"Ce sont des meurtres, des meurtres d'État."
Complément d’enquête et Disclose.ngo ont enquêté sur une opération militaire secrète menée par la France et l'Égypte depuis 2016. Elle aurait fait des dizaines de victimes civiles. Voici ce qu'on y apprend…
"France-Égypte : révélations sur une opération secrète" est diffusé ce jeudi 25 novembre à 23h sur France 2 dans Complément d'enquête.
Complément d’enquête et Disclose.ngo ont enquêté sur une opération militaire secrète menée par la France et l'Égypte depuis 2016. Elle aurait fait des dizaines de victimes civiles. Voici ce qu'on y apprend…
"France-Égypte : révélations sur une opération secrète" est diffusé ce jeudi 25 novembre à 23h sur France 2 dans Complément d'enquête.
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00:00La France se déplace dans la liste des adversaires de la démocratie.
00:06Les Egyptiens aimaient la France.
00:08Maintenant, la France est un support pour l'extradition.
00:14L'Etat ne peut absolument pas tuer simplement sur la base de l'identité criminelle d'un
00:32individu.
00:33Ce sont des meurtres, des meurtres d'Etat.
00:36L'idée c'est quoi ? C'est qu'ils n'ont pas, en termes de renseignements, ils n'ont
01:02pas d'images satellitaires, en termes de moyens, ils n'ont pas forcément les mêmes
01:07moyens que l'armée française, ils ont une frontière qui est effectivement très longue
01:10et dans laquelle ils voulaient s'assurer qu'il n'y ait pas de groupe djihadiste, terroriste
01:14qui rentre par là.
01:15C'est ça qui m'intéressait moi, c'est dans le cadre de la lutte contre le terrorisme,
01:19qui visait l'Egypte, qui visait les forces d'armée française et qui demandent potentiellement
01:24viser la France elle-même.
01:25Selon les informations qu'on a, nous, un certain nombre, dans plusieurs cas, les renseignements
01:49envoyés par les Français à l'armée de l'ère égyptienne ont permis des frappes dans les
01:52minutes ou dans les heures maximum qui ont suivi pour détruire des pick-up, notamment
01:57de contrebandiers, en tout cas de civils.
02:00Est-ce que ça, vous le savez ou pas ?
02:02Non, je ne le sais pas.
02:04À ma connaissance, on n'a jamais donné de renseignements qui ensuite ont permis d'exécuter
02:09des gens.
02:10Que du renseignement qu'on a fourni ensuite ait eu des conséquences, oui, potentiellement
02:17sur des terroristes, je l'espère, ou sur des trafics d'armement ou d'êtres humains.
02:22J'allais dire, c'était des gens qui étaient des combattants potentiels pour les djihadistes
02:30et les autres, des gens qui étaient des bad guys.
02:32Selon le droit international des droits de l'homme, on ne peut tuer que pour protéger
02:37la vie et il faut que cette menace contre la vie soit imminente.
02:43Par exemple, un policier qui fait face à une personne armée, cette personne prend son
02:49arme, la pointe contre le policier, le policier doit se protéger et donc il a le droit de
02:56tirer, même de façon létale.
02:59Là, on a plutôt affaire à un usage absolument ni nécessaire ni proportionné de la force
03:05et donc les victimes sont sûrement des victimes d'exécutions extrajudiciaires.
03:12– Donc l'État ne peut pas dire, c'est des terroristes, j'avais une raison légitime ?
03:19– Absolument pas.
03:20– De tuer ?
03:21– Absolument pas.
03:22L'État ne peut absolument pas tuer simplement sur la base de l'identité criminelle d'un
03:29individu.
03:30Ce sont des meurtres, des meurtres d'État.
03:33– Pour l'État, la relation entre la France et l'Egypte est considérée comme une
03:38relation entre les vendeurs et les acheteurs d'armes, on le voit, mais on voit qu'il y a
03:44un intérêt dans la vente d'armes et dans l'entreprise avec l'Egypte, et un silence
03:52sur les situations autour de l'homme, et non seulement le silence, mais aussi l'intermédiaire.