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Mehdi Bayat, l'administrateur délégué du Sporting de Charleroi, a répondu aux questions de Benjamin Helson et Cédric Baufayt.

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Transcription
00:00Mehdi, on va aussi revenir un petit peu sur l'agression, vous avez été victime il y a quelques mois au Van der Waal à Gossely, voilà, tout d'abord, où en est l'enquête ?
00:10Alors je ne sais pas, pour la bonne et simple raison que la justice fait son travail, mais je ne suis pas, je suis une personne lambda comme tout autre.
00:26Ça a été évidemment médiatisé, c'est sorti dans la presse, mais ce n'est pas pour autant que parce que je suis Mehdi Bayat, j'ai une ligne directe avec le parquet ou avec la justice pour savoir ce qu'il en est.
00:38Des informations que mon avocat me donne, effectivement, le procès est en cours et je reste persuadé que les personnes qui m'ont lâchement agressé seront punies à un moment donné à un autre.
00:52Je veux croire en la justice, j'ai envie de croire en la justice, elle fera son travail, elle fera ce qu'elle a à faire.
00:59J'étais quand même, c'est une épreuve vraiment, j'étais triste parce que ça se passe à Charleroi et c'est ça en fait qui m'embête plus que tout,
01:10parce que j'ai toujours défendu Beck et Ong Charleroi et que quand ça s'est passé, j'ai eu tellement un retour de flamme de gens de l'extérieur, de tout le monde,
01:19toute la Belgique du football, oh Mehdi, c'est triste, Charleroi est une ville peu sûre, comment est-ce que ça peut se passer en plein après-midi sur le parking d'un hôtel ?
01:31En fait, ce qui me gêne le plus dans cette histoire, c'est ça. Cet hôtel, c'est notre partenaire, l'hôtel Vendroval K. Charleroi, c'est un hôtel exceptionnel.
01:41Tout est fait pour que les gens se sentent bien, pour que ça se passe bien, ils ne méritent pas que ça se passe là, sur le parking.
01:47Pour la ville de Charleroi, la ville de Charleroi ne mérite pas qu'on ait autant de médiatisation autour de ça et pour qu'on dise, voilà, Mehdi Bayat s'est fait agresser lâchement,
01:58c'était horrible, c'est un acte barbare, des personnes qui arrivent cagoulées, armées, à quatre, voilà.
02:05Mais c'est ce volet-là, moi, en fait, qui me gêne le plus, parce que j'aime ma ville, parce que j'aime la ville de Charleroi, parce que je défends la ville de Charleroi,
02:14parce que je dis qu'il n'y a pas plus d'insécurité à Charleroi qu'à Bruxelles ou dans d'autres grandes villes européennes, c'est la réalité, c'est comme ça.
02:21Et j'espère tout simplement que la justice fera son travail pour qu'on démontre que ça peut se passer, mais comment on a fait ce qu'il faut pour faire en sorte que ça devienne même un exemple pour d'autres.
02:33Et c'est comme ça qu'on réglera le problème de l'injustice, il y a une certaine forme d'impunité, on le sait, de manière générale, en Europe occidentale, pas qu'en Belgique, c'est pas qu'à Charleroi.
02:42Et des agressions, il y en a quasiment tous les jours, à Paris, à Marseille, à Londres. Et donc aujourd'hui, j'espère que nous, de notre côté, en tout cas, c'est un sentiment que j'ai,
02:52que la ville de Charleroi prend aujourd'hui les problèmes de sécurité à bras le corps, on le voit, j'ai écouté Thomas Dermine, notre nouveau bourgmestre, il a un discours très clair par rapport à ça.
03:01Et j'ai écouté aussi le chef de corps qui a un discours très clair par rapport à ça. Et j'ose espérer que Charleroi devienne de plus en plus une ville sûre, une ville agréable,
03:12une ville où on verra nos étudiants, maintenant, nos nombreux étudiants qui vont arriver, se promener entre la ville haute, la ville basse, et que le fait qu'il réoccupe l'espace public
03:24fera en sorte que Charleroi deviendra de plus en plus un endroit safe et sûr où il fera bon habiter.
03:32Au-delà de l'aspect carolo, vous avez été quand même la victime sur le moment, comment est-ce qu'on se remet de ça psychologiquement ? Parce qu'on sait que vous êtes parfois, on l'a dit,
03:39parfois ciblé par des champs, par ce genre de choses, mais là c'est forcément très différent. Voilà, comment est-ce qu'on se remet d'un tel épisode ?
03:47Il faut être fort dans la tête, c'est tout. Je pense que peut-être le degré de pression que j'ai vécu, ou que je vis encore, depuis plus de 23 ans dans le foot,
03:58me permet d'avoir une certaine forme de résilience encore une fois à toute épreuve. Il faut être fort, il faut être fort dans la tête. L'impact le plus compliqué, ça a été pour ma famille.
04:12Encore une fois, quand j'ai eu une fracture au pied, j'ai été blessé au visage, j'ai eu des points de suture au visage, quand on rentre à la maison et que ma femme me voit comme ça,
04:22ou que mes enfants me voient comme ça, c'est difficile à expliquer à mes filles qui ont 12 et 10 ans, c'est compliqué de leur expliquer ce qui s'est passé.
04:31Mais il faut trouver les mots, il faut trouver aussi encore une fois cette forme de responsabilité parentale de devoir expliquer malheureusement des choses qu'on n'a pas envie de vivre
04:38et des choses qui ne devraient pas exister dans notre société.
04:42Vous avez encore une appréhension par rapport à ça, le fait, parce que forcément, vous l'avez dit, l'hôtel Van der Waal est un endroit où vous allez régulièrement,
04:48mais que ce soit là ou ailleurs, est-ce qu'il y a parfois eu des moments où vous étiez posé des questions, où vous ne seriez pas posé il y a quelques mois ?
04:56Très clairement, à un moment donné, une certaine forme de paranoïa se met en place, mais je ne joue pas avec ma sécurité.
05:08En fait, quand on vit une expérience comme celle-là, aujourd'hui, je fais le nécessaire pour que ce genre de choses ne puissent pas se passer,
05:17que ce soit moi-même avec ma vigilance ou par rapport au fait d'être accompagné par des sociétés de sécurité.
05:24C'est un métier et aujourd'hui, quand on est un personnage public comme moi, il faut faire attention à ça.
05:29C'est ma responsabilité aussi de faire en sorte, évidemment, que ce genre de choses ne puissent pas se passer et le nécessaire a été fait.

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