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00:00Et Léonore Simonnet, vous êtes la ministre fédérale MR des classes moyennes, des indépendants et des PME.
00:10Ce mercredi 26 mars, vous présentez votre projet au Parlement. Bienvenue dans le studio de Sudinfo.
00:16Merci, monsieur Jacques Marre.
00:18Alors ma première question est simple. Qu'est-ce qui va changer pour les indépendants ?
00:22Il va changer beaucoup de choses, puisque l'accord de gouvernement est assez clair en la matière.
00:27On a mis l'accent sur la compétitivité et l'esprit d'entreprise.
00:31Moi, je suis ministre des classes moyennes, des indépendants et des PME.
00:35Et donc, j'ai comme mission de les soutenir et de leur offrir le climat entrepreneurial, ici, le plus attractif en Belgique.
00:42Il faut savoir déjà au niveau des chiffres, parce que moi, j'aime bien dire que les chiffres ne mentent pas.
00:46Les PME, il y a 1 167 000 PME en Belgique, ce qui est énorme.
00:53On comprend bien que c'est l'épine dorsale de notre économie.
00:56Et elle représente 99,4% des employeurs dans le secteur privé.
01:03Donc je présente...
01:04– 99% des employeurs ?
01:05– 99,4% des employeurs dans le secteur privé.
01:08Donc c'est énorme.
01:09On ne peut pas faire sans.
01:10Et on ne pourra pas faire sans si on a l'objectif d'ici 2030 d'avoir 80% de taux d'emploi.
01:16On ne peut pas faire sans les PME.
01:18Et donc moi, mon objectif...
01:20– Pardon, ce ne sont pas les PME qui vont aider à atteindre les 80% de taux d'emploi, si ?
01:24– Alors, pour atteindre les 80% de taux d'emploi,
01:27on a des mesures phares de limitation des allocations de chômage,
01:30du différentiel net de 500 euros entre les gens actifs et non-actifs.
01:34Mais il y a aussi ce rôle des PME qui sont les pourvoyeurs d'emploi local.
01:39Et donc si on ne leur permet pas de créer, d'innover et de devenir employeurs,
01:45on n'arrivera pas à ces 80%.
01:47Et je pense sincèrement, faire sans eux serait une grave erreur.
01:50– Mais donc, il y a déjà beaucoup d'indépendants et de PME.
01:54Est-ce qu'il faut absolument encore inciter les gens à devenir indépendants, finalement ?
01:58Est-ce que c'est nécessaire ?
01:59– Il faut, bien entendu.
02:01Ceux qui désirent, qui ont cette volonté d'entreprendre,
02:03cette fibre qui pousse en eux, il faut les soutenir.
02:06Et moi, je vois la politique que je vais mener pendant les cinq prochaines années en trois axes.
02:11Premièrement, il y a une partie renforcement du statut social.
02:14Il faut absolument pouvoir soutenir un indépendant du début de sa vie
02:18pour le lancer pendant l'exercice de son activité,
02:21s'il veut se développer, s'il connaît malheureusement des accrocs de santé,
02:25ou heureusement, une grossesse par exemple,
02:27et à la fin de l'exercice de son activité, quand il prend sa pension.
02:31– Pour l'instant, un indépendant n'a pas de statut social ?
02:34– Il a un statut social, mais qui doit toujours plus être renforcé.
02:37Il y a plusieurs mesures très concrètes qui sont demandées
02:40par les partenaires sociaux et par les secteurs.
02:42Moi, dès le début de mon mandat, j'ai souhaité rencontrer nos partenaires,
02:46BESSI, l'UCM, l'UNISO, les secteurs, celui de la construction, de l'horeca,
02:50qui sont aussi des pourvoyeurs d'emploi énormes en Belgique.
02:54Eh bien, on a détecté, dans ce renforcement du statut social,
02:57plusieurs mesures très concrètes à prendre.
03:00Il y a par exemple la révision du calcul des cotisations sociales.
03:04À l'heure actuelle, elles sont calculées trimestriellement,
03:08on pourrait penser à les calculer mensuellement.
03:10Je donne un exemple, moi je suis avocate de profession,
03:13j'ai commencé à exercer un 1er septembre, alors que je n'ai eu de revenu
03:18que pendant un mois du trimestre de cotisation sociale,
03:21j'ai dû payer l'ensemble du trimestre.
