Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 17/03/2025

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00C News, il est 8h12. Tout de suite, c'est la grande interview. Sonia, vous recevez ce matin Amélie de Montchalin.
00:22Bonjour Amélie de Montchalin. Bonjour.
00:24Bienvenue à la grande interview sur C News Européen. Vous êtes la ministre en charge des comptes publics.
00:29Avant d'évoquer, Amélie de Montchalin, la situation économique et budgétaire de notre pays,
00:33venons-en à ce qui s'ouvre à l'Assemblée nationale aujourd'hui avec la loi narcotrafic que vous portez d'ailleurs
00:39avec les ministres Bruno Rotailleau et Gérald Darmalin.
00:42Il y a des oppositions assez fortes, pas seulement à gauche, mais aussi dans votre camp, au niveau du socle commun.
00:48Qu'est-ce que vous dites ce matin à ces députés qui hésitent à mettre tous les moyens pour lutter contre les narcotrafiquants ?
00:55Je leur dis que c'est une menace pour toute notre nation et que c'est à notre nation, dans son ensemble,
01:01d'identifier ce fléau qui tue plus de 100 personnes par an, d'identifier ce fléau qui crée une économie qui n'est plus souterraine,
01:09qui est une économie désormais assez massive, et que nous devons non seulement identifier le fléau,
01:14nous relever, nous battre et vaincre ce fléau du narcotrafic.
01:18Et ce qui est inédit, c'est qu'aujourd'hui, effectivement, commence à l'Assemblée le travail sur un texte qui est un texte transpartisan,
01:25qui a été proposé par les deux sénateurs que je veux ici citer et remercier, les sénateurs Blanc et Durin,
01:32qui ont permis un vote à l'unanimité du Sénat.
01:35Et oui, autre ambiance au Sénat !
01:37Aujourd'hui, nous sommes trois ministres, le ministre de l'Intérieur, le ministre de la Justice et moi-même,
01:42parce que nous voulons bien sûr renforcer les moyens de l'Intérieur, de la Justice, mais surtout taper au portefeuille les trafiquants.
01:50Et donc ce que je leur dis à ces députés avec qui on va passer la semaine à débattre,
01:55c'est qu'on peut avoir évidemment des débats juridiques, mais l'enjeu c'est quoi ?
01:59C'est de protéger notre nation contre ce fléau.
02:02Je vais vous donner un exemple.
02:04Les Pays-Bas et la Belgique, il y a quelques années, ils se sont laissés déborder.
02:07Et donc ils ont eu des assassinats de journalistes, des assassinats d'avocats, des attaques massives sur les ports contre les dockers.
02:15Le premier ministre belge, le ministre de la Justice belge, ont été la cible de projets d'actes criminels.
02:21Donc nous ne pouvons pas laisser cela se passer dans notre pays.
02:25Et donc moi, ministre des Comptes publics, ministre des douaniers, que je suis très fière de défendre,
02:29qui font un travail matin, midi et soir, la nuit, tous les jours, pour saisir la drogue,
02:34on doit aujourd'hui renforcer nos moyens pour qu'ils puissent saisir l'argent.
02:38Amélie de Montchalin, enjeu vital.
02:40Il y a quelques jours ici, le garde des Sceaux n'a pas dit autre chose.
02:44Il dit la même chose que vous, il a évoqué aussi les menaces qui pèsent sur des magistrats.
02:49Malgré tout, certains députés, pas seulement de gauche, le répète,
02:52affirment que ce texte et certaines mesures sont trop invasives dans la vie privée des suspects.
02:58On parle de narcotrafiquants.
03:00Vous répétez qu'on ne peut pas se permettre ça dans cette lutte aujourd'hui.
03:04Je vous dis, il y a des débats juridiques, c'est normal.
03:07Ils ne sont que juridiques, ce n'est pas sur la liberté et la sécurité.
03:09Le Conseil d'Etat a été saisi pour que nous ayons le point de vue
03:12de la plus haute juridiction administrative de notre pays,
03:15pour nous assurer que la ligne était la bonne.
