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Décryptage des dernières actualités entre la France et l’Algérie. Depuis l’année dernière, ces relations ont atteint un niveau de tension inédit, menaçant les fondements mêmes de la coopération entre les deux nations. La reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental, l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le rappel de l’ambassadeur algérien en France ou encore les menaces françaises de revoir les accords migratoires de 1968… ces événements récents illustrent la complexité et la fragilité des liens entre Paris et Alger, hérités d’une histoire commune tumultueuse.
Pour en discuter, Amina Kalache accueille Nadia Henni-Moulaï, journaliste et auteure de “Un rêve, deux rives” et Adlene Mohammedi, diplômé de géopolitique, d'histoire contemporaine et de droit international public

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Transcription
00:00Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue au cœur de l'actuelle émission d'actualité du soir sur Le Média.
00:05Nous sommes diffusés en direct sur le canal 165 de la Fripoc, sur Molotov et sur lemediatv.fr du lundi au jeudi à 19h.
00:13Ce soir, nous allons décrypter les dernières actualités entre la France et l'Algérie.
00:17Depuis l'année dernière, ces relations ont atteint un niveau de tension inédit,
00:21menaçant les fondements même de la coopération entre les deux nations.
00:24La reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental,
00:30l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boalem Sansa, le rappel de l'ambassadeur algérien en France
00:36ou encore les menaces françaises de revoir les accords migratoires de 1968.
00:41Ces événements récents illustrent la complexité et la fragilité des liens entre Paris et Algiers,
00:46hérités d'une histoire commune tumultueuse.
00:49Pour en discuter, j'accueille ce soir Nadia Moulaï, journaliste et auteure de « Un rêve » de Rives
00:56et Adelaine Mouhamedi, chercheur en géopolitique.
01:13Bonsoir Nadia.
01:14Bonsoir Adelaine.
01:16Merci d'être avec nous ce soir.
01:19Alors aujourd'hui, Rotaïo, dernière actualité du jour.
01:23Rotaïo a envoyé une lettre à l'Algérie avec le nom de 60 personnes qu'ils ont jugées dangereuses en France.
01:32Cette lettre a été d'ailleurs refusée, en tout cas l'Algérie a décidé de ne pas donner suite.
01:37Et avant cela, ce week-end, le ministre de l'Intérieur Bruno Rotaïo a menacé de démissionner
01:42si la France assouplissait sa position sur l'expulsion de ressortissants algériens.
01:48Quelle est la portée réelle de cette déclaration sur les relations bilatérales ?
01:52On écoute avant de commencer Mathilde Panot qui était invitée hier sur LCI
01:56qui accuse justement Bruno Rotaïo d'être un fauteur de troubles.
02:00S'il ne peut pas avancer, c'est-à-dire en gros il n'y a pas de remise en cause,
02:04notamment des accords de 1968, il pourrait très bien partir.
02:09Eh bien je dis, c'est une excellente nouvelle, mais qu'il parte.
02:12Heureusement, pour être sérieuse sur cette question,
02:15heureusement que le Président de la République est plus mesuré dans ce qu'il dit vis-à-vis de l'Algérie,
02:22un pays qui est peut-être le pays au monde avec lequel nous avons le plus de liens,
02:26de liens d'affection entre des pays nationaux, de liens d'histoire évidemment avec 132 années de colonisation,
02:32de liens économiques aussi, et donc heureusement que le Président de la République est plus mesuré
02:37qu'un ministre de l'Intérieur qui d'ailleurs s'octroie des prérogatives que la Constitution ne lui donne absolument pas,
02:42que je sache, il n'est ni ministre des Affaires étrangères, ni Président de la République.
02:47Vous parlez de quel prérogative ? En mettant cette pression ?
02:50De s'ingérer à tout va pour expliquer quelles doivent être les relations avec l'Algérie.
02:55Donc Monsieur Rotaïo, le ministre de l'Intérieur est un fauteur de troubles.
02:59Une réaction sur ces dernières déclarations ?
03:03Je peux commencer ?
03:05Oui, rien de nouveau sous le soleil, j'ai envie de dire,
03:09si ce n'est un ministre qui s'agite beaucoup et qui se prend un peu pour le ministre des Affaires étrangères.
03:18Sur la lettre d'expulsion qui a été envoyée à Alger et qui a fait l'objet d'une réponse d'Alger assez intéressante,
03:25puisqu'on a quand même le sentiment que l'Algérie fait une leçon de droit,
03:30elle prodigue une leçon de droit à la France.
03:32Factuellement, j'ai lu le communiqué de presse,
03:36et effectivement, ce que dit l'Algérie, je ne suis pas juriste,
03:41mais j'ai à peu près compris que c'était assez sensé, assez fondé sur le bon sens.
03:45Elle dit en gros, on ne passera pas par d'autres canaux que ceux du droit.
03:50On ne peut pas outrepasser et faire une espèce de diplomatie,
03:54une gestion des questions liées aux OQTF, de bricolage.
03:59Ce n'est pas possible.
04:00Donc c'est très intéressant.
04:01Et moi, j'attends beaucoup de lire la réponse française,
04:04si tant est qu'il y en ait une.
04:06Oui, alors c'est très intéressant,
04:08parce que le chantage de monsieur Retailleau, en fait,
04:12confirme son obsession algérienne.
04:15Parce que si pour lui, son poste de ministre est intimement lié à la question algérienne,
04:22c'est-à-dire qu'il considère que la question algérienne,
04:25et l'Algérie plus généralement,
04:27est au cœur des problèmes de sécurité en France.
04:29Parce qu'il est ministre de la Sécurité.
04:31Donc s'il menace de démissionner sur ce dossier en particulier,
04:34ça veut dire en gros, il est en train de nous dire,
04:36il dit à son électorat,
04:38que la question de la sécurité en France est principalement liée à l'Algérie.
04:43Donc en fait, il est en train de nous expliquer que l'Algérie
04:45est une menace maintenant perpétuelle pour la sécurité de la France.
04:47D'ailleurs, je crois qu'il l'a dit,
04:48puisqu'il a dit que c'était un dossier de sécurité majeur pour la France.
04:52Donc ça, effectivement, c'est assez intéressant.
04:56C'est assez intriguant.
04:58Je ne sais pas, en fait, s'il va vraiment démissionner.
05:01Parce que ça serait intéressant, je pense, qu'il le fasse.
05:04Il faudrait qu'il le fasse sur ce point en particulier.
05:06Ça serait une... Comment dire ?
05:08Ça serait une explication politique assez intéressante.
05:10Mais pour qu'il le fasse, il faudrait qu'il soit désavoué
05:13assez directement par le président de la République.
05:15Puisque, a priori, la politique étrangère de la France,
05:18elle se fait avant tout aujourd'hui, normalement, à l'Élysée.
05:21Donc soit le président de la République
05:24s'aligne sur les positions de M. Retailleau
05:28et maintient le rapport de force permanent avec Alger.
05:31Et on sait, comme vous l'avez rappelé,
05:33que ça ne débouche pas sur grand-chose,
05:35puisque la liste des 60 profils a été refusée.
05:39Soit il le désavoue, clairement.
05:43Et dans ce cas, effectivement, ça devrait impliquer une démission, oui.
05:46– Et on peut aussi se poser la question
05:48si cette crise était réellement prévisible.
