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00:00Bonjour tout le monde et bienvenue dans le peloton épisode 4 ! Déjà et pas mal d'actu
00:20à débriefer après une semaine et un week-end intense dans le peloton forcément et dans
00:26ce studio avec deux de nos consultants Philippe Gilbert, Kévin Van Melsen, salut les gars ! Bonjour
00:32bonjour ! Vous avez des belles couleurs Kévin ! Où avez-vous été traîné encore ? Dites-nous tout !
00:37Ben écoutez j'ai repris un peu le vélo donc je me suis fait un peu plaisir, on a eu un peu de soleil
00:40donc il faut se remettre en forme ! Je vois, je vois et ça se voit, ça fait plaisir ! Avec une victoire
00:45pour l'équipe d'Evo d'Intermarché Montigny, fais citation ! Merci, première victoire de la saison,
00:49ça fait du bien à l'équipe ! Comment va le gamin ? Très bien ! Il s'est entraîné avec qui ?
00:56Ce week-end ? Des personnes moins connues qu'on a la semaine passée ! D'accord, d'accord ! Stéphane Thirion sera
01:02aussi avec nous d'ici quelques instants, on le rejoindra via videocall notre collègue et néanmoins
01:09ami forcément, lesoir.be, sudinfo.be, il est là en visio depuis la France à quelques kilomètres
01:17de l'Italie, vous le savez puisque dans quelques jours il y aura un monument à suivre, la Primavera
01:23Milan Sanremo. Voici le sommaire du jour avec trois thématiques. Phil a vu juste une fois,
01:30mais oui, le débrief de Paris-Nice, premier pari réussi pour notre Phil National, un vismas peut
01:37en cacher un autre, c'est aussi la conclusion finalement. Phil a vu juste deux fois son
01:41Tireno Adriatico, bravo encore, deux sur deux, Tireno Adriatico qui rime avec Ayuso messieurs,
01:49un petit peu moins avec Eutobux par contre. Et puis Phil, une troisième fois point d'interrogation
01:54en préface évidemment, je le disais, Milan Sanremo, des courses qu'on a hâte de suivre
02:02évidemment ce début de saison. Je le disais, on va aller saluer d'ici quelques secondes et lui dire
02:08bonjour et l'entendre déjà. Stéphane, comment ça va du côté de la France, je le disais, à quelques
02:14kilomètres de l'Italie. Bonjour tout le monde, ça va très bien, je vous remercie, la météo n'est pas
02:20terrible, mais ça c'est un peu dans l'alignée de ce qu'on a vécu ces derniers jours et elle
02:25ne s'annonce pas terrible non plus, si j'en juge par les prévisions météo pour samedi,
02:31donc ça va être un paramètre très important s'il pleut sur Milan Sanremo, nous aurons le temps d'en reparler.
02:36Oui, voilà, je profite de ta présence et visiblement de tes connaissances météorologiques, tu dis des
02:43conditions climatiques délicates pour samedi, c'est quoi, c'est pluie, c'est vent ou pire que ça ?
02:48Alors en fait Milan Sanremo dépend beaucoup du vent, s'il est favorable, il est favorable aux
02:54attaquants, s'il est défavorable, il est plus favorable à un split massif ou en tout cas à une
03:00arrivée en groupe à la fin, donc pour l'instant tout ce qu'on sait c'est qu'il y aurait de la
03:05pluie à 70% de certitude, ce qu'on ne sait pas encore, c'est la direction du vent, ça on le verra le matin
03:11et les directeurs sportifs seront suffisamment informés par leurs soigneurs et autres pour savoir
03:16d'où vient le vent et de toute façon les coureurs le savent quand ils arrivent sur la rivière à
03:20partir de Gennes, ils savent d'où vient le vent, forcément.
03:24Merci Stéphane pour ces premières précisions, elles sont importantes, larges pages consacrées bien sûr à Milan Sanremo d'ici quelques minutes à maintenant,
03:32mais on va entamer cette émission, ce peloton numéro 4 avec forcément le débrief de Paris-Nice, la course au soleil,
03:40enfin entre guillemets au soleil.
03:46Oui les conditions étaient dantesques, soyons clairs pour ce Paris-Nice plus automnale voire hivernale que printanier, messieurs, avec la victoire je le disais d'un Wismar,
03:57pas forcément celui que certains avaient pointé, en l'occurrence Yannas Vingegaard mais bien son coéquipier l'américain Jörg Ensson,
04:05on regarde le classement, il termine devant Lipowitz et Arnszmann, il bise d'ailleurs puisqu'il l'avait aussi emporté la saison passée,
04:14on pointera aussi la présence d'Almeida à la 6ème place, Champoussin, tiens messieurs, 7ème qui a franchement été épatant,
04:23et puis Ilian Vanwielder, premier belge, à la 10ème place, le coureur de chez Soudal, à noter aussi les deux victoires de Tim Merlier qui en compte désormais 6 au total.
04:33La promenade des Anglais qui s'est transformée en promenade des Américains finalement, ça vous a étonné ou pas Philippe ?
04:39Ce qui m'a étonné c'est plutôt la victoire de Sheffield, c'est vrai qu'on ne l'attendait peut-être pas à gagner cette étape, pourtant il a vraiment été la chercher,
04:46il a attaqué au bon moment, c'est une partie très roulante, lui le spécialiste quand même, dès qu'on te la montre également,
04:54donc il y a eu une hésitation de Jörg Ensson qui était dans sa roue, il y a eu 5 mètres, 10 mètres, 15 mètres,
04:59et il est parti dans un endroit où habituellement on voit plutôt des groupes s'organiser,
05:04lui il est parti seul et il a pu rattraper l'échappé et les lâcher un par un pour aller gagner son succès,
05:10et c'était beau aussi de voir sa réaction parce que c'était un peu une libération de gagner après avoir vécu le drame avec le décès de Gino Maider,
05:20donc c'était une belle dédicace de sa part.
05:23Kevin qu'est-ce que tu retiens de ce Paris-Nice ?
05:26La première chose c'est que chez Wiesmann-Lisabeck on a plan B avec Jörg Ensson parce qu'on avait quand même aussi au départ Wingergaard,
05:33Wingergaard qui a chuté, on l'a vu un peu aussi énervé après les problèmes météorologiques quand l'étape a été neutralisée,
05:40on l'a entendu à son interview pas content du tout, après il a chuté, il a dû abandonner, donc apparemment pas de fracture mais c'est pas hyper rassurant de ce côté,
05:50moi je retiens aussi le bloc offensif de chez Ineos qui place quand même 3 gars dans le top 10,
05:56donc c'était bien de voir aussi Ineos de retour aux avant-plans,
06:00et une course très très difficile, comme on l'a dit c'est une course normalement au soleil mais ça a été une course qui a été rendue très très difficile par les conditions météorologiques,
06:08non seulement sur Paris-Nice mais sur Tireneux, donc on va voir si ça va avoir des conséquences pour le week-end qui arrive parce qu'il y a quand même beaucoup de coureurs qui ont pris froid peut-être,
06:18on sait que c'était quelque chose d'important de rester fit et de ne pas tomber malade,
06:23donc j'espère que tous les coureurs qui ont comme objectif Milan-Saint-Rémy vont rester en bonne santé,
06:28mais quoi qu'il en soit ça a été à Paris-Nice très très difficile.
