📺 Retrouvez l’intégralité de mon passage dans Backseat du jeudi 6 mars 2025.
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NewsTranscription
00:00Bonsoir Emmanuel Bompard, merci d'avoir accepté notre invitation et d'être venu sur le plateau de Backseat.
00:14Évidemment, on a envie d'aborder beaucoup de sujets avec vous, mais quand même, il y a un petit côté priorité à l'actu quand même,
00:21suite au développement de ces dernières semaines. Emmanuel Macron, hier soir, a fait une allocution au cours de laquelle il a dit que la Russie
00:28était une menace pour l'Europe et pour la France. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui sur ce point-là ?
00:32En fait, ça dépend de ce qu'on appelle menace. Que la Russie mène en France des opérations de déstabilisation, ça a été très largement documenté.
00:41Ça peut être des attaques cyber, ça peut être y compris des campagnes de désinformation. On a eu un certain nombre d'exemples de cela l'année dernière.
00:51Je ne sais pas si vous vous rappelez, quand il y a eu les étoiles de David sur les murs en pochoir, on a eu l'information que ça venait et que ça participait de campagnes de déstabilisation russe.
01:00Donc ça, évidemment que c'est le cas. Maintenant, essayer de dire, comme l'a dit le président de la République hier, qu'en quelque sorte, les troupes russes sont aux frontières de la France.
01:10Là, je dis qu'il faut être un petit peu raisonnable.
01:13Il n'a pas dit ça, il a dit qu'ils ne s'arrêteront pas à l'Ukraine.
01:15J'ai entendu les troupes sont proches de nos frontières.
01:18J'ai entendu le ministre des Affaires étrangères, M. Barreau, dire chaque jour qu'il passe, le front se rapproche de la France.
01:27Heureusement et malheureusement, d'un certain point de vue, puisque pour les Ukrainiens, pour l'instant, l'armée russe, elle est bloquée à l'intérieur de l'Ukraine depuis des mois et des mois.
01:38Donc, je ne dis pas ça pour sous-estimer les inquiétudes ou les risques.
01:43Je dis qu'il faut être un peu conséquent et être un peu cohérent parce que, honnêtement, si les troupes russes étaient aux frontières de la France, alors on aurait un grave problème.
01:52Et je vois bien...
01:53Le fait qu'elles soient aux frontières de l'Ukraine, c'est un problème moins grave.
01:55Mais non, c'est un problème.
01:56Mais je vois bien comment le président de la République essaye aussi, et ça, je pense que ça n'a échappé à personne hier, d'attiser la peur pour venir nous dire
02:06« Ah bah, maintenant, il va falloir faire des sacrifices, il va falloir en payer les conséquences ».
02:11J'ai entendu le gouvernement du Danemark dire « Il va falloir mettre la retraite à 70 ans parce que c'est comme ça qu'on va financer nos dépenses militaires ».
02:19Donc, il faut prendre la menace sérieusement, elle est sérieuse, mais il ne faut pas non plus que ça conduise, en quelque sorte, à alimenter des discours qui sont des discours bellicistes, vatanguères,
02:30qui, après, vont venir servir un peu de ce que Naomi Klein appelait la stratégie du choc.
02:35C'est-à-dire, maintenant, les reculs sociaux que, pour l'instant, vous n'avez pas voulu accepter, il va falloir les accepter.
02:42Parce que, comme par hasard, quand le président de la République dit ça hier, il dit « Mais par contre, les augmentations de dépenses militaires, ça sera sans hausse d'impôts ».
02:49Il n'a pas précisé, derrière, d'où viendrait l'argent.
02:53Il a très très bien précisé.
02:54Quand vous dites « sans hausse d'impôts », dans le discours macroniste, pour l'avoir vécu dans les discussions budgétaires à l'Assemblée nationale,
03:00ça veut dire « sans mise à contribution des plus riches », ça veut dire « sans taxation des grandes entreprises et des grandes multinationales ».
03:06– Ça peut être une augmentation de la dette, vu que la dette ne sera plus comptabilisée dans le déficit.
03:08– Ça peut être un emprunt, aussi.
03:09– Ouais, ça peut être un emprunt, c'est des Français.
03:10– Mais c'est…
03:11– Ah, encore des Français eux-mêmes.
03:12– Ah, bon, alors, ils avaient évoqué cette hypothèse, mais hier, il n'en a pas parlé.
03:16Mais alors, oui, j'ai vu que, maintenant, on nous dit qu'au niveau européen, on suspendrait la règle des 3% pour les dépenses militaires.
