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00:00Et alors je vous présente maintenant un homme aux multiples facettes, il est auteur, compositeur,
00:05interprète, harmoniciste, hors pair aussi, il a partagé la scène avec Santana, avec Lenny Kravitz,
00:11Jack Johnson ou encore Nell Young. Il vient de sortir son sixième album. Bonjour Charles Pazzi.
00:17Bonjour.
00:17Merci beaucoup d'être avec nous. Vous venez nous présenter votre nouveau single,
00:21Addict, issu de votre album Adama. C'est le troisième album que vous signez avec le
00:27label Blue Note autour de la table. Est-ce que vous savez qui était le dernier français à avoir
00:32été signé par Blue Note avant Charles Pazzi ?
00:34Non, ça va être un grand, allez-y.
00:35Claude Nougaro.
00:36Ah oui, la classe.
00:37C'est la classe quand même, c'est vous dire le niveau d'exigence de ce label new-yorkais.
00:41Et alors cette chanson, Addict, elle est folk, blues, un peu country aussi. Et ça fait,
00:46je crois, assez longtemps que vous l'avez dans les tuyaux.
00:48Complètement.
00:49Quelques années ?
00:49Oui, elle aurait pu être sur deux ou trois autres albums avant.
00:52Et cette chanson, elle parle de la difficulté à côtoyer une personne addict. Et je vous propose
00:57de l'écouter, de la découvrir en live ce matin. Charles Pazzi accompagné de Joseph Champagnon à la
01:04guitare. Merci Joseph aussi d'être ici. Voici Addict en live, rien que pour les auditeurs d'Europe.
03:52Eh ouais, ouais, bravo !
03:58Désolé, j'ai mes articles, c'est le bâtard.
04:02C'était parfait, merci beaucoup Charles Pazzi. Venez nous rejoindre, venez vous installer
04:06aux côtés de notre invité Thierry Frémault et merci encore à Joseph Champagnon de vous
04:12avoir accompagné ce matin à la guitare.
04:14On a envie d'être en vacances sur une plage des Landes.
04:19Ce côté un peu folk, country, blues, tout ça mélangé. C'est magnifique Charles.
04:24Vous serez à La Cigale, je le précise, le 21 mai prochain pour un concert.
04:30Votre sixième album s'appelle Adamas, qui est un mot grec qui veut dire indomptable et indestructible.
04:36Et puis c'est aussi la racine du mot diamant, non seulement parce que cet album est un petit bijou,
04:41mais surtout parce que vous êtes passionné de pierre. J'ai vu ça depuis votre enfance.
04:45Vous êtes gémologue, diplômé même. D'où elle vous vient cette passion ?
04:49Elle me vient de l'enfance où je découvrais un peu des pierres très simples comme la pyrite,
04:53le quartz, les amethystes. Et quand j'ai pu en savoir un peu plus plus tard,
04:59du coup je voulais quand même connaître un peu l'identification, mieux identifier les pierres.
05:03Et donc c'est vraiment la science de l'identification des pierres.
05:06Et elle s'est passée où votre enfance ?
05:08Surtout à Paris, je voyageais un peu, mais moi j'ai un père italien.
05:14Entre Italie, France et puis...
05:16Et d'où vient cet accent parfait en anglais ?
05:19Parce que je voyageais beaucoup aux Etats-Unis aussi.
05:21On a beaucoup de temps passés aux Etats-Unis.
05:25Et alors Adamas aussi, parce qu'il est dédié à deux âmes précieuses justement,
05:29votre père Nino, votre manager Maurice. C'est un album qui parle de la perte,
05:34mais il n'était pas question d'enregistrer un album plombant, bien au contraire ?
05:37Non, ça fait partie un peu de l'histoire, on le sait depuis le début.
05:42Après quand ils partent, on a envie de les faire exister encore un peu plus longtemps.
05:46Donc effectivement une chanson, je trouve que c'est un bon moyen.
05:49Et vous allez d'ailleurs à l'encontre de la légende de l'artiste torturé,
05:52comme ça pour vous, pour créer de la musique.
05:54On ne doit pas être dans le malheur, il faut avoir dépassé ses douleurs,
05:57être dans un état d'esprit apaisé.
05:59C'est comme ça que vous avez construit cet album ?
06:01Oui, c'est comme ça que je construis à peu près tout.
06:03Je ne construis rien dans l'œil du cyclone en général.
06:06Donc j'attends vraiment d'être plus ou moins apaisé.