06:31On le débriefe forcément avec Levisma, Lisebaek et notamment Vingegaard messieurs,
06:37puisque dans la perspective future du Tour de France, tout le monde était attentif à ses performances, à ses prestations,
06:43alors il a chuté, on a d'abord cru à une fracture de la main, c'est finalement qu'une contusion,
06:48heureusement pour lui, tant mieux pour lui aussi, mais comment on analyse finalement sa semaine Philippe ?
06:56Déjà je pense qu'il a raté l'opportunité d'asseoir son statut, double vainqueur du Tour de France,
07:03je pensais le voir, l'apercevoir plus actif au moment où justement le peloton s'est arrêté,
07:09où il n'y avait de nouveau aucun patron, le plus actif était Roméo, qui est un jeune Espagnol,
07:16c'était lui qui se plaignait le plus directement aux organisateurs,
07:19Vingegaard essayait de se cacher, comme on s'en est habitué, derrière d'autres personnes,
07:23et c'est là où il aurait dû dire à Esso qu'il connaît très bien, on a besoin de prendre des décisions,
07:31parce que là il faut prendre des décisions à chaud, rapides, dans l'intérêt de tout le monde finalement,
07:37des équipes, des organisateurs, et il était totalement absent, il était peut-être blessé,
07:42mais c'est des moments où on a besoin des leaders du cyclisme, et il était encore une nouvelle fois absent,
07:48et c'est ce qui montre son grand manque de charisme, et c'est ce qui lui joue souvent des tours,
07:53même dans le final des courses, aucun charisme, et il n'arrive pas à jouer d'affluence,
07:58contre par exemple Pogacar qui redouble le charisme, il en déborde.
08:04Au-delà de ça, sur certaines étapes où on l'attendait, on l'a vu attaqué, contre-attaqué,
08:10même s'il s'est fait déposer par Almeida, comment tu l'as senti sur le vélo ?
08:15Je pense qu'au niveau de sa condition, il n'est quand même pas trop mal,
08:18quand il se fait déposer par Almeida, c'est justement la journée où il a fait relativement froid,
08:22je pense peut-être qu'Almeida a mieux géré son effort dans l'ascension finale,
08:26parce qu'il les déborde vraiment dans les tout derniers mètres,
08:29donc pas évident pour lui, je pense qu'il pensait gagner cette étape,
08:33mais Almeida a fait preuve de… a démarré au bon moment,
08:38on a vu un Almeida très très bon depuis le début de l'année,
08:41au classement général, il n'est peut-être pas là où il voulait être sur Paris-Nice,
08:45mais quand même, il ne faut pas sous-estimer Almeida,
08:49mais voilà, Jürgensen était là, il a su prendre le leadership de la Vismaliza Bike,
08:54donc ils avaient un bon plan B,
08:56parfois on a pu remarquer aussi qu'ils n'étaient pas aussi homogènes
08:59qu'on connaît l'équipe Vismaliza Bike dans le passé,
09:02on l'a vu aussi sur le week-end d'ouverture, notamment au Newsblatt,
09:05on n'a pas vraiment vu cette équipe bien rouler ensemble tout le temps,
09:08et on a vu effectivement souvent Vingegaard à l'arrière, même s'il était blessé,
09:11ce n'était vraiment pas sa place là où elle devait être,
09:14et voilà, donc à retenir pour les échéances futures,
09:18mais voilà, il y a le Tour de Tech Catalogne qui arrive très bientôt,
09:21il n'y aura non plus de présent, je pense qu'il sera déjà de nouveau en bonne condition.
09:25Stéphane, est-ce que ça remet en cause finalement la hiérarchie future,
09:30à court terme, chez les Vismas ou pas ?
09:35En ce qui concerne Vingegaard, non,
09:37puisque lui, son objectif c'est le Tour de France et rien d'autre,
09:40d'ici là, il participera à des petites courses par étapes
09:43comme le Tour de Catalogne qui commence déjà la semaine prochaine,
09:46et puis le Dauphiné.
09:48Par contre, moi, ce qui m'a frappé, c'est, dès l'instant où il est parti,
09:52je ne suis pas certain qu'en sa présence, il y aurait eu la fameuse bordure de l'étape de Berlétan,
09:57qui était décisive dans ce Paris-Nice,
09:59parce que vous parliez de la performance d'Almeda,
10:01mais le lendemain, il était médiocre, ainsi que toute son équipe UAE,
10:04c'était même inacceptable de se faire berner comme ça dans une étape
10:08où on savait très très bien d'où venait le vent de côté,
10:11mais je ne suis pas certain que Vingegaard aurait insisté pour préparer une bordure,
10:16comme l'ont fait Jürgensen et ses amis,
10:18et c'est ce qui a décidé le sort définitif de cette course au soleil.
10:23Mais on se pose la question quand même maintenant, pour les classiques à venir,
10:27certes, évidemment, Vingegaard, on le sait, ne sera pas là,
10:31et ça ne fait pas partie de ses objectifs ou de ses ambitions,
10:33et même du coureur qu'il est,
10:34mais par rapport à Jürgensen, et vous me voyez venir, Wout van Aert,
10:38est-ce qu'un choix va être opéré entre qui sera le numéro 1, qui sera le numéro 2,
10:43vu les performances de l'un et de l'autre ?
10:46Sur le Tour de France ?
10:47Non, avant, ici, déjà, dans les prochaines semaines.
10:50Je pense que Vingegaard est quelqu'un qui, comme Stéphane l'a souligné,
10:55n'a qu'un objectif cette année, l'objectif principal, c'est le Tour de France.
10:59Sur le Tour, ça c'est clair, ce soir, Vingegaard,
11:01mais après, sur les classiques, entre Jürgensen et Van Aert ?
11:04Je pense qu'ils vont laisser faire, un peu comme ils ont déjà fait jusqu'à présent,
11:08des fois, ce n'est peut-être pas assez clair, parce qu'ils laissent trop faire entre eux,
11:11je pense que la direction essaie de donner la carte à chacun,
11:16sachant que sur le Tour de France, par contre, tout est cadenassé pour Vingegaard.