03:22Ah, ben, peut-être qu'on aurait pu le faire avant, pour les dépenses liées à la transition écologique, au développement de nos services publics.
03:29Parce que, là, la règle, elle ne posait pas de problème, elle était indispensable, on ne pouvait pas la bouger.
03:32Et là, par contre, on peut la bouger.
03:34Donc, moi, je dis, attention à comment le risque de guerre, la peur que tout le monde va essayer de diffuser sur le pays,
03:43comment, ensuite, c'est utilisé au service d'un agenda politique national.
03:46– Je précise que vous êtes député des Bouches-du-Rhône et que vous siégez à la Commission de la Défense, justement.
03:51J'ai une question quand même précise pour vous, l'éventualité de la présence de troupes françaises sur le sol ukrainien,
03:57dans le cadre d'un cessez-le-feu ou d'une paix qui serait signée entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.
04:02Qu'est-ce que vous en pensez ?
04:03– Moi, je dis que, d'abord, je vais répondre à votre question, mais le Président de la République, hier,
04:09c'est bizarre quand même, dans son intervention, on n'a quasiment pas parlé de l'Ukraine, en l'occurrence,
04:13de quelles seraient les conditions de la paix en Ukraine.
04:15Si on veut une paix, et moi, je suis pour qu'il y ait une paix le plus rapidement possible, qui soit juste et durable,
04:19il faut fournir des garanties de sécurité.
04:22C'est-à-dire, l'Ukraine, à juste titre, doit pouvoir disposer de garanties que cette paix ne se traduit pas
04:29par une nouvelle guerre dans trois mois, dans six mois ou dans un an.
04:32Donc, il faut déterminer quelles sont ces garanties de sécurité.
04:35Donc, l'idée qu'il puisse y avoir des troupes au sol comme garantie de sécurité,
04:41ce n'est pas une idée que je trouve, a priori, absurde.
04:43Le problème, c'est dans quel cadre ?
04:45Or, si ça doit être des troupes françaises ou des troupes franco-britanniques, alors moi, je ne suis pas d'accord.
04:49Si, par contre, on dit qu'on va construire une résolution de l'Organisation des Nations Unies pour garantir la paix
04:56et qu'il y a des casques bleus qui sont là pour vérifier que l'accord de paix est effectivement respecté,
05:00alors je dis pourquoi pas ? Il faut que ce soit sous le mandat de l'ONU.
05:03Parce que, à l'ONU, rappelons-le, pour le dire, la Russie a un droit de véto.
05:07Oui, mais précisément, si vous êtes dans le cadre d'un accord de paix,
05:10c'est donc un accord de paix qui est accepté par la Russie et par l'Ukraine.
05:14Vous avez vu la réaction de Poutine aujourd'hui ?
05:15J'ai bien vu, ça ne m'a pas échappé.
05:17Donc, a priori, l'option dont vous parlez, c'est déjà mort.
05:19Mais donc, il n'y aura pas de paix.
05:21Enfin, je veux dire, si on se pose dans le scénario dans lequel on arrive,
05:27et ça doit quand même être, à mon avis, notre objectif à créer les conditions,
05:30parce que l'objectif, c'est que la guerre s'arrête le plus rapidement possible quand même.
05:33Si l'objectif, et si on est dans le cadre d'un accord de paix,
05:36ça veut dire qu'on a convaincu les différents belligérants de s'asseoir à la table des négociations et de signer un accord de paix.
05:41Si on arrive à signer un accord de paix, alors je pense, je ne dis pas que c'est facile,
05:45mais je pense qu'il faut essayer de faire intervenir l'ONU comme puissance en charge du respect de cet accord de paix.
05:52Gélo ?
05:52Je vois qu'on revient sur la question des avoirs qui se posent en ce moment et qui est assez étonnante,
05:56parce que pendant longtemps, alors les avoirs russes, c'est ça, c'est-à-dire qu'au début de la guerre,
06:01il y avait de l'argent en Europe qui était de l'argent russe, de fonds souverains russes comme d'oligarques.
06:05Il y a les deux qui existent.
06:07On les a bloqués, on n'a pas tapé dedans, on a tapé dans les dividendes.
06:10On les a gelés en fait, les intérêts, on les a utilisés pour financer un prêt.
06:14Ça, on avait le droit, apparemment, parce qu'il y a des questions de droit international qui se posent
06:17et qu'on ne peut pas faire n'importe quoi avec les avoirs bloqués.