03:17Ce que je veux dire aujourd'hui, c'est que moi, mon objectif, c'est quoi ?
03:20Bien sûr qu'à un moment donné, quand on est trafiquant,
03:23quand on met des vies en danger, quand on gère énormément d'argent sale,
03:28mon objectif, c'est quoi ?
03:30C'est qu'on puisse saisir les avoirs, saisir les comptes bancaires.
03:32C'est qu'on puisse lutter contre toutes les ramifications du trafic,
03:36notamment le blanchiment.
03:37C'est qu'on puisse sécuriser les ports.
03:39C'est qu'on puisse avoir des techniques de renseignement plus efficaces
03:42qui nous amènent d'ailleurs, vous le voyez, tous les jours à saisir de la drogue.
03:46Et derrière la drogue, nous, on veut saisir l'argent de la drogue.
03:49Parce que si on asphyxie les trafics, si on asphyxie l'économie de ces trafics,
03:54on asphyxiera le fléau qui est celui du narcotrafic,
03:58et qui, on le sait, met des vies en danger et surtout affaiblit notre pays
04:03au point de potentiellement nous mettre en danger collectif.
04:06Donc loi d'intérêt général.
04:07Donc c'est une loi d'intérêt général.
04:08Tout le gouvernement engage sa crédibilité.
04:10Et je crois que toute la nation voit bien le risque.
04:13Et c'est l'objet des débats qu'on aura dans les prochains jours.
04:15Une parenthèse, tout le gouvernement engage sa crédibilité.
04:17Il y a un ministre qui l'engage davantage,
04:19ou en tout cas qui a mis en balance quasiment son départ du gouvernement.
04:22C'est Bruno Retailleau, qui est sur une ligne de fermeté.
04:25Vous partagez, vous, cette ligne de fermeté, Amélie de Montchalin ?
04:28La fermeté, c'est la force de la loi.
04:31La fermeté, c'est la certitude de la sanction.
04:35La fermeté, c'est ce qui nous permet, sur tous les sujets financiers,
04:38de lutter aussi contre les fraudes.
04:40Quand l'année dernière, de manière historique,
04:43on arrive à détecter 20 milliards de fraudes,
04:45à la fois fiscales et sociales dans notre pays,
04:47quand on encaisse 13 milliards de fraudes, c'est aussi la fermeté.
04:51La fermeté, ce n'est pas, évidemment,
04:53et c'est la force de chacun des ministres,
04:55que de se battre pour avoir les moyens de notre action
04:58pour protéger les Français.
04:59Mais oui, tout le gouvernement a évidemment une ligne de fermeté.
05:02Et même, j'allais dire, de sanctions absolues
05:05qu'il nous faut faire respecter
05:07contre ceux qui ne respectent pas la loi.
05:09Venons-en, Amélie de Montchalin, à la situation économique et financière
05:12de notre pays dans un contexte international extrêmement tendu.
05:16Alors que nous devons engager un effort important de défense,
05:19le Premier ministre François Bayrou a fermé la porte
05:21à un retour à la retraite à 62 ans.
05:23Vous avez entendu les syndicats, ils sont vents debout,
05:25ils envisagent de quitter la table des négociations.
05:27Tout d'abord, est-ce que ce matin, vous nous confirmez
05:29que le débat sur les 62 ans est clos ?
05:33D'abord, j'aimerais ici...
05:35Est-ce qu'il est clos ?
05:37Le débat, c'est celui de savoir
05:39si oui ou non on fait confiance à la démocratie sociale.
05:41Vous savez, pendant des semaines, pendant des mois,
05:44on nous a expliqué que les gouvernements dans notre pays
05:47n'écoutaient pas assez les Français.
05:48Et aujourd'hui, alors que le Premier ministre
05:50a pris un engagement très fort,
05:52c'est celui de confier dans un moment de grande gravité
05:54aux partenaires sociaux le sujet des retraites.
05:57Alors pourquoi ferme-t-il une porte
05:58sur laquelle les syndicats et les partenaires sociaux
06:00pouvaient, de manière générale, discuter ?