05:51Est-ce que, selon vous, il y a eu des signaux, aussi,
05:54qui auraient pu alerter sur cet escalade diplomatique ?
05:58Avec tout ce qui se passe, en fait, depuis presque un an, maintenant.
06:01– Oui, mais je pense qu'on peut regarder ça sur le temps long.
06:05La question de l'Algérie, c'est une question qui est finalement liée...
06:08J'ai presque envie de dire que c'est presque une question
06:11du point de vue français, en fait, même si c'est pas du tout assumé.
06:14C'est une question qui relève presque de la politique intérieure.
06:17Et la preuve, là, en fait, ce psychodrame
06:19dans lequel on se trouve depuis plusieurs mois, l'illustre très bien.
06:23C'est-à-dire qu'on a un ministre de l'Intérieur
06:27qui gère donc des questions liées, effectivement, à l'immigration,
06:31mais qui se prend, en fait, pour un ministre des Affaires étrangères
06:34et qui veut en découdre clairement avec Alger, avec la diplomatie.
06:38Et puis, bien sûr, qui est dans une posture, je trouve, politicienne.
06:42Pas politique, parce que politique, je trouve que le terme est un peu plus noble.
06:46Mais dans une posture politicienne.
06:48On sait très bien que Retailleau a des ambitions
06:51et que, quelque part, je trouve qu'il se fait ses griffes, en fait,
06:54sur la question algérienne.
06:56Quand on regarde les chiffres, la question des taux de refus des visas,
07:01les Algériens arrivent en tête.
07:03C'est 33%, il me semble, contre un taux de refus à 16%, en moyenne,
07:07pour les autres pays.
07:08Donc on voit bien qu'il y a une question algérienne.
07:12Et là, on est, à mon avis, dans une démonstration
07:15qui nous montre clairement que c'est une question de politique intérieure.
07:19Oui, c'est vrai.
07:20C'est que l'Algérie était déjà sanctionnée, en fait, finalement,
07:22avant cette question, puisque les taux de refus, ça ne date pas de maintenant.
07:25Ça ne date pas de cette tension-là.
07:27Déjà, il y a une suspicion a priori.
07:30Quand on est Algérien et qu'on demande un visa pour la France,
07:33il y a déjà une suspicion a priori.
07:34Parce que les taux de refus, effectivement,
07:36ce sont les taux de refus les plus importants.
07:38Donc, en fait, en termes de rapport de force, pour reprendre sa formule,
07:43je ne sais pas jusqu'où il peut vraiment aller.
07:45Parce que, encore une fois, il veut à tout prix présenter
07:48les Algériens comme des privilégiés à qui il voudrait maintenant
07:51enlever un privilège.
07:52Mais dans les faits, il n'y a pas de privilège pour les Algériens.
07:55Au contraire.
07:56Donc, je ne sais pas jusqu'où il peut vraiment aller.
07:58Moi, j'ai l'impression que la question algérienne, en France,
08:03effectivement, c'est une question de politique intérieure.
08:05Mais c'est un révélateur à la fois sur la géopolitique et sur le droit.
08:09Sur la géopolitique, en fait, aujourd'hui, on voit bien
08:11que c'est une espèce de réveil géopolitique pour toute la droite française.
08:14C'est-à-dire qu'on a une droite, une extrême droite qui est prudente
08:18quand il s'agit de la Russie, pusillanime quand il s'agit de Trump,
08:23aveugle quand il s'agit d'Israël, mais extraordinairement ferme
08:28et menaçante quand il s'agit de l'Algérie.
08:30Donc, pour eux, maintenant, ils ont trouvé le dossier
08:32sur lequel ils peuvent vraiment s'exprimer clairement
08:34et exprimer une forme de fermeté, etc.
08:38Une hostilité même.
08:40Sur le droit, ce n'est pas très nouveau,
08:42parce qu'il nous a déjà expliqué dès le début, dès son arrivée,
08:44qu'il n'aimait pas beaucoup l'état de droit.
08:46Il a dit que l'état de droit n'était pas sacré
08:48et qu'il était prêt à le remettre en cause.
08:50Donc, remettre en cause l'état de droit, c'est ouvrir la porte
08:54à une dérive arbitraire.
08:56Donc, la dérive arbitraire chez lui, qu'est-ce que ça risque d'être ?
09:00Ça risque d'être, d'un côté,
09:02le mépris pour le droit international,
09:04remettre en cause des accords sans se soucier, finalement,
09:06de ce que dit le droit international, etc.
09:08Il l'a laissé entendre.
09:10Et, bien sûr, le risque aussi,
09:12et là, je pense que c'est un risque
09:14pour tout le monde en France,
09:16c'est le risque d'une dérive arbitraire.
09:18Parce que, moi, je parle toujours du principe
09:20qu'on commence toujours par les étrangers
09:22et ensuite, on peut toujours toucher les citoyens.
09:24Parce qu'une fois qu'on admet la dérive arbitraire,
09:28elle finira par toucher tout le monde.
09:30Donc, si, par exemple, il commence à décider
09:32d'expulser, comme il a essayé de le faire
09:34de manière arbitraire,
09:36s'il décide de s'émanciper des canaux légaux,
09:38bien sûr, je pense que c'est un risque,
09:40pour le coup, c'est un risque,
09:42oui, c'est un risque pour tous les citoyens.
09:44Alors, bien sûr, peut-être pour les binationaux,
09:46d'abord, mais aussi pour les citoyens.
09:48Parce que, je pense que,
09:50contourner l'état de droit, en fait,
09:52ça n'est bénéfique pour personne.
09:54Oui, je rejoins ce que disait Adelaine.
09:58Déjà, il y a plusieurs choses.
10:00Le silence de Macron m'a beaucoup interpellée.
10:02Il est sorti de son mutisme
10:04en fin février,
10:06quand il est allé,
10:08oui, fin février, quand il est allé
10:10en visite d'État au Portugal.
10:12Et là, effectivement, il a répondu à des questions
10:14concernant Boalem Sansal et concernant aussi
10:16le fait qu'il fallait résoudre...
10:18Il a calmé, en fait, son ministre.
10:20On a l'impression que, quelque part,
10:22c'était peut-être le seul ministre qui voulait,
10:24qui était d'accord
10:26pour rejoindre son gouvernement.
10:28Enfin, c'est un des seuls ministres.
10:30Donc, quelque part,
10:32il le tient un peu.
10:34Et puis, sur la question, effectivement,
10:36de l'autoritarisme dans lequel
10:38la France est peut-être en train de glisser
10:40sur la question algérienne, je pense qu'en fait,
10:42ça dépasse cette question, puisque ça fait plusieurs années
10:44que la France est régulièrement
10:46accusée par des...
10:48Pointée, plutôt, par des ONG
10:50qui travaillent
10:52sur la question des droits humains.
10:54On se souvient de la loi
10:56anti-terrorisme, CILTE 2,
10:58qui, en fait, étaient des mesures
11:00d'état d'urgence qui ont été
11:02insérées dans le droit commun.
11:04Donc, en fait, cette question, la tentation
11:06d'aller vers une démocratie
11:08de plus en plus autoritaire,
11:10j'ose cet oxymore,
11:12est assez...
11:14est assez documentée, finalement.
11:16Et là, on a peut-être
11:18une espèce d'exemple concret avec la question algérienne,
11:20où on a
11:22un ministre qui voudrait
11:24aller au-dessus du droit,
11:26avec le silence complice
11:28d'Emmanuel Macron, qui ne dit mot consent.
