Depuis une quinzaine d'années, il vit dans une maison achetée en prévision de la fin du monde. En 2019, il évoquait une possible pandémie impliquant un virus mortel.
Aujourd'hui, voilà comment l'ex-ministre de l'Environnement Yves Cochet pense la crise et l'après-crise…
Aujourd'hui, voilà comment l'ex-ministre de l'Environnement Yves Cochet pense la crise et l'après-crise…
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00:00Il y avait, je lis, à la page 123,
00:03une souche virulente aussi mortelle qu'Ebola
00:07et aussi contagieuse que la grippe,
00:10se propagera-t-elle rapidement au monde entier
00:14sans qu'une réponse sanitaire ait pu être mise au point ?
00:17Alors bien sûr, la mortalité du coronavirus
00:21n'est pas la même que celle de Ebola,
00:24mais sa contusualité est la même.
00:30Il est encore d'actualité, je veux dire même plus qu'il est encore plus d'actualité.
00:44Avec ma fille, nous avons acheté cette maison une trezaine d'années
00:55parce que nous avons anticipé le fait qu'un effondrement général,
01:00systémique et global du monde puisse avoir lieu vers les années 2025-2030,
01:06je ne suis pas à 5 ans près.
01:07En tout, ça fait 7 hectares.
01:09Ce tas de bois, c'est du Douglas, a été coupé il y a quelques semaines.
01:13On va le laisser là pour l'instant,
01:15on n'a pas eu le temps de le transporter près de la maison.
01:18Voici notre ami Japon, qui est un Irish Cobb avec une très belle robe
01:33et qui permettrait, en cas où on aurait des difficultés de mobilité,
01:38de tracter une calèche ou même d'être monté.
01:42Et si jamais il y avait une rupture d'approvisionnement en eau,
01:47vous voyez ici que nous avons une pompe à bras,
01:50que j'actionne, qui est branchée sur un puits et qui permet d'avoir de l'eau
01:56que l'on peut, évidemment, à la fois filtrer et bouillir
02:00de telle manière qu'elle soit à coup sûr potable.
02:02Voilà un autre stock de bois qui est en cours de constitution.
02:06Ce n'est pas un problème pour nous, en tout cas le bois de chauffage,
02:10car nous avons de manière autosuffisante des quantités
02:15qui nous permettent de tenir même plusieurs hivers.
02:22Nous sommes peut-être à la veille d'une cause majeure,
02:26d'un effondrement plus large, puisque ce serait simplement le premier facteur,
02:30le premier domino qui tomberait, c'est-à-dire une crise sanitaire
02:35qui va entraîner de toute façon, ça on en est sûr aussi maintenant,
02:39une crise, on peut dire, économique, financière, bancaire et monétaire,
02:44aussi, sinon plus forte encore que celles que nous avions eues en 2008 et 2009,
02:50et par conséquent le choc sur nos civilisations,
02:54sur le monde entier sera terrible.
02:55Plus les morts seront nombreuses et plus fort sera le choc,
03:00à la fois le choc économique et politique, mais aussi le choc psychologique.
03:05Il faut absolument qu'il y ait une solidarité organisée,
03:08à l'échelon local, de telle manière qu'on tienne soin
03:12et qu'on prenne soin les uns et les autres, qu'on s'aime d'une certaine manière
03:15les uns et les autres, de telle manière qu'on fasse encore société
03:19et qu'on ne tombe pas dans le nombrilisme et la barbarie
03:23ou simplement l'égoïsme en disant
03:25je m'en fous des autres du moment que moi j'ai mes rations de survie.
03:27Il y a donc une politique de solidarité nationale,
03:30mais de solidarité affective, de solidarité psychologique
03:34qui peut être faite par des activités communes, même loin les uns des autres,
03:39des activités communes grâce à l'internet qui marche encore.
03:42Toute notre vie, telle qu'on la vit actuellement,
03:46notamment en Europe par exemple, mais c'est la même chose aux Etats-Unis,
03:49en Australie ou même maintenant en Chine,
03:51tient sur les camions et sur les transports de marchandises et de services.
03:55Les camions, ça veut dire qu'il faut qu'il y ait des conducteurs,
03:58il faut qu'il y ait des chauffeurs routiers, il faut qu'il y ait du pétrole.
04:02Alors, si jamais les chauffeurs routiers par exemple,
04:05dans la mesure où il y a le confinement et où
04:07les stations-services sont ouvertes au point de vue de la distribution d'essence,
04:12mais elles n'ont pas le droit de faire de la restauration.
04:15Bon, c'est la même chose pour les restos-routes
04:17qu'on voyait jadis et qui existent encore.
04:19Eh bien, ceci rend leur vie encore plus pénible,
04:22déjà qu'ils ont une semaine assez difficile,
04:27dans la mesure où ils sont éloignés de leurs proches
04:29et ils ne reviennent chez eux qu'une fois par semaine.
04:32Si en plus les conditions par exemple d'alimentation
04:34ou d'hébergement sont mauvaises,
04:36eh bien, peut-être qu'un certain nombre d'eux vont dire
04:39je ne veux pas vivre dans ces conditions
04:41et donc je me mets dans une sorte de droit de retrait.
04:44Et à ce moment-là, il est possible,
04:46je ne sais pas si ça va arriver,
04:47mais que certains états, peut-être en France,
04:50fassent appel à des chauffeurs militaires
04:53et réquisitionnent les semi-remorques
04:55afin que l'alimentation, l'alimentation je dis bien,
04:58soit disponible partout en France,
05:00dans les supermarchés, je ne cite pas de marque,
05:03ou même dans les commerces de détail en ville.
05:06Si on n'a pas d'alimentation,
05:08les émeutes, voire la barbarie, n'est pas loin.
05:12Je dis toujours, je ne sais pas si la phrase est apocryphe ou pas,
05:15mais enfin elle est bonne,
05:16que Churchill aurait dit
05:17la différence entre la civilisation et la barbarie,
05:21c'est cinq repas.
05:22Il faut donc que chacun d'entre nous,
05:24en France, en Europe, puisse avoir accès à l'alimentation,
05:27une alimentation suffisamment variée.
05:29Et si c'est au besoin par des chauffeurs militaires
05:33et des camions réquisitionnés, il faudra le faire,
05:35à condition évidemment qu'il n'y ait pas de rupture
05:38de la chaîne d'approvisionnement mondiale,
05:40comme il peut y en avoir,
05:41parce que, actuellement, notre alimentation est trop mondialisée.
05:45C'est pour ça que dans mes propositions politiques,
05:48je propose de relocaliser la production alimentaire,
05:51et d'avoir finalement des denrées alimentaires qui soient
05:54plus végétales, plus saisonnières et plus locales.
05:57C'est les trois caractéristiques d'une bonne alimentation,
06:01et qui ne sont pas du tout les caractéristiques actuelles
06:04de ce qu'on voit dans les hyper-surfaces,
06:07dans les grandes surfaces, dans les hyper-marchés.
06:09On voit qu'on a des fruits et légumes du monde entier
06:12pendant toute l'année, c'est tout à fait scandadeux.
06:14Il faut tenir compte de l'empreinte écologique,
06:16de l'empreinte carbone des produits qui viennent de l'extérieur,
06:19actuellement, dans les pays comme la France,
06:22cette empreinte nourriture, cette empreinte carbone
06:25de nos dents alimentaires est beaucoup trop forte.
06:27Il faut donc relocaliser, donc plus végétales,
06:30beaucoup moins de viande, plus saisonniers et plus locales.