06:02Ce que j'ai à vous dire, c'est que les syndicats,
06:04les organisations patronales,
06:05ils vivent dans la France d'aujourd'hui.
06:07Ils vivent dans le monde du travail d'aujourd'hui.
06:08Ils ont reçu un cadrage, que tous les Français ont vu,
06:11de la Cour des comptes, qui montre qu'il y a
06:13un déficit de 6 milliards cette année,
06:15et qu'il y a un déficit qui s'accroît
06:17et qui pourrait atteindre, on le voit,
06:1815 milliards en 2035 et 30 milliards en 2045.
06:21Moi, je fais une confiance infinie aux partenaires sociaux.
06:24Je fais confiance à la démocratie sociale.
06:26Et en leur faisant confiance, ça veut dire quoi ?
06:28Ça veut dire qu'on sait qu'ils sont lucides
06:30sur la situation, et donc le Premier ministre
06:32dit quelque chose.
06:33Il a donné un élément de cadrage.
06:34C'était pas la règle du jeu du départ.
06:35Il a donné un élément de cadrage du Premier ministre.
06:37C'était pas la règle du jeu du départ.
06:38C'est que nous devions revenir à l'équilibre en 2030.
06:40Et ce que le Premier ministre dit,
06:42c'est que les partenaires sociaux ont toutes les cartes,
06:44sauf une.
06:45Tout le monde voit bien que revenir à 62 ans
06:47ne permet pas de revenir à l'équilibre.
06:49Moi, je croyais naïvement que c'était aux partenaires sociaux
06:51de travailler et au Parlement ensuite de légiférer
06:53sur tous les sujets sans qu'il n'y ait ni un tabou
06:56ni un sujet qui est clos.
06:58C'est le cas depuis hier.
07:00Est-ce que vous le reconnaissez ?
07:01Est-ce que c'est fini ?
07:02La retraite à 62 ans, vous dites que c'est derrière nous.
07:04La retraite à 62 ans, avec le cadrage qui a été fixé.
07:07De revenir à l'équilibre du système des retraites en 2030,
07:10c'est pas qu'on dit que c'est fini ou pas fini.
07:12C'est juste que c'est pas réaliste.
07:14Maintenant, ce qu'il faut dans notre pays,
07:16c'est que nous arrivions collectivement à nous dire
07:18que la démocratie sociale est un gain.
07:20Moi, j'ai été ministre de la fonction publique.
07:22Je peux vous dire quelque chose.
07:23Toutes les réformes que nous avons réussi à faire
07:25dans la fonction publique et qui sont des réformes importantes,
07:27on les a faites parce qu'on a fait l'enfiance aux partenaires sociaux.
07:30Ce matin et depuis hier,
07:31que disent les syndicats ?
07:32D'abord, ils sont au vent de bouille.
07:33Ils veulent quitter la table de négociation,
07:35le fameux conclave.
07:36Et plus, certains affirment en réalité
07:38que c'était un artifice, ce conclave,
07:40pour, je finis juste la phrase,
07:42ne pas tomber sous le coup d'une censure.
07:44Autrement dit que tout ça a été fabriqué.
07:46C'est une vision que je pense totalement erronée de la chose.
07:50Nous avions un débat parlementaire,
07:52vous le savez, sur la réforme des retraites en 2023,
07:55qui a été un débat qui a amené une réforme.
07:57Nous avons vu que cette réforme, collectivement,
07:59n'avait pas épuisé les débats que la société avait avec elle-même
08:04sur les carrières longues, sur la pénibilité,
08:06sur l'équité entre les hommes et les femmes.
08:08Ce qu'a dit le Premier ministre,
08:09c'est qu'on va faire un cadrage
08:11parce qu'on ne peut pas aggraver le déficit.
08:13On va regarder quels sont les leviers
08:15et on va donner tout ça aux partenaires sociaux
08:17parce qu'on fait confiance à la démocratie sociale.
08:19Ce qui est clair, c'est que le cadrage...