11:20Je pense que sur le reste des événements, ils essaient de laisser le champ libre à chacun,
11:25et je pense que le message est assez clair,
11:28je pense que le directeur sportif va dire, nous, on veut gagner en tant qu'équipe,
11:32on n'a pas de préférence, qu'il soit Van Aert, Jürgensen ou un autre,
11:38soyez opportunistes et faites en sorte de gagner,
11:42et c'est des fois-là où il y a cette petite rivalité en interne qui se crée,
11:46et on les voit, des fois, se rouler un peu dessus,
11:49on avait vu Jürgensen attaquer à certains moments, déjà, Wout Nieuwsblatt,
11:53alors qu'il n'y avait pas toujours, la tactique n'était pas mise en place,
11:57parce que quand on attaque en tant que leader, vos équipiers doivent être au courant,
12:01ils doivent se préparer au contre, au cas où votre attaque n'a pas de succès,
12:06et des fois, on voyait qu'ils essayaient d'attaquer à tout prix pour se mettre à l'avant,
12:10et se mettre à l'abri, et avoir la protection du reste du groupe.
12:13Mais justement, est-ce qu'il ne faut pas une hiérarchie plus claire,
12:16ou plus établie, en se disant, ok, aujourd'hui c'est pour toi,
12:20et peut-être que dans une semaine, en fonction de la forme, ce sera pour l'autre ?
12:24Moi, je pense qu'il faut effectivement une hiérarchie bien établie avant le départ,
12:28on l'a vu au Nieuwsblatt avec le bloc UAE,
12:31il n'y avait clairement pas, à mon avis, quelqu'un qui était vraiment désigné pour être le leader,
12:34du coup, on a fait un peu tout et n'importe quoi,
12:37on a pesé sur la course, mais pas au bon moment, on a fait pas mal d'erreurs.
12:40Jürgensen et Van Aert ont choisi deux trajectoires différentes,
12:43puisque Van Aert est resté en stage, là où Jürgensen est parti à Paris-Nice,
12:47quoi qu'il en soit, je pense qu'ils ont tous les deux des objectifs,
12:50mais ce sera au niveau de la direction de Wismaliza Baye,
12:54de faire les bons choix, et de mettre des règles,
12:57parce que si on laisse justement le champ libre aux deux coureurs,
13:00ça risque de poser problème.
13:02C'est vrai qu'Aude Van Aert étant en stage du côté de l'Espagne,
13:05comme Kevin, il peaufine son bronzage, forcément,
13:09et il se prépare pour ses objectifs majeurs,
13:12Le Ronde, évidemment, et Paris-Roubaix, lui, qui sera de retour sur le 3,
13:17et ce sera évidemment à suivre sur nos antennes.
13:21Il y a un coureur qui a plu et tapé dans l'œil de beaucoup d'observateurs,
13:25même si on ne doit plus le présenter, c'est évidemment Matt Spedersen,
13:29On parle beaucoup de lui comme désormais potentiel vainqueur des grands monuments,
13:38et notamment ceux qui arrivent.
13:40Est-ce que Spedersen peut bousculer la hiérarchie
13:43jusqu'à devenir un des quatre fantastiques ?
13:47On parle des trois fantastiques,
13:48mais est-ce qu'on ne doit pas en ajouter un quatrième avec le Danois ?
13:50C'est une valeur sûre, Spedersen.
13:52Depuis quelques années, il enchaîne les succès.
13:56C'est vrai que je pense que c'est une année difficile pour lui
13:58parce que l'équipe a dû faire des choix.
14:00Ils ont mis Milan autour de France.
14:02Oui, Lidl Trek, oui.
14:04Lidl Trek a choisi d'aligner Milan autour de France,
14:07et je pense que Spedersen ne le vit pas trop bien,
14:11il a envie de démontrer.
14:13Il y a une certaine revanche en son sein,
14:17et je pense qu'ici, ils vont se retrouver pour la première fois de l'année
14:20à Milan-Saint-Rémy, à titre égal au niveau du leadership de l'équipe,
14:25et je pense que ça va les motiver l'un et l'autre.
14:28Maintenant, imaginons une arrivée groupée
14:31où Spedersen et Milan sont là.
14:33Je ne sais pas comment ils vont décider
14:35parce que ça va être difficile de se parler.
14:38On n'a pas beaucoup de temps dans la descente du podium.
14:40La décision devra se prendre dans les deux kilomètres
14:43qui précèdent l'arrivée,
14:45et à ce stade de la course, l'état de fatigue est avancé,
14:49que ce soit pour l'un ou pour l'autre.
14:51On dit toujours, soyez honnête, l'un va être vers l'autre,
14:54mais il sera difficile de dire...
14:57Je vois mal Milan dire « emmène-moi, je suis sûr de gagner »,
15:00et je vois mal Spedersen dire « emmène-moi, je suis sûr de gagner »,
15:02parce qu'après 300 kilomètres, on en a plein les jambes,
15:05et on perd un peu les sensations, on perd l'explosivité.
15:08Ce sont des sprints plus longs, moins rapides en vitesse de pointe
15:11que sur 200 kilomètres, évidemment.
15:13Donc, ça va être très difficile de prendre une décision
15:16en cas d'arrivée massive.
15:18C'est un superbe Paris-Nice pour le Danois,
15:20quand même vainqueur de l'étape 6.
15:22On l'a retrouvé avec les grimpeurs, il ne faut pas l'oublier,
15:25lors de l'étape numéro 7.
15:26Donc franchement, c'est ça que je dis, il a impressionné,
15:28il est affûté, presque comme jamais.
15:32Et je trouve que même dans ses attitudes,
15:35je ne peux pas dire qu'il est transformé,
15:37mais on sent qu'il est encore passé un cap, Spedersen.
15:39Oui, je pense aussi, comme Philippe l'a dit,
15:42je pense qu'il y a de la rivalité entre les deux coureurs
15:44chez les Little Trek,
15:46ce qui fait qu'il va peut-être se rendre meilleur.
15:49Spedersen a toujours bien fonctionné aussi
15:51quand il faisait mauvais.
15:52Samedi, ils annoncent de la pluie,
15:54donc je pense que c'est quelque chose
15:55qu'il pourrait aussi jouer en sa faveur.
15:58Maintenant, pour ce qui est du sprint,
15:59je pense que ça va vraiment être évoqué avant la course.
16:01Il doit vraiment avoir un plan bien clair avant la course,
16:04de savoir que si on arrive au sprint,
16:06on aura tel et tel plan,
16:08parce qu'effectivement, s'ils se retrouvent
16:09dans le même groupe pour l'arrivée finale,
16:11je pense qu'aucun de deux va dire à l'autre
16:13« je me sens un peu moins bien, je vais t'aider ».
16:15Je pense que tous les deux veulent essayer
16:16de gagner ce Milan-Sanremo.
16:18Moi, sur papier, personnellement,
16:20je pense que Pedersen a plus de chances
16:21que Milan de passer le Poggio,
16:23d'autant plus s'il fait mauvais.
16:25Donc à voir, mais ça nous promet un beau spectacle.
16:28Stéphane, un petit mot quand même aussi sur Pedersen
16:31et sur cette performance de ce début de saison
16:35et surtout sur celle de ce Paris-Nice
16:37où il a laissé une excellente impression.
16:40Moi, je ne suis pas surpris
16:42parce qu'il marche toujours bien.