06:20Mais là, en ce moment, des pays ont pris position pour dire non, maintenant, il faut qu'on tape dedans pour aider l'Ukraine
06:27ou même à la reconstruction de l'Ukraine, c'est-à-dire en gros, les Russes vont payer pour leurs dégâts.
06:31Gabriel Attal, qui était contre avant, maintenant et pour.
06:35Alors, deux questions.
06:36D'abord, pourquoi...
06:37Et la France insoumise est contre, en l'occurrence.
06:38Alors, et je vous ai entendu, je crois que c'était ce matin, je l'ai précisé, expliquer que bon, quand même.
06:45Alors, vous voyez pourquoi il faudrait pas que...
06:47Ah non, parce que la question est un peu technique, parce que le droit international, la règle, voudrait qu'on fasse pas ça
06:57pour pas déstabiliser l'économie mondiale.
06:59C'est-à-dire, si on commence à se dire, l'argent, quand il est là, on ne sait jamais, ça peut être bloqué.
07:02Les marchés n'aiment pas ça.
07:04Les marchés n'aiment pas qu'on puisse...
07:07Donc, normalement, la règle, c'est qu'on fait pas ça.
07:09Mais apparemment, on essaie de trouver comment contourner le truc.
07:13Et moi, je dirais que j'étais assez étonné de me dire, la France insoumise, normalement,
07:16il s'en fout de la stabilité des marchés mondiaux, de ceux qui ont beaucoup d'argent, qui veulent qu'ils soient en sécurité dans les banques.
07:23Vous avez une approche plus politique de l'économie.
07:26Et donc, quelle est cette position ?
07:28Ça vient d'où ?
07:29Pourquoi vous pensez qu'Attal a changé d'avis sur cette question ?
07:32Et pourquoi vous défendez le fait qu'il ne faut pas déstabiliser la Russie de cette façon ?
07:37Alors, attendez, je vais préciser mon point de vue et le point de vue de la France insoumise sur ce sujet,
07:43parce que j'ai lu et entendu beaucoup de choses depuis quelques jours.
07:46Premièrement, vous l'avez dit, il y a aujourd'hui des mesures de gel qui ont été prises, de gel des avoirs.
07:52Les avoirs, il y en a deux types.
07:53En fait, l'essentiel des avoirs qui sont positionnés en Europe, c'est la banque centrale russe.
07:58Et ensuite, il y a des avoirs des oligarques, des personnes proches du régime, etc.
08:02Tous ces avoirs-là, ils ont été gelés.
08:04Moi, j'étais tout à fait favorable au gel de ces avoirs, évidemment.
08:07Ensuite, il y a la question de savoir si on peut les confisquer.
08:09Ce n'est pas la même chose.
08:10C'est-à-dire, on va s'emparer de l'argent et l'utiliser pour faire quelque chose.
08:14Moi, en ce qui concerne le gel ou la confiscation des avoirs des oligarques,
08:20moi, je n'ai aucune difficulté.
08:21Il faut juste qu'on trouve la base légale pour le faire, parce que pour l'instant, pardon,
08:24après, on peut décider qu'on fait ce qu'on veut.
08:26Mais pour l'instant, par exemple, le Canada a essayé, il y a quelques mois,
08:30de faire adopter une proposition de loi pour faciliter la base légale pour les saisir.
08:35Et pour l'instant, ils n'ont pas réussi.
08:36Ce n'est pas juste cosmétique.
08:38Ce que je suis en train de dire, c'est que si à la fin, vous n'avez pas la base légale,
08:41ça veut dire que les oligarques, même si vous ne les aimez pas et je ne les aime pas,
08:44qu'ils sont floués, ils vous attaquent devant les tribunaux
08:46et ils vous font payer des pénalités financières
08:48qui, parfois, peuvent être plus chères que ce que vous avez saisi.
08:50Donc, il faut quand même faire un peu attention.
08:51– D'ailleurs, qui le fait, les États, un par un ?
08:53– Là, je parle des oligarques, des individus.
08:55Là, moi, sur le principe, je suis d'accord.
08:57Après, il y a un autre sujet, c'est les avoirs de la banque centrale russe.
09:01Bon, c'est vrai, vous pourriez me dire,
09:03en tant qu'anticapitaliste, déséquilibrer l'économie mondiale ne devrait pas vous déranger.
09:08Mais le problème, c'est qu'il faut être un peu raisonnable
09:10et réfléchir aux mesures de réciprocité.
09:11Parce que nous-mêmes, la banque centrale européenne,
09:14on a des avoirs qui sont positionnés dans un certain nombre d'autres pays.