11:30Donc, il y a eu une intervention, mais...
11:32Et puis, ce qui me gêne aussi, concernant Emmanuel Macron,
11:34c'est que ça ne le gêne pas du tout de se dire que
11:36peut-être, certaines
11:38personnes en France,
11:40donc des franco-algériens, en l'occurrence, peuvent être
11:42désignées comme la cinquième colonne,
11:44devenir des cibles potentielles. Ça ne le dérange pas du tout,
11:46sachant qu'on est quand même dans un contexte
11:48où les questions de racisme,
11:50d'islamophobie, etc., sont réelles.
11:52Et ça, ça...
11:54Personnellement, je trouve ça inquiétant.
11:56Qui plus est,
11:58c'est une des plus grandes diasporas, aussi, en France.
12:00Donc, ça touche énormément de
12:02binationaux. Et il y a eu un autre
12:04point, aussi, sur lequel
12:06il y a eu beaucoup d'encre qui a coulé,
12:08c'est la remise en question des accords de 1968,
12:10qui est revenue, donc, de nombreuses fois.
12:12Et on va écouter, justement,
12:14M. Monpart, là-dessus.
12:16Le dossier algérien, Bruno Retailleau,
12:18dans une interview au Parisien,
12:20dit pour la première fois qu'il serait prêt à lâcher
12:22son tablier si jamais on ne lui donnait pas
12:24tous les éléments pour
12:26aller jusqu'à
12:28son terme, justement,
12:30à régler cette affaire avec...
12:32Ça serait une bonne nouvelle ?
12:34Ah oui, oui, je pense que si M. Retailleau n'était plus dans le gouvernement,
12:36ce serait une bonne nouvelle, oui. Non, pour la France,
12:38je pense...
12:40Parce qu'il ne faut pas dénoncer les accords de 1968 ?
12:42Alors, vous voulez dénoncer
12:44les accords de 1968, vous allez avoir
12:46un problème, c'est que si vous dénoncez de manière unilatérale
12:48les accords de 1968, vous allez
12:50revenir aux accords précédents, qui sont les accords déviants,
12:52qui organisent la libre circulation
12:54entre l'Algérie et la France.
12:56Je ne suis pas sûr que ce soit la volonté de M. Retailleau.
12:58Pourquoi
13:00ces accords cristallisent autant, et aussi
13:02pourquoi les médias ne cessent, en fait ?
13:04On a l'impression aussi d'alimenter,
13:06en fait, cette
13:08folie autour de l'Algérie.
13:10Tu veux y aller ?
13:12Oui, il y a plein de choses à dire,
13:14je pense que tu me complèteras bien.
13:16Sur les accords de 1968,
13:18on est vraiment dans...
13:20Alors, moi, personnellement,
13:22je ne suis pas juriste, encore une fois,
13:24et je ne connaissais pas vraiment
13:26les accords de 1968, ou très peu.
13:28Et forcément, comme plein de personnes,
13:30je pense qu'on est allé lire la documentation
13:32pour s'intéresser. Et donc, on se rend compte
13:34qu'en fait, ces accords de 1968
13:36ont été révisés plusieurs fois,
13:38qu'ils ont finalement
13:40permis d'interrompre
13:42la libre circulation
13:44qui était signée dans les
13:46accords déviants, et que si on revenait aux accords...
13:48Enfin, si on
13:50finissait avec les accords de 1968,
13:52ça voudrait dire qu'on reviendrait aux accords déviants,
13:54et donc à la libre circulation.
13:56Donc déjà, c'est quelque chose
13:58qui n'a pas été forcément bien expliqué,
14:00et on voit bien à quel point on est dans
14:02une forme de populisme, sur cette
14:04question-là. Sur la question
14:06des médias, moi je suis atterrée,
14:08honnêtement, quand je vois les médias
14:10mainstream, sans donner de
14:12noms particuliers de médias,
14:14le manque de sérieux, finalement.
14:16Le manque de sérieux. On laisse
14:18les politiques, en fait, dérouler
14:20des argumentaires,
14:22un récit,
14:24qui est à cheval, d'ailleurs,
14:26avec leurs ambitions, je parle de Retailleau,
14:28sans qu'il y ait vraiment
14:30de travail journalistique fait. Et ça,
14:32ça dépasse la question de l'Algérie,
14:34ça renvoie à la question de la concentration
14:36des médias, à la question de qui fait les médias
14:38en France, comment on façonne l'opinion,
14:40c'est des sujets dont on a déjà
14:42parlé, mais c'est vraiment très inquiétant,
14:44finalement.
14:46Oui, je suis tout à fait d'accord,
14:48c'est-à-dire que les accords de 68
14:50sont un peu
14:52censés incarner ce fameux privilège
14:54algérien, puisque les accords de 68,
14:56c'est un peu le régime dérogatoire,
14:58c'est-à-dire que c'est le régime qui ne concerne que les Algériens,
15:00les Algériens qui
15:02sont donc à l'extérieur du
15:04cadre du droit commun des étrangers.
15:06Donc, à partir de cette info,
15:08on présenta à l'opinion publique ça comme
15:10une espèce de privilège, donc grâce aux accords
15:12de 68, les Algériens viennent plus nombreux.
15:14Dans les faits, c'est absolument pas
15:16le cas, d'abord parce que
15:18entre 68 et aujourd'hui,
15:20il s'est passé beaucoup de choses, notamment 86,
15:22c'est-à-dire l'instauration des visas,
15:24qui était
15:26censée être une mesure temporaire,
15:28mais bien sûr, sur laquelle
15:30les personnes ne veulent venir.
15:32Par ailleurs,
15:34comme tu le disais, les accords de 68 ont été
15:36révisés très souvent,
15:38vidés un petit peu de leurs substances,
15:40et j'ajouterais que le droit commun des étrangers
15:42a évolué beaucoup plus favorablement.
15:44C'est-à-dire, en gros, aujourd'hui,
15:46quand on est étudiant
15:48algérien,
15:50on est clairement lésé par rapport à un étudiant non-algérien,
15:52sur plein de dossiers, en fait.
15:54Il vaut mieux être Mexicain, Marocain
15:56ou Tunisien qu'être étudiant algérien aujourd'hui,
15:58parce qu'à cause, justement, des accords de 68,
16:00un étudiant algérien n'a pas le droit,
16:02par exemple, à une carte
16:04pluriannuelle,
16:06puisque, depuis quelques années,
16:08ce dispositif existe.
16:10Le passeport talent,
16:12ça n'existe pas pour les Algériens.
16:14La levée
16:16de l'autorisation de travail pour les étudiants étrangers.
16:18Donc, en réalité,
16:20c'est quand même une manière de présenter
16:22les Algériens
16:24comme des privilégiés,
16:26sans vraiment s'intéresser
16:28au contenu de ces accords et
16:30sans vraiment les comparer concrètement
16:32à ce qui se passe dans le droit commun des étrangers.
16:34Ensuite, pour ce qui est du droit international,
16:38les accords de 68 sont un traité international.
16:40Donc, ça relève du droit international.
16:42En droit international, il y a
16:44ce qu'on appelle le traité des traités,
16:46c'est-à-dire que la convention
16:48de Vienne sur les traités, qui nous explique,
16:50en gros, comment on remet en cause
16:52un traité international.