16:43En février-mars, Mats Pedersen,
16:46et en l'occurrence ici,
16:48il a pu gérer, comme l'a dit Kevin,
16:51une course qui lui allait être sur mesure
16:53parce que c'est un homme-grenouille.
16:55Mats Pedersen, il adore la pluie,
16:56donc tout était à son avantage.
16:58Et par rapport à ce que vous disiez,
17:00sa complicité avec Jonathan Milan,
17:02c'est la seule équipe en fait d'Idol Track
17:04qui a deux atouts pour remporter Milan-Sanremo
17:07au sein de la même formation.
17:09L'autre, c'est Alpecin avec Mathieu Van Der Poel
17:12et Jasper Philipsen.
17:14Mais si les UAE de Tadej Pogacar
17:17mettent un rythme soutenu dans la Cipresa,
17:19je ne suis pas certain de voir Jonathan Milan
17:21dans le groupe de tête.
17:22Mais bon, là, c'est un point de vue personnel.
17:25On y viendra aussi.
17:26Toujours les précisions et les bons mots, évidemment,
17:29de Stéphane, l'homme-grenouille.
17:31On retient, on note et on réutilisera
17:34dans le futur pour Mats Pedersen.
17:37Messieurs, je vous propose de débriefer aussi
17:40Bellasman du côté du Tirreno-Adriatico.
17:47Avec la victoire d'Ayuso,
17:49le petit espagnol de l'équipe UAE,
17:53on regarde le classement final,
17:55le top 10 de ce Tirreno-Adriatico
17:58devant un duo italien, Ghana et Tiberie.
18:01Le premier belge, Jasper Steuven,
18:03termine 44e.
18:05Et puis, pointons aussi Thomas Pitcock
18:08à la 6e position.
18:10C'est déjà la 18e victoire de la saison
18:12pour l'équipe UAE.
18:15On parlait de Jonathan Milan et de Tim Berlier.
18:17C'est 2-2, puisque Milan en prend 2 aussi
18:20sur cette semaine du côté de l'Italie.
18:22Ayuso, impressionnant, une fois de plus.
18:26Je dirais là où on l'attendait.
18:28Oui, je pense qu'il n'y avait pas de surprise.
18:30Je pense que dans les pronostics,
18:32tout le monde avait misé sur Ayuso
18:34la semaine précédente.
18:37Je pense qu'il a répondu présent
18:39sur un parcours qui lui convenait très bien.
18:43Je ne suis pas surpris de l'avoir vu gagner.
18:45Une victoire d'étape, c'était l'étape numéro 6.
18:48Il se prépare pour le Giro.
18:50On le sait, Ayuso.
18:52Est-ce que ce sera de toute façon
18:54un des coureurs à suivre sur ces grands tours-là ?
18:57Clairement, je pense qu'il veut avoir
18:59le leadership sur un grand tour.
19:01Il l'aura ici, sur le Giro.
19:03Il a signé jusqu'à fin 2028
19:05dans l'équipe UAE Team Emirates.
19:07Ça veut dire qu'on croit en lui.
19:09Un coureur de grand talent, évidemment.
19:11Ce qui m'a surtout surpris dans ce top 10,
19:13c'est la deuxième place de Philippe Ogana.
19:15On ne peut pas se mentir.
19:17Il fait quand même 83 kg, je pense.
19:19J'ai lu 86.
19:21Il paraît bien affûté.
19:23Je l'ai vu réagir à l'attaque
19:25de Mathieu Van Der Poel.
19:27Philippe Ogana est en très grande forme.
19:29Terminer deuxième dans le Tirenois,
19:31c'est quelque chose d'incroyable.
19:33On ne l'attendait pas forcément là,
19:35tout terrain, comme il est en train de devenir, Ogana.
19:37C'est un coureur qui se découvre.
19:39Je pense qu'il a des limites
19:41en haute montagne, mais sur des cols
19:43assez roulants, il est capable
19:45d'étonner. Je l'avais déjà vu
19:47autour des Émirats Arabes
19:49unis faire un exploit
19:51en étant aussi top 10, je pense,
19:53de l'étape Arrive en Altitude.
19:55Je pense qu'il
19:57prend conscience de son potentiel
19:59sur la route au fur et à mesure.
20:01Je ne serais pas surpris
20:03de le voir encore, peut-être se spécifier
20:05dans ce sprint
20:07dans les deux ou trois ans à venir.
20:09On peut se transformer comme ça,
20:11Philippe, quand on est coureur cycliste professionnel ?
20:13Oui, c'est quelqu'un qui a
20:15d'énormes capacités de rouleur à la base,
20:17mais qui a plus que ça, il est très vite au sprint.
20:19On l'avait vu, c'était lors du Tour de Wallonie
20:21et Tapotoubi, il y a un mois.
20:23Exactement.
20:25On l'avait vu s'imposer, alors qu'il emmenait
20:27à la base Viviani. On voit Viviani un peu
20:29enfermé derrière. Et finalement,
20:31c'était Ghana qui s'était imposé
20:33sur un sprint très rapide,
20:35une approche très rapide. Je pense que les coureurs
20:37venaient d'une descente avant, ça allait très vite
20:39et ça lui convenait très bien.
20:41Et je pense que ce genre de succès lui a donné
20:43peut-être conscience de son potentiel.
20:45Et il a certainement
20:47travaillé beaucoup son sprint durant l'hiver
20:49parce qu'on a vu qu'il s'est vraiment amélioré.
20:51Et ce coureur passe partout.
20:53C'est vrai qu'il le disait
20:55lui-même, c'est sans doute une des meilleures
20:57performances de ma carrière
20:59cette semaine à Tireno.
21:01Et il arrive dans les meilleures conditions finalement
21:03pour ce monument qui est mis dans San Remo.
21:05Ce n'est pas une victoire, c'est une des meilleures performances,
21:07je le disais. Je pense que nous avons fait un travail incroyable
21:09en équipe. Moi-même, au départ, ce matin,
21:11je n'y croyais pas. Je suis venu ici surtout
21:13pour les étapes, comme le contre la montre. Au final, oui,
21:15c'est une super performance
21:17pour un Filippo
21:19Ghana qui n'arrête pas de nous étonner.
21:21Et qui pourrait jouer les Troubles Faites
21:23dès lors samedi ?
21:25Sincèrement, quand on l'a vu grimper ici
21:27à Tireno, je ne pense pas que le podium va lui faire peur.
21:29En plus, après le podium,
21:31il y a quand même trois kilomètres de descente.
21:33C'est un très bon descendeur. Il y a deux kilomètres sur le plat.
21:35Filippo ?
21:37Il est capable de suivre
21:39mais pas d'ouvrir.
21:41Je pense que dans la descente, face à Pitcock
21:43et Pogacar, je pense qu'il peut être mis en difficulté.
21:45Mais sur le plat, il est capable,
21:47s'il se prend 50 mètres, 100 mètres dans la descente,
21:49il est capable peut-être de déboucher.
21:51Surtout que nous avons un vent favorable
21:53après la descente.
