L'actrice iranienne Golshifteh Farahani dénonce la répression contre les manifestants dans son pays, qui est frappé depuis le 15 novembre par un important mouvement de contestation.
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00:00Il y a tellement de gens qui ont été tués, morts, blessés, arrêtés.
00:05C'est une autre tragédie, une catastrophe et un désastre qui se passe à nouveau.
00:13Et pour les gens, je pensais qu'ils n'avaient que commencé à démonstrer
00:19pour les prix du gaz qui augmentaient et qu'ils n'étaient jamais retournés chez eux.
00:25Ils étaient des enfants de certains, des pères de certains, des filles de certains et ils sont morts aujourd'hui.
00:33Le désespoir, c'est quelque chose qui n'est pas vraiment possible de décrire.
00:58Pour moi, je l'ai toujours décrit comme, quand tu perds un bras, ce bras n'est plus là pour toujours.
01:05Tu ne vas jamais avoir un autre bras, tu n'auras jamais d'autre bras.
01:09Tu es handicapé pour le reste de ta vie.
01:11Donc, j'ai une âme handicapée.
01:14Toute ma famille est là.
01:17Je n'ai aucun membre de la famille.
01:19Mon père, ma mère, mon frère, ma soeur, mon nez-fille, mes relatives,
01:24ils vivent tous là-bas, mes amis, ils sont là-bas.
01:30Je ne pouvais pas leur parler pendant une semaine et je me suis sentie comme,
01:36waouh, nous prenons ce Whatsapp pour gratuit, mais c'est tellement un bonheur que nous puissions parler avec l'un l'autre.
01:45Toutes les personnes qui ont été migrées ou exilées, nous sommes tous assis là-bas,
01:50et nous regardons ce désastre se produire.
01:54Votre cœur explose en douleur,
01:58et vous êtes inquiété.
02:00Et en même temps, vous ne savez pas où ça va aller.
02:03Est-ce qu'il va y avoir un autre...
02:06tellement de personnes mortes et que tout revient où il l'était,
02:12ou pas.
02:13Mais une chose dont je suis sûre, c'est que les gens d'Iran souffrent beaucoup.
02:18J'ai reçu un message aujourd'hui d'un ami qui disait 800.
02:22Vous ne savez pas.
02:24Vous ne savez pas combien.
02:25Je sais ce qui se passe, mais je ne peux pas regarder tous ces vidéos à nouveau.
02:31Je les ai regardés une fois en 2009.
02:34Chaque fois, nous avons quelque chose comme ça.
02:37Et maintenant, pour moi, c'est comme si j'avais atteint un limite où...
02:40Qu'est-ce d'autre ?
02:40C'est comme, combien de fois un pays, des gens peuvent être massacrés ?
02:46Il y a différentes générations.
02:47En 2009, les gens qui sont morts aujourd'hui, les 16 et les 17 ans,
02:52ils étaient 6 et 7 en 2009.
02:55Et maintenant, c'est comme des générations après des générations.
02:58Chaque décennie, nous devons traverser cela.
03:02Les générations qui viennent, probablement, quand je suis partie d'Iran,
03:05ils étaient petits bébés.
03:07Pas que je sois tellement âgée, mais oui, ils étaient petits bébés.
03:11Et je vois comme, oui, si j'avais dû brûler ma tête
03:15pour sortir de la maison sans le vélo, juste pour faire le vélo.
03:20Maintenant, les filles, elles gardent leurs cheveux longs et prennent leur vélo.
03:25Nous n'avons pas l'air d'y penser.
03:29J'ai brûlé mon cheveu parce que je ne voulais pas.
03:32Donc, je suis fière.
03:35Cela montre que rien ne peut arrêter un être humain d'aller vers la liberté.
03:43Je pense que c'est pareil que la caractéristique d'un feu est de brûler,
03:49la caractéristique d'un eau est de faire flow,
03:52la caractéristique d'un être humain est d'être libre.
03:55Donc, rien ne peut arrêter un être humain d'être libre.
03:59Donc, j'espère que nous allons l'atteindre.
04:02Ce n'est pas seulement 40 ans de l'Islam,
04:05il y a 700 ans, et encore plus, que l'Iran se bat.
04:11Mais nous allons l'atteindre.
04:13Vous avez de l'espoir pour votre pays ?
04:17Je n'ai pas d'espoir pour que l'eau fasse flow.
04:19Je n'ai pas d'espoir pour que le feu brûle.
04:22Le feu va brûler, l'eau va faire flow et l'Iran sera libre.
04:32Sous-titrage Société Radio-Canada