16:54Ici, il y a deux manières de le faire.
16:56Soit il y a une disposition
16:58dans le traité lui-même qui permet d'en sortir,
17:00et en l'occurrence, dans les accords de 68,
17:02il n'y a pas ça.
17:04Soit il y a ce qu'on appelle
17:06en droit international l'extinction naturelle
17:08parce qu'on considère que l'objet lui-même a disparu.
17:10L'objet lui-même n'a pas disparu
17:12puisque l'objet lui-même, qui était déjà là
17:14dans les accords d'avant, c'était les accords des Viens en 62,
17:16c'était
17:18la poursuite d'une relation
17:20entre la France et l'Algérie à long terme.
17:22Je pense que cet objet-là, il est encore là.
17:24Donc, s'il décide,
17:26comme aujourd'hui la droite française le veut
17:28le dénoncer unilatéralement,
17:30la question qui se pose, c'est
17:32par quoi on le remplace ?
17:34Deux,
17:36comment on le remplace s'il n'y a plus de dialogue
17:38possible avec l'autre partie ?
17:40Et trois, est-ce que
17:42entre guillemets, tous les problèmes
17:44qu'il évoque, que M. Retailleau évoque, seraient
17:46d'un seul coup résolus ?
17:48Par exemple, tout a commencé,
17:50le dernier épisode a commencé
17:52par un fait divers, par la tragédie
17:54de l'attaque au couteau à Mulhouse.
17:56Typiquement,
17:58quel est le lien entre les accords de 68 et un tel fait divers ?
18:00Le monsieur qui est arrivé, le sans-papier
18:02qui a fait ça, il n'est pas venu
18:04en vertu des accords de 68.
18:06D'ailleurs, quand on est en Algérie aujourd'hui et qu'on demande un visa,
18:08personne ne demande un visa
18:10en vertu des accords de 68.
18:12Les accords de 68 concernent
18:14des profils
18:16assez précis. Par exemple, aujourd'hui, effectivement,
18:18pour les commerçants, il y a
18:20une petite dérogation pour les Algériens.
18:22Mais ce n'est pas le gros de l'immigration aujourd'hui.
18:24Il faut des moyens.
18:26En plus, il faut des moyens.
18:28Quand on est un jeune, aujourd'hui,
18:30cadre ou étudiant en Algérie
18:32aujourd'hui, a priori, on n'aura pas de visa.
18:34Et ça, accord de 68 ou pas.
18:36Et en plus, si on compare
18:38avec les autres, si les accords
18:40de 68 étaient vraiment une sorte de vecteur
18:42d'immigration massive
18:44pour les Algériens,
18:46en comparant avec les autres pays,
18:48on se rendrait compte que les Algériens sont beaucoup plus nombreux
18:50à acquérir un titre de séjour,
18:52par exemple. Or, ce n'est pas le cas.
18:54En 2022,
18:56pour les chiffres que j'avais en tête,
18:58les Marocains avaient 10 000 titres de séjour de plus
19:00que les Algériens. 39 000 contre
19:0229 000, il me semble.
19:04Bien sûr, l'Algérie reste
19:06le principal
19:08pays de naissance des immigrés en général,
19:10c'est-à-dire
19:12de tous ceux, de toutes celles
19:14qui sont nées à l'étranger
19:16et non français, ayant acquis la nationalité française
19:18ou non, c'est un peu plus de 12%.
19:20Dans les 12%, il y a aussi
19:22des Franco-Algériens.
19:24Mais,
19:26utiliser les accords de 68,
19:28bien sûr, c'est un totem, je pense,
19:30de la droite française,
19:32qui avait déjà été utilisé en
19:342022, au moment où
19:36Madame Borne était
19:38première ministre. C'était un débat
19:40où il y avait une première loi,
19:42la Première loi Immigration.
19:44Et à l'époque, le Parlement
19:46voulait débattre de ça, et le Président de la République
19:48avait clairement indiqué
19:50qu'il était hors de question que le Parlement fasse
19:52la politique étrangère de la France à sa place.
19:54Donc j'ai l'impression qu'aujourd'hui,
19:56il est un peu plus silencieux.
19:58Pourquoi l'est-il ? Il l'est
20:00parce qu'il est coincé
20:02justement par des rapports de force,
20:04qui sont des rapports de force politiciens franco-français.
20:06Parce qu'il a
20:08peur d'une censure, en fait.
20:10Il a peur que LR quitte le gouvernement
20:12et que sa petite majorité
20:14relative
20:16tombe.
20:18Et donc
20:20concrètement, la relation aujourd'hui
20:22franco-algérienne est
20:24directement liée à cet équilibre
20:26précaire à
20:28l'Assemblée nationale.
20:30Absolument.
20:32Et justement,
20:34le 6 janvier
20:36dernier, Emmanuel Macron avait condamné
20:38l'incarcération de Boalem Sansal
20:40avec des mots durs qui n'ont pas pu
20:42aller en écoute.
20:44Et de nous battre auprès de tous les combattants
20:46de la liberté.
20:48Professeurs,
20:50écrivains, journalistes,
20:52quand ils sont emprisonnés,
20:54quel que soit le régime et quels que soient nos intérêts,
20:56nous avons toujours fait cela et nous continuerons de le faire.
20:58Et en disant cela, j'ai une pensée
21:00singulière pour un combattant
21:02de la liberté, écrivain,
21:04franco-algérien, qui est
21:06Boalem Sansal.
21:08Il est détenu de manière totalement arbitraire
21:10par les responsables
21:12algériens. L'Algérique
21:14nous aimons tant et avec laquelle nous partageons
21:16tant d'enfants et tant d'histoires.
21:18Entre dans
21:20une histoire qui la déshonore,
21:22a empêché un homme
21:24gravement malade de se soigner.
21:26Et ce n'est pas à la hauteur de ce
21:28qu'elle est. Et nous qui aimons le peuple
21:30algérien et son histoire, je demande instantanément
21:32à son gouvernement de libérer
21:34Boalem Sansal.
21:36On a entendu le Président dire l'Algérie que nous aimons
21:38tant. Et pourtant, Boalem Sansal
21:40n'est pas le seul prisonnier politique.
21:42Il y en a d'autres, je veux dire
21:44de toutes les nationalités et aussi d'autres
21:46algériens. Et pourtant,
21:48ce qu'il dit, c'est complètement inédit.
21:50On n'avait jamais entendu parler
21:52un Président dire
21:54des mots aussi durs
21:56que ce qu'il vient de dire.
21:58Si on revient sur le cas de
22:00Boalem Sansal, effectivement,
22:02c'est jamais agréable
22:04de voir un écrivain emprisonné.
22:06Et sur ça,
22:08j'espère qu'il sera libéré
22:10rapidement.
22:12Mais comme je l'ai souvent dit déjà,
22:14je pense qu'il
22:16ne m'a pas l'air d'être emprisonné
22:18pour les raisons qui sont
22:20brandies et relayées dans la presse française.
22:22L'Algérie
22:24lui reproche en fait une atteinte
22:26à l'intégrité de l'État, si je ne me trompe pas,
22:28qui est une charge
22:30qui n'a rien
22:32à voir avec ses écrits, puisque ses livres sont
22:34vendus à Alger.
22:36Il a toujours fait des allers-retours.
22:38Sur ce point-là,
22:40je pense qu'il faut être clair.