21:55Cela pourrait lui permettre de boucher le trou
21:57s'il doit y avoir un trou.
21:59Stéphane, quelle impression
22:01il a laissée, finalement,
22:03Philippe Ogana, suite à cette semaine-là ?
22:05Son évolution me fait penser
22:07à celle de Fabien Cancelara
22:09qui était initialement
22:11un gros rouleur de chrono comme Philippe Ogana
22:13et puis qui est devenu un vainqueur de classique.
22:15Je suis persuadé que
22:17Ogana a le potentiel pour gagner
22:19un jour et Paris-Roubaix, peut-être même
22:21le Tour des Flandres. Par rapport à
22:23Milan San Remo, si vous vous souvenez,
22:25Cancelara avait justement gagné
22:27la Primavera en faisant
22:29ce qu'on appelle le kilomètre. Le seul coureur
22:31qui est capable de faire ça aujourd'hui
22:33dans le peloton, c'est Philippe Ogana
22:35qui, de surcroît, je trouve, possède
22:37une très très belle équipe INEOS
22:39qu'on a vu bien compact à la fois Paris-Nice
22:41à la fois Tireno. Il faudra compter
22:43sur ce collectif-là parce qu'on en parle
22:45peu, mais je trouve qu'ils ont
22:47beaucoup d'atouts pour pouvoir amener
22:49Ogana, justement, à la victoire finale.
22:51Ogana qui fait assurément partie
22:53des favoris, ça c'est sûr, pour
22:55samedi avant d'embarquer
22:57justement pour Milan d'ici
22:59quelques instants. Je voulais juste faire
23:01une parenthèse belge, belgo-belge
23:03de cette semaine de Tireno-Adriatico.
23:05C'est évidemment Kylian Outebrooks
23:07qui a dû abandonner, qu'on a trouvé
23:09retrouvé en larmes,
23:11messieurs, qui visiblement connaît
23:13les mêmes soucis que la
23:15saison dernière au niveau médical
23:17puisqu'il l'expliquait très bien,
23:19je n'arrive pas à aller au-delà de 150 battements
23:21par minute, qu'il a
23:23des sensations particulières
23:25dans les jambes. Visiblement,
23:27on ne trouve pas. Quel est le souci médical,
23:29Philippe, pour le garçon ? Alors, moi, je pense
23:31que j'ai peut-être une analyse plus large
23:33sur son cas. Je le suis
23:35depuis qu'il est junior et en tant
23:37que junior, c'est quelqu'un qui s'entraîne déjà énormément,
23:39beaucoup trop par rapport à la catégorie.
23:41Il surclassait tout le monde.
23:43Alors, il y avait déjà une comparaison
23:45entre Euterbrooks et Evenepoel.
23:47Evenepoel, si on s'intéresse
23:49deux minutes à ses exploits faits en junior,
23:51c'est phénoménal et je pense
23:53qu'on ne reverra jamais en junior
23:55faire d'aussi beaux résultats
23:57que ce qu'Evenepoel a fait. Donc, je pense qu'il y a eu
23:59très jeune cette comparaison,
24:01ce complexe par rapport à Evenepoel.
24:03Les médias, pour un gamin
24:05de 17 ans, qu'ils comparaient déjà
24:07à Evenepoel,
24:09ce qu'on faisait de mieux. Donc, je pense qu'il s'est mis
24:11beaucoup de pression. Il est passé pro très jeune
24:13également. C'est quelqu'un qui travaille
24:15énormément et je pense que
24:17il a eu une accumulation
24:19de déjà cinq, six années de travail
24:21très, très, très lourd, de sacrifices énormes.
24:23Il a eu son changement d'équipe.
24:25On rappelle, il a quitté
24:27volontairement Bora pour aller
24:29chez Wismar. Ça a été un transfert difficile.
24:31Il y a eu des accords
24:33avec l'UCI, tripartis
24:35avec les deux équipes.
24:37Ce n'est pas un transfert qui a été
24:39anodin. Ça a laissé des traces aussi
24:41psychologiques.
24:43Je pense qu'il veut prouver
24:45qu'il avait raison de changer.
24:47Il veut prouver à ses employeurs
24:49qu'ils ne l'ont pas payé
24:51peut-être très cher. Je ne connais pas
24:53les détails du contrat, mais il veut
24:55leur rendre l'appareil.
24:57Il n'y arrive pas. Je pense qu'il fait un cumul
24:59et il est dans un état
25:01dépressif, tout simplement. Je pense que
25:03la meilleure prescription que son équipe pourrait
25:05lui faire, c'est de lui dire, tu prends ton
25:07vélo à un clou pendant un mois,
25:09tu pars en vacances et on en reparle plus tard.
25:11Je pense que c'est quelqu'un qui a besoin d'aide
25:13au niveau psychologique.
25:15Le seul moyen, c'est
25:17d'arriver à recréer
25:19une envie de faire du vélo.
25:21Là, il est dans une obligation,
25:23une pression constante qui se met sur
25:25lui-même.
25:27Je pense que le seul moyen de s'en sortir, c'est de faire
25:29un break. Je pense qu'il est en burnout
25:31total.
25:33Je rejoins Philippe là-dessus aussi.
25:35Je pense que l'aspect moral a bien plus
25:37d'influence qu'on ne le pense.
25:39Je le vois aussi chez les jeunes coureurs
25:41que je dirige.
25:43On sait maintenant qu'il y a de plus en plus de pression sur
25:45ces jeunes coureurs. Ce n'est pas évident.
25:47Après, on a toujours parlé de l'artère
25:49qui était peut-être
25:51bouchée au niveau des jambes chez lui.
25:53J'ai connu ça aussi. J'ai passé des tests
25:55par rapport à ça parce que c'est quelque chose de très handicapant.
25:57Je ne sais pas si lui, vraiment,
25:59il a ce problème-là, oui ou non.
26:01En tout cas, c'est quelque chose qui
26:03pourrait vraiment le handicaper.
26:05Au-delà de ça, effectivement, changer d'équipe,
26:07arriver avec un autre statut chez Wismar,
26:09ça ne marche pas comme il le veut.
26:11Je pense effectivement que mentalement, ça ne doit pas
26:13être facile pour lui, aujourd'hui, de vivre ça.
26:15En détresse, on l'a bien compris.
26:17Hoyt Brooks, lui qui est toujours d'habitude
26:19si souriant, si enjoué,
26:21c'était quand même une des images fortes
26:23de la semaine.
26:25Avant d'embarquer, je le disais, sur la chipless
26:27ou le podium, messieurs, il y avait encore une image forte
26:29qui résume assez bien ce que les coureurs ont vécu
26:31cette semaine, que ce soit en Italie ou en France.
26:33C'était la photo de McNulty
26:35qui a fait le tour de la toile, le tour des réseaux
26:37et on terminera par ça.