03:23Donc ça, il y a peut-être quelque chose à voir.
03:25Il y a aussi la question des majorations.
03:26– Donc sur le total, on paiera la même chose, mais on ne paiera moins souvent,
03:30enfin plus souvent, mais moins.
03:32– On paiera en fonction des mois où vous avez presté
03:35et où vous avez perçu des revenus.
03:39C'est le start-upper, c'est celui qui se lance,
03:42qui ne travaille qu'un mois sur le trimestre,
03:44et bien lui permettre de ne payer qu'un seul mois de cotisation.
03:46Ou c'est par exemple, on pourrait réfléchir au fait de tomber malade.
03:49Un indépendant, et on le sait, ils sont parfois touchés,
03:52notamment il faut agir en matière de prévention,
03:54parce qu'on voit qu'il y a énormément d'indépendants
03:56qui sont atteints par un burn-out.
03:59Eh bien, on pourrait réfléchir au fait que si pendant un mois,
04:02je suis en arrêt maladie, pourquoi devrais-je payer
04:04mes cotisations sociales ce mois-là ?
04:06C'est toute cette réflexion.
04:07– Parce qu'il n'y a pas de revenu, c'est ça.
04:08– Il n'y a pas de revenu, donc c'est compliqué après de mettre la main à la poche.
04:12Il est la question des majorations.
04:14Aujourd'hui, vous payez vos cotisations sociales un peu en retard,
04:17vous passez directement à plus 3%, rapidement plus 7%.
04:20Alors que je pense sincèrement, et on a tous le droit à l'erreur,
04:23un indépendant qui oublie et qui est un peu en retard
04:26pour payer ses cotisations, n'est pas un méchant fraudeur
04:29qu'il faut majorer.
04:31Ça, il y a une réflexion à faire.
04:33Renforcement du statut social, il y a aussi toute la question
04:35de la protection médicale qui doit encore être améliorée.
04:39Je peux vous parler de mesures concrètes,
04:40notamment permettre de faire une notification électronique
04:44de la maladie par le médecin directement à la mutuelle,
04:48pour que l'indépendant puisse se consacrer pleinement à son rétablissement
04:51et que la notification se fasse beaucoup plus rapidement,
04:54de manière électronique.
04:55– Ça, c'est quelque chose qu'on pourrait faire pour les salariés aussi, finalement.
04:58– Moi, je suis ministre des indépendants et des PME,
05:00donc je défends les indépendants.
05:02À mon collègue David Clarinval, qui travaille.
05:05On travaille en synergie, on est même dans le même bâtiment.
05:08Donc, je suis très heureuse de pouvoir travailler avec lui.
05:11Et puis, encore un autre exemple au niveau du statut social.
05:14Moi-même, jeune femme, je peux vous annoncer que dès 2026,
05:18les indépendantes ayant accouché vont se voir exonérer
05:23du paiement de cotisations sociales pour les deux premiers trimestres.
05:27Pour l'instant, c'est une exonération pour le premier trimestre.
05:31Dès 2026, on va étendre cette mesure aux deux trimestres.
05:36– Pourquoi ça ? La raison ?
05:38– La raison, c'est un peu le même principe que le calcul mensuel.
05:41Si vous n'exercez pas, vous vous occupez de votre bébé,
05:43et donc vous n'avez pas de revenus, je trouve ça normal de soutenir
05:48nos indépendantes qui se mettent en arrêt pour s'occuper de leurs jeunes enfants
05:52et de ne pas payer des cotisations alors que l'argent ne rentre pas dans leur caisse.
05:55– D'accord.
05:56– Et puis, le deuxième axe qui est très important, donc volet PME surtout.
06:00Moi, j'ai présenté la semaine passée en commission économie mon volet PME.
06:04Et le mercredi 26 mars, ce sera le volet statut social.
06:08Eh bien, PME, il faut absolument renforcer la compétitivité de nos PME.
06:13En Belgique, ils font offrir à nos entrepreneurs un climat entrepreneurial attractif.
06:19Il faut pouvoir avoir les cartes en main pour se lancer en Belgique,
06:23s'y épanouir, s'y développer, et puis y rester.
06:26C'est le gros problème de garder nos entreprises.