22:42Et malheureusement, on n'est pas clair.
22:44Je pense que c'est important que nous,
22:46en tant que journaliste, on rappelle cette réalité.
22:48Ça n'enlève rien au fait que l'on déplore
22:50son incarcération.
22:52Après, effectivement, en Algérie,
22:54il y a d'autres détenus d'opinion.
22:56Et je n'ai pas entendu tout le
22:58microcosme Germano-Pratin
23:00faire
23:02une levée de bouclier pour les défendre.
23:04Sur ça,
23:06c'est assez, ce double standard
23:08est quand même assez pose-question, en tout cas.
23:10Je rappelle quand même que Boalem Sansal
23:12a été, si je ne me trompe pas,
23:14au fonctionnaire
23:16au sein du ministère de l'Industrie
23:18en Algérie. Ça veut dire quand même
23:20des choses en termes
23:22d'accès à des informations,
23:24etc. Voilà. Moi,
23:26j'attends de voir les dessous de cette affaire.
23:28J'espère qu'elle sera résolue rapidement.
23:30Mais je pense que c'est
23:32aussi important que la presse française
23:34fasse un travail décorrélé
23:36de toute
23:38velléité politique. Et malheureusement,
23:40ce n'est pas le cas. Et ça,
23:42ça pose un vrai souci
23:44qui altère justement la démocratie
23:46française, qui ne lui rend pas du tout service.
23:48Oui, oui.
23:50Tout à fait d'accord. C'est-à-dire qu'il y a une...
23:52Quand je parlais tout à l'heure de la dérive arbitraire
23:54en France, en fait, on a la même chose. L'attention franco-algérienne
23:56favorise l'arbitraire des deux côtés de la Méditerranée.
23:58L'affaire
24:00Boulam-Sensal, c'est une affaire, effectivement,
24:02qui est triste
24:04parce que c'est l'affaire d'un...
24:06Ça reste un homme de 75 ans,
24:08emprisonné, probablement pour des
24:10propos qu'il a tenus, en vertu d'un
24:12article du Code pénal algérien,
24:14le 87 bis,
24:16qui est largement contestable et qui a été
24:18utilisé contre d'autres
24:20prisonniers politiques. Et,
24:22effectivement, quand M. Macron était
24:24à Alger en 2022, il y avait aussi des prisonniers politiques.
24:26Il y avait aussi une dérive arbitraire.
24:28Et à l'époque, en fait, la droite française ne s'intéressait
24:30pas à tous ces gens.
24:32Donc on a l'impression que... Et en cela,
24:34en fait, ça ne rend pas vraiment service
24:36justement à la liberté en Algérie parce que,
24:38au contraire, aujourd'hui, quand on est
24:40opposant en Algérie ou attaché
24:42à la démocratie et à l'État de droit en Algérie,
24:44être soutenu par des gens
24:46qui ont été systématiquement aveugles
24:48et qui se découvrent
24:50un intérêt pour la question des droits humains,
24:52uniquement parce que la personne
24:54qui est incarcérée les intéresse
24:56politiquement, ou ils se sentent proches d'elle politiquement,
24:58forcément, ça pollue
25:00tout le combat. Donc, bien sûr
25:02que c'est un combat légitime. D'abord,
25:04il faut aussi rappeler que c'est une affaire
25:06d'abord algéro-algérienne. Pour moi, l'échelle
25:08de la défense de Williamson Sall doit être l'échelle algérienne.
25:10En Algérie, je pense
25:12qu'il doit être défendu,
25:14même si, malheureusement,
25:16beaucoup de... Compris, d'ailleurs,
25:18malheureusement, d'avocats sont permis
25:20d'appeler à son lynchage.
25:22Mais c'est une affaire algéro-algérienne
25:24parce que Williamson Sall, en Algérie,
25:26il n'est qu'algérien. Quand il arrive à Alger,
25:28il est incarcéré.
25:30Je pense, effectivement, qu'il est légitime
25:32de le soutenir,
25:34de soutenir tous les prisonniers politiques
25:36et de remettre en cause, effectivement,
25:38cette extension du domaine du terrorisme.
25:40Parce qu'il s'agit de ça, en fait, le 87 bis.
25:42C'est intégré dans la notion de terrorisme,
25:44y compris des gens qui tiennent
25:46des propos sur les réseaux sociaux,
25:48pour des posts Facebook.
25:50Voilà. Récemment,
25:52j'évoquais le cas d'un poète en Algérie
25:54qui passe son cinquième ramadan en prison
25:56alors qu'il a 21 ans.
25:58C'est-à-dire que la première fois qu'il a été incarcéré,
26:00il avait 16 ans. Donc, bien sûr qu'il y a
26:02un problème de dérive arbitraire en Algérie aussi.
26:04Mais ceux
26:06qui défendent aujourd'hui
26:08Williamson Sall en France
26:10ne sont pas les meilleurs alliés
26:12de toutes celles et tous ceux qui sont attachés
26:14à démocratiser l'État de droit en Algérie.
26:16Juste pour rebondir,
26:18il faut quand même se rappeler qu'il s'est passé un événement
26:20en Algérie en 2019 qui s'appelle le Hirak
26:22et que des millions d'Algériens
26:24sont sortis dans la rue, justement, pour revenir
26:26à cet esprit de 62,
26:28de liberté,
26:30de démocratie.
26:32Et que Macron a quand même soutenu le Hirak
26:34du bout des lèvres. Et qu'il y avait dans les manifestations
26:36à Alger des slogans
26:38anti-Macron, justement, parce que
26:40parce qu'ils ménageaient la chèvre et le chou.
26:42Et donc
26:44ce qui se passe aujourd'hui, comme tu l'as dit Adelaine,
26:46ça lui revient un peu en boomerang
26:48et ça décrédibilise tout à fait
26:50finalement Boilem Sansall.
26:52Et je parle même par des petites
26:54phrases qui ont émaillé
26:56cette actualité
26:58de l'incarcération de Boilem Sansall.
27:00Les petites phrases des uns et des autres
27:02qui ne lui rendent absolument pas service.
27:04On en est même à se demander, mais est-ce que
27:06les amis de Boilem Sansall sont vraiment
27:08ses amis ? C'est pas comme ça qu'on calme
27:10en fait
27:12une crise pareille. Et c'est pas en faisant
27:14des sorties ou en faisant fuiter
27:16des pseudo-informations par une certaine
27:18personne qui était ambassadeur
27:20en Algérie
27:22par deux fois
27:24qu'on va faire avancer
27:26son dossier. Je trouve que c'est
27:28vraiment le béaba.
27:30La semaine dernière
27:32aussi, il y a eu le report du documentaire
27:34sur l'utilisation d'armes
27:36chimiques par la France pendant la guerre d'Algérie.
27:38Et ça a suscité
27:40une controverse. Pourquoi
27:42selon vous ces sujets restent-ils aussi
27:44sensibles des deux côtés de la Méditerranée ?
27:46Parce que France Télévisions
27:48a donné comme explication
27:50le fait qu'avec toute cette actualité
27:52ils préféraient justement reporter
27:54à plus tard la diffusion.
27:56Donc il y a eu différents pays,
27:58même en Belgique ou en Suisse, le documentaire
28:00a été diffusé. Le documentaire
28:02est même disponible sur la plateforme de
28:04France Télévisions. En tout cas, ils ont fait le choix
28:06d'arrêter vraiment
28:08la diffusion, il me semble que c'était
28:10jeudi dernier ou mercredi dernier.
