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00:00Et 7h15, la lutte contre le travail dissimulé dans l'éco d'ici ce matin à Paris-Rouarche.
00:04Les chiffres sont en très forte hausse en fait dans l'ancienne région Languedoc-Roussillon.
00:0954 millions d'euros de redressement en 2024, deux fois plus qu'en 2023.
00:141,65 million dans les PO. On en parle ce matin avec la directrice de l'URSSAF dans les Pyrénées-Orientales.
00:20Bonjour Elie Dimantrelle.
00:21Bonjour.
00:22Forte hausse donc des redressements liés au travail dissimulé dans l'ancienne région, on le disait.
00:27Mais il y a un mai, dans les PO, ce chiffre baisse.
00:30Est-ce que ça veut dire qu'on est un bon élève ou que les fraudeurs n'ont pas été débusqués dans les PO ?
00:34Alors je dirais plutôt effectivement que les fraudeurs n'ont peut-être pas été tous débusqués l'année dernière.
00:39Effectivement, on compte 1,65 million d'euros à un redressé pour les Pyrénées-Orientales sur l'année 2024.
00:46Ce qui est une légère baisse par rapport à 2023. Pourquoi ?
00:49Parce qu'en 2023, nous avons un seul inspecteur spécialisé sur la lutte contre le travail illégal.
00:53Et au cours de l'année 2024, on a recruté deux inspecteurs.
00:56Donc on a triplé nos effectifs, mais le temps effectivement de les former, de les professionnaliser,
01:00on n'a pas pu atteindre et augmenter les résultats de 2023.
01:03En revanche, une bonne nouvelle tout de même, puisque là, même pas à la fin du premier trimestre 2025,
01:08nous avons déjà redressé 3 millions d'euros pour les Pyrénées-Orientales.
01:11Donc plus que l'année dernière en quelques mois.
01:13Exactement.
01:14La clé donc, c'est effectivement cette multiplication des contrôles, c'est ça le secret ?
01:18Plus de moyens, effectivement, qui passent par des ressources supplémentaires en termes d'inspecteurs,
01:22mais également un ciblage plus fin.
01:25On fait également beaucoup de croisements de données.
01:28On a des plans, ce qu'on appelle issus du data mining, avec des algorithmes qui permettent de cibler davantage les secteurs les plus fraudogènes.
01:35Et puis effectivement, un gros plan important de notre activité, c'est le travail en partenariat.
01:41On travaille énormément, notamment dans le sein des CODAF, des Comités Départementaux de Lutte Anti-Fraude,
01:46sous l'égide des préfets et des procureurs de la République.
01:49Donc on travaille main dans la main avec la police, la gendarmerie ou encore la Direction du Travail et les finances publiques.
01:54Donc c'est aussi avec nos partenaires qu'on peut déceler davantage la lutte contre le travail illégal.
01:58Vous parlez de secteurs fraudogènes, qui sont les mauvais élèves dans le domaine ?
02:02Alors, on a un top 3 qui est également similaire à ceux du National.
02:06A 50% ce sont des secteurs issus des commerces,
02:1035% des secteurs issus de la sécurité ou encore appelés du gardiennage
02:14et enfin on tombe après sur des taux à 5, 4% je pense, à l'hôtel, café, restaurant par exemple.
02:20Alors ces chiffres en hausse, est-ce que ça veut dire qu'on fraude plus qu'avant ?
02:23Ou que la fraude était moins détectée avant ?
02:25Alors je pense qu'effectivement, cette hausse est plus issue, encore une fois, d'un meilleur ciblage
02:30qu'une explosion de la fraude en elle-même, puisqu'on met davantage de moyens pour mieux cibler ces fraudeurs.
02:36Dans le communiqué de presse que nous a envoyé l'URSAF, vous donnez quelques éléments de comparaison
02:40des redressements à hauteur de 54 millions d'euros dans la région, l'ancienne région.
02:44Ça représente le coût pour la société de plus de 18 000 journées en soins intensifs
02:48ou de 131 800 allocations de rentrée scolaire.
02:51Mais est-ce qu'ils sont effectivement encaissés ces redressements ?
02:54Alors effectivement, c'est un des enjeux principaux maintenant.
02:57Comme on dit maintenant, redresser c'est bien, encaisser c'est mieux.
03:01On est à un taux de 10% d'encaissement, ce qui est quand même un taux non négligeable.
03:05Après la difficulté c'est qu'on n'est pas sur la même temporalité, les contrôles déjà prennent du temps.
03:10Le redressement se fait en plusieurs mois, puisqu'effectivement on a aussi le droit de la contestation,
03:13un droit du cotisant qu'on met en oeuvre.
03:15Et puis ensuite, l'encaissement prend plus de temps aussi,
03:21puisque bien souvent les fraudeurs mettent en oeuvre leur insolvabilité.
03:24Donc on a du mal après à récupérer des actifs qui sont soit partis à l'étranger ou dans une société mère.
03:29Dans ce cadre-là, on peut recourir à la solidarité financière.
03:32Et à ce titre d'ailleurs, entre 2023 et 2024, on a augmenté de 80% le recours à la solidarité financière.
03:37Ça veut dire la solidarité financière ?
03:39C'est-à-dire que du coup, lorsque l'entreprise ne peut pas régler son redressement,
03:42on se retourne auprès de la société ou son donneur d'ordre,
03:45qui a du coup pris attache auprès de cette société pour réaliser des travaux par exemple.
03:51Et donc si cette société n'a pas demandé sa fameuse attestation de vigilance,
03:55qui permet de montrer que la société est en règle et à jour de ses cotisations sociales,
03:59alors on peut dire qu'elle est complice de travail dissimulé.
04:03Et donc on peut se retourner vers elle pour qu'elle paye les redressements.
04:05Merci beaucoup Elie Mentrel, d'avoir été avec nous ce matin.
04:08Je rappelle donc que vous êtes la directrice de l'URSSAF dans les Pyrénées-Orientales,
04:11avec cette lutte contre le travail dissimulé qui se renforce dans notre département.
04:15Merci à vous.
04:16Merci encore.

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