06:28On voit bien qu'il y a une fuite de certains de nos talents.
06:31Et il faut pouvoir donner toutes les cartes en main à ces talents
06:34pour pouvoir innover en Belgique, créer de l'emploi, s'épanouir.
06:39Et c'est là que j'interviens à mon rôle avec des mesures aussi concrètes
06:41en matière de financement de nos PME, en matière de suppression
06:45de plusieurs petites taxes, notamment pour les droits d'enregistrement.
06:49Et puis, j'ai encore rencontré le secteur de la construction récemment.
06:52Il me parlait de la difficulté pour nos PME d'avoir accès au marché public.
06:56Eh bien, là, il y a aussi des mesures qui vont être prises.
06:59Je peux vous parler notamment de la subdivision des contrats en lot
07:03pour permettre aux plus petits de pouvoir jouer dans la grande cour, je vais dire.
07:08Donc ça, c'est un peu technique, mais c'est important
07:10dans le sens où actuellement, un marché public, c'est quelque chose de global.
07:14Ici, on ne va pas parler de saucissonnage.
07:17C'est quelque chose de global, mais le problème, c'est qu'on voit un peu,
07:20c'est un peu le monstre du Loch Ness.
07:22Et donc, les plus petites entreprises, l'écho de G, je les écoute.
07:26Elles me disent, voilà, on ne se lance pas là-dedans
07:28parce qu'il y a une paperasse administrative qui est trop grande.
07:31C'est parfois un peu trop gros.
07:32Et donc, pourquoi pas morceler les contrats et puis les aider aussi ?
07:37Le principe du only once, ce que j'entends des entreprises,
07:40c'est moi, une fois que j'ai donné pour un appel d'offres,
07:43j'ai envoyé toutes mes données de base.
07:45Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas les conserver pour les prochains appels d'offres ?
07:49Ça, c'est très important.
07:51Et puis, le troisième axe, en plus du renforcement du statut social,
07:54de l'attractivité, de la compétitivité de nos PME,
07:57il y a le fameux mot, la simplification administrative.
08:00Aujourd'hui, il y a 55% des entrepreneurs qui disent
08:04que le premier obstacle qu'ils rencontrent, c'est la paperasse.
08:08C'est la charge administrative.
08:10Et un indépendant, son rôle, c'est d'aller sur le terrain,
08:14c'est de créer, d'innover, comme j'ai dit,
08:17et pas de se retrouver dans de la bureaucratie et de la paperasse inutile.
08:20Donc moi, mon objectif, c'est zéro paperasse, mais full service.
08:25Zéro paperasse.
08:26Zéro paperasse inutile, bien entendu, il faudra.
08:28Mais voilà, arrêtez de faire du secrétariat qui est inutile.
08:33Qu'est-ce qui pourrait être supprimé, par exemple, dans cette paperasse inutile ?
08:37Il y a, par exemple, tout ce qui est livrets, TVA, registres, etc.,
08:40qui sont encore papiers, pourquoi pas les numériser ?
08:43Et c'est pour ça que l'accord de gouvernement est clair,
08:45c'est que d'ici juin 2025, c'est demain,
08:48chaque ministre fédéral, dans son domaine de compétences,
08:51doit amener des mesures concrètes pour simplifier la charge administrative.
08:56Moi, je me repose déjà sur une étude de 128 mesures,
08:59et je vais aller y piocher.
09:01Et encore, voilà, moi, je suis preneuse d'exemples,
09:04je suis preneuse d'expériences de nos indépendants et de nos entrepreneurs
09:07que je croise tous les jours sur le terrain
09:09ou qu'ils me contactent par message et sur les réseaux sociaux.
09:12Je suis preneuse de cas concrets
09:14que l'on pourrait améliorer efficacement et rapidement.
09:17Et ça, c'est la première chose qu'on vous demande quand on est un indépendant,
09:20c'est, oh là là, toutes ces charges, c'est pas possible, quoi.
09:22Ah, c'est ce que j'entends beaucoup.
09:23C'est ce que j'entends beaucoup.
09:24On me dit, voilà mes cotisations, je les paye,
09:28il me faut, à un moment, des droits réciproques,
09:30et il faut qu'on me rende la vie plus facile.