26:39C'était évidemment lors de ce Paris-Nice
26:41dantesque avec
26:43le coureur de UAE
26:45qu'on a vu avant
26:47le départ, le visage tout à fait
26:49normal, j'ai envie de dire.
26:51Le visage marqué, si on a la petite
26:53photo, elle m'intéresse et elle intéressera
26:55aussi à la fois
26:57le plateau et nos suiveurs.
26:59Si on ne la retrouve pas, il suffira
27:01d'aller voir sur notre site
27:03et notre application rtlinfo.be
27:05mais en tout cas, tous les amateurs de vélo
27:07l'ont vu, ça c'est une certitude.
27:09Messieurs, on y va pour
27:11Minen-Saint-Rémy, on rappelle
27:13le parcours,
27:15c'est un petit peu moins de 300 km,
27:17on parle du pojo, mais avant le pojo,
27:19il y a d'autres difficultés aussi,
27:21à 2145 mètres de dénivelé.
27:23Philippe, toi qui l'as
27:25couru, je pense
27:27qu'il y a une troisième place, c'était ta meilleure...
27:29Je crois que c'est une des courses
27:31que j'ai fait le plus, tu dois
27:33avoir ça dans tes statistiques, 18 départs,
27:3518 arrivées, aucun abordon.
27:37Je connais le parcours
27:39par cœur.
27:41Je l'ai dit, Gipres, ça pojo,
27:43la difficulté majeure ou
27:45la particularité majeure de Minen-Saint-Rémy ?
27:47Il y a le Turquino,
27:49on n'en parle pas beaucoup,
27:51il y a une centaine de kilomètres de l'arrivée,
27:53c'est une montée,
27:55ça commence par une vallée montante, il y a un ravito,
27:57ça frotte beaucoup
27:59pour prendre les musettes,
28:01parce qu'après avoir pris la musette,
28:03ça commence à monter plus fort pendant environ
28:054 kilomètres, et les deux derniers
28:07kilomètres sont une montée réelle
28:09avec des passages à
28:118, 9, 10 %.
28:13Il y a toujours des successions de virages,
28:15on sait que les routes italiennes sont très techniques,
28:17donc chaque fois il y a des coups de frein,
28:19quand vous êtes placé trop à l'arrière,
28:21les corrections à l'avant, évidemment, ils coupent
28:23pour faire une ligne droite,
28:25quand vous êtes bloqué à gauche, un coup à droite,
28:27il y a toujours des coureurs qui mettent pied à terre,
28:29ça ne se voit pas à la télé, mais c'est une galère incroyable
28:31si on est mal placé, ça rend
28:33le peloton nerveux, il faut passer
28:35le petit tunnel au sommet qui est toujours très mal éclairé,
28:37passage très dangereux,
28:39et après on attaque cette descente,
28:41qui est une descente super amusante
28:43quand on sait descendre, parce que
28:45le premier tiers est très technique,
28:47beaucoup de courbes, et après c'est très rapide,
28:49on prend les virages suivant
28:51les éditions, et si c'est mouillé ou sec,
28:53il y a certains virages qui se prennent à plus de 70 kmh,
28:55donc on prend beaucoup de plaisir,
28:57et c'est un endroit qui pourrait être utilisé
28:59déjà pour faire exploser le peloton,
29:01si on parle de vent favorable à la fin,
29:03si vous êtes une équipe entière comme UAE,
29:05je pense qu'ils sont capables
29:07de faire la descente, éliminer au moins déjà
29:09un tiers du peloton sur la descente,
29:11et après, vous sacrifiez
29:13trois coureurs pour aller
29:15jusqu'aux premières difficultés,
29:17Capo Bertha, Mele, etc.,
29:19c'est des montées qui font déjà mal,
29:21et quand vous êtes au sommet du Bertha,
29:23il y a 10 km jusqu'à
29:25La Cipresa,
29:27donc pas loin de 60 km de moyenne,
29:29donc on va dire qu'on est à
29:3112 minutes environ,
29:33en 10 et 12 minutes au sommet du Bertha,
29:35en 12 minutes,
29:37plus tard, on est à La Cipresa,
29:39donc ça va très vite,
29:41et on pourrait voir UAE essayer
29:43de faire exploser déjà le peloton
29:45dans cette descente de Turquino,
29:47et lancer Pogacar sur la Cipresa.
29:49Évidemment,
29:51on peut s'attendre à ce scénario-là
29:53avec un Pogacar qui a envie de
29:55tout exploser assez tôt
29:57dans la course ?
29:59Un Pogacar va vite au sprint aussi,
30:01mais par rapport à des vrais sprinters,
30:03je pense qu'il ne pourra pas l'emporter,
30:05UAE aura certainement un collectif
30:07très important,
30:09donc je pense que du côté de chez UAE,
30:11mon avis privilégié,
30:13c'est de durcir la course,
30:15donc d'essayer d'éliminer un maximum
30:17pour le podium,
30:19et je pense qu'avec Pogacar,
30:21on peut s'attendre à tout,
30:23et que ça démarre très tôt dans la course.
30:25Après, on se pose aussi la question
30:27de savoir dans quel état physique
30:29il arrive, puisqu'on rappelle
30:31qu'il a gagné sur l'estradé,
30:33mais il a chuté avant sa victoire.
30:35Peut-être que toi, tu as des infos ?
30:37Non, mais on en parlait avec Kevin
30:39avant l'émission, c'est vrai que
30:41déjà, première remarque,
30:43il tombe, mais il gagne quand même
30:45d'une façon phénoménale sur Peacock,
30:47il le garde avec lui quelques kilomètres,
30:49ensuite il le lâche,
30:51il lui met une minute, je crois que le dixième
30:53est à plus de cinq minutes,
30:55donc il fait de nouveau un exploit incroyable,
30:57et derrière, je pense qu'il a pas mal de brûlures,
30:59on sait que c'est embêtant,
31:01mais suivant la peau que
31:03les personnes ont, on guérit
31:05plus ou moins vite, moi personnellement,
31:07je mettais beaucoup de temps à guérir d'une brûlure,
31:09mais lui, j'ai l'impression qu'il guérit très très vite,
31:11quand c'est superficiel comme ça, on le voit,
31:13c'est même pas le premier
31:15millimètre de la peau qui est parti,
31:17donc une croûte vient très vite se mettre en place,
31:19et on guérit très vite,
31:21donc je pense pas qu'il y avait
31:23des problèmes plus graves.
31:25Il sera pas diminué, c'est ça que tu veux dire ?
31:27S'il pleut, ça peut être embêtant, parce qu'il aura
31:29peut-être encore un pansement ou l'autre,
31:31et maintenant, il faut dire que
31:33les pansements ont tellement évolué,
31:35il existe des doubles peaux qu'on peut coller
31:37sur un plait,
31:39vous ne sentez même pas que le cuissard
31:41ou le maillot frottent, parce que ça protège
31:43vraiment la blessure,
31:45donc je pense pas qu'il sera handicapé.
31:47Tu en fais ton favori, Pogacar ?