09:17S'il n'y a plus aucune base légale à l'échelle internationale,
09:20c'est-à-dire qu'il n'y a plus de principe.
09:21Il y a un principe qui s'appelle l'immunité souveraine.
09:23Vous n'avez pas le droit de vous emparer des avoirs.
09:25Mais alors, ça veut dire que les autres peuvent faire la même chose
09:27et pas toujours parce qu'il y a une guerre.
09:29– Pourquoi ça ne fait pas peur à Gabriel Attal, ça, par exemple ?
09:31– Parce que je pense que Gabriel Attal, il fait de la communication.
09:34Parce que je pense que lui-même, il sait très bien que c'est
09:36extrêmement dangereux pour nous de le faire.
09:40Donc, moi, si on trouve les bases légales, franchement,
09:42ce n'est pas moi qui vais pleurer sur les avoirs des oligarques russes.
09:45Je dis juste, je ne sais pas, j'essaye d'être un peu sérieux
09:47dans les propositions que je fais.
09:48C'est assez facile de venir sur les plateaux de télévision
09:50et dire, en plus, c'est assez populaire,
09:52on va prendre l'argent des Russes pour aider les Ukrainiens.
09:55Bon, moi, si on est capable de le faire, il n'y a pas de problème.
09:57Mais si à la fin, ça se traduit par le fait que notre propre monnaie,
10:00elle se retrouve déstabilisée, je ne suis pas sûr qu'on va me féliciter
10:04pour avoir fait cette proposition.
10:05– Après, vous dites aussi, il y a le respect du droit international.
10:08– Évidemment.
10:08– Et après, on va vous répondre.
10:09– Mais les deux vont ensemble.
10:10– Poutine s'en fout du droit international.
10:12Donc, nous aussi, on pourrait se sentir tout permis.
10:14C'est ce qu'on vous répond.
10:14– Sur quoi vous répondez ?
10:15– Je ne sais pas, je propose de ne pas appliquer tout à fait
10:18cette logique dans notre société, parce que quand quelqu'un viole la loi,
10:21ça ne vous donne pas spécialement le droit de violer la loi en réponse.
10:24Parce que ce n'est pas tout à fait le principe de notre justice.
10:28– C'est un principe juridique, oui.
10:29– Donc, je propose de faire attention.
10:32Par contre, il est possible, dans certaines circonstances,
10:34que si un pays viole le droit international,
10:37alors il y a des actions qui, en temps normal,
10:38sont contraires au droit international,
10:40deviennent légales du point de vue du droit international
10:42parce qu'elles sont en réponse à une violation du droit international.
10:44Ça, ça peut exister.
10:45En l'occurrence, ce n'est pas le cas, ce principe de l'immunité souveraine.
10:48Moi, j'essaie juste de faire attention à ce que les mesures
10:51qu'on veut mettre en place et que je peux partager,
10:53d'un point de vue philosophique,
10:54ne se retrouvent pas en retour de boomerang pour nous.
10:59– Il y a une question qui était quand même assez sous-jacente
11:01dans le propos d'Emmanuel Macron d'hier lorsqu'il parlait d'agir en européen.
11:05Il adore cette expression, mais plus profondément que ça,
11:07c'est l'idée de la construction d'une Europe de la défense.
11:09– Oui.
11:09– Il se trouve que vous êtes radicalement opposé à l'idée d'une Europe de la défense.
11:13J'ai relu toutes les billets de bloc de Jean-Luc Mélenchon
11:15qui dit tout le mal qu'il pense de cette idée.
11:18Est-ce que c'est une position que vous défendez toujours aujourd'hui ?
11:20Est-ce qu'elle peut évoluer à l'avenir ?
11:22Quelles pourraient être les conditions d'une bonne Europe de la défense ?
11:24– C'est la bonne question parce que moi, je ne suis évidemment pas opposé
11:27au principe de coopération de défense en matière européenne.
11:31Il y a plusieurs problèmes dans ce qu'on appelle l'Europe de la défense aujourd'hui.
11:35Le premier problème, c'est qu'aujourd'hui,
11:37et c'est dans les textes et même dans les traités européens,
11:39l'Europe de la défense, elle est perçue comme étant
11:41ce qu'on appelle le pilier européen de l'OTAN.
11:44Donc, vous ne pouvez pas en même temps dire,
11:48je pense que tout le monde a vu l'image Trump-Zelensky
11:50et tout le monde a été saisi d'effroi face à ça,
11:52vous ne pouvez pas en même temps dire, face à ça,
11:53on doit garantir notre indépendance, notre autonomie,
11:57ne pas être dépendant des Américains et construire l'Europe de la défense
12:00comme pilier européen de l'OTAN, c'est-à-dire de rester
12:03dans une alliance militaire avec les Américains.
