Mona Heidari, 17 ans, a été décapitée par celui avec qui elle avait été forcée de se marier. La photo de cet homme exhibant fièrement la tête de sa femme dans la rue indigne l'Iran et le monde entier. Voici son histoire, racontée par la journaliste iranienne Masih Alinejad.
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00:00Mona Heydari était une fille de 17 ans de l'Iran. Elle a été forcée de se marier avec son propre cousin à l'âge de 14 ans.
00:10Elle a échappé de son pays de maison à la Turquie pour être en sécurité là-bas,
00:15mais son père et son père-en-law ont demandé l'aide de l'ambassade en Turquie pour la forcer à retourner en Iran.
00:24C'est l'image qui indigne le monde. Publiée sur YouTube le 5 février, elle montre un homme souriant exposant la tête de sa femme qu'il vient de décapiter, un couteau à la main.
00:55C'est en face des yeux du monde.
01:00Je ne peux pas arrêter de penser à ce sourire dans le visage du homme qui a tué l'innocente fille.
01:10Les lois de l'Iran le soutiennent.
01:13Les officiers iraniens disent que la victime ici est le mari de Mona Heydari.
01:21Pourquoi ? Parce que Mona l'a trahi et est allée en Turquie.
01:26C'est un problème familial et le mari a essayé de défendre son honneur et celui de la famille.
01:33En Iran, ces assassinats sont appelés des crimes d'honneur.
01:36Ils sont commis par des hommes sur des femmes de leur famille qui sont considérées comme ayant trahi,
01:40certaines pour avoir refusé un mariage forcé, demandé le divorce, trompé leur mari ou, comme Mona, tenté de fuir leur foyer.
01:47Selon le journal iranien Shark, en 2019, entre 375 et 450 femmes auraient été victimes de crimes d'honneur.
02:17Les peines pénales en cas de crime d'honneur sont souvent minimes, voire inexistantes.
02:41Le code pénal iranien permet à un homme de tuer sa femme et son amant s'il est témoin de son adultère.
02:48Toutes ces personnes qui ont tué leur fille ou leur femme se libèrent après cinq ou six ans.
02:56Elles se libèrent et vont après leur vie.
02:58C'est pourquoi je pleure tous les jours pour Mona, pour Romina, pour Mobina, pour Reihane.
03:04Je veux les nommer parce que ce ne sont pas des numéros, ce ne sont pas des statistiques pour moi.
03:09Ce sont des gens comme moi. J'aurais pu être l'un d'entre eux.
03:12Les Iraniens sont des spectateurs. Les femmes iraniennes pleurent tous les jours parce qu'ils n'ont pas de médias pour parler de ça.