"Ça m'a dégoûté un peu plus du monde dans lequel on vit, l'argent d'abord, le profit."
Une partie de ces jardins ouvriers quasi centenaires doivent laisser place à un complexe sportif pour Paris 2024. Brut a rencontré leurs locataires qui se battent pour les préserver…
C'est dans ces jardins qu'a été tourné l'épisode de Plumard avec l'écrivaine Faïza Guène, à voir sur BrutX.
Une partie de ces jardins ouvriers quasi centenaires doivent laisser place à un complexe sportif pour Paris 2024. Brut a rencontré leurs locataires qui se battent pour les préserver…
C'est dans ces jardins qu'a été tourné l'épisode de Plumard avec l'écrivaine Faïza Guène, à voir sur BrutX.
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00:00On est dans ce qu'on appelle les Jardins des Vertus.
00:02C'est déjà un joli nom, c'est tout un programme.
00:05En fait, ce sont des ensembles de jardins ouvriers
00:07qui sont partagés entre Aubervilliers et Pantin.
00:09Tout près de Paris, oui.
00:10Où il y a des familles, des retraités,
00:12plein de gens qui ont chacun une petite parcelle de jardin.
00:16Pour les habitants, je pense que c'est vraiment un patrimoine populaire.
00:20Pour moi, c'est vraiment ça.
00:22Il incarne l'entraide, la solidarité.
00:24Le problème, c'est que plusieurs parcelles
00:26de ces jardins ouvriers quasi centenaires
00:28sont sur le point de disparaître.
00:29Dans une relative discrétion, d'ailleurs.
00:31Malheureusement, c'est ça qui me touche beaucoup aussi,
00:33c'est qu'il y a un projet de construction
00:35du complexe de la piscine olympique ici.
00:38Et donc, il y a des gens qui se mobilisent,
00:40qui font des pétitions et qui font un travail
00:42pour un poste sensibilisé.
00:43C'est quand même le seul luxe pour certaines familles
00:46qui vivent ici, d'avoir ce lieu, cet espace de nature.
00:50J'ai compris qu'on était vraiment que des locataires
00:52et que, comme tout locataire, on est précaires
00:54et que quand le propriétaire demande au locataire de partir,
00:57il doit partir.
00:59Et qu'on ne peut rien faire.
01:01Sauf après avoir l'opinion publique avec nous,
01:03qui peut faire modifier les positions des responsables.
01:20Ça m'a déçu, ça m'a dégoûté un petit peu plus
01:23du monde dans lequel on vit, du système,
01:26comment il fonctionne, quoi.
01:28C'est l'argent d'abord, le profit.
01:31Et puis, qu'importe ce qui restera aux arrière-petits-enfants
01:34et autres.
01:35Vous voyez les filles qui commencent à se former déjà.
01:40Voilà, et ben, on n'a qu'une envie, c'est pleurer.
01:44Voilà, pleurer et essayer de lutter.
01:50Nous, on leur dit, mais changer les plans.
01:53Changer les plans, c'est quand même pas un truc infaisable.
01:56Nous, on a un architecte dans le collectif.
01:58Dès septembre-octobre de l'an dernier,
02:01on a vu avec lui et il est tout à fait possible
02:05de mettre les équipements qui vont sur les jardins,
02:09sur le toit et une partie en sous-sol.
02:11Il y a des tas de piscines avec des équipements sur le toit
02:14et en sous-sol, il n'y a pas besoin de cet étalement
02:17sur les jardins.
02:42Il était déjà difficile d'un point de vue réglementaire
02:46de l'arrêter puisque la signature du marché,
02:49elle aurait impacté de lourdes pénalités financières.
02:52C'est plus de 4,7 millions.
02:53Ça aurait coûté à la collectivité.
02:55Donc ça, ce n'était pas acceptable.
02:57Après, ce solarium, il est effectivement
02:59à l'endroit de l'emprise des jardins,
03:01mais il n'y a pas que le solarium.
03:04Ce n'est pas un solarium construit sur les jardins.
03:07C'est un peu plus compliqué que ça.
03:09Et en fait, sous le solarium, il y a toute la machinerie
03:12et toutes les machines, les chaufferies, etc.,
03:15qui font fonctionner la piscine.
03:16On a à Aubervilliers, comme en Seine-Saint-Denis,
03:19un cruel déficit d'équipements nautiques.
03:23Il faut savoir qu'à l'entrée en sixième,
03:25c'est plus d'un élève sur deux qui ne sait pas nager.
03:28Donc, on a vraiment besoin de multiplier
03:31les équipements nautiques.