Cédric Herrou a aidé des centaines de migrants en leur ouvrant les portes de sa ferme. Après avoir été condamné en 2017 puis acquitté, il repasse devant la justice aujourd'hui.
Son combat avait fait l'objet d'un film. Brut l'avait rencontré à Cannes en 2018.
Son combat avait fait l'objet d'un film. Brut l'avait rencontré à Cannes en 2018.
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00:00La France ferme ses frontières, on ouvre nos portes.
00:03Moi je suis paysan, j'ai des terres, donc j'accueille sur mes terres.
00:06Les infirmières ont sorti leurs trousses de soins,
00:09Michel a sorti sa caméra, et on a travaillé comme ça.
00:12Chaque personne dans la vallée de la Roya a donné ce qu'il pouvait donner.
00:17Cette gamine est légitime de rester en France, elle a avancé,
00:32si on leur laisse le droit de faire une demande d'asile.
00:35C'est des personnes qui passent la frontière, qui arrivent dans une ferme,
00:46et qui demandent l'asile dans cette ferme.
00:48Ou pour les mineurs isolés, qui demandent la prise en charge de l'Etat français.
00:51Et nous on se bat à leurs côtés, pour qu'ils puissent accéder à leurs droits,
00:54et qu'ils puissent continuer leur route dignement, régulièrement, sans en prendre hôte.
01:04Je pense qu'on a fait ça comme tout.
01:06Tous ceux qui, dans la vallée, ou partout ailleurs dans le monde,
01:08se retrouvent confrontés à cette situation.
01:10Soit on tourne la tête, soit on regarde ce qui se passe,
01:12et puis on se dit, qu'est-ce qu'on fait ? On les aide, on les...
01:15Je pense que le fait de filmer, c'est exactement la même chose
01:18que le fait de leur donner à manger, de les héberger,
01:20et d'essayer de leur permettre de faire une demande d'asile.
01:23C'est le même geste, et c'est pour ça que c'est un film politique.
01:27Parce que les gestes qui sont posés dans cette vallée,
01:30sont des gestes politiques, face à une situation politique absurde.
01:34Clairement, on veut que je la ferme.
01:46Il y a un truc qui a dérangé beaucoup le tribunal,
01:49c'est que j'ai dit au juge,
01:51ma liberté ne s'arrêtera pas au barreau de vos prisons.
01:53Ma liberté, c'est là-dedans.
01:55Et une fois que ça, c'est dit, une fois que ça, c'est pensé, que c'est acté,
01:59ils ne peuvent plus rien, quoi.
02:01La menace n'est plus corruptible.
02:04On est là, dans une situation où on referme des frontières,
02:08on construit des murs,
02:09mais il n'y a aucune pensée, aucune réflexion sur ce qui va arriver,
02:12alors qu'on est au prémice d'une vague migratoire considérable.
02:16Le racisme, vous savez, ce n'est pas forcément une peur de l'étranger,
02:20c'est une inconsidération de l'étranger.
02:21Et là, on a passé un cap dans le racisme,
02:24c'est qu'il y a une inconsidération de la notion d'identité.
02:30On parle par exemple du flux migratoire des migrants,
02:33mais c'est un terme tellement générique qu'on en oublie
02:37que ces personnes sont des vrais gens,
02:39avec des envies, avec des émotions.
02:43Et ça, on l'oublie, je trouve.
02:44Ce que j'aimerais, c'est qu'on arrête de me demander pourquoi je fais ça,
02:47et qu'on trouve ça normal.