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00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et ce matin Thomas vous
00:06recevez le comédien Jean-Pierre Castaldi pour son grand retour sur scène au théâtre pour la pièce
00:11Les Grands Ducs, le classique qu'il jouera au théâtre de Passy à Paris à partir du 16 janvier.
00:16Les Grands Ducs c'est une pièce adaptée du film bien sûr de Patrice Lecomte avec ce trio mythique
00:22Jean Rochefort, Philippe Noiret et Jean-Pierre Mariel.
00:26Alphine, très crémeux, buste évasée, je ne déteste pas les femmes à lunettes sombres,
00:33ça leur donne un genre enigmatique qui est assez agréable de profaner.
00:36On n'est pas dans un grand scoot mon vieux,
00:39épargne-nous tes problèmes de puberté, tu seras gentil.
00:41Je suis désolé, la Provence m'excite.
00:44La Provence m'excite, c'est toute une époque.
00:47C'est pas rien quand même de reprendre leur rôle sur scène.
00:50Je viens de l'écouter là, mais ce que je me suis interdit de faire,
00:54il ne faut surtout pas penser à Mariel d'abord.
00:57Parce que vous reprenez le rôle de Jean-Pierre Mariel qui est très aimé dans le film.
01:01La réplique je la connais, je lui réponds, moi la Provence m'emmerde.
01:04Donc il faut surtout que j'oublie Mariel d'abord parce que je l'ai connu dans la vie beaucoup.
01:10Beaucoup, beaucoup.
01:11Rochefort, j'ai joué avec lui au cinéma.
01:14Belmondo, je le connaissais dans la vie.
01:16Je n'ai pas tourné avec lui mais ce sont des gens que j'ai côtoyés,
01:19je connais leur talent et alors surtout, surtout ne pas penser à eux.
01:22C'est moi qui vais jouer le rôle, je me l'approprie totalement
01:27avec mes défauts et mes qualités comme lui avait.
01:30Il avait plus de qualités que de défauts d'ailleurs.
01:33On rappelle quand même l'histoire des Grands Ducs.
01:35C'est trois comédiens d'un certain âge qui sont tous les trois sur leur tour
01:40mais ils ont du mal à se faire embaucher en fait.
01:42Ils n'arrivent pas à travailler donc ils arrivent,
01:44ils ont un copain, ils rencontrent un copain au cours d'un rendez-vous de casting
01:49comme on dit où il y a tout le monde qui attend
01:52et ils ont un de leurs copains, moins ringard qu'eux mais tout aussi ringard qu'eux d'ailleurs,
01:56qui a décroché un rôle et ils vont, en le questionnant et l'écoutant parader et faire le fanfaron,
02:02se rendre compte qu'il n'a pas signé son contrat.
02:05Ils vont rentrer dans le bureau du producteur et s'approprier le rôle de l'autre.
02:10Sauf qu'à l'époque, il fallait qu'ils soient trois et ils ne sont que deux.
02:14Et ils appellent un troisième copain,
02:17c'est Jean-Cox,
02:19mais Jean-Cox a un très très mauvais caractère.
02:21Donc c'est moi le mauvais caractère.
02:23Il ne veut pas d'ailleurs.
02:25Il ne veut pas, surtout pas.
02:27La province là...
02:29On part sur un malentendu et donc
02:31moi je vais rester pendant toute la scène
02:33dans un malentendu
02:35alors je ne dis pas comment, pourquoi, parce qu'il n'y a plus la surprise.
02:37Ah on ne dit pas ça ?
02:39Surtout pas. Ils ne vont plus se marrer.
02:41Ils ne vont pas venir.
02:43Mais ils arrivent quand même à le convaincre.
02:45Ils arrivent à le convaincre de partir en tournée.
02:47Oui parce qu'il n'est intéressé que par l'argent.
02:49C'est ça son avantage.
02:51Il est totalement vénal.
02:53Et donc finalement,
02:55l'intrigue supplémentaire c'est que le producteur,
02:57lui, il veut arrêter la tournée
02:59pour toucher les assurances.
03:01Donc il va tout faire
03:03pour empêcher de faire
03:05cette tournée qui finira
03:07quand même à Broadway.
03:09Vous en êtes où là ? Vous êtes sur les répétitions en ce moment ?
03:11On a déjà joué 5-6 fois en province.
03:13On est dans les derniers ajustements
03:15parce qu'en province
03:17la donnée la plus importante
03:19c'est le public.
03:21Qui est quand même
03:23le partenaire numéro 1.
03:25Donc on a vu les rires
03:27qu'on a, et on a surtout vu
03:29les rires qu'on n'a peut-être pas complètement
03:31maîtrisés. Donc là on est dans
03:33les derniers ajustements parce qu'on a
03:35à la baguette un grand, Jean-Luc Moreau.