28:12Oui, jeudi 13.
28:14Pourquoi ces sujets sont
28:16aussi sensibles encore
28:18aujourd'hui ? Dans 4 heures ou pas ?
28:20Je ne sais pas Adelaine, si tu veux.
28:22Oui, tu peux.
28:24Pourquoi ces sujets sont aussi
28:26sensibles ? Je pense qu'on n'est
28:28pas sortis de cette
28:30fameuse séquence de la
28:32guerre d'Algérie. Ce n'est pas moi qui le dis,
28:34c'est Benjamin Stora que l'on connaît tous,
28:36qui travaille sur ces sujets depuis 50 ans,
28:3840 ou 50 ans, et qui dit clairement
28:40que même d'abord
28:42au niveau des institutions, quand on
28:44jette un œil à nos institutions
28:46et qu'on pense à la République,
28:48la Vème République, et on se rappelle en fait
28:50que c'est une République qui a été créée
28:52pendant la guerre d'Algérie,
28:54donc par et pour la guerre d'Algérie,
28:56qu'on est toujours en fait dans cette
28:58Vème République. Donc ça, c'est un premier
29:00élément. Deuxième
29:02élément, je pense que
29:04la France est dans une forme de blessure
29:06narcissique, la chute de
29:08l'Empire, la chute de l'Empire
29:10qui finalement continue de résonner
29:12jusqu'en 2025. C'est
29:14le grand traumatisme, la grandeur
29:16française à travers
29:18cet Empire. Quand je dis ça, je mets
29:20des grands guillemets.
29:22Et puis ce rapport à la République française,
29:24c'est-à-dire que peut-être
29:26que nous, les descendants de l'immigration,
29:28les descendants de cette histoire coloniale
29:30qui s'emmenait en France,
29:32qui aimons, je pense, la France,
29:34je peux me permettre
29:36de le dire en votre nom, vous m'excusez.
29:38Non, mais ce que je veux dire
29:40par là, c'est que la République française
29:42a quand même une face sombre
29:44et que je pense
29:46qu'il est temps qu'elle assume cette face sombre.
29:48Vaut mieux qu'elle assume cette face sombre
29:50et qu'elle reconnaisse
29:52tout ce qui s'est passé au moment des décolonisations.
29:54On parle de l'Algérie, mais il n'y a pas que l'Algérie.
29:56Il y a eu d'autres territoires concernés
29:58par la violence coloniale. Il y a eu les crimes
30:00coloniaux pendant toute la séquence coloniale.
30:02Il y a eu la conquête de l'Algérie.
30:04Et effectivement, il y a un vrai
30:06problème concernant le fait
30:08d'assumer cette histoire.
30:10Oui, c'est...
30:12C'est inquiétant
30:14et en même temps, je pense qu'il faut
30:16continuer de rappeler ça. Enfin, ce qui s'est passé
30:18avec Jean-Michel Apathy
30:20il y a 15 jours, le fait
30:22qu'il ait parlé
30:24d'Ouradour-sur-Glane à de multiples
30:26reprises en Algérie. On a vu ce qui s'est
30:28passé par la suite. Il a été mis en retrait
30:30d'RTL. Il a décidé
30:32de partir. Aucun
30:34historien sérieux ne peut
30:36dire qu'il a raconté des bêtises.
30:38Donc,
30:40on est dans une société où on parle
30:42beaucoup de post-vérité, de fake news,
30:44de réécriture de l'histoire. Mais alors là,
30:46c'est pas tant.
30:48C'est pas tant. C'est visible. Qu'est-ce qu'on dit
30:50aux jeunes ? Moi, c'est ça qui m'intéresse.
30:52Qu'est-ce qu'on dit aux jeunes qui ouvrent des livres
30:54d'histoire et qui voient
30:56cette histoire
30:58qui est, en fait, presque niée
31:00dans les médias ? Qu'est-ce qu'on dit ?
31:02Moi, c'est vraiment une question que je pose.
31:04Je n'ai pas la réponse à part de continuer
31:06à raconter l'histoire avec tout ce que ça peut coûter.
31:08Oui,
31:10en fait, c'est intéressant parce que
31:12le président actuel,
31:14justement, au lendemain du Hirak,
31:16a décidé de faire de la question
31:18mémorielle une espèce de
31:20vecteur de rapprochement avec
31:22le président algérien.
31:24Et je dirais même,
31:26à certains égards, au détriment du Hirak
31:28parce que c'était, pour beaucoup de gens, je pense,
31:30une espèce de diversion. Parce que même si
31:32ce sont des questions très importantes,
31:34à ce moment précis,
31:36c'était pas la, comment dire,
31:38la revendication principale.
31:40Donc, il a fait de la question mémorielle. Et là,
31:42on a un exemple quand même typique de,
31:44je dirais presque,
31:46l'incompatibilité
31:48entre la notion de mémoire
31:50et l'apprentissage
31:52de l'histoire, tout simplement. Parce qu'en fait,
31:54on mise beaucoup trop sur la mémoire au détriment
31:56de l'histoire.
31:58Pourquoi tout ce qu'a dit
32:00monsieur Apathy et d'autres gènent ?
32:02C'est parce que, justement,
32:04le pari du président Macron
32:06dès le début était un pari impossible.
32:08La réconciliation des mémoires n'est pas possible.
32:10Je pense que notre mémoire,
32:12nos mémoires ne sont pas
32:14compatibles avec
32:16la mémoire de quelqu'un, par exemple,
32:18qui a vécu,
32:20comment dire,
32:22qui a hérité de l'histoire, par exemple,
32:24de l'OAS ou quelque chose comme ça.
32:26Nos histoires ne sont pas compatibles.
32:28Nos mémoires ne sont pas compatibles. Mais la vérité historique,
32:30elle, c'est finalement ce qui pourrait
32:32nous rassembler. Et donc,
32:34ce qui est bizarre avec ces deux séquences,
32:36c'est qu'au lieu de miser sur l'histoire
32:38et de laisser les historiens parler,
32:40d'admettre les vérités historiques,
32:42de laisser les documentaires historiques passer, etc.
32:44On écarte ça
32:46et écarter
32:48la vérité historique, forcément,
32:50c'est renforcer
32:52une espèce de combat
32:54de mémoire qui est
32:56amené à durer indéfiniment.
32:58Alors que là, il s'agit simplement de vérité historique.
33:00Je veux dire, ce documentaire,
33:02je ne l'ai pas vu, mais j'imagine
33:04qu'il s'appuie quand même
33:06sur des archives, il s'appuie sur des faits.
33:08Donc, pourquoi cette allergie, cette peur
33:10de l'histoire ? Parce qu'on nous répète quand même souvent
33:12qu'il y aurait une obsession
33:14anti-française
33:16en Algérie, sur la colonisation,
33:18etc. Sauf que là,
33:20dans un cadre franco-français,
33:22on voit bien que cette allergie, elle s'exprime ici.
33:24C'est-à-dire que la peur,
33:26même la peur des historiens,
33:28puisque les historiens spécialistes de la question,
33:30on les entend quand même beaucoup moins
33:32que des chroniqueurs qui viennent nous délivrer
33:34des cours d'histoire à partir
33:36de strictement rien. Donc, je me dis
33:38peut-être que,
33:40oui, et ça reflète,
33:42j'ajouterais que ça reflète aussi une espèce d'anti-intellectualisme
33:44généralisé quand même aujourd'hui en France.