12:05Donc, si l'Europe de la défense est à l'intérieur de l'OTAN,
12:07je ne vois pas en quoi c'est une réponse en termes d'indépendance
12:10vis-à-vis des États-Unis.
12:12La première condition, c'est que cette Europe de la défense,
12:15si on veut qu'elle puisse exister, elle doit être indépendante de…
12:18Si les États-Unis en sortent ?
12:19Ah ben, si les États-Unis en sortent, il n'y a plus d'OTAN.
12:22Oui, justement, sur les ruines de l'OTAN,
12:24on peut construire une Europe de la défense.
12:25Alors ensuite, deuxième sujet,
12:29pour avoir une politique de défense commune,
12:30il faut avoir une politique extérieure commune.
12:34Bon, la défense est un attribut de la souveraineté
12:37et ça doit répondre à des objectifs que vous déterminez.
12:40Bon, après, il y a une fonction de haut représentant
12:44pour les affaires extérieures au niveau européen, quand même.
12:46Vous avez raison, mais vous avez l'impression qu'honnêtement,
12:48il y a une politique extérieure commune européenne aujourd'hui
12:51sur les grandes questions internationales.
12:52Vous parliez tout à l'heure, avant que j'arrive, de la situation à Gaza.
12:56Vous avez l'impression que tous les Européens
12:57parlent d'une même voix sur ce sujet, pas moi.
13:00Vous avez envie d'avoir une politique de défense commune
13:02avec Mme Mélanie et M. Orban ?
13:05Perso, je suis assez dubitatif.
13:07D'ailleurs, on se retrouve à parler avec les Anglais
13:09qui, pourtant, sont sortis de l'Union européenne.
13:11Ce n'est pas exactement les frontières de l'UE,
13:12cette Europe de la défense, à laquelle on commence à réfléchir.
13:14Mais c'est pour ça que l'idée qu'on puisse avoir des coopérations,
13:18en se disant qu'on va se mettre à plusieurs
13:20pour avoir des programmes communs.
13:24Évidemment, d'ailleurs, on le fait déjà, en fait.
13:26On le fait déjà en Europe.
13:28On a des programmes communs en matière de défense avec d'autres pays.
13:32Mais une Europe de la défense qui serait dans l'OTAN
13:34et qui ne serait pas accolée à des objectifs politiques communs,
13:37je pense que c'est assez chimérique.
13:39Maintenant, ça, c'est le débat théorique.
13:40Et après, il y a la réalité.
13:42Parce que j'entends beaucoup de doubles discours.
13:44J'entends beaucoup de gens dire
13:45« Ah, ça y est, il y a un réveil européen d'indépendance vis-à-vis des Américains. »
13:49Parce que vous savez que 55 % des dépenses militaires
13:53qui sont faites en Europe aujourd'hui
13:54servent à acheter des armes aux États-Unis d'Amérique.
13:57Oui, mais je pense que si ces pays-là s'étaient à refaire,
13:59ils ne le referaient pas.
14:00D'accord, mais alors...
14:00Je pense qu'ils choisiraient le Rafale et pas le F-35.
14:02Ils commencent par annuler leurs commandes, alors pourquoi ils ne le font pas ?
14:05Une fois que les compagnes sont engagées, c'est un peu compliqué.
14:07C'est des coopérations de très long terme.
14:08Nous, l'Australie nous a déplantés.
14:10Tant que les avions ne sont pas livrés, vous pouvez le faire.
14:12Non, non, mais je suis ami suisse, si vous nous écoutez.
14:14C'est le moment d'annuler vos compagnes.
14:15Vous voulez de l'indépendance avec les États-Unis.
14:18Quand il y a eu malheureusement la catastrophe à Mayotte,
14:22la première chose qu'on fait, c'est qu'on fait un accord avec Starlink.
14:24Ça, c'est un scandale.
14:25Bon, ben oui, d'accord.
14:26Mais si vous voulez parler de politique d'indépendance,
14:29il faut être un peu cohérent.
14:30J'ai pris ce matin un exemple.
14:32J'en profite pour en parler ici.
14:33Il y a une entreprise à côté de Grenoble qui s'appelle Vancorex,
14:36qui est une entreprise qui fabrique, qui est dans l'industrie de la chimie
14:39et en particulier qui produit des produits chimiques
14:42qui sont nécessaires à notre dissuasion nucléaire.