09:34Et c'est comme ça, pour arriver au fameux taux de 80% d'emploi,
09:38si on ne rend pas la vie de nos entrepreneurs et nos indépendants plus facile,
09:42enfin, le plus facile possible,
09:45créer ce cadre attractif, on va perdre nos talents.
09:49Et les gens décideront d'arrêter d'entreprendre en Belgique,
09:52ce qui n'est pas le but.
09:53– Alors, est-ce qu'on peut dire qu'en Belgique,
09:55il y a assez de femmes indépendantes ?
09:57Et sinon, comment est-ce qu'on peut encourager les femmes
09:59à se lancer comme indépendantes ?
10:01– Eh bien, en Belgique, en 2024, il y a un chiffre qui me choque,
10:05qui s'améliore, mais qui me choque encore,
10:07c'est que seulement 36% des indépendants sont des indépendantes.
10:12Et en 2025, je suis désolée, mais ce n'est pas normal
10:15qu'une femme ait plus de mal à entreprendre parce qu'elle est femme.
10:19Donc, je souhaite sincèrement…
10:20– Et qu'est-ce qui explique alors cette absence de…
10:24enfin, ce n'est pas une absence de volonté,
10:26mais c'est peut-être qu'on n'a pas envie de se lancer.
10:29– Il y a trois problèmes sur lesquels je vois et sur lesquels il faut travailler,
10:33c'est premièrement améliorer l'accompagnement de ces entrepreneuses,
10:37créer des réseaux et promouvoir les systèmes de réseaux, de mentorats.
10:42Également, il y en a déjà, soutenir les initiatives fédérales,
10:45qui promeuvent l'entreprenariat porté par des femmes.
10:49Puis il y a aussi améliorer les conditions de financement,
10:52puisqu'on sait qu'il faut absolument prévenir et faire de la sensibilisation
10:57auprès des investisseurs et des banques,
11:00qu'ils prennent conscience des difficultés spécifiques
11:03que rencontrent les femmes entrepreneurs dans l'obtention de crédits.
11:06– Les femmes rechignent à financer les femmes ?
11:09Les banques rechignent à financer les femmes ?
11:11– On remarque que les banques sont encore trop axées sur des profils masculins
11:18et que les femmes, à l'heure actuelle,
11:19entreprennent souvent plus dans des secteurs plus à risque,
11:23dans le commerce, dans le service.
11:25Et donc, il faut pouvoir maintenant ouvrir les portes
11:28et donner toutes les cartes en main à ces femmes pour entreprendre.
11:30Et puis aussi, il y a la question de la facilitation
11:33et de la conciliation entre vie privée et vie familiale,
11:35qui doit aussi concerner les hommes.
11:37Mais à l'heure actuelle, il faut aussi soutenir les femmes
11:39qui sont aussi désireuses, un jour, de devenir mère
11:42ou tout simplement d'avoir une vie entre amis et d'avoir une vie familiale.
11:46Et donc, de là, je vous ai parlé de l'exonération des cotisations
11:50pour les femmes ayant accouché qui va être étendue jusqu'au deuxième trimestre.
11:54Et en plus, cette exonération ne pénalisera pas leur droit à la pension,
11:58ce sera quand même comptabilisé.
11:59Et puis, je peux vous parler aussi,
12:01il y a toute une réflexion à faire sur l'accès aux gardes d'enfants,
12:05et notamment avec des horaires plus flexibles
12:07qui s'adapteraient plus aux réalités de terrain
12:10que rencontrent nos femmes entrepreneuses.
12:11C'est ça. Et ça, ça permettrait d'augmenter l'emploi des femmes,
12:16enfin, autocréer, je dirais.
12:18Vous avez un peu chiffré ça, ce que ça pourrait permettre ?
12:21Je n'ai pas encore chiffré.
12:23Je sais que dans ces 20 dernières années, on fait des efforts chaque année.
12:28Mais je vois bien que c'est un souci
12:32et c'est une préoccupation majeure à l'heure actuelle.
12:35Quasi toutes les semaines, je ne mens même pas,
12:37je vais soutenir des projets d'entrepreneuriat aux féminins.
12:42Encore ce soir, je ne serai pas loin de l'avenue Louise
12:45pour soutenir 20 entrepreneuses.
12:47Donc, je ne peux pas encore vous chiffrer les choses.
