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00:00C'était pour moi les championnats d'Europe. Alors j'étais encore junior mais j'étais chez les seniors.
00:04C'était extraordinaire parce qu'en plus c'est le jour où j'ai eu mes 18 ans, donc super moment,
00:12c'était ma grande première chez les seniors. Et après ça s'est enchaîné, j'ai fait champion du
00:16monde derrière, toujours junior. Et ensuite j'ai été sélectionné pour les Jeux olympiques où j'ai
00:21fait troisième. Mais pour moi le défi c'était, en étant junior, d'aller chercher les seniors.
00:27Et j'ai fait on va dire un deux sur trois donc c'était cool. Je me souviens de ça,
00:31c'était extraordinaire, ça allait vite pour moi, ça allait très vite. Je suis rentré à l'INSEP en
00:372004 et en 2006 j'étais déjà en équipe de France. Vous vous souvenez de tout ? Non. Si j'ai une
00:45personne qui était à mes côtés, qui a vécu certaines choses avec moi et qui me le rappelle,
00:49oui. Mais ça va tellement vite. Pour moi c'était hier que j'ai entré à l'INSEP. En 2004 on est en
00:562025. Ça allait vite, ça allait vite. C'est pour ça qu'il faut profiter de chaque seconde,
01:02ça va hyper vite. Cyril Lellamand-Rudry. Je vais faire le combattant ancien, ancien,
01:07ancien combattant à la ceinture noire. Parce que ça c'est quand même un truc incroyable quand on
01:11reçoit une ceinture noire. Est-ce que vous vous souvenez de ce moment ? Pas du tout. Est-ce que
01:14c'est le moment le plus marquant finalement, hormis les médailles olympiques, un peu pour
01:19ouvrir l'horizon ? Qu'est-ce qui a été l'effet déclencheur qui vous a permis de vous dire à un
01:22moment donné je vais faire une carrière incroyable ? On peut expliquer aux auditeurs européens,
01:26via Teddy quand même, c'est quoi la ceinture noire ? Parce qu'ils vont peut-être se dire
01:30mais c'est quoi la ceinture noire ? Oui, la ceinture noire c'est quand vous passez de la
01:34ceinture marron à votre premier dan. Ça y est, vous l'avez. C'est hyper difficile de l'avoir
01:40parce qu'il vous faut me ramener des points, il vous faut faire un passage de kata et bon
01:46nombre se font recaler soit par les points ou soit par le kata qui est juste, juste, juste. Il
01:51suffit d'être déséquilibré et vous n'avez pas vos ceintures noires. Alors on est obligé,
01:56soyez pas fâchés, on est obligé de sélectionner vos succès, il y en a tellement, donc on est obligé
02:00de faire une sélection, on peut pas tout faire. Qu'est-ce que vous gardez comme souvenir du
02:05premier titre olympique à Londres ? La fête ? Non mais je parle de tout, vous partez à Londres,
02:12vous faites partie des favoris mais vous n'êtes pas grandissime favori et vous gagnez et vous
02:18êtes champion olympique. J'étais ce jour-là comme un lion au cage, il y avait de la pression
02:24comme chaque compétition mais je me souviens qu'en salle d'échauffement je tournais autour du tapis,
02:29comme un lion qui marche son territoire. Il y avait mes adversaires mais j'étais là,
02:33je tournais, je tournais, je tournais, je les regardais dans les yeux, ouais comme un fou,
02:37comme si cette médaille je la voulais et je ne laisserais personne la voir. Donc ouais,
02:42super souvenir et en plus je vais vous dire une chose, quand je suis rentré à chaque combat,
02:46j'avais l'impression d'être en France parce que c'était un chaudron. Je me souviens voir certains
02:53membres de ma famille mais surtout ce public qui scandait mon nom. Et vous êtes à l'étranger ?
03:01Je suis à l'étranger, je suis à Londres donc envie de ramener cette médaille, envie de me sublimer,
03:07envie de me transcender pour aller chercher et faire plaisir à ce beau public même si on sait
03:11que c'est avant tout pour soi. Je me souviens de cette ambiance extraordinaire. Londres,
03:17c'était quelque chose. Et Rio 2016 ? Et Rio, j'étais à la maison. Vous étiez carrément à la maison ? J'étais
03:22à la maison. 2007, j'avais fait champion du monde là-bas. 2013, j'avais fait aussi champion du
03:30monde pour la je sais plus combien de fois et là-bas, je me disais jamais deux sans trois.