14:44Cette entreprise-là, elle est menacée de liquidation judiciaire.
14:47Alors cet après-midi, le tribunal a donné six mois de délai
14:49pour trouver un repreneur.
14:51Depuis des mois et des mois, moi, je me suis rendu sur place,
14:53mais il y en a d'autres qui sont rendus sur place.
14:54Les salariés disent, il faut sauver, il faut conserver la maîtrise de cet outil.
14:58On ne peut pas faire en sorte que ça ferme.
15:01Il y a des demandes de nationalisation.
15:03Le gouvernement refuse de répondre favorablement à cette demande de nationalisation.
15:06Donc moi, je demande un peu de cohérence.
15:08Si vous voulez vraiment être indépendant vis-à-vis des Américains,
15:11un, vous arrêtez d'acheter des armes aux Américains.
15:13Deux, vous sauvez et vous préservez votre industrie
15:15qui vous permet d'être effectivement indépendant.
15:16Sinon, vous êtes hypocrite.
15:17Emilio ?
15:19Non, mais là, vous renvoyez beaucoup la balle vers les libéraux,
15:23les macronistes, etc.
15:25C'est le président de la République, Macron, ce n'est pas moi.
15:29La gauche, demain, au pouvoir, avec qui elle nourrait des alliances de coopération ?
15:34Non, mais ça veut dire quoi, des coopérations militaires ?
15:37C'est quoi dans votre tête ?
15:38Il y a déjà des coopérations de programmes communs, par exemple,
15:42un programme commun pour construire ensemble un char,
15:45pour construire ensemble...
15:46Et donc, c'est des programmes dans lesquels on mutualise nos efforts de défense.
15:51Mais donc, une réindustrialisation militaire, ça vous parle ?
15:56Moi, d'abord, que les choses soient claires,
15:59je pense que l'économie...
16:01Je ne suis pas fan de l'économie de la guerre,
16:03je préfère l'économie de la paix.
16:04L'économie doit être en mesure de répondre à nos besoins fondamentaux.
16:07Parmi nos besoins fondamentaux, il y a la nécessité de pouvoir se défendre.
16:11Ça participe de nos besoins fondamentaux.
16:13Donc, évidemment que moi, je suis pour qu'on ait une industrie
16:16qui nous permet, de manière souveraine,
16:18de garantir nos capacités de défense.
16:21Bien sûr que je suis pour...
16:22Ce qui n'empêche pas, par ailleurs, ensuite d'avoir des objectifs.
16:25Par exemple, quand je défends Voxorex,
16:27il y a des gens qui me disent
16:27« Oui, mais il faut le désarmement nucléaire. »
16:31Je dis, on peut se fixer un objectif de désarmement nucléaire multilatéral,
16:35mais en attendant, il vaut mieux maîtriser complètement
16:38la chaîne de notre dissuasion.
16:39Donc, pour vous répondre, évidemment que moi,
16:41je suis pour qu'on ait une industrie en France
16:44qui nous permette d'être indépendants dans notre capacité
16:46à produire les matériels de défense dont on a besoin.
16:49Usul ?
16:50Oui, tout à l'heure, je parlais de qu'est-ce qui nous singularise,
16:52nous, les sociétés, les différentes sociétés européennes.
16:55Donc là, on a un assaut, on est pris un peu en sandwich
16:58entre des Russes dont on a dit tout à l'heure
17:00qu'ils sont très agressifs sur le terrain de la propagande
17:03en interne, aussi chez nous, dans nos pays,
17:05pour nous déstabiliser, pour faire monter l'extrême droite, notamment.
17:08Et là, maintenant, les États-Unis, qui nous font pareil.
17:09Le fameux discours de G. Davens à Munich,
17:11qui vient nous dire « Bah oui... »
17:13Donc, il y a une attaque contre notre modèle démocratique
17:16et qui, d'ailleurs, est liée, j'ai envie de dire,
17:17s'il y avait une autre singularité,
17:18j'en ai pas parlé tout à l'heure, mais des sociétés européennes,
17:20c'est aussi des services publics forts.
17:23Et ce serait ça qui nous singularise,
17:24c'est cet espace-là, droit démocratique,
17:26c'est-à-dire droit de l'homme et liberté individuelle,
17:29et des services publics forts,
17:30c'est un peu ça qui nous singularise.