12:49Mais moi, mon rôle, c'est de faire tout ce qui est en mon possible
12:53pour faire augmenter ce chiffre.
12:54Est-ce qu'il y a une barrière psychologique à faire tomber ?
12:57Il y a le fait de montrer que les femmes sont bien là.
13:00On a plein de jeunes.
13:02Pour les femmes, je veux dire, pour qu'elles se lancent.
13:04J'aimerais leur dire qu'il faut des politiques qui vous soutiennent
13:10et vous ne devez pas hésiter.
13:12Il y a des gens derrière qui peuvent vous soutenir.
13:15Mais je pense qu'un homme ou une femme,
13:17elles ont toutes les cartes en main et toutes les capacités
13:20pour réaliser leurs rêves.
13:22Et quand on a la fibre entrepreneuriale,
13:25personne ne peut vous bloquer.
13:26Moi, mon rôle, c'est de les accompagner.
13:28Mais quand on veut y aller, on fonce.
13:30Mais il faut un back-up.
13:30D'accord, donc voilà pour le statut futur
13:34et les améliorations que vous voulez mettre en place.
13:38Vous habitez la région bruxelloise,
13:40qui est confrontée, comme on le sait, au trafic de drogue.
13:43C'est vraiment un des sujets très préoccupants du moment.
13:46Tout le gouvernement fédéral veut s'atteler à la lutte contre ça.
13:50Est-ce que la ministre des Indépendants
13:52peut faire quelque chose pour lutter concrètement contre ce fléau ?
13:56Tout à fait.
13:57Et c'est ce que j'ai commencé à faire,
13:58puisque je vois cette lutte contre le trafic de drogue
14:01qui gangrène notre région capitale.
14:04Et bien, je pense que pour lutter contre cela,
14:06il faut une approche multidisciplinaire.
14:08Bien entendu, on pensera directement aux ministres de l'Intérieur,
14:11à la ministre de la Justice,
14:12pourquoi pas aux ministres de la Santé.
14:14Mais moi, en tant que ministre des Indépendants et des PME,
14:17j'ai souhaité apporter tout mon soutien aux indépendants
14:21en m'axant sur le volet commerce et faux commerce.
14:25Faux commerce, oui, c'est-à-dire ?
14:27Les faux commerce, en fait, ce sont des vitrines
14:31et des potentiels machines à laver l'argent sale
14:33issus de la criminalité.
14:35Et à l'heure actuelle, il faut que tous les commerçants
14:37jouent dans la même cour
14:38et puissent être à égalité au niveau des conditions.
14:41Ceux qui ne respectent pas les règles
14:44doivent pouvoir être écartés.
14:46Donc là, c'est de la lutte contre le blanchiment.
14:48Mais est-ce qu'il y a aussi des points de deal,
14:50par exemple, dans ce type de commerce ?
14:52Eh bien, justement, je peux vous parler d'une situation concrète,
14:55puisque ce samedi, samedi dernier,
14:58j'ai décidé, et je les remercie de m'avoir laissé les accompagner,
15:02je suis allée en soutien de la police locale,
15:04fédérale et de mes administrations, notamment l'INASTI,
15:08faire une action de terrain à Anderlecht,
15:11dont on entend malheureusement souvent parler.
15:12Moi, je suis moi-même originaire d'Anderlecht,
15:14donc c'est quelque chose qui me tient fort à cœur.
15:17Et je déplore la situation actuelle à Anderlecht
15:19et je pense sincèrement aux Anderlechtois et Anderlechtoises
15:21qui la vivent au quotidien.
15:23Mais vous dire que j'ai accompagné donc la police
15:26dans une opération du plan BELFI.
15:28Le plan BELFI, c'est un plan qui a eu maintenant une dizaine d'années
15:31et qui a été instauré, ce sont des interventions sur le terrain.
15:34Ça avait été instauré de base, surtout en lutte contre le radicalisme
15:37et le terrorisme suite aux attentats de 2016.
15:40Et maintenant, il y a tout l'accès mis sur la lutte contre la criminalité,
15:45le trafic de drogue, le trafic d'armes et tout ce qui tourne autour.
15:49Et donc, c'est là que la ministre des Indépendants et des PME
15:52peut intervenir et c'est ce que j'ai souhaité faire.