31:49Oui, parce que ça fait quelques éditions
31:51qu'il fait
31:53avec l'ambition de la gagner,
31:55il a un peu tout testé,
31:57il commence à connaître
31:59la course, évidemment, il habite au Monaco,
32:01donc le final, il le fait régulièrement,
32:03tout comme Pedersen,
32:05qui a déménagé aussi sur Monaco cet hiver,
32:07ce sera un avantage pour lui
32:09de connaître chaque virage,
32:11donc oui, je pense que Pogacar,
32:13il sera vraiment très proche cette année-ci.
32:15Kevin, par rapport à Pogacar, ton avis ?
32:17Je vais vraiment filer là-dessus,
32:19je pense que s'il va prendre le départ,
32:21c'est qu'il est à 100%, on l'a vu
32:23après la chute, il n'était plus tellement à l'aise
32:25sur le vélo, donc après chaque virage,
32:27on voyait qu'il laissait chaque fois un mètre ou l'autre
32:29sur Pitcock, maintenant voilà,
32:31ça s'oublie vite, je pense qu'il y aura deux bonnes semaines
32:33entre sa chute et Milan Sorremo,
32:35ça a quand même été une chute à haute vitesse,
32:37il s'en sort franchement vraiment très bien
32:39parce que ça aurait pu être dramatique
32:41là où il est tombé,
32:43et voilà, maintenant je pense qu'il est vraiment focus
32:45sur Milan Sorremo, on sait que
32:47les monuments, c'est quelque chose de très important
32:49pour lui, donc je suis quasiment persuadé
32:51que l'équipe UAE Emirates va vraiment faire
32:53tout en sorte pour avoir un peloton réduit
32:55au pied du podium et qu'il puisse
32:57lancer les offensives vraiment
32:59très très tôt. Et pourtant, tu n'en fais pas ton
33:01favori, toi par contre.
33:03Je l'ai quand même mis en troisième,
33:05oui clairement,
33:07il fait partie des favoris, moi j'ai mis
33:09Van Der Poel en un,
33:11parce que je pense que Mathieu a démontré
33:13à Tireno aussi, pas qu'à Tireno,
33:15mais aussi depuis le début de l'année qu'il est
33:17vraiment présent et en forme,
33:19il a terminé deux fois
33:21deuxième, je pense qu'il n'a pas pris
33:23énormément de risques, notamment quand
33:25Olaf Kooi gagne, il n'a pas vraiment voulu prendre de risques,
33:27je pense qu'il y avait la place pour passer, mais voilà,
33:29si proche des classiques, il n'a pas voulu y aller.
33:31Ghana, parce que Ghana on a vraiment
33:33vu sur Tireno qu'il monte en
33:35puissance, même quand ça monte, il est
33:37vraiment très costaud. Et Pogacar,
33:39évidemment, on ne va pas se mentir,
33:41il sera présent, la seule chose pour
33:43Pogacar, c'est qu'il doit arriver en comité réduit,
33:45il ne peut pas se permettre d'attendre un sprint
33:47massif, même s'il va très très vite.
33:49Van Der Poel,
33:51est-ce que c'est le seul, finalement, capable
33:53de tenir la dragée haute à Pogacar
33:55s'il se retrouve dans le pojo avec un groupe
33:57réduit ? Moi je pense
33:59qu'il ne faut pas oublier la troisième place de
34:01Pogacar au sprint l'année passée, on en parle
34:03peu. Il fait 5, il fait 4 et puis il fait 3.
34:05Oui, mais pas loin de Philippe Seine,
34:07qui est lui le sprinter,
34:09le spécialiste, donc comme
34:11Kevin l'a dit, il est très rapide,
34:13et essentiellement
34:15ce n'est pas
34:17un sprint ordinaire,
34:19il y a beaucoup de fatigue, on perd l'explosivité,
34:21donc les vrais sprinters perdent
34:23cette capacité d'exploser encore
34:25à 100 mètres d'arrivée comme ils peuvent le faire.
34:27Donc Pogacar,
34:29même dans un sprint de
34:3115, 20 coureurs, il est capable de gagner.
34:33Stéphane, ton avis par rapport
34:35à ce qui va se passer
34:37samedi, et donc tes favoris
34:39aussi dès lors.
34:41Je m'excuse, on a été
34:43coupés 2 minutes, donc je n'ai pas tout entendu.
34:45Ils n'ont rien dit d'intéressant
34:47tant que ce n'est pas là.
34:51Je ne l'ai pas mis Pogacar dans mon
34:53trio parce que
34:55il faut prendre des risques aussi
34:57de temps en temps
34:59dans un pronostic. Moi je pense que
35:01Vanderpool a préparé minutieusement
35:03son sujet, c'est un coureur
35:05vraiment chirurgical, quand il pointe
35:07quelque chose, il est très très très fort.
35:09Et les
35:11pentes, les côtes de
35:13la Primavera ne sont pas celles des Strade Bianche.
35:15J'estime que ni la
35:17Cipressa ni le Poggio ne sont suffisamment
35:19compliqués que pour larguer
35:21un garçon comme lui.
35:23Par rapport aux autres
35:25que vous voyez à l'écran, Tom Pitcock
35:27forcément, il a fait
35:29un très très bon Tireno, il est prêt.
35:31En descente, je ne vais pas
35:33rappeler ses qualités, c'est peut-être même lui
35:35qui a fait tomber Pogacar au Strade
35:37Bianche inconsciemment évidemment.
35:39Quant à Pedersen, on en a
35:41beaucoup parlé en début d'émission, il a
35:43forcément des atouts aussi pour l'emporter.
35:45Mais
35:47Pogacar, la seule manière pour
35:49lui de voir l'emporter, c'est que son équipe
35:51met en route très très très tôt.
35:53C'est-à-dire dès le Turchino,
35:55et en tout cas dans sa descente, et de rester en tête
35:57du peloton jusqu'au bout.
35:59Ça va demander des efforts colossaux
36:01ses équipiers, mais ils ont les moyens
36:03et largement les moyens pour faire ça
36:05et sacrifier quelques coureurs.
36:07On attend, même la Cipressa,
36:09c'est trop tard, je pense, pour Pogacar.
36:11On note bien ce scénario-là.
36:13Stéphane, reste encore avec nous
36:15l'histoire de quelques minutes, puisqu'on va
36:17évoquer le cas d'Arnaud Delis
36:19dans quelques instants, Alpecin donc avec
36:21Philippe Sen aussi, messieurs, qui a
36:23quand même réussi un excellent début de saison,
36:25puisqu'il fait 3ème au News Blast, et qui remporte
36:27Kürn-Brussel-Kürn. Aussi, ce sera
36:29un des noms à pointer, en fonction
36:31du scénario
36:33et de ce qui se passera
36:35samedi entre Milan
36:37et San Remo.
36:39La Minute Delis, désormais, pour conclure
36:41cette émission.
36:45Oui, Arnaud Delis qui annonçait très tôt
36:47son forfait pour la
36:49classique italienne.