08:21Confiance, mais restez lucide,
08:22vous ne pouvez pas revenir à la retraite en 62 ans.
08:24Aujourd'hui, moi je fais confiance aux partenaires sociaux,
08:26ils vivent dans le pays d'aujourd'hui.
08:28Vous répétez cette phrase comme un mantra.
08:29Ils ne vous font plus confiance.
08:31C'est quoi l'alternative ?
08:33Quand vous avez une majorité politique qui est divisée,
08:36quand vous avez un paysage français social qui est divisé,
08:39quand vous avez un objectif,
08:41qui est celui du désendettement,
08:43pas parce que c'est un mantra,
08:44mais parce que si derrière, on laisse la dette s'accroître,
08:46ça veut dire quoi ?
08:47Ça veut dire qu'on perd notre capacité à être une puissance.
08:49Notre souveraineté, on va en parler.
08:50Ça veut dire qu'on perd notre souveraineté.
08:52Et donc, au cœur du déficit, il y a le sujet des retraites.
08:54Ce qu'a voulu faire le Premier ministre,
08:56en pleine authenticité, en pleine honnêteté,
08:59c'est de dire, dans notre pays,
09:00si dans un moment aussi grave de risque de division,
09:03avec des enjeux financiers aussi importants,
09:05on n'est pas capable de faire confiance à la démocratie sociale,
09:08alors il nous reste quoi ?
09:10L'impuissance.
09:11Et derrière l'impuissance, c'est les extrêmes.
09:13Et derrière les extrêmes, c'est la division.
09:15En tous les cas, le RN et la gauche,
09:17ils s'entendent pour dire, non, ce n'est pas possible.
09:19Vous nous avez eus, pardonnez-moi, c'est ce qu'ils se disent.
09:21Ce qui serait, pour moi, le risque,
09:24si on avait voulu avoir qui que ce soit,
09:27on se serait, dans ce cas-là, lancé dans un objectif
09:29où on aurait tout cadré, tout empêché.
09:32Ce qui a été cadré, c'était de dire,
09:33un, on doit revenir à l'équilibre.
09:35Deux, s'il y a un accord, il va au Parlement.
09:37Et s'il n'y a pas d'accord, on en reste à la réforme actuelle.
09:39Ça, ça n'a pas changé.
09:40Et de dire que dans les conditions financières actuelles,
09:43vu ce que dit la Cour des comptes,
09:45il est difficilement réaliste de revenir à 62 ans,
09:48je pense que là aussi, c'est de l'honnêteté.
09:50Amélie de Montchalin, de son côté,
09:51Édouard Philippe, l'enceint Premier ministre,
09:52s'inquiète de l'inverse, si je puis dire.
09:54Il estime que le débat sur la retraite est totalement dépassé.
09:56Il a d'ailleurs ironisé sur le conclave de France en Bayrou.
09:59Et il lui a encore répondu hier que la démocratie sociale,
10:02il est pour, Édouard Philippe,
10:03mais sur des sujets qui ont un sens,
10:05autrement dit, pas sur une loi déjà votée.
10:08Est-ce qu'il a raison ?
10:09Moi, je vois un point qui doit pouvoir nous unir.
10:12C'est qu'est-ce qui, dans notre pays aujourd'hui,
10:14nous permet de financer nos priorités.
10:16Vous savez, la dépense publique,
10:17c'est soit des investissements pour nos priorités,
10:19soit c'est nos dépenses habituelles,
10:22et parfois nos dépenses inutiles.
10:24Et j'en vois un sujet qui peut permettre de nous unir
10:27face à ce défi de l'endettement.
10:29C'est le travail.
10:30C'est de travailler plus, comme le dit Édouard Philippe.
10:33Mais il y a dans d'autres pays, vous savez,
10:35des gens qui ne voient pas ça comme un sacrifice.
10:37Au moment où il y a eu des débats aussi fournis, vifs,
10:40sur les retraites, vous dites travailler plus.
10:42Oui, parce que travailler plus,
10:43ce n'est pas forcément un sacrifice.
10:45C'est un progrès.