15:55Samedi, il y avait 20 commerces qui étaient ciblés
15:58par la police fédérale et les administrations.
16:01Et résultat, nous n'avons même pas eu le temps de faire 20 cibles
16:06sur 7 magasins de tête.
16:08Je peux vous dire que 6, on a retrouvé des infractions.
16:11Il y avait des travailleurs en séjour illégaux,
16:14il y avait des stupéfiants dans les magasins.
16:18Donc, on a fait des saisies de drogue, des saisies d'argent cash aussi
16:22qui n'étaient pas dans la caisse mais bien cachées dans d'autres endroits du magasin.
16:27Il y a eu des absences de dimona, des travailleurs sans permis de travail.
16:32Donc, force est de constater qu'il y a des commerces qui gangrènent aujourd'hui
16:37la qualité de vie des habitants et nos quartiers en pénalisent.
16:42– Vous n'avez pas visé ces commerces-là par hasard,
16:44je suppose qu'il y avait eu des enquêtes préliminaires.
16:46– Il y avait eu des enquêtes préliminaires et force est de constater
16:48que la police fédérale a le nez fin, a bien ciblé ces commerces problématiques.
16:55Et donc, nous avons pu sur ces commerces mettre deux scellés judiciaires,
17:00de fermer ces commerces qui ne jouent pas à égalité avec les vrais commerces,
17:05qui payent leurs cotisations sociales, qui ont des travailleurs déclarés.
17:08Ce n'est pas normal qu'ils soient concurrencés par des commerces
17:12qui ne sont que des machines à laver l'argent sale.
17:14– Donc là, il y a un phénomène vraiment à éradiquer et ça vous pouvez,
17:17enfin, ce n'est pas vous qui allez éradiquer ça toute seule.
17:20– En synergie avec les ministres compétents et voilà,
17:25c'est un travail de longue haleine, c'est un travail, je suis réaliste,
17:29je ne suis pas naïve, mais c'est un travail qu'on a décidé de mener
17:32et notamment avec le ministre Bernard Quintin que je connais bien,
17:36qui est le ministre de l'Intérieur et qui est tout à fait d'accord
17:39et qui agit déjà en ce sens et nous notamment, je peux déjà vous l'annoncer,
17:43nous sommes en train de travailler sur un plan de lutte contre la drogue,
17:47ciblé… – À votre niveau alors ?
17:49– À mon niveau, ciblé acteur de la nuit, donc à mon niveau,
17:52tout ce qui est café du soir, boîte de nuit et monde de l'événementiel,
17:57donc où je pourrais apporter ma pierre à l'édifice, je le ferai.
18:01– C'est ça, donc vous parlez d'un plan qui va se déployer un peu comment,
18:05ce sera quoi les actions concrètes ?
18:07– On est encore en pleine réflexion, j'ai rencontré la fédération,
18:11les trois fédérations ORECA, Wallonie, Bruxelles et Flandre
18:14pour bien comprendre les spécificités de chaque région,
18:18j'ai rencontré aussi Event Confederation qui s'occupe de la gestion des festivals,
18:23donc on est en train de réfléchir déjà à dresser des mesures concrètes
18:26qu'on pourrait mettre en application, notamment avec des bénévoles etc.
18:31Et puis je ne sais pas encore quelle forme ça prendra,
18:34le contenu on y travaille et puis la forme, est-ce que ce sera un protocole signé,
18:37un plan, un accord, un cachet no drugs ?
18:40Oui mais aussi, je viendrai vous en parler.
18:44– D'accord, vous serez la bienvenue bien sûr.
18:47Et donc il s'agit de cibler à la fois les consommateurs et les dealers
18:51dans le cas du monde de la nuit,
18:53parce que les autres c'est plutôt les trafiquants,
18:56je veux dire c'est les gros trafiquants qui sont ciblés, ici c'est plutôt…
18:59– Oui, au moins il y a de demandes, au moins il y aura d'offres,
19:02donc je pense que le travail doit être fait sur les deux.
19:04– Les consommateurs seront visés aussi dans ce contexte-là.
19:07– Moi je ne suis pas du tout, au vu de mon portefeuille,
19:09j'ai envie de pouvoir apporter ma pierre à l'édifice,
19:11mais je ne suis pas du tout dans un aspect répressif.
