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  • 25/03/2025
Au Sénégal, la révolte se poursuit. Pour Brut, notre journaliste Keyla Soulez Siar est allée à la rencontre des manifestants. Voilà les raisons de leur colère.

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Transcription
00:00Bonjour, c'est Keïla, je suis journaliste pour Brut et je suis actuellement à Dakar, au Sénégal.
00:05C'est pour la liberté du Sénégal, c'est pour cela qu'on marche, qu'on manifeste.
00:08Aujourd'hui, la population est sortie pour dire non à cette dictature que le président Mextal veut implater au niveau du Sénégal.
00:15On n'a pas le droit de marcher, on n'a pas le droit de dire ce que nous pensons, on n'a pas le droit de faire ce que nous voulons.
00:21Ça, c'est pas la démocratie. La démocratie, c'est de laisser les gens libres.
00:27En ce moment, c'est pas une affaire de Sonko ou quelque chose de ce genre.
00:30Non, c'est pas une question politique, c'est une question de justice.
00:33Des manifestations ont éclaté dans le pays depuis le 3 mars suite à l'arrestation de l'opposant Ousmane Sonko
00:39pour trouble à l'ordre public et participation à une manifestation non autorisée.
00:43Il a été arrêté alors qu'il se rendait au tribunal avec ses partisans.
00:47Une jeune femme l'accuse de viol et de menace de mort.
00:49Lui, n'y l'est fait et dénonce un complot en vue de sa candidature à la prochaine élection présidentielle qui doit se tenir en 2024.
00:57Que personne ne se trompe, l'arrestation d'Ousmane Sonko relève d'un complot d'État.
01:04L'affaire Sonko a été l'élément déclencheur qui a conduit les Sénégalais à descendre dans la rue,
01:08mais les revendications des manifestants sont plus larges.
01:11Elles touchent notamment la situation économique et sociale du pays, à la corruption,
01:15aux inégalités hommes-femmes ou aux conséquences de la crise sanitaire liée au Covid.
01:20Et c'est pour ça que finalement les gens ont voulu exprimer leur ras-le-bol parce qu'ils ne savent pas où aller.
01:25De Senghor à Makissal, ils ont estimé qu'ils pouvaient continuer à se prélasser des privilèges du pouvoir et ne pas s'occuper du peuple.
01:32Aujourd'hui, c'est ce paradigme que les Sénégalais sont en train de renverser.
01:36Le 8 mars, Ousmane Sonko a été officiellement inculpé par la justice et relâché sous contrôle judiciaire.
01:42À sa sortie du tribunal, il a parlé de révolution.
01:45La révolution est déjà lancée, rien ni personne ne peut l'arrêter.
01:48Nous demandons au peuple sénégalais, et particulièrement à la jeunesse, de ne pas baisser la mobilisation.
01:57Il faut qu'elle soit beaucoup plus importante même, mais il faut surtout qu'elle soit pacifique.
02:02Le même jour, le président Makissal s'est exprimé à la télévision.
02:06Qu'une jeunesse confrontée à autant de privations exprime son mal-vivre me paraît tout à fait compréhensible.
02:15En même temps, évitons de participer à tout ce qui nous retarde dans la quête d'un avenir meilleur.
02:24Aujourd'hui, les rassemblements continuent.
02:26Ce mouvement de contestation a profondément bouleversé le pays.
02:29Des magasins ont été pillés, des établissements saccagés,
02:32et les écoles sont même fermées jusqu'au 15 mars.
02:35Maintenant, il ne s'agit pas seulement de libérer Ousmane Sonko,
02:40il s'agit de libérer tous ces détenus politiques.
02:42Vive le Sénégal, et libère tout le monde.
02:47Il y a un président qui ne nous écoute pas. Je ne suis ni de l'APR, ni de Makissal, ni d'Ousmane Sonko.
02:52Je suis un Sénégalais, je suis un porte-de-voix.
02:54Et aujourd'hui, on a compris que notre démocratie est bafouée.
02:57Ça ne peut plus continuer ainsi. On est désolés, mais ça ne peut plus continuer ainsi.
03:00Et nous allons préserver notre Sénégal.

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