10:46Quand vous êtes un jeune qui cherchait du travail...
10:48Travailler plus pour gagner autant.
10:49Pour gagner plus.
10:50Vous êtes chômeur.
10:51Plus personne n'y croit.
10:52Vous êtes jeune.
10:53Vous cherchez à vous insérer dans le monde du travail.
10:54C'est difficile.
10:55Ce jeune qui veut travailler plus,
10:56moi, je souhaite qu'il puisse effectivement travailler plus.
10:59Les gens seniors de plus de 50 ans,
11:01qui se retrouvent, malgré eux, au chômage,
11:03qui veulent travailler plus,
11:04moi, je souhaite qu'ils puissent travailler plus.
11:06Vous savez, si on résout le chômage des jeunes d'une part,
11:08le chômage des seniors de l'autre,
11:10et qu'on se remet au niveau de nos voisins allemands,
11:12ça nous fait créer 1,5 million d'emplois
11:14et ça réduit mécaniquement le déficit de 25 milliards.
11:17On est d'accord.
11:18Mais alors, vous nous direz où est cachée la baguette magique.
11:20Parce que nous, ce qu'on voit, c'est une croissance
11:21qui est revue à la baisse par la Banque de France.
11:23La dépense publique qui croît à un rythme
11:24deux fois plus important que la richesse nationale.
11:27L'agence de notation Fitch a maintenu la note de la France,
11:30mais a sorti d'une perspective négative.
11:32En réalité, on a un sursis.
11:34Mais est-ce qu'on n'a pas déjà perdu, malheureusement,
11:36notre souveraineté ?
11:37Moi, jamais.
11:38Jamais vous entendrez avoir l'esprit de défaite.
11:40Non, mais je veux la lucidité.
11:42Est-ce qu'on n'a pas perdu notre souveraineté ?
11:44C'est que nous sommes un grand pays
11:46et je pense que nous pouvons, en nous unissant,
11:48en regardant les choses en face,
11:50regarder quelles sont nos priorités,
11:52qui changent.
11:53Un grand pays.
11:54Nous sommes un grand pays.
11:55100 milliards d'euros de dettes.
11:57150 milliards d'ici à la fin de l'année.
11:59Nous mettre d'accord sur les priorités, ça permet de quoi ?
12:01Ce sujet de la dette,
12:03c'est l'engagement de l'avis politique du Premier ministre.
12:05C'est l'engagement numéro un
12:07qu'il a mis dans son discours de politique générale.
12:09Donnez-moi une décision forte,
12:11une orientation nette qui prouve que vous engagez
12:13sur la pente du désendettement.
12:15Vous savez, en 2025,
12:16l'État, le budget de compromis que nous avons trouvé,
12:19il permet de réduire la dépense de l'État
12:22de 23 milliards.
12:24C'est le plus grand effort de réduction
12:26des dépenses de fonctionnement de l'État depuis 25 ans.
12:29Depuis 25 ans, nous n'avons jamais mis l'État
12:31aussi fortement sous pression
12:33que dans ce budget 2025.
12:34Et vous savez quoi ?
12:35On va suivre ce budget comme on ne l'a jamais suivi.
12:37Pourtant, certains disent que le budget est déjà dépassé,
12:39qu'en réalité, vous-même, Mme la ministre,
12:41vous travaillez sur des gels de crédit,
12:43mais que vous ne pouvez pas le dire,
12:44tant la situation, malheureusement, est difficile.
12:46La première décision qu'on a prise avec Eric Lombard,
12:48c'est de vous dire que cet engagement
12:50des 5,4 % de déficit,
12:51qui sont encore très élevés,
12:52et qui doivent nous emmener
12:53beaucoup plus bas en 2029.
12:54Avec Eric Lombard, avec le Premier ministre,
12:56parce qu'on a eu un compromis politique,
12:58on doit une transparence totale
13:00à l'ensemble des acteurs et aux Français.