33:46Dès qu'on veut travailler sérieusement sur un sujet,
33:48tout à l'heure, on a parlé de droit.
33:50Pour parler des accords de 1968, on demande
33:52leur avis à des chroniqueurs
33:54et pas à des juristes. Pour parler
33:56d'histoire, on n'invite pas des historiens
33:58mais on va demander à des chroniqueurs de donner leur avis.
34:00Et quand
34:02les médias sont susceptibles de diffuser
34:04un documentaire sur la guerre d'Algérie
34:06ou sur la conquête de l'Algérie, on dit non, non,
34:08ça peut faire peur.
34:10Oui,
34:12il y a plein de choses à dire
34:14par rapport à ça. Moi, je trouve que
34:16la question, le slogan,
34:18je trouve que c'est un slogan de communication
34:20politique, la réconciliation des mémoires.
34:22Effectivement, je suis d'accord avec ce que tu dis
34:24et en même temps, je me dis que finalement, la mémoire,
34:26c'est le côté affectif de l'histoire
34:28qui n'est pas forcément
34:30celle des faits
34:32et qui appartient aussi aux familles.
34:34L'idée, ce n'est pas de dire aux gens,
34:36vous n'avez pas vécu ce que vous avez vécu,
34:38vous n'avez pas la même perception,
34:40vous n'avez pas le droit d'avoir la même perception. Si, les gens
34:42ont des trajectoires différentes,
34:44donc on ne peut pas leur enlever. Et finalement,
34:46ce qu'on voit depuis qu'on
34:48commence à parler de ces sujets, depuis
34:5099 à peu près,
34:52c'est qu'on cantonne
34:54cette histoire factuelle, documentée
34:56et documentable dans une dimension
34:58affective, liée justement à la mémoire
35:00ou au récit de vie, pour éviter
35:02de parler du vrai fond qui sont
35:04les faits, pour éviter, on contourne
35:06finalement. Et ça, c'est bien bien
35:08commode parce que ça évite justement de regarder
35:10cette histoire en face.
35:12On a quand même un président
35:14quand il était candidat,
35:16avant d'être président, qui va à
35:18Alger en février 2019,
35:20pardon, février 2017,
35:22et qui dit,
35:24qui parle en fait des crimes coloniaux,
35:26des crimes contre l'humanité, donc levé de bouclier.
35:28Et puis quand il est élu président,
35:30on arrive là, en 2025,
35:32à une quasi rupture diplomatique,
35:34une rupture qui ne dit pas son nom,
35:36plus ou moins, je me dis
35:38mais en fait,
35:40qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que c'est parce qu'il
35:42avait un manque de vision, un manque de connaissance ?
35:44Est-ce que parce qu'il avait de l'orgueil
35:46et qu'en fait il avait sous-estimé
35:48cette histoire ?
35:50Moi je pense qu'il a vraiment sous-estimé, qu'il y a eu
35:52une tactique aussi politique,
35:54mais c'est vrai que ça donne
35:56quand même l'impression d'avoir quelqu'un
35:58qui navigue à vue
36:00finalement, et qui a vraiment sous-estimé
36:02l'impact de la
36:04question algérienne
36:06dans le débat, en France
36:08en fait, dans la société française.
36:10Oui, je pense que c'est l'une
36:12des illustrations quand même d'un manque
36:14flagrant de cohérence.
36:16C'est-à-dire que sur l'Algérie,
36:18Macron aura quand même tout dit et son contraire.
36:20C'est-à-dire qu'en 2017,
36:22crime contre l'humanité,
36:242019, 2020,
36:26réconciliation des mémoires,
36:28puis 2022,
36:30si je ne m'abuse,
36:32ou 2021,
36:34rente mémorielle.
36:36À un moment donné, il critique
36:38le régime algérien en disant
36:40c'est un régime militaire qui s'appuie
36:42sur une rente mémorielle, et quelques mois après,
36:44en fait, cette phrase, cette petite phrase,
36:46c'était quelques mois avant son voyage à Alger.
36:48Parce qu'en août
36:502022, il est à Alger.
36:52Puis,
36:54c'est extraordinaire, et là pour finir,
36:56et ça c'est quand même
36:58le pire, j'ai envie de dire, dans cette incohérence,
37:00c'est qu'à qui il confie,
37:02je ne sais pas s'il le confie,
37:04mais en tout cas, à qui il laisse le dossier franco-algérien,
37:06un ministre de l'Intérieur
37:08qui a parlé des
37:10belles heures, je crois,
37:12de la colonisation,
37:14ou des heures, je ne sais pas,
37:16heureuses.
37:18Les aspects positifs de la colonisation.
37:20Exactement, comme il y a 20 ans,
37:22les belles heures de la colonisation,
37:24les aspects positifs de la colonisation.
37:26C'est quand même à celle-là qu'il confie
37:28la gestion de la relation
37:30avec l'Algérie.
37:32Est-ce qu'il n'y a pas une volonté aussi de maintenir une certaine influence post-coloniale
37:34derrière tout ça ?
37:36Avec tous ces discours
37:38de la part de la France
37:40sur l'Algérie.
37:42Oui, mais dans ce cas, ça serait très mal s'y prendre,
37:44parce que continuer d'avoir de l'influence
37:46en Algérie, avec ça,
37:48c'est quand même le pire moyen d'y arriver,
37:50parce que là, on est en train de se fermer des portes.
37:52Et des marchés.
37:54Je voudrais juste rebondir.
37:56C'est un sujet passionnant
37:58pour lequel on pourrait parler des heures.
38:00La rente mémorielle,
38:02on décrit la rente mémorielle
38:04côté algérien,
38:06mais en fait, côté français,
38:08ça s'appelle le devoir de mémoire.
38:10C'est-à-dire que ce qui est devoir de mémoire en France
38:12devient la rente mémorielle
38:14côté algérien. Donc ça, c'est très cynique
38:16et puis c'est encore très dévalorisant.
38:18Et puis on fait comme si les Algériens,
38:20finalement... Alors c'est vrai qu'effectivement,
38:22il y a eu un resserrement.
38:24On glisse vers une forme d'autoritarisme.
38:26Sur ça, on ne peut pas le nier. Mais en même temps,
38:28les Algériens ont quand même fait
38:30ce hérac en 2019. Donc ils peuvent
38:32potentiellement le refaire. Donc ce que je veux
38:34dire par là, c'est qu'il serait bien
38:36aussi que l'Europe, la France
38:38en particulier, arrête
38:40d'infantiliser la population algérienne
38:42qui est quand même...
38:44Je ne sais pas si on peut dire
38:46massivement, mais qui soutient
38:48la position algérienne, en tout cas
38:50ce bras de fer qui est
38:52mené
38:54entre la France et l'Algérie.
38:56Il y a une solidarité.
38:58C'est tout le drame, en fait.
39:00Alors que Théboune est vu comme un président qui n'est pas forcément
39:02très légitime. Mais tout ça
39:04montre que c'est très complexe, finalement.
39:06Et qu'il y a un patriotisme
39:08qui passe aussi
39:10certainement avant d'autres considérations.