17:32On a des alliés pour faire perdurer ce modèle-là
17:35qui pourrait être mis à bas par ces deux grosses puissances à côté
17:39qui voudraient bien que ça tombe,
17:40parce que pour les marchés américains, ce sera très bien,
17:42pour les ambitions impérialistes de la Russie, ce sera très bien aussi.
17:45C'est qui, nos alliés, pour faire vivre ce modèle-là ?
17:48D'abord, moi, je suis favorable à un positionnement
17:52en matière de politique, qu'on a appelé, nous, le non-alignement,
17:56c'est-à-dire l'idée de dire qu'on n'est pas alignés
17:58sur les intérêts des Américains,
18:00je crois que je l'ai suffisamment démontré,
18:01mais ce n'est pas pour ça qu'on est alignés sur les intérêts
18:03de telle ou telle autre puissance.
18:05Non, mais précisément non, si on est non-alignés,
18:07ça nous permet de discuter avec plein de gens
18:09et pas d'être dans une logique de bloc contre bloc.
18:12Il peut y avoir des alliés aujourd'hui,
18:13mais chacun aura ses intérêts, chacun aura ses objectifs,
18:16mais il peut y avoir des alliés dans un certain nombre de pays du Sud.
18:19Est-ce qu'on peut jouer la Chine ?
18:20Mais la Chine, elle a aussi ses défauts,
18:22mais il faut discuter avec la Chine,
18:24il faut discuter avec ce qu'on appelle les pays des BRICS,
18:27il faut qu'on parle avec le Brésil,
18:29il faut qu'on parle avec ce que certains appellent,
18:31je ne sais pas si c'est la bonne expression, le Sud global.
18:33Et il faut sortir de la logique d'être lié comme ça
18:37à un pseudo-bloc occidental,
18:39dont tout le monde a sous les yeux maintenant
18:40à quel point, du point de vue de nos principes,
18:43nos valeurs démocratiques,
18:45on est quand même confronté à une très grande difficulté,
18:46parce qu'on a parlé des difficultés et des menaces
18:49que peut faire peser la Russie,
18:51mais quand Trump dit qu'il va envahir le Groenland,
18:53je rappelle que ça participe du territoire de l'Union Européenne,
18:56à tout hasard le Groenland,
18:57donc c'est aussi un risque et une menace.
19:00Donc moi je suis évidemment pour qu'on fasse vivre notre modèle,
19:03et c'est aussi la raison pour laquelle je dis attention,
19:06ça ne peut pas être l'économie de guerre,
19:08la course à l'armement,
19:09ou l'émergence de l'Europe,
19:11en quelque sorte comme un empire face aux deux autres empires,
19:14parce que sinon je pense qu'on abandonne les valeurs qui sont les nôtres.
19:16On pourrait continuer à discuter de ce sujet-là,
19:18qui est absolument passionnant, et on continuera à le faire,
19:21mais on voulait aussi aborder avec vous l'état de la gauche française.
19:24Allez, parlons-en, allons-y !
19:26Moi j'avais une transition toute trouvée !
19:28C'était quoi ta transition, Léa ?
19:29Les réactions n'étaient pas tout à fait unanimes
19:32dans le camp de la gauche par rapport à la prise de parole
19:35d'Emmanuel Macron hier soir.
19:37Il y a eu quelques discussions, disons,
19:39notamment sur les réseaux sociaux, entre le PS, entre vous, etc.
19:43Est-ce que vous pensez,
19:44déjà que l'état de la gauche n'est pas joujou,
19:47est-ce que vous pensez que la situation actuelle,
19:50notamment ce qui est en train de se passer
19:53et la prise de parole d'Emmanuel Macron,
19:54vient encore mettre davantage d'huile sur le feu
19:56de ce qui se passe à gauche, et de la désunion ?
19:58En gros, on a les insoumis, les communistes d'un côté,
20:00et les écolés, les socialistes de l'autre, sur ce sujet.
20:02C'est un peu caricatural de ma part, mais vous avez l'idée.
20:04Moi je pense qu'on a été capable de démontrer,
20:07d'ailleurs la dernière fois que je suis venu sur votre plateau,
20:09c'était pendant la campagne des élections législatives.
20:12C'était tout nouveau à l'époque.
20:13Et on a fait la NUPES après 2022,
20:16donc je pense qu'on a été capable de démontrer
20:18que si on a de bonnes volontés, y compris sur des sujets
20:21sur lesquels parfois on peut avoir des désaccords,
20:23ce n'est pas la fin du monde,
20:24on peut être capable de trouver des propositions communes
20:27pour les dépasser.