13:01Dans 15 jours, au tout début du mois d'avril,
13:03nous allons réunir de manière inédite
13:05l'ensemble des acteurs, les parlementaires,
13:07les élus des grandes collectivités,
13:09les représentants d'associations
13:11de toutes les collectivités d'ailleurs,
13:13les caisses de la Sécurité sociale,
13:14pour mettre sur la table,
13:15de manière totalement transparente,
13:17là où nous en sommes,
13:18où est la croissance,
13:19où en sont les recettes.
13:21Pourquoi se réunir pour acculer
13:23de ce que vous savez déjà, Mme le ministre ?
13:25Qu'on puisse prendre des décisions démocratiques,
13:28qu'on puisse prendre des décisions collectives.
13:30Pas des décisions dans mon bureau
13:31où je signe un décret
13:32et où, un peu en catimini,
13:34on organise les choses.
13:36Non, on veut le faire de manière transparente
13:37parce que mon objectif,
13:39c'est de réconcilier les finances publiques
13:41et la démocratie.
13:42Les finances publiques et la démocratie ?
13:44Bien sûr.
13:45La démocratie, c'est ça qui fait
13:46qu'on a un budget.
13:47C'est le compromis qui a fait
13:48qu'on a un budget.
13:49Et donc, on doit pouvoir,
13:50avec la même méthode,
13:51dans l'exécution de ce budget,
13:52dans sa mise en œuvre,
13:53regarder ensemble,
13:54là où on en est,
13:55et si on a moins de recettes,
13:57et si la croissance cale,
13:58de prendre ensemble
13:59les décisions sur les dépenses.
14:00J'entends.
14:01Sur la défense, par exemple,
14:02Amélie de Montchalin.
14:03Aujourd'hui, le budget de la défense,
14:04c'est 50 milliards.
14:05Il faudrait, en réalité,
14:06100 milliards à partir,
14:07disons, de 2030.
14:08L'effort de défense
14:09est assurément indispensable.
14:10Mais cuide,
14:11et je suis sûre que
14:12beaucoup de nos téléspectateurs
14:13et auditeurs se posent la question,
14:14cuide de nos hôpitaux.
14:16Je pourrais vous citer
14:20de cet effort de réarmement,
14:21aussi, quelque part.
14:22Je sais que ce débat-là,
14:23vous dites,
14:24on ne peut pas comparer.
14:25Non, ce n'est pas ce que je dis.
14:26Je dis qu'un grand pays
14:27comme la France,
14:28heureusement, notre but,
14:29ce n'est pas qu'on ait à choisir
14:30entre des hôpitaux
14:31qui nous soignent
14:32et une armée qui nous protège.
14:33Ce serait absurde.
14:34Ce serait, au fond,
14:35d'acter que nous ne pouvons
14:36rien faire.
14:37Ce que j'ai à vous dire,
14:38c'est qu'avec Catherine Vautrin,
14:39la ministre du Travail
14:40et de la Santé,
14:41qu'est-ce qu'on fait ?
14:42On a pris trois chantiers.
14:43Trois chantiers.
14:44Le premier,
14:45c'est un chantier d'efficacité
14:46sur les médicaments.
14:47On peut acheter moins cher,
14:48on peut mieux négocier,
14:49on peut moins prescrire
14:50des médicaments inutiles.
14:51Ça nous fait gagner de l'argent.
14:52Le deuxième chantier,
14:53c'est notre financement.
14:54Est-ce qu'il est normal
14:55qu'aujourd'hui,
14:56toute la dépense
14:57de sécurité sociale maladie
14:58repose beaucoup,
14:59encore beaucoup trop
15:00sur les seuls actifs,
15:01moins de pouvoir d'achat,
15:02moins de compétitivité ?
15:03Dans votre question,
15:04il y a déjà la réponse.
15:05Non, ce n'est pas normal
15:06à vous entendre.
15:07Troisième sujet,
15:08la fraude.
15:09La fraude, c'est 3 milliards d'euros
15:10sur la fraude sociale
15:11qui ont été récupérés en 2020.
15:12Avec le Premier ministre,
15:13évidemment qu'on va regarder
15:14tous les sujets.
15:15La dépense sociale ?
