Jean Louis Delaune, le secrétaire départemental CGT-Retraités
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00:008h14, journée de mobilisation nationale des retraités aujourd'hui à l'appel de la CGT pour reconquérir la Sécurité Sociale.
00:08En fait, les 80 ans de la CQ cette année.
00:10Et la CGT estime qu'on a beaucoup perdu en 80 ans.
00:13Eric Ballanger, bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Vous recevez le secrétaire départemental de la CGT, donc branche retraite des Landes, Jean-Louis Delon.
00:20Jean-Louis Delon, bonjour.
00:22Bonjour, ici Gascogne.
00:24Je vous remercie de nous recevoir.
00:26Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:28Avant d'aborder cette journée de mobilisation lancée par la CGT, je ne peux pas oublier de vous demander ce que vous pensez de ce qui s'est passé hier,
00:37hier en toute fin de journée, le conclave sur les retraites et la CGT, pourquoi je ne suis pas surpris,
00:43qui claque la porte après le départ de force ouvrière et celui d'une organisation patronale ludopée.
00:49Je m'y attendais, un peu comme tout le monde.
00:52Oui, c'est un peu vrai, oui, parce que déjà même il y avait eu un peu de discussion dans notre groupe,
00:58savoir qu'est-ce que la CGT faisait dans ce conclave.
01:03Bon, il ne fallait pas s'étonner du raisonnement de M. Bayrou.
01:08Bon, sur l'histoire des 62 ans, c'est un peu pour ça.
01:13Bon, c'était quelque chose qui était non négociable.
01:16Bon, je pense qu'il fallait discuter autour de ces 62 ans sur les carrières déjà pénibles,
01:24tout ce qui est travaux pénibles, mais on ne voit qu'il n'y a aucune avancée de la part du gouvernement dans ce domaine-là.
01:31Sachant que Sophie Binet, avant que d'aller à ce conclave, n'avait pas nécessairement parlé des dossiers de pénibilité.
01:39Elle avait dit retour à 62 ans et après on discute.
01:42Je pense que ce n'est pas tout à fait comme ça quand même.
01:46Non, il y a quand même des carrières auxquelles on ne peut pas faire de comparaison
01:53entre ceux qui travaillent dans des travaux pénibles, ceux qui travaillent à la chaîne.
01:57Et vous savez, moi j'ai quelques exemples bien précis.
02:00Quand je rencontre certains directeurs de grosses entreprises que vous connaissez ici,
02:04qui me disent, moi, mes salariés, quand ils arrivent la cinquantaine,
02:08ils ont des troubles squelettiques, ils sont à bout de souffle.
02:11Donc ce n'est pas possible de pouvoir négocier une retraite après 62 ans.
02:16Donc on discute déjà des travaux pénibles, on discute de toutes ces personnes qui travaillent en 3-8,
02:22qui travaillent 7 jours sur 7, 365 jours dans l'année.
02:25Ils n'ont pas une même espérance de vie que ceux qui ont un travail un peu sédentaire.
02:30Alors revenons sur cette journée.
02:33La CGT se lance dans un combat assez ambitieux avec un intitulé
02:38« Reconquérir la Sécurité Sociale ».
02:41Qu'est-ce qu'il y a à reconquérir ? Et finalement, qu'est-ce qu'on a perdu en 80 ans ?
02:45Alors oui, une bonne question.
02:48Mais enfin bon, il faudrait regarder en 1945 ce qu'elle était la Sécurité Sociale,
02:52et puis ce qu'elle est aujourd'hui.
02:55Donc 1945, création de la Sécurité Sociale par un ministre communiste et de la CGT,
03:01malheureusement qui nous a quittés très jeunes, qui était Ambroise Roisa.
03:06Donc là-dessus, quand on regarde le contenu,
03:09aujourd'hui c'était une Sécurité Sociale qui était pratiquement intégrale.
03:13On remboursait les médicaments 100%, les médecins 100%, c'est ça.
