• avant-hier
Le gendarme Marc Rollang s'exprime au sujet de l'affaire Emile et souligne la détresse des enquêteurs, dont «la fonction ne protège de rien» et qui «vivent leurs affaires».

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00et je me suis rendu compte que je suis gendarme, je suis officier, je suis enquêteur,
00:04mais je suis aussi père de famille.
00:06Et cette résonance-là est particulière parce qu'en fin de compte je me suis dit
00:09je ne suis à l'abri de rien,
00:11ma fonction ne me protège de rien,
00:13et cette situation, cette souffrance-là,
00:16quelque part quand je rentre chez moi je la ramène avec moi
00:18et je travaille dessus parce que c'est mon métier.
00:20C'est tout le paradoxe de l'enquêteur,
00:22qu'il soit policier ou gendarme,
00:24c'est qu'en fin de compte on vit nos affaires,
00:26on vit ces instants-là,
00:29et on évite de les subir.
00:30Donc il y a également un gros accompagnement en ce qui nous concerne parfois, in fine,
00:34pour dégager ce trouble d'émotion.
00:36Pourquoi les similarités avec l'affaire du petit Grégory sont édifiantes ?
00:40Parce que les enquêteurs de l'époque,
00:41jugent, mais tous ceux qui ont approché de près ou de loin cette affaire ont été marqués
00:46véritablement au fer rouge,
00:47et certains ne voulaient pas abandonner sans connaître la vérité
00:51et n'arrivaient pas à rentrer chez eux et à tourner la page.
00:53Et ça a eu des conséquences désastreuses sur les vies privées,
00:56mais vraiment de personnes qui étaient quand même assez éloignées,
00:58qui travaillaient sur l'enquête.
01:00Et n'oubliez pas que le juge Lambert, malheureusement, a mis fin à ses jours.
01:03Alors bien sûr, dans le cadre de cette affaire-là,
01:08à cause des rebondissements de cette affaire précisément,
01:11il a décidé unilatéralement de faire le choix de nous quitter,
01:15parce qu'effectivement l'impact sur sa carrière, sur sa vie privée,
01:18ont été démesurés.

Recommandations