En Corse, des rassemblements se multiplient sur l'île depuis la violente agression en prison d'Yvan Colonna. Voici pourquoi.
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00:00En Corse, depuis plusieurs jours, des manifestations se multiplient sur l'île, voilà pourquoi.
00:11Le 2 mars, Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour le meurtre du préfet de Corse Claude
00:16Evignac en 1998, a été violemment agressé par un co-détenu de la prison d'Arles.
00:21Yvan Colonna est ce soir dans un état désespéré, en état de mort cérébrale d'après les médecins.
00:26Dans la foulée, des manifestations de soutien à Yvan Colonna ont eu lieu dans plusieurs villes de Corse.
00:51De nombreux lycéens s'engagent également dans les manifestations et bloquent leurs lycées.
00:55Le blocage des lycées c'est avant tout de la sensibilisation quant à la cause
00:58et après on participe à la mouvance l'île ou la morte du fait qu'en réponse à ces événements,
01:03l'île cesse de fonctionner.
01:07Yvan Colonna est un prisonnier au contexte particulier,
01:10c'est un peu un symbole pour la mouvance politique nationaliste qui est extrêmement présente sur l'île.
01:15La certaine injustice qu'on dénonce, c'est une atteinte à notre histoire,
01:18et cette histoire c'est aussi la nôtre.
01:21Le 9 mars, pour des raisons humaines, le Premier ministre Jean Castex
01:24a levé le statut de détenu particulièrement signalé d'Yvan Colonna.
01:28Ce statut empêchait son rapatriement vers une prison corse réclamée par Colonna depuis de nombreuses années.
01:33Une mesure qui était tellement tardive et tellement décalée par rapport à ce que tout le monde vivait
01:41qu'elle est apparue comme une mesure déplacée et pratiquement obscène.
01:45Le 9 mars, des affrontements opposent les manifestants aux forces de l'ordre,
01:49à Bastia, à Jaxio et Calvi.
01:51On a assisté à des scènes de quasi-émeutes urbaines.
02:00Au moins 40 personnes font le récit.
02:01Aujourd'hui, la revendication nationaliste, l'aspiration du peuple corse à être reconnue et écoutée
02:07est exprimée très majoritairement dans les urnes,
02:10et un des éléments structurants de la situation de tension aujourd'hui,
02:14c'est que l'État s'est totalement refusé, jusqu'à aujourd'hui,
02:17à prendre en compte le suffrage universel et nos aspirations.
02:21Notre devoir et notre responsabilité, élus, de nationalistes,
02:26mais aussi de parents ou de grands-parents pour les plus anciens,
02:29c'est bien sûr de penser avant tout à préserver cette jeunesse.
02:31Et c'est pour ça que nous sommes des artisans fervents de la paix,
02:35mais comme je l'ai dit, y compris au Premier ministre,
02:38la paix se construit sur la justice et la démocratie que nous voulons.
02:43Effectivement, nous sommes contents que la jeunesse se mobilise massivement,
02:46mais on ne peut que déplorer cet usage de la violence.
02:49C'est la rupture du dialogue, et or, ce que nous voulons,
02:52c'est justement recréer un dialogue entre l'État et la Corse
02:56pour pouvoir aboutir à une solution politique.
03:09Le vrai problème dans leur éloignement, c'est que les familles qui sont innocentes,
03:12qui n'ont rien fait, sont victimes de l'insularité
03:15et ne peuvent pas voir souvent leurs proches.
03:20Nous revendiquons de nouvelles choses.
03:21En premier lieu, le rapatriement de ces prisonniers en Corse.
03:26Nous ne nous adressons pas qu'aux Corses, mais à l'ensemble de l'opinion française,
03:29parce que nous savons que dans ce genre d'affaires,
03:31c'est l'opinion qui juge et c'est l'émotion qui tranche.
03:33On veut véhiculer une bonne image de la Corse, une Corse prête au dialogue.