36:51On le retrouvera à la
36:53Nocorecourse, mais aussi à Denain.
36:55Histoire quoi ? De reprendre
36:57un petit peu confiance, en fait ? C'est ça l'idée ?
36:59Je pense que
37:01ça décrit tout simplement un peu
37:03la panique
37:05au sein de l'équipe Loto, qui
37:07est à la recherche de points à UCI.
37:09Ils préfèrent viser les petites
37:11courses, comme ils le font souvent.
37:13Ils préfèrent ne pas aligner les bons
37:15courants sur les grandes courses, quitte à
37:17ne pas investir sur l'expérience, sur le
37:19futur. Ils veulent un rendement
37:21instantané au niveau des points.
37:23Ils préfèrent aligner leurs coureurs sur
37:25les petites courses. Tu n'es pas d'accord avec ça, si je comprends
37:27bien, avec cette stratégie-là ? Non,
37:29parce que je pense qu'Arnaud a besoin
37:31d'un magazine de l'expérience sur les grandes
37:33courses. Il n'en a pas fait beaucoup dans sa carrière,
37:35donc il a besoin
37:37de découvrir le parcours.
37:39Milan-San Remo est une course très difficile à dompter.
37:41On a vu
37:43Tom Bohnen à son début
37:45de carrière, on lui promettait
37:472-3 Milan-San Remo, il en a gagné zéro.
37:49Pourtant, chaque fois qu'il l'a fait,
37:51il disait « ça va m'aider pour l'année suivante
37:53parce que j'ai appris,
37:55je me suis amélioré ». Je crois qu'il a fait deux fois
37:57deuxième, mais il ne l'a
37:59jamais gagné. Je pense qu'Arnaud a besoin, à un moment donné,
38:01d'oser investir
38:03sur l'apprentissage
38:05des parcours, des grandes courses,
38:07quitte à laisser tomber des victoires potentielles.
38:09De toute façon,
38:11quand il arrêtera,
38:13ça ne comptera très peu,
38:15même s'il ajoute un Grand Prix de Denain
38:17ou une autre course à son palmarès.
38:19Je pense qu'il vaut mieux qu'il aille investir
38:21du temps sur les grandes courses
38:23et même signer un podium.
38:25Moi, je suis très fier de mettre 2-3ème place
38:27sur Milan-San Remo. Dans mon cœur, elle compte beaucoup plus
38:29qu'une victoire dans une course
38:31de moindre niveau. Je pense
38:33qu'il doit oser aussi viser plus haut.
38:35C'est vrai qu'il a été perturbé
38:37en ce début de saison. Il a été malade
38:39aussi, on s'en souvient, il a eu des ennuis
38:41mécaniques. Il y a peut-être aussi tout ce qui s'est passé
38:43la saison dernière. On lui a découvert la maladie
38:45de Lyme qui revient aussi dans son esprit.
38:47On parlait des jeunes coureurs qu'il faut
38:49un peu gérer sur le plan émotionnel.
38:51Kevin, tu penses que
38:53pour sa confiance, pour son moral,
38:55il vaut mieux éviter
38:57l'Italie et se relancer sur ses petites courses ?
38:59Moi, je pars toujours du principe
39:01qu'il a besoin de retrouver un peu de la confiance.
39:03Je pense que le début de saison de l'année passée
39:05a quand même marqué ses esprits.
39:07Cette année, on est un peu dans le même schéma,
39:09peut-être pas aussi mauvais que l'année passée.
39:11Mais je pense vraiment que pour
39:13Arnaud Delis, il est vraiment important maintenant de scorer,
39:15d'essayer de gagner une course ou l'autre
39:17pour repartir de plus belle pour les classiques.
39:19Je pense vraiment que c'est ça qu'il a besoin aujourd'hui.
39:21Je pense que l'auto a besoin des points,
39:23c'est sûr, mais ils sont dans une position
39:25vraiment très délicate pour le moment.
39:27Pour Arnaud, c'est vraiment important de
39:29retrouver de la confiance pour les classiques
39:31qui arrivent. Dans ce dossier-là, Stéphane,
39:33on te laissera le mot de la fin,
39:35le mot du sage, toi qui connais
39:37évidemment par cœur Arnaud Delis.
39:39Éclaire-nous un petit peu.
39:41Je pense qu'il n'était pas prêt pour faire
39:43Milan-San Remo, tout simplement, avec
39:45toutes les raisons que vous venez d'expliquer.
39:47Il était blessé, il était absent, il est tombé,
39:49etc. Et l'année
39:51dernière, il était très frustré de ne pas faire
39:53le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.
39:55Je pense que dans son esprit, il valait mieux
39:57renoncer à Milan-San Remo et à faire
39:59un bloc pavé, si je
40:01puis me permettre, à commencer par l'année
40:03recourse pour être sûr d'être bien
40:05à l'E3, à Grand Evil Games,
40:07qui sont des objectifs, je le trouve, plus raisonnables
40:09vu son état de fraîcheur
40:11actuel que de participer
40:13à 80% de ses moyens à Milan-San Remo,
40:15vu aussi la concurrence
40:17de ses adversaires dans cette Primavera.
40:19Moi, je pense qu'il était préférable
40:21de placer Arnaud en confiance
40:23qu'on vient de le dire Kevin, quitte à venir
40:25gagner un Grand Prix de Benin, par exemple, ça fait toujours du bien.
40:27On va en plus reconnaître les pavés de Paris-Roubaix
40:29sur cette course-là. Donc, il a tout
40:31à gagner avec un programme comme celui-là
40:33et pas l'inverse.
40:35Voilà, donc, pour la vie de Stéphane Thirion.
40:37On vous laisse aller vous préparer
40:39pour le déjeuner, visiblement, parce que ça s'agit
40:41là autour
40:43de vous, mon cher Stéphane.
40:45Et surtout, vous préparez pour ce week-end.
40:47On vous retrouvera ici en studio
40:49mardi prochain, quand même, pour
40:51débriefer la Primavera.
40:53C'était un plaisir de t'avoir
40:55avec nous, encore une fois, Stéphane.
40:57Excellente semaine.
40:59À toi. On donne rendez-vous, évidemment, à tous les amateurs de
41:01vélo, mardi prochain,
41:03pour le numéro 5 du peloton.
41:05Visible, évidemment, sur toutes les plateformes
41:07d'Airtel, que ce soit en télévision,
41:09en streaming, en radio, sur Belle-Airtel,
41:11mais aussi sur notre site et notre application
41:13www.airtelinfo.be, mais également
41:15sur les sites de Sud Info
41:17et du Soir.
41:19Merci, Philippe Gilbert. Merci, Kevin
41:21Van Melsen. On verra
41:23si ce sera 3 sur 3 pour Phil au niveau des
41:25pronos ou pas,
41:27ou si Kevin va réussir
41:29à s'imposer. Merci de nous suivre
41:31et à très, très
41:33vite dans le peloton. Ciao, ciao.