La journaliste, Charlotte d'Ornellas, parle d'un livre sorti sur l'histoire de Crépol : «Le racisme anti-blanc existe dans les faits et dans la jurisprudence».
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00:00Oui, c'est vrai que cette femme, elle m'avait répondu.
00:02Pour commencer, nous, on n'y était pas, eux, par la force des choses.
00:05Ce n'est pas un reproche de ne pas y avoir été.
00:08Mais ce qu'elle voulait dire par là, c'est que tout ce qui est relevé
00:12de leurs témoignages dans les jours qui ont suivi cette soirée,
00:15qui a été un traumatisme immense pour tous les gens présents,
00:19parce qu'on a énormément parlé de la mort de Thomas
00:23et extrêmement légitimement.
00:25Mais il y a eu d'autres blessés par arme blanche, au couteau également.
00:28Certains qui sont encore aujourd'hui suivis médicalement,
00:31qui ne peuvent plus travailler, qui ont vraiment des suites,
00:34on va dire, de leurs blessures extrêmement graves.
00:36Et elle disait, dans les jours qui ont suivi,
00:39on a témoigné auprès de quelques journalistes qui étaient là,
00:42mais également en audition pour raconter ce qui s'était passé.
00:46Et immédiatement, notre parole a été mise en cause.
00:50Immédiatement, la parole pendant les auditions de garde à vue,
00:54cette fois-ci, des personnes qui plus tard ont été mises en examen,
00:57a été prise beaucoup plus au sérieux que celle des victimes
01:00ou des témoins de l'agression.
01:03Et ça, ça a été extrêmement douloureux.
01:05Et si vous voulez, les interviews qui ont accompagné la sortie du livre
01:10ont ravivé cette douleur-là.
01:12Et elle me disait par ailleurs qu'il y avait beaucoup de victimes
01:14qui avaient même refusé de rencontrer les personnes qui écrivaient ce livre,
01:19précisément parce qu'ils étaient déjà échaudés par le commentaire médiatique
01:23au moment de l'agression et dans les semaines qui ont suivi.
01:25C'est une douleur qui vient de loin.
01:27Et surtout, une incompréhension immense.
01:29Elle me disait, mais qu'est-ce qu'on a fait pour que personne ne veuille croire
01:33des témoignages qui se ressemblent, qui sont les mêmes, qui s'accumulent
01:36et qui racontent une soirée de l'enfer ?
01:38Et voilà, elle a répété plusieurs fois, mais qu'est-ce qu'on a fait ?
01:40Et puis, cette étiquette qui est collée sur ces victimes
01:44qui ont eu le malheur de parler de ce qu'elles ont vécu,
01:47d'être considérées comme des fachos.
01:48C'est-à-dire de parler de racisme anti-blanc, c'est d'être d'extrême droite.
01:52De parler de ces insultes qu'ils ont entendues au moment du drame,
01:57de salles blanches, etc. C'est d'être d'extrême droite.
02:00Je précise que Marc Leplongeon, l'un des auteurs de ce livre,
02:03qui a été acheté par quasiment personne.
02:05Je crois que la première semaine, c'est 300 livres qui ont été achetés.
02:09Non, mais c'est pour vous dire.
02:12Malgré le niveau spectaculaire de toute la télévision privée.
02:15La grande réussite, ils étaient sur cet avou quotidien, BFM TV,
02:18pour expliquer qu'ils sont attaqués par la dite extrême droite.
02:22Que dit Marc Leplongeon ?
02:23Le racisme anti-blanc, c'est un concept qui vient de l'extrême droite.
02:27En jurisprudence, devant les tribunaux, le racisme anti-blanc, ça n'existe pas.
02:30Mais il faut rappeler que...
02:31C'est à vous, chez nos confrères de BFM, avec Benjamin Duhamel.
02:35Le même Marc Leplongeon commençait à bégayer quand Benjamin lui avait dit
02:38mais attendez, dans les faits, ça n'existe pas, selon vous, le racisme anti-blanc ?
02:42Et puis là, ça a été un peu plus compliqué pour le monsieur.
02:44Mais dans les faits et dans la jurisprudence, je précise que ça existe, évidemment.