06:09Après, il ne faut pas attendre de l'être trop non plus,
06:12parce que parfois on l'est jamais.
06:14Donc voilà.
06:15Ça doit vous parler ça, j'imagine Thierry Frébeau, ce que vous entendez.
06:18Vous pensez que c'est pareil pour réaliser un film ?
06:20Il faut avoir digéré un peu ses souffrances ?
06:23Oui, et puis quand on parle de la perte,
06:25il y a cette citation d'une critique de l'époque, grâce au cinéma,
06:29mais grâce à l'art en général,
06:31la mort cessera d'être absolue.
06:33C'est-à-dire les gens qui nous sont chers
06:35continuent de vivre en nous et ne disparaîtront jamais tout à fait.
06:39Mais là, c'est un privilège magnifique d'être avec vous en direct,
06:43de vous voir jouer cette...
06:45Moi, j'ai beaucoup aimé le film sur Bob Dylan.
06:48Il parle du passage électrique,
06:49mais n'empêche que la guitare sèche comme ça, c'est quand même magnifique.
06:52Un parfait inconnu.
06:54Oui.
06:55Et alors Charles Pazzi, vous avez invité votre sœur aussi sur cet album,
06:58elle s'appelle Clara, pour une chanson aérienne,
07:01là aussi destinée à votre père
07:03et pour la première fois où vous chantez dans votre langue maternelle.
07:10Je crois que votre père, il vous réclamait depuis longtemps une chanson en italien.
07:13Oui, c'est ça.
07:14Vous savez tout, vous êtes vachement bien en scène.
07:16En boss.
07:17Effectivement.
07:18Mais vous n'arriviez pas à trouver les mots.
07:20Vous vous étiez dit, c'est difficile de chanter en italien.
07:22C'est plus difficile pour vous ?
07:23C'est une langue qui est très sucrée, on va dire.
07:27Elle est très séduisante.
07:29Donc, j'aime beaucoup chanter en italien,
07:30parce que je pense que c'est un peu la même chose pour moi.
07:32C'est vrai que ça peut être difficile pour vous de chanter en italien,
07:34mais c'est la même chanson.
07:36très sucré, c'est une langue qui est très teintée, donc effectivement ça se prête pas à tout. On a
07:43l'impression qu'en italien, dès qu'on parle de même une chanson révolutionnaire, on dirait que
07:47ça parle d'amour. Il y a quelque chose de très teinté, comme le français aussi d'ailleurs est
07:52très teinté. Sur cet album, j'en ai une, mais ça tourne à l'exercice de style parce que j'évite
08:00beaucoup de sonorités que j'aime moins. Il faut que j'évite les nasales, les un, les on, les on.
08:06C'est la disparition. Dans certaines chansons, comme Maurice Samouraï, c'est l'harmonica qui
08:16prend parfois le pas sur la parole dans vos chansons, Charles Pazy. Vous avez votre harmonica
08:22sur vous ? Oui, je l'ai toujours. Est-ce que vous seriez d'accord pour répondre à mes dernières
08:26questions avec votre harmonica ? On va essayer. Vous avez découvert l'harmonica à 16 ans,
08:31est-ce que vous vous souvenez de la première chanson que vous avez apprise à l'harmonica ?
08:34Oui, c'est très bête. Un hommage à Suzanne. Je crois que vous êtes fan aussi de Michael Jackson.
08:51Est-ce que vous pourriez nous faire une petite chanson de Michael Jackson à l'harmonica ?
08:55Pas mal ! Qu'est-ce que vous jouez à l'harmonica quand vous avez envie de séduire quelqu'un ?
09:15De séduire quelqu'un à l'harmonica, c'est compliqué. J'ai envie de dire que je joue aussi
09:21autre chose. Si je vous demande plutôt, Charles Pazy, la plus belle chanson du monde ?
09:32La plus belle chanson du monde ? Il faut en choisir une et en plus la faire à l'harmonica.
09:37Et qu'on la reconnaisse. J'y pensais parce que de temps en temps je demande aux gens ce qu'ils
09:42prendraient comme compo si ils pouvaient avoir composé n'importe quoi. Là je vais dire...
10:13What a wonderful world ! Bravo ! Merci ! Quel talent ! Si je vous pose la même question, vous tirez
10:21frémot. Si je vous demande quel est pour vous le plus beau film du monde ? Je vous dirais mon harmonica.
10:25La sortie des usines de lumière. Voilà, le tout premier. Merci beaucoup à tous les deux d'être
10:32venus ce matin. C'était un bonheur de vous recevoir. Merci.