39:12Oui, c'est dramatique parce qu'aujourd'hui,
39:14si on est en Algérie, on a participé
39:16au hérac, on est
39:18attaché à la démocratie, à l'état de droit.
39:20On n'aime pas les conditions
39:22dans lesquelles le président
39:24algérien a été, entre guillemets, élu, etc.
39:26Aujourd'hui,
39:28eh bien,
39:30critiquer,
39:32le critiquer, ou critiquer le régime,
39:34c'est prendre le risque d'apparaître
39:36comme une espèce d'allié objectif que M. Otaïo.
39:38Et c'est en cela, en fait, que cette crise
39:40passion actuelle,
39:42elle se fait, bien sûr,
39:44au détriment de...
39:46au détriment de l'esprit du hérac,
39:48en fait. Parce que,
39:50en temps normal,
39:52je pense que beaucoup de gens auraient des choses à dire
39:54sur le pouvoir algérien.
39:56Mais là, aujourd'hui, à cause de ce qui se passe,
39:58ça devient très difficile.
40:00Ça devient très difficile
40:02parce qu'on n'a pas envie de se retrouver
40:04avec des...
40:08assimilés, en fait, à des gens
40:10qui vont jusqu'à
40:12exprimer une espèce de nostalgie
40:14de la colonisation. Donc, bien sûr,
40:16c'est une situation... Et c'est tout le paradoxe,
40:18d'ailleurs, parce que le président français
40:20nous dit qu'il est attaché à la liberté, etc.
40:22Mais tout ce qui se dit aujourd'hui
40:24en France se fait précisément au détriment
40:26des libertés en Algérie.
40:28Justement, une dernière question pour finir. Est-ce que, selon vous,
40:30il existe des leviers diplomatiques qui permettent
40:32d'apaiser ces tensions ?
40:34Ou est-ce qu'on est plutôt dans une impasse
40:36durable ? En gros,
40:38quelles sont les solutions
40:40que vous pouvez voir, justement, pour un peu
40:42calmer ce climat ?
40:44Moi, je suis assez pessimiste,
40:46sincèrement. Les choses peuvent
40:48se calmer, effectivement. Je pense que ça ne se passera pas
40:50sous Macron. Je pense qu'il va falloir
40:52tourner la page.
40:54Et c'est très paradoxal, parce que
40:56finalement, Macron a été élu exactement
40:58pour les mêmes raisons pour lesquelles il est rejeté
41:00aujourd'hui, c'est-à-dire, grosso modo,
41:02son inexpérience. Son inexpérience,
41:04l'orgueil qui va certainement avec,
41:06l'orgueil de cette jeunesse pour laquelle
41:08il a été élu.
41:10Je pense que ça ne se passera pas sous Macron,
41:12que c'est un échec cuisant, quand même,
41:14qu'il portera
41:16sur lui.
41:18Après, côté solution,
41:20je n'en vois pas forcément
41:22beaucoup. Moi, je suis assez pessimiste,
41:24comme je l'ai dit.
41:26Peut-être une solution
41:28liée, ça c'est ma déformation
41:30professionnelle de journaliste, je pense que
41:32une première façon peut-être de calmer les choses,
41:34ce serait d'avoir une presse
41:36qui fasse son job,
41:38que l'on sorte du traitement,
41:40parce qu'on parle souvent
41:42de la relation passionnelle entre l'Algérie
41:44et la France. C'est toujours cette façon
41:46de botter en touche et de ne pas être sur les faits.
41:48J'aimerais bien déjà avoir une presse qui
41:50fasse son job et qui sorte de cette
41:52approche affective,
41:54paternaliste plutôt,
41:56de l'Algérie. Est-ce qu'on entend parler
41:58des métriques concernant l'économie algérienne ?
42:00Tout ne va pas bien, il y a des défis,
42:02il y a des défis majeurs, mais il y a des choses qui avancent.
42:04Est-ce qu'on entend parler de la situation,
42:06de l'IDH algérien
42:08comme étant l'un des plus élevés d'Afrique ?
42:10Est-ce qu'on sait que l'Algérie ne fait pas partie
42:12de la carte de la faim en Afrique continentale ?
42:14Est-ce qu'on connaît le niveau
42:16de son PIB ? Est-ce qu'on sait qu'il y a
42:18quand même des réussites
42:20qui n'effacent pas celles qui doivent
42:22arriver aussi ? Mais ça,
42:24on ne le sait pas, parce qu'on n'est pas dans un traitement objectif
42:26et factuel de l'Algérie. Et ça, je pense
42:28que ça va être un enjeu,
42:30parce que les Franco-Algériens, en fait, en ont assez
42:32de ces biais
42:34qui déforment
42:36la réalité algérienne, mais aussi
42:38l'idée qu'on peut se faire d'une presse
42:40libre.
42:42Oui, je suis d'accord. Je ne suis pas très
42:44optimiste non plus. Je suis plutôt pessimiste.
42:46Je pense que ça m'étonnerait, en fait,
42:48que tout ça
42:50se résolve sous
42:52Macron, parce que je pense qu'effectivement,
42:54il y a des choses qui sont un peu
42:56plus ou moins irréversibles aujourd'hui.
42:58Par contre,
43:00pour arrondir un peu les angles
43:02pour éviter de franchir de nouvelles lignes rouges,
43:04pour maintenir des relations un peu
43:06dépassionnées
43:08et des relations consulaires
43:10presque,
43:12qui permettent aux gens
43:14de vivre normalement, c'est-à-dire de voyager normalement,
43:16de ne pas vivre avec la boule au ventre,
43:18la solution à court terme, ça serait effectivement
43:20de retirer
43:22ce dossier au ministre de l'Intérieur.
43:24S'il était
43:26conséquent, je pense qu'effectivement, il
43:28démissionnerait lui-même.
43:30Mais bien sûr que je pense, à un moment donné,
43:32il faudrait peut-être laisser des diplomates
43:34prendre en main ce dossier
43:36et ne pas
43:38en faire
43:40la
43:42principale problématique sécuritaire en France.
43:44Parce que ça n'est pas le cas, parce que
43:46les relations franco-algériennes ne se résument absolument pas
43:48à ça, ni à des
43:50faits divers, fussent-ils
43:52les plus tragiques du monde, ni à des
43:54OQTF. Et donc, je pense
43:56qu'à court terme, le mieux, ça serait de laisser
43:58peut-être la sagesse de certains diplomates
44:00gérer la chose et empêcher
44:02le ministre de l'Intérieur de continuer cette
44:04surenchère qu'il a pour
44:06le servir politiquement.
44:08– Merci Adelaine, merci Nadia,
44:10merci à vous de nous avoir écoutés,
44:12merci d'avoir regardé au cœur
44:14de l'actualité sur
44:16la Freebox, pardon, sur Molotov,
44:18sur notre chaîne YouTube
44:20Le Média 24-7 et sur
44:22lemediatv.fr. N'hésitez pas à nous laisser
44:24un commentaire pour nous dire ce que vous en avez pensé.
44:26Si vous nous regardez sur YouTube,
44:28ou bien un petit mail si vous nous regardez à la télévision.
44:30Si vous en avez les moyens,
44:32soutenez-nous, soutenez notre travail,
44:34le journalisme indépendant,
44:36des pouvoirs politiques et de l'argent en allant sur
44:38lemediatv.fr
44:40Restez connectés au Média.
44:42Belle soirée à vous.

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