15:16Tous les sujets.
15:17La dépense sociale,
15:18c'est un vrai sujet ?
15:19Dans la dépense sociale,
15:20il y a des choses
15:21qui sont essentielles.
15:22Il y a des choses
15:23qui sont prioritaires.
15:24Il y a des choses
15:25sur lesquelles on continue
15:26à investir.
15:27La France est la pays de l'Union européenne
15:28où la dépense publique
15:29est la plus élevée
15:30par rapport aux PIB.
15:31C'est pour ça que le Premier ministre
15:32a demandé de manière inédite
15:33à tous les ministres
15:34de nous faire une revue
15:35de nos missions,
15:36quelles sont nos priorités
15:37et qu'on sorte
15:38de la construction du budget
15:39par l'habitude.
15:40Vous savez,
15:41où on prend le budget
15:42de l'année dernière,
15:43on y rajoute l'inflation
15:44et ça fait le budget.
15:45Où on prend le budget
15:46de l'année dernière,
15:47on y rajoute
15:48des nouvelles priorités
15:49et on ne retire jamais
15:50les priorités
15:51qui étaient là avant
15:52et qui peut-être
15:53n'ont plus lieu à y être.
15:54C'est du bon sens.
15:55C'est difficile.
15:56Le Premier ministre
15:57nous y a engagé
15:58d'y commencer
15:59dès le vote du budget.
16:00On n'a pas attendu,
16:01vous voyez,
16:02en se reposant le printemps
16:03puis l'été.
16:04On va faire un effort inédit
16:05parce que derrière,
16:06c'est notre souveraineté financière.
16:07On va faire une grande opération
16:08dans les prochaines semaines,
16:09je vous l'annoncerai,
16:10une opération transparence
16:11pour que nos impôts,
16:12nos dépenses,
16:13la situation
16:14soient partagées
16:15et qu'on fasse les choix
16:16ensemble,
16:17de manière démocratique
16:18et de manière transparente.
16:19Je voudrais conclure
16:20Amélie de Montchalin
16:21pour faire réagir
16:22à la manière avec laquelle
16:23a réagi justement
16:24Jean-Luc Mélenchon
16:25à la question sur les affiches
16:26à caractère antisémite
16:27de Cyril Hanouna.
16:28Il a hurlé
16:29aux journalistes
16:30« ça suffit,
16:31c'est tout,
16:32c'est tout,
16:33c'est tout,
16:34c'est tout,
16:35c'est tout,
16:36aux journalistes,
16:37ça suffit,
16:38ça suffit maintenant ».
16:39De quoi une telle réaction
16:40est-elle révélateur
16:42selon vous ?
16:43Une très grande fébrilité
16:45et je pense au fond
16:47d'un très grand malaise
16:48avec ce qu'est la démocratie.
16:49La démocratie,
16:50c'est la contradiction.
16:51La démocratie,
16:52c'est être capable
16:53de se mettre d'accord
16:54sur l'essentiel
16:55et notamment sur le fait
16:56que l'antisémitisme
16:57et ses relents
16:58n'ont aucune place
16:59dans notre pays.
17:00Donc ce que je vois moins
17:01c'est qu'il y a des gens
17:02qui cherchent à nous diviser,
17:03à tout opposer,
17:04à tout conflictualiser,
17:05ni de la démocratie, ni du respect qu'on vous doit à vous, journalistes.
17:08Vous nous posez des questions pas toujours faciles,
17:10mais parce que vous nous posez des questions pas toujours faciles,
17:13on doit aux Français de rendre compte,
17:15d'être clairs sur ce qu'on veut faire,
17:17et probablement pas, et je n'aime jamais,
17:19de trouver que c'est dans l'invective et dans la violence
17:22qu'on va trouver une solution à notre pays,
17:25dans ces situations qui nous demandent tous des efforts,
17:27mais aussi du calme et d'être à la hauteur de nos fonctions.
17:30Merci pour ce respect mutuel.
17:32Merci, Amélie de Montchalin. Bonne journée et à bientôt.

Recommandations