03:37Alors lui, il exige
03:39rien. Et donc lui,
03:41il a vu un peu ce qui manquait
03:43ou le manque de travail
03:45ou d'invention
03:47qu'on a.
03:49Il faut être humble dans ce métier.
03:51On n'est pas tout de suite à 100%.
03:53D'ailleurs je crois Jean Poiré m'a dit
03:55à part Serot, j'en ai rarement vu
03:57à 100%.
03:59Vous avez encore quelques jours, ce sera le
04:016 janvier la première au Théâtre de Passy.
04:03Dans deux jours je joue en Belgique.
04:05Vous retestez encore en Belgique.
04:07Jean-Pierre Castaldi,
04:09votre première pièce, je crois que c'était
04:11Bérénice, c'est ça ? En 1965 ?
04:13Alors la première
04:15pièce, parce qu'à l'époque
04:17on n'avait pas honte de dire qu'on avait fait de la figuration.
04:19Donc c'était un petit rôle.
04:21Quand vous devenez comédien,
04:23vous n'avez jamais été dans un théâtre.
04:25Moi j'avais jamais vu une Michel, j'avais jamais vu une Dolly,
04:27j'avais jamais vu un tournage,
04:29j'avais rien vu de tout ça, c'était totalement mystérieux.
04:31Donc à l'époque,
04:33tu prends des cours de théâtre, tu veux jouer Le Cid,
04:35tu te prends pour Gérard Philippe ou j'ai plus qui,
04:37d'accord ?
04:39Moi la première fois que j'ai joué au théâtre vraiment
04:41un rôle, c'était au TNP de Chaillot,
04:43il y avait 2400 places.
04:45Il fallait un peu de technique pour jouer là-bas.
04:47Donc on commençait par faire
04:49de la figuration au théâtre.
04:51Donc j'ai fait des petites figurations
04:53dans des matinées
04:55classiques, ça s'appelait des matinées classiques,
04:57à l'ambigu, un théâtre qui n'existe plus.
04:59Donc j'ai fait,
05:01j'ai fait quelques figurations,
05:03j'étais le soldat, le halbardier,
05:05et au cinéma pareil.
05:07J'étais dans les figurants, toi, toi, toi,
05:09toi pas, toi pas, et déjà
05:11faire une silhouette ou une figuration, c'était déjà
05:13énorme. Et surtout,
05:15on découvrait le cinéma, les gamelles,
05:17mesurer l'acteur,
05:19prendre des marches, tout ça c'était un mystère.
05:21Et donc dans ma vie,
05:23j'ai commencé très tôt par ça.
05:25Alors le premier film dans lequel
05:27vous avez joué, alors je crois que vous n'êtes même pas crédité
05:29au générique d'ailleurs.
05:31Angélique. Alors ça c'est Wikipédia qui le dit.
05:33C'était extraordinaire parce que j'en ai
05:35fait cinq d'Angélique.
05:37J'en ai fait cinq, mais comme
05:39silhouette parlante ça s'appelle.
05:41Figuration silhouette parlante.
05:43Donc si vous êtes repéré par un régisseur
05:45au studio de Boulogne, j'en ai fait un.
05:47Quand je me suis vu
05:49au bord cadre déformé en cinémascope
05:51avec une gueule de cheval, ma mère m'a dit
05:53c'est horrible au cinéma.
05:57Tu vois ce que je veux dire,
05:59mais t'as vu les grands décors,
06:01t'as vu un travelling, t'as vu la Dolly
06:03avec tout ça, c'est magique.
06:05C'est magique. Et puis
06:07j'ai été pas trop mauvais, j'avais bien pris mes marques
06:09et tout, j'en ai fait plusieurs.
06:11J'ai fini avec elle,
06:13trois dans un décor avec elle. J'étais un des larbins
06:15et c'est là que je rencontre Rochefort
06:17pour la première fois. Mais vous avez une réplique
06:19d'Angélique, on vous entend dans le film ?
06:21En action, en silhouette.
06:23Si on passe de figurante et pas nette
06:25à silhouette. Mais on ne met pas une silhouette
06:27au générique.
06:29Mais moi, ça a compté
06:31autant dans votre carrière, évidemment.
06:33Evidemment que ça a compté. Evidemment que c'est important.
06:35Comme Les Grands Ducs, qui est donc
06:37à partir du 16 janvier au Théâtre de Passy,
06:39mise en scène, vous l'avez dit, par Jean-Luc Moron.
06:41On va continuer à en parler ce matin
06:43et puis on va parler sport dans un instant
06:45avec Sacha Nokovitch. On revient.

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