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00:00Il est 8h moins le quart.
00:02C'est un sujet qui fait débat Clément Comte.
00:05Oui, on parle de la fin de vie. Jusqu'à dimanche nous sommes dans la 19e semaine de mobilisation pour le droit de mourir dans la dignité
00:12portée notamment par l'ADMD. Les membres de l'association partent en ce moment à la rencontre des Rémois.
00:18Bonjour Francis Selier.
00:19Bonjour.
00:19Vous êtes le délégué de l'ADMD dans la Marne, l'association pour le droit de mourir dans la dignité.
00:24Vous organisez une opération tractage encore une fois ce matin, place Luton, de 10h à 12h.
00:29Pourquoi est-ce que c'est important d'aller directement à la rencontre des habitants ?
00:33Ça nous permet effectivement de sensibiliser la population, pour la partie de ceux qui ne le sont pas encore,
00:42à cette problématique de la fin de vie. Elle a une nécessité d'obtenir une loi permettant de
00:49choisir soi-même les conditions de sa fin de vie, ce qui n'est pas possible actuellement en France.
00:53Qu'est-ce qu'ils vous disent alors depuis le début de la semaine, tous ces Rémois que vous rencontrez dans ces opérations de tractage ?
00:59Quels sont les retours que vous avez ?
01:01La plupart des retours sont positifs, mais ça c'est pas nouveau, puisque le phénomène bien sûr est éternel.
01:08L'ADMD existe quand même depuis 45 ans. Il y a eu quelques évolutions législatives durant ces
01:1420-25 dernières années, mais pas suffisantes et pas à la hauteur des attentes justement de la plupart des gens qui souhaitent
01:22pouvoir
01:24effectivement mourir dans la dignité, sereinement,
01:27de manière consentie.
01:29Alors Francis Hellier, on parlera évidemment du cheminement législatif dans un instant. Je reviens un petit peu à cette sensation globale des Rémois sur cette question.
01:35Est-ce qu'elle divise ? Est-ce que vous rencontrez des gens qui disent soit j'ai pas forcément réfléchi ou soit je suis contre,
01:42également vous essayez de les convaincre, comment ça se passe ces rencontres-là ?
01:45Oui bien sûr, le but est effectivement de convaincre, mais enfin les sondages
01:50faits depuis plusieurs années prouvent qu'à peu près 90%
01:54des français souhaitent une évolution de la loi qui leur permette d'avoir un choix, un choix qu'ils exerceront ou pas
02:02le moment venu, s'ils sont confrontés à cette situation pour eux ou pour leurs proches.
02:09Et bien évidemment pour des questions philosophiques, religieuses ou autres, il y a quelques opposants, mais enfin ils sont
02:16extrêmement minoritaires.
02:17Alors ce projet sur la fin de vie, il était bien avancé l'année dernière, mais il y a eu cette dissolution de l'Assemblée nationale
02:24Francis Hellier, alors
02:26depuis c'est un petit peu revenu sur la table avec ce texte donc qui sera
02:29scindé en deux, mais avant un petit peu d'aller dans le détail, est-ce qu'on a une idée un petit peu du calendrier
02:33législatif justement ? On en est où ?
02:35Est-ce que ce texte arrivera un jour devant les députés ?
02:39C'est ce qu'on souhaite, parce que c'est vrai qu'on a été échaudé un certain nombre de fois, vous l'avez dit, la dissolution
02:45puis le gouvernement Barnier,
02:47qui n'a pas duré,
02:49avait fait le choix de reprendre le texte en l'état
02:53fin janvier début février, bon on connaît la suite.
02:58Maintenant monsieur Bayrou a décidé de scinder
03:01le texte en deux parties, soins palliatifs et aide active à mourir, bon c'est une manœuvre
03:08dilatoire qui, à notre avis, vise à enterrer le projet, puisque bon il ne fait pas
03:15enfin il ne cache pas ses opinions
03:18sur le sujet notamment, pour des raisons religieuses, qui sont tout à fait respectables, là n'est pas le problème, enfin
03:26est-ce que l'intérêt général ne doit pas primer
03:30les convictions personnelles d'un premier ministre ?
03:32Et l'importance de toute façon c'est évidemment le Parlement, donc je reviens sur ce calendrier législatif, on parle du mois de mai c'est ça à peu près ?
03:37Alors effectivement c'est prévu mi-mai, c'était initialement prévu le 12 mai, mais en
03:43en deux temps.
03:45Alors sous réserve que d'ici là il n'y ait pas d'autres événements, on peut s'attendre à tout, et puis aux dernières nouvelles
03:51ça devait être encore retardé d'une semaine, bon on n'est plus à une semaine près, mais enfin quand même.
03:57A priori voilà, on parle autour de mi-mai pour ce texte, Francis Sellier délégué
04:02de l'ADMD dans la Marne, on l'a dit, un texte donc scindé en deux, d'un côté les soins palliatifs, de l'autre
04:07l'aide active à mourir, pourquoi est-ce que c'est un problème pour vous
04:10que ce projet de loi soit divisé en deux ? C'était une volonté, vous l'avez dit, de François Bayrou, le Premier Ministre ?
04:17Oui, enfin qui ne s'explique pas, c'est à notre sens un déni de démocratie, puisque c'est contre la volonté
04:25exprimée de nombreuses fois, et pour nous ça constitue
04:29les deux piliers, quoi, d'une aide fraternelle à mourir, enfin
04:35c'est un continuum
04:37et il n'y a pas de raison de scinder en deux, en fait on pense que
04:42évidemment le développement des soins palliatifs, qui peut être contre, donc ça va faire consensus, c'est assez rare pour le souligner, et
04:49à l'inverse
04:52par manque de temps ou en fonction des
04:55aléas politiques ou des
04:58que ce soit à l'Assemblée ou ensuite au Sénat,
05:02la deuxième partie risque de passer à la trappe.
05:04Une dernière question sur cette fameuse aide active à mourir, qu'on peut aussi appeler euthanasie, alors
05:11pas tout à fait, c'est vrai, c'est différent, mais en tout cas dans
05:15les grandes lignes, ce que les opposants peuvent aussi vous dire, c'est de dire
05:20que ça existe, que c'est légal chez nos voisins belges, alors nous en plus dans les Ardennes et dans la Marne, c'est vrai qu'on est à côté,
05:25alors voilà, est-ce que vous entendez aussi
05:27cette parole des gens qui sont contre et qui disent, si on veut aller jusque là, on peut aussi aller en Belgique,
05:33là où c'est autorisé ?
05:35Oui, d'une part, l'aide active à mourir peut se faire sous deux modalités, l'euthanasie ou le suicide assisté,
05:42on souhaite avoir ce double choix.
05:46Concernant la Belgique
05:48ou la Suisse, effectivement, beaucoup de Français en sont réduits à
05:52partir à l'étranger, à s'exiler finalement pour mourir, là aussi, où est la fraternité
05:58inscrite dans notre devise républicaine,
06:01et ce qui suppose quand même
06:05des moyens financiers que tout le monde n'a pas, et puis
06:11un accompagnement aussi.
06:13Merci beaucoup Francis Selyé, vous êtes le délégué de l'ADMD dans la Marne, vous restez avec nous parce qu'on continue de parler de
06:20cette question de la fin de vie dans un instant, c'est vous qui le dites.