• il y a 3 jours
Elle était présente sur les Champs-Élysées à l'hommage au policier Éric Masson, tué le 5 mai à Avignon. Porte-parole des "Femmes des forces de l'ordre en colère", Perrine Sallé raconte les difficultés que peuvent vivre un policier et sa famille.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00À partir du moment où vous êtes policier, vous êtes considéré comme étant une cible,
00:03vous n'êtes plus considéré comme étant un individu humain, déjà,
00:08vous n'êtes plus humain, vous êtes un simple matricule, un simple uniforme.
00:11Et en plus de ça, parce que vous exercez une profession particulière,
00:18avec une démission de répression, vous devenez une cible.
00:21Et ça dit de notre société qu'on a un état lâche,
00:26qu'on a un état qui n'a pas voulu affirmer la respectabilité de nos forces de l'ordre
00:31et qui aujourd'hui, malheureusement, on paie le prix d'une vie.
00:37Et c'est un mal de société qui sera très difficile à réparer
00:41puisque les gens n'ont plus confiance en leur justice,
00:43les gens n'ont plus confiance en leur garantie de protection.
00:49Et aujourd'hui, il faut que ça change.
00:51Donc on arrive non plus à un sentiment d'émotion, mais effectivement à un sentiment de colère.
00:56Contre nous la patrie, le jour de la guerre a arrivé.
01:06Contre nous la tyrannie, des droits sans longueur ont élevé.
01:15Des droits sans violence...
01:18C'est le quotidien des forces de l'ordre et malheureusement,
01:22quand ils font leur travail, qu'ils sont identifiés comme policiers,
01:26parfois des individus cherchent à les tuer et certains y arrivent.
01:31Ça a été le cas d'Éric Masson qui est mort sous les balles
01:35alors qu'il était identifiable en tant que fonctionnaire de police avec un brassard.
01:39Il est mort sous les balles parce qu'un individu s'est octroyé le droit de vie ou de mort
01:44sur un fonctionnaire de police qui est là pour protéger les concitoyens.
01:47Ça aurait pu arriver à n'importe qui.
01:49Aujourd'hui, malheureusement, il y a une épouse, il y a deux enfants qui sont endeuillés
01:54et qui pleurent un papa, qui pleurent un frère, qui pleurent un époux.
01:59Et malheureusement, on ne peut que compatir avec cette situation-là.
02:05Donc effectivement, beaucoup d'émotions.
02:07Il y a la question du rapport entre police-population.
02:10On sait que des fois, il peut y avoir aussi des moments conflictuels.
02:14Comment on arrive peut-être à pacifier les choses, à espérer que demain, ça aille mieux qu'aujourd'hui ?
02:18Pacifier les choses est une nécessité absolue
02:22dont certains fonctionnaires de police et certains acteurs de la citoyenneté
02:26font un travail merveilleux en ce sens.
02:28Je penserais notamment à l'association Proxred qui va voir les jeunes de Cité
02:33et qui partage avec eux des moments conviviaux, des moments de sport,
02:36mais aussi des débats parfois un peu plus houleux.
02:38Donc il y a des choses qui sont très belles et de très belles initiatives qui sont opérées.
02:42Et on se rend compte qu'en final, la population, elle ne déteste pas sa police,
02:46bien au contraire, elle l'aime vraiment beaucoup.
02:48Et elle a confiance en elle, voire même plus important encore,
02:53elle a conscience de la mission de la police, conscience que c'est une mission difficile
02:57et une mission où on peut y perdre la vie.
03:00Vous, vous êtes compagne de policier, comment vous vivez un peu aussi cette période ?
03:05On sait qu'on échange régulièrement depuis des années dans les mobilisations qui ont pu être les vôtres.
03:09Il y a eu le drame de Viry-Châtillon, il y a aussi les drames du quotidien qui sont peut-être moins médiatisés.
03:13Et il y a ce qui s'est passé à Rambouillet il y a deux semaines, il y a quelques jours à Avignon.
03:17Comment on vit ça avec le policier et puis vous-même en tant qu'compagne ?
03:22Malheureusement, on change notre mode de vie.
03:27Je vis dans une banlieue parisienne et aujourd'hui j'ai peur quand je rentre chez moi.
03:34J'ai peur qu'on me reconnaisse, j'ai peur de certaines situations.
03:38Je me retourne le soir quand je rentre chez moi, je vérifie que la porte d'entrée soit bien fermée.
03:43Aujourd'hui, c'est une situation extrêmement lourde à vivre et ce n'est pas une situation normale.
03:49Aujourd'hui, on voit des situations qui s'inversent.
03:53Aujourd'hui, une femme de fille qui nécessite d'avoir une protection policière visiblement.
03:59Et ce n'est pas sain, ça montre bien que notre société va mal et qu'il faut que des choses changent.

Recommandations