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  • 25/03/2025
La mort de son père, sa chute aux derniers JO… Prête à prendre sa revanche à Pékin, la championne de ski freestyle Tess Ledeux, 20 ans, raconte comment elle a surmonté les épreuves pour en arriver là.

Catégorie

🥇
Sport
Transcription
00:00Salut, c'est Tess Le Deux pour Brut, je vais vous raconter les épreuves de ma vie et surtout comment je les ai surmontées. C'est parti !
00:22On m'a mis sur les skis à l'âge de 2 ans, un peu comme tous les enfants qui grandissent à la montagne je pense.
00:27Un jour de test pour rentrer au club des sports freestyle de La Plagne, j'avais envie de suivre les garçons, j'avais envie de montrer que moi j'avais ma place dans le club freestyle et tout.
00:36Et en fait, ils ont tous sauté un rocher et je les ai suivis, j'ai sauté le rocher et en fait je me suis pris les genoux dans le visage, je me suis cassé le nez, il y avait du sang partout.
00:45Je pense que dès petite en fait, la chute et les échecs et les frayeurs, elles ne m'ont pas fait peur, je me suis toujours relevé tout de suite.
00:53Et à ce moment-là, je ne me suis jamais dit non, le freestyle ce n'est pas fait pour moi, au contraire, je me suis dit oh là là, je suis tombée, mais les grands aussi ils tombent et moi je peux y arriver quoi.
01:05Dès que j'ai commencé le ski freestyle, je suis rentrée dans un club où il y avait 98% de garçons.
01:10Les seules filles c'était ma sœur et moi, ma sœur au bout de 2 ans elle est partie donc je suis restée toute seule.
01:15Pareil dans ma classe, à l'école on n'était que 3 filles sur 15-20 garçons et parfois on peut avoir une relation avec notre corps, des moments où on perd totalement confiance en nous, on n'a pas la même façon de réagir que les garçons.
01:29J'ai un peu dû me construire toute seule et comprendre des choses toute seule et ça a pris du temps mais aujourd'hui j'ai 20 ans, je suis encore jeune, mais en tout cas je me sens épanouie à 100% en tant que sportive de haut niveau, en tant que femme dans un sport extrême.
01:43Je pense que j'ai trouvé ma place et je n'avais pas juste envie d'être une fille qui fait du freestyle et qu'on voit un petit peu comme un mec, j'avais envie d'être une femme à 100% et qui fait un sport badass.
02:00Aujourd'hui on s'entraîne beaucoup en Suisse ou en Autriche, c'est dommage que ça ne se démocratise pas en France et que c'est compliqué parce que les structures ça coûte très cher, ça demande beaucoup de boulot etc.
02:11Mais bon c'est comme ça, j'essaie de garder le positif et encore une fois je ne perds pas espoir, je me dis que peut-être qu'un jour il y aura une structure de fou en France, que les stations en voyant qu'il y a des gens qui performent à haut niveau vont se dire qu'on va leur faire des structures en France etc.
02:30J'ai participé à mes premiers Jeux Olympiques, c'était assez fou, j'avais 16 ans, je suis tombée sur mon dernier saut et à ce moment-là ça a été vraiment le plus gros drame de ma vie.
02:38J'avais l'impression à cette époque-là que j'avais déçu la terre entière en fait, d'être passée à côté de la chance de ma vie.
02:43Je n'ai pas touché à mes skis pendant 6-8 mois après, ça a vraiment été compliqué.
02:48Je me rappelle la première fois où je remets les skis, c'était à Sassefet en Suisse sur le glacier et je me sentais toute frêle, j'avais les jambes qui tremblaient, j'avais pas confiance en moi, j'avais peur de refaire des sauts, enfin vraiment c'était compliqué.
03:01Petit à petit j'ai repris du plaisir, de la confiance etc. Je gagne les championnats du monde en 2019 et c'était assez dingue.
03:08Et à ce moment-là je me rappelle, j'avais pleuré toutes les larmes de mon corps et je me suis dit mais ça y est, je suis de retour, je suis capable de gagner des trucs.
03:16Et voilà, je ne me suis pas laissée abattre et c'est cool même si ça n'a pas été facile dans la tête.
03:21Le dicton c'est dans les échecs qu'on apprend le plus et qu'on se construit, c'est vraiment ça.
03:25D'avoir connu ce premier gros échec à 16 ans aux Jeux Olympiques, c'était vraiment le passage essentiel je pense pour ma construction.
03:38Je rentre justement de ces championnats du monde en 2019 et deux semaines après on m'apprend que mon papa il est tombé malade.
03:44Et là ça a été vraiment un autre coup de massue derrière la tête, je me suis dit non mais là ça ne va pas être possible, moi je ne suis pas assez forte pour supporter ça.
03:53Au début on nous disait qu'il restait peu de temps, du coup j'ai vraiment mis le ski de côté, je me suis concentrée à 100% sur ma famille, j'ai mis un terme à ma saison.
04:05Mentalement et physiquement ça m'a tué, j'étais à bout.
04:09Mais à chaque fois, chaque médaille que je remportais, chaque victoire, c'était rempli d'émotions parce que je me disais ok, oui c'est dur, oui c'est galère, oui tu ne peux pas t'entraîner comme tout le monde.
04:21Mais en tout cas tu gardes la force et tu arrives à lui ramener des médailles et ça c'est incroyable, ça fait à peine un an que ça s'est passé.
04:29C'est sûr qu'il y a des moments plus difficiles, il y a des moments où je me dis wow je ne suis pas prête à affronter toutes les compétitions qui vont arriver, je ne me sens pas forte, j'ai l'impression d'avoir un poids par rapport aux autres etc.
04:41Je ne vais pas le mentir, je ne suis pas toujours avec le sourire et je ne suis pas toujours pleine de positives, mais en tout cas j'essaye de l'être à 80%, 90%, 99%.
04:51Mais voilà je pense que ça m'aide à me relever, à tenir le coup et j'ai juste envie de kiffer.
04:57Et puis voilà en fait c'est tout, j'ai juste envie de kiffer.
05:11Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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