieur, notamment.
15:00Oui, alors, là, ça paraît délirant, mais en fait, il y a une guerre commerciale qui est en cours avec les États-Unis, mais c'est aussi une guerre idéologique.
15:06C'est-à-dire que vous avez un président des États-Unis qui, dès son arrivée à la Maison-Blanche, dès le 20 janvier, a pris un décret exécutif pour déclarer illégal
15:17ce qu'on appelle tout le paquet de mesures DEI sur la diversité, l'équité et l'inclusion, en fait.
15:25Une discrimination positive qui existe aux États-Unis depuis longtemps, et que lui considère comme une émanation du wokeïsme,
15:31quelque chose qui, en fait, porte atteinte à ses convictions, qui sont basées sur le mérite.
15:37Donc, en fait, aujourd'hui, vendredi, vous avez l'ambassade des États-Unis en France qui a envoyé une lettre à toutes les entreprises françaises
15:46qui rendent des services ou qui vendent des produits au gouvernement américain en leur disant, on vous demande expressément de répondre à un questionnaire,
15:56de nous dire très précisément ce que vous faites en matière de discrimination positive.
16:01Donc, ça concerne l'égalité homme-femme, ça concerne tout ce qui est facilité d'embauche de personnes issues de quartiers défavorisés ou de minorités exposées.
16:15Et en disant, si vous avez ce type de pratiques, vous ne pourrez plus, à terme, travailler avec le gouvernement américain.
16:24Ce qui est, de notre point de vue, particulièrement choquant.
16:27Ça ne concerne pas que la France, en fait.
16:29Les États-Unis ont ce type de pratiques avec tous leurs interlocuteurs à travers le monde et tous leurs interlocuteurs européens sont concernés.
16:35Un tout petit mot, François Boddenet, est-ce que ce n'est pas quelque chose qui, si c'est réellement appliqué, risque de nous mettre vraiment en difficulté par ailleurs ?
16:41Est-ce qu'on n'imagine pas les entreprises françaises renoncer ?
16:43Oui, ça risque de nous mettre en difficulté. Après, il faut voir ce qui va se passer sur le plan politique.
16:47D'abord, est-ce que ces entreprises qui ont eu ce message vont y répondre ?
16:52Après, ça va être une négociation au niveau politique.
16:54Juste en un mot, il faut dire que les Américains sont tout à fait habitués à intervenir, j'ai envie de dire, à l'extérieur de leurs frontières avec ce qu'on appelle les lois d'extraterritorialité.
17:03Et donc là, sous Donald Trump, ils vont encore un peu plus loin puisque ça touche ce que Stéphane venait de dire.
17:10On va devoir s'arrêter, je suis désolé, on est tout à fait en retard.
17:13Merci François Boddenet, merci Stéphane Vernet, rédacteur en chef délégué du quotidien Ouest France à Paris.
17:19Merci José-Manuel Lamarque, journaliste spécialiste de l'Europe à Radio France.
17:23Et puis Stéphane, vous reviendrez avec plaisir pour terminer votre phrase.
17:26Merci à vous et merci d'avoir suivi les Informer de l'Europe. Bon dimanche.