03:37Donc, fierté d'être porte-drapeau à 2016 à Rio, fierté de pouvoir aller chercher une deuxième
03:45médaille d'or olympique mais je me sentais comme à la maison. Mais avec encore une fois
03:50grosse pression. A chaque fois qu'il y a eu des points importants dans ma carrière, il y avait
03:56une grosse pression. Rio, c'est un rêve aussi quelque part de combattre à Rio parce que Rio,
04:01effectivement, on parle du football, on parle du maracana, on parle de toutes ces choses. La
04:06plage, etc. On parle de plein de choses mythiques. Ça fait rêver d'aller jouer à Rio, de combattre
04:13à Rio. C'est quelque chose qui sort d'ordinaire. Quand on atterrit, je me souviens comme à chaque
04:20fois où j'y suis allé pour une compétition, l'ambiance, l'envie. C'est un peuple festif.
04:27L'accueil qu'on nous a donné, qu'on nous a mis à l'arrivée dès l'aéroport, c'était quelque
04:34chose d'extraordinaire. Je me souviens que c'était, si je devais mettre un adjectif sur ces Jeux
04:39Olympiques, chaleureux. Chaleureux, c'était le mot. C'était le mot parce qu'en plus, à ce moment-là,
04:45il traversait une crise économique, sanitaire et économique, politique, les trois. Et on
04:54ne l'a pas senti. C'était des Jeux Olympiques juste, voilà, rien à dire. Magnifique pour moi.
05:00Paris. Allez, Cyril, on va se lancer. Paris, c'est la cerise, c'est même pas une cerise,
05:11c'est le cerisier sur le gâteau. Champion olympique dans son pays avec la Marseillaise. C'est le must,
05:20on ne peut pas mieux. C'est formidable et c'est formidable, Cyril. Que ça soit vous.
05:26Oui. Moi, j'ai eu des Jeux Olympiques parfaits. Parce que c'est mérité. Oui, c'est gentil.
05:35Mais il y aurait pu en avoir. Mais c'est vrai que quand on me l'a annoncé pour aller allumer le
05:42vasque, être aux côtés de Marie-Jo, qui a marqué aussi le sport français et mondial. Moi, le gamin,
05:51le souvenir que j'ai eu des Jeux, c'est ça. C'est Marie-Jo qui franchit la ligne d'arrivée. Ça a été
05:58tous les grands champions qu'on a pu voir à la télé, allumer ce vasque avec James Bond pour la
06:04Rennes et la Bête, pour Londres. C'est dingue de se dire, oh, c'est moi. Cette fois-ci, c'est moi,
06:11à la maison. Et puis, tout était beau, magnifique. Tout a été grandiose. L'ambiance, les gens qui ont
06:19répondu présent. Quand je parlais avec les étrangers qui avaient fait aussi d'autres Jeux
06:24Olympiques, même eux n'en revenaient pas. En fait, c'est nous, on est un petit peu... On ne se rend
06:31pas compte de ce qu'on est capable. La France est dans le top 2 des pays qui organisent les
06:36plus beaux événements au monde, il faut le savoir. Bien sûr. Et on avait l'impression de se retrouver aux
06:42Jeux Olympiques de 2024, donc l'année dernière, on avait l'impression de se retrouver en 98 quand
06:48la France est championne du monde de football. Je suis d'accord. C'est incroyable. Et moi, j'étais
06:51petit, j'avais 8-9 ans. Et vous vous souvenez ? C'était cet émotionnel que j'ai ressenti, cette
06:57magie où le peuple français était uni. Sauf que c'est vous qui la transmettez. Oui, mais c'est
07:03peut-être grâce aussi à ces France 98 qui m'ont donné envie de, moi, gamin, quand j'ai vu ça,
07:09de faire des grandes choses, de croire en moi, croire en mes rêves. Et Paris, c'était... Il n'y a
07:16pas de mots. Tous ceux qui ont contribué à ces Jeux Olympiques, les ont rendus juste magnifiques,
07:23ont sublimé ces Jeux. Ça restera gravé pour moi parce que j'ai été un de ces acteurs, mais pour
07:29ma famille, pour ceux qui ont vu, quand on en discute, c'était quelque chose.