03:17Après, petit à petit, on a commencé à diminuer les remboursements.
03:21Aujourd'hui, vous connaissez le taux de remboursement des médicaments,
03:25le taux de remboursement de la médecine, et ainsi de suite.
03:28Donc il n'y a pas de coopération.
03:30Puis à travers ça, la création des mutuelles pour compléter dessus.
03:34Vous savez quand même qu'en France, il y a 700 000 français
03:37qui n'ont pas de mutuelle, faute de moyens.
03:42Dans les textes que vous nous avez envoyés, je parle de vous, la CGT,
03:46les patrons, le grand capital, les cadeaux fiscaux,
03:50mais il y a quand même un chiffre qui est imparable, Jean-Louis Delonne.
03:52En France, les dépenses de protection sociale, c'est à la louche.
03:56850 milliards d'euros, ce qui fait que la France, on est loin devant.
04:01Il n'y a pas match, on est les premiers en Europe.
04:04Peut-on dépenser encore un peu plus sur la protection sociale ?
04:07Écoutez, en France, c'est un système qu'on a choisi.
04:11C'est-à-dire qu'on cotise suivant ses moyens et on reçoit suivant ses besoins.
04:17C'est pour ça qu'aujourd'hui, en France, on a un taux des taxes
04:21qui sont totalement différent par rapport à d'autres pays en Europe ou dans le monde.
04:27A la différence qu'il y a deux types d'impôts.
04:30Il y a un impôt socialisé, celui qui sert quand vous allez chez le médecin,
04:34quand vous allez à l'hôpital et qui sert à payer vos retraites.
04:37Et de l'autre côté, il y a un impôt qui sert à payer tous nos députés,
04:43nos sénateurs, nos présidents, leur train de vie et toutes les dépenses complémentaires.
04:49Donc je pense que c'est sûr que les dépenses de sécurité sociale sont importantes.
04:56Mais après, il faut regarder aussi tout ce qu'elles donnent derrière.
05:00Vous contestez la situation financière de la France aujourd'hui
05:04quand on nous annonce des chiffres catastrophiques.
05:08Vous contestez ces chiffres ?
05:10Oui, parce que tout comme chez les chiffres sont les chiffres.
05:14Vous voyez, moi ça fait très longtemps que je suis syndicaliste
05:17et quand on était dans les comités d'entreprise, les patrons qui vous balancent les chiffres,
05:21les chiffres ça ne veut rien dire.
05:23Y compris au département, quand on vous balance les chiffres, ça ne veut rien dire.
05:27Les chiffres, il faut les décortiquer.
05:29Qu'est-ce que ça représente les parts salaires ?
05:31Qu'est-ce que ça représente les parts des investissements ?
05:34Vous savez qu'en France, tout comme chez les entreprises,
05:36ce sont elles qui investissent le moins en Europe.
05:39En Allemagne, ils n'ont pas du tout le même taux d'investissement.
05:43Donc là aussi, il faut regarder.
05:45Et après, là aussi, dans les entreprises, depuis maintenant quelques années,
05:49surtout depuis déjà Hollande, même avant,
05:52on fait des cadeaux faramineux aux entreprises.
05:57Tous ceux qui sont payés au SMIC, 1,6 fois du SMIC,
06:00ça représente entre 700 et 750 euros de cadeaux fiscaux par mois.
06:07Donc vous le multipliez par le nombre de salariés.
06:10Alors pour un petit exemple, il y a quand même une dizaine d'années,
06:12il y avait 2 millions à peu près de gens payés au SMIC.
06:15Aujourd'hui, il y en a 10 millions. Trouvez l'erreur.
06:17Jean-Louis Delon, merci d'avoir accepté notre invitation.
06:20Ce matin, vous allez à l'ARS pour un rassemblement CGT, l'ARS à Mont-de-Marsan.
06:25Merci, bonne journée.
06:27Merci de m'avoir reçu et encore à vous, bonne continuation.