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00:00Je suis bien sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et avec votre invité ce matin Thomas.
00:04Oui, je reçois ce matin le journaliste et animateur Patrice Karmos qui monte sur scène à partir de lundi
00:09dans un spectacle éloge de l'à peu près.
00:12Vous avez un petit peu la pression là ou pas ?
00:14Parce que c'est la première fois que vous montez seul sur scène.
00:16Vous êtes déjà allé sur scène ?
00:17Oui, la pression un peu, un peu.
00:20Ça commence à monter gentiment.
00:22Alors forcément ce titre éloge de l'à peu près,
00:25on pense tout de suite à vos démonstrations.
00:27Donc j'ai à peu près réussi au temps de « Coucou c'est nous ».
00:30Est-ce que c'est le point de départ de ce spectacle, cette image que le grand public a de vous ?
00:34Oui, je crois que je suis parti de ça.
00:36C'est vrai que je faisais des trucs à peu près.
00:39Et quand je dis éloge après, c'est à la fois un éloge mais c'est aussi une critique
00:44parce que c'est vrai qu'on est aussi dans un monde de l'à peu près.
00:47On confond souvent l'opinion, le savoir, etc.
00:51Et alors c'est vrai que cet éloge de l'à peu près,
00:53c'est aussi une manière d'aller à contre-courant d'abord de l'esprit de performance
00:57qui triomphe notamment dans les entreprises, sur les réseaux sociaux aussi en permanence.
01:02Tout doit être absolument parfait.
01:04Tout doit être absolument parfait.
01:06Et puis dans les réseaux sociaux, c'est ça, on s'insulte forcément si on n'est pas d'accord, etc.
01:11Alors qu'on pourrait être à peu près d'accord.
01:14Ce qui est amusant, c'est que les gens ont cette image de vous,
01:16Patrice Carmouth, du Pierre Richard de la télé.
01:19Mais ils ne savent pas forcément qu'en dehors,
01:21vous étiez donc rédacteur en chef de toutes ces émissions,
01:24ce qui vous demandait, j'imagine, quand même pas mal de rigueur.
01:27Oui, oui, je faisais ça.
01:29Vous n'étiez pas dans l'à peu près, là ?
01:31Non, c'était assez amusant.
01:32Par exemple, des émissions comme Coucou,
01:34oui, il y avait des vraies conférences de rédaction.
01:36Après, c'est l'information qui était un peu différente.
01:40Je me souviens, par exemple, on avait des témoins,
01:43et alors, qu'est-ce que vous avez ?
01:45J'ai quelqu'un qui a fait des frites à Jésus, par exemple.
01:50Ce genre d'information.
01:52Mais c'était conçu assez rigoureusement,
01:55comme on aurait fait un journal.
01:56Parce qu'il faut quand même tenir,
01:57toute une rédaction, ce n'est pas forcément simple.
01:59Et alors, de la même manière qu'Erasme, en son temps,
02:02a fait un éloge de la folie,
02:04qui s'est transformé en fait en une satire de la folie,
02:07il y a une part de critique,
02:09de l'à peu près dans votre spectacle, Patrice Carmouth,
02:11de la tentation qu'on peut tous avoir,
02:13notamment nous, en tant que journalistes,
02:16d'aller vers l'à peu près,
02:17de parler de sujets qu'on ne maîtrise pas, forcément.
02:20Oui, on le voit beaucoup,
02:22souvent sur les chaînes d'info, quand même,
02:24il y a des gens qui passent d'un sujet à l'autre,
02:26qui parlent de Poutine, de football,
02:28dans la même émission.
02:30Ça vous agace, ça ?
02:32Pardon ?
02:33Ça vous agace ?
02:34Oui, ça m'agace.
02:36Je veux dire, c'est vrai qu'on a quand même une tendance,
02:41ce que je dis, à confondre un peu l'opinion et le savoir.
02:46C'est vrai qu'on connaît un peu moins,
02:49par exemple, je cite de personnes,
02:53Anne Lhuillier, par exemple, et Jean Agostini,
02:55personne ne les connaît, je crois.
02:57Non, désolé.
02:58C'est les deux derniers prix Nobel de physique français.
03:00Ah oui ?
03:01En 2023.
03:02Et personne ne connaît leur nom, évidemment.
03:04Et on ne leur donne pas la parole.
03:05On ne leur donne pas la parole.
03:06C'est vrai que,
03:07parce que le discours du spécialiste
03:09est évidemment un peu plus compliqué.
03:11Les spécialistes, il a des doutes.
03:13Dans l'opinion, on a souvent des certitudes.
03:15Moi, je préfère le doute à la certitude.
03:17Et la solution, c'est de rester humble aussi,
03:19de ne pas avoir l'air de tout connaître en permanence.