19:13– D'accord.
19:14– Moi mon rôle intervient dans la prévention et la conscientisation
19:17des acteurs de la nuit et des festivals,
19:19qu'il faut absolument rendre nos cadres de plaisir, de fête,
19:24des endroits vraiment de plaisir et de fête, dans le respect de tous,
19:28mais avec la drogue qui est hors de ces endroits-là.
19:31– Alors, puisqu'on parle de Bruxelles, un petit mot
19:33sur la situation politique en région bruxelloise,
19:35donc 9 mois après les élections, il n'y a toujours pas de gouvernement,
19:38un commentaire ?
19:40– Moi je suis bruxelloise, j'étais candidate aux élections régionales
19:46en juin dernier, ce qui m'a permis d'être élue députée régionale,
19:50et moi la base de mon engagement, c'était pour la sécurité de nos rues,
19:55je n'arrête pas de le dire, c'était prôner la sécurité pour toutes et tous,
19:59partout et à toute heure, pour aussi renforcer l'attractivité économique
20:03de notre région, pour faire face à la situation financière,
20:07budgétaire catastrophique de notre région,
20:09et c'était la base de mon engagement, et donc force est de constater
20:12que maintenant 9 mois après, j'ai vu, j'ose le dire, je le connais,
20:16David Lester, formateur MR, je l'ai vu se battre dès le soir du 9 juin
20:24pour mettre tout le monde à table, pour pouvoir former un gouvernement
20:28parce que nous avons des réformes à mener qui sont urgentes,
20:31et à l'heure actuelle, les bruxelloises et bruxellois sont pris en otage
20:36par des vétos de certains partis, on avait clairement exprimé au MR…
20:41– Vous visez qui là ?
20:43– Je vise, il y en a plusieurs, je vise des partis qui ont décidé
20:47de ne pas se mettre à la table, par peur par exemple de deux députés NVA
20:52parmi un hémicycle qui compte 89 députés,
20:56et moi j'aimerais bien leur poser la question, à l'heure actuelle,
20:59qu'est-ce qui fait plus peur, deux députés NVA ou les narcotrafiquants
21:02qui tirent à balles réelles à Anderlecht et à Molenbeek ?
21:05Donc je pense que tout le monde, c'est un appel à prendre des responsabilités,
21:09d'assumer la grande mission qui incombe maintenant
21:13au futur gouvernement bruxellois de mener des réformes,
21:16et voilà, vous citiez vous-même, je ne l'ai pas cité, vous citiez le PS,
21:20moi je peux vous dire que d'abord il y a eu le veto du PS contre la NVA,
21:23il y a eu celui du CDNV sur un poste de commissaire,
21:27puis voilà, il y a eu des discussions VLDNVA…
21:30– Et ça les gens ne comprennent pas très bien tout ça, tout ce petit jeu…
21:33– Ce qu'ils comprennent c'est qu'à l'heure actuelle on a un déficit,
21:37enfin on a un dépassement de 1,6 milliard d'euros
21:41sur les deux premiers trimestres de 2025, la situation est urgente,
21:45et non, les guéguerres politiciennes, les desiderata de chacun
21:50doivent laisser place maintenant aux réformes.
21:52– Alors on a un quasi-accord pour faire au moins un budget
21:56sans avoir de gouvernement, donc pour la région bruxelloise,
22:00est-ce que ça préfigure un futur gouvernement, cet accord possible sur le budget ?
22:06– Je ne suis pas dans les négociations bruxelloises ni dans le secret des dieux,
22:11ce que je peux vous dire c'est, le maire l'a rappelé,
22:15ce dépassement de 1,6 milliard d'euros pour les deux trimestres de 2025,
22:20je pense que là c'était urgent, il est normal que les négociateurs,
22:24dont les libéraux, demandent une trajectoire budgétaire plus stricte,
22:29mais la question de savoir si la poursuite des douzièmes provisoires est une option,
22:35non ce n'est pas une option, donc à un moment il faut se mettre à table et parler budget.
22:39– Et donc la question c'est, est-ce que ça préfigure un futur gouvernement ?
22:41– Je l'espère.
22:42– Vous l'espérez ?
22:43– Je l'espère.
22:44– Voilà, Mme Simonnet, merci.
22:45– Merci, merci M. Jackmar.