03:21Parce qu'en tant que journaliste, on brasse tellement de sujets
03:23que forcément, on ne peut pas tout connaître en profondeur.
03:25Bien sûr, bien sûr.
03:26C'est vrai que parfois,
03:28en plus, on peut aussi traiter des sujets
03:31de façon un peu superficielle.
03:33Mais c'est vrai que,
03:34moi, ça m'avait frappé, par exemple,
03:36au moment de la crise du Covid,
03:37quand il y avait eu un sondage
03:39où on avait demandé aux gens,
03:40sondage d'opinion,
03:41est-ce que vous pensez que
03:43l'hydroxychloroquine est efficace contre le virus ?
03:47Quand on commence à faire un sondage
03:49pour demander si un médicament est efficace,
03:51on n'est pas les mieux placés pour savoir.
03:52Ce que je dis, on n'est plus dans l'à-peu-près,
03:54on n'est plus dans l'imposteur,
03:55on est carrément dans la merde.
03:57Je disais que vous n'êtes pas seul sur scène,
03:59parce que vous aurez quand même votre piano
04:01avec vous, Patrice Carmouze.
04:03Vous allez jouer, vous allez chanter, c'est ça ?
04:05Oui, absolument.
04:06Quel répertoire ?
04:07Alors, il y a un peu de Paolo Conté,
04:09il y a du Bobby Lapointe,
04:11il y a du Trenet,
04:12il y a du Michel Legrand,
04:14et du Brassens.
04:16Ce sera de l'à-peu-près ou vous chantez juste ?
04:18Non, je chante assez juste.
04:20Et je trouve que,
04:22le piano, j'en joue depuis que je suis tout petit,
04:24et quand j'étais étudiant,
04:26j'étais pianiste de boîte,
04:27alors je chantais.
04:28J'ai toujours continué un petit peu comme ça,
04:30mais je ne l'avais jamais fait sur scène.
04:32J'ai peut-être avoué un peu le truc.
04:34Et alors, au milieu de ces morceaux de musique,
04:36vous allez nous parler de philosophie,
04:37de religion,
04:38de la sexualité des coléoptères aussi.
04:40Oui, il y a un très très joli livre
04:42d'un certain Gadot de Carville en 1896
04:45qui s'appelle
04:46« La perversion sexuelle chez le coléoptère mâle ».
04:49D'accord.
04:50Donc on va aussi apprendre des choses inutiles.
04:51Absolument.
04:52C'est l'objectif aussi de notre spectacle.
04:53Je crois que c'est très bien ça,
04:54d'apprendre des choses inutiles.
04:55Alors, j'imagine que beaucoup des gens
04:57qui nous écoutent ce matin
04:58sont très heureux de vous entendre,
04:59Patrice Kermouze,
05:00et se demandent sûrement
05:02où vous étiez passé ces dernières années.
05:04On a pu vous voir récemment,
05:05à l'occasion des 50 ans de TF1,
05:07mais c'est vrai que vous êtes un peu éloigné
05:09de cette grande chaîne ces dernières années.
05:11Vous êtes revenu un peu à ce que vous aimiez
05:12au début de votre carrière,
05:13justement, on parlait du quotidien de Paris tout à l'heure,
05:15plus d'infos locales.
05:17Oui, alors, c'est vrai que j'avais été
05:20dans la création d'une chaîne
05:23sur la TNT régionale
05:25qui s'appelait Cap 24.
05:27Donc je m'étais intéressé beaucoup aux chaînes locales.
05:29Et j'ai travaillé pendant quelques années
05:31sur une chaîne qui était
05:33la chaîne des Yvelines
05:34qui s'appelle TV 78,
05:35parce que je trouve que c'est assez intéressant,
05:38même sur le plan de la démocratie,
05:41ça pourrait être des vecteurs de démocratie,
05:43les chaînes locales.
05:44C'est des médias dans lesquels
05:46les gens peuvent venir s'exprimer,
05:48on peut parler de leurs problèmes,
05:50de ce qu'ils vivent,
05:51donc c'est assez intéressant.
05:52Et voilà, et si vous voulez être encore plus local
05:54et voir Patrice Kermouze de plus près,
05:56le spectacle Éloge de La Peuprèe
05:59par et avec Patrice Stavoie
06:01à partir du 17 mars au théâtre de Poches-Montparnasse,
06:03à Paris,
06:04et la mise en scène est signée Pierre Val.
06:06Dans un instant, on va se replonger
06:08et dans ces années,
06:09coucou c'est nous,
06:10ciel bon mardi,
06:11avec celui qui était votre meilleur invité à l'époque,
06:13Patrick Timsit,
06:14qui va nous rejoindre.
06:15Mais d'abord, c'est le journal des médias qui arrive.

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