20:28Donc moi j'ai aussi entendu des gens dire,
20:30et là tout le monde à gauche dire la même chose
20:32de ce point de vue-là, même s'il peut y avoir des nuances
20:34sur la réponse de Macron, il ne peut pas être question
20:36qu'à la fin ça se traduise par des reculs sociaux,
20:38il ne peut pas être question que ça se traduise
20:40par l'allongement de l'âge de départ à la retraite.
20:42Je pense qu'on peut avoir des points communs.
20:44Après je ne vais pas esquiver le sujet,
20:45on a effectivement une divergence qui est fondamentale aujourd'hui,
20:51qui est en quelque sorte, quelle gauche il faut
20:54pour lutter contre la progression qu'on voit à l'échelle mondiale
20:58en vérité de l'extrême droite.
21:00Et je pense que c'est important d'essayer d'aborder
21:03cette discussion indépendamment des appels parfois un peu creux
21:06au rassemblement et à l'unité.
21:07L'unité ça se fait sur un contenu politique.
21:09Quel est le contenu politique qui permet de faire face
21:12à la montée de l'extrême droite ?
21:14Qu'est-ce qu'on observe partout dans le monde ?
21:16On observe franchement une fascisation
21:19et une nouvelle étape du capitalisme qui se tourne
21:22de plus en plus vers une option libertarienne.
21:24C'est venu de Millet en Argentine, Trump, Musk,
21:29qui essayent maintenant y compris de mettre ses doigts
21:31dans les élections en France,
21:33on l'a vu dans les élections législatives en Allemagne.
21:35Face à ce modèle-là, quelle offre,
21:38quelle proposition à gauche permet d'y faire face ?
21:40Moi, ma conviction, et ce n'est pas juste une conviction,
21:43c'est aussi sur la base des analyses des différentes élections
21:46qui ont pu avoir lieu par exemple en Allemagne,
21:48c'est que la gauche, elle peut faire face
21:50si elle est radicalement antifasciste,
21:53radicalement antiraciste, radicalement écologiste,
21:57de rupture d'un point de vue économique et social
21:59et pas dans l'accompagnement ou dans l'ambiguïté
22:03dans son rapport au libéralisme et au macronisme.
22:04Et ça, c'est un point de divergence.
22:06Aujourd'hui, vous considérez notamment que les socialistes
22:08sont dans l'ambiguïté vis-à-vis du libéralisme.
22:09Écoutez, ce n'est pas moi qui ai décidé
22:11de laisser le gouvernement de M. Bayrou en place,
22:14mais quand vous laissez en place un gouvernement
22:16qui va mettre en place le budget le plus austéritaire
22:19de ces 30 dernières années,
22:21dans lequel vous avez un ministre de l'Intérieur
22:23qui s'appelle M. Retailleau,
22:24dont on peut dire, quand même, sans trop se tromper,
22:27que ses options politiques dérivent très largement
22:30vers l'extrême droite,
22:31pardonnez-moi, oui, je pense que c'est une faute,
22:33qui est une faute grave.
22:35Pardon, je suis... Non, non, mais allez-y.
22:36Vous l'avez rappelé, effectivement,
22:38ça a été le casus belli de cet hiver à gauche,
22:41c'était le budget.
22:42Les socialistes ont refusé de censurer le gouvernement
22:45à la différence de tout le reste du NFP.
22:48Bon, deux semaines plus tard,
22:49ça s'est un peu rabiboché à l'occasion du vote
22:50d'une même motion de censure par toute la gauche,
22:53mais qui n'a pas été adoptée
22:54faute des voix du Rassemblement national.
22:56Léa, tu l'as rappelé, effectivement,
22:58le dossier ukrainien vient rajouter aussi une petite division,
23:01mais qui n'est pas forcément insurmontable.
23:03Non, il y a une question aussi de relation
23:06entre les deux familles,
23:06que sont la France insoumise et les socialistes.
23:08Il y a 15 jours, à votre place,
23:10on recevait Jérôme Guedj, le socialiste,
23:12et écoutez ce qu'il disait.
23:14Il n'y aura plus jamais d'alliance entre LFI et le PS.
23:17Pourquoi ? Parce que d'un côté,
23:18j'imagine mal les LFI venir proposer,
23:21suggérer, quémander une alliance avec le Parti socialiste,
23:25dont ils pensent qu'il est allié avec le RN.
23:27Et dans la cohérence des socialistes,
23:29c'est aussi, et je le dis très clairement,
23:31il y en a marre de se faire rocher dans les bottes
23:34matin, midi et soir.
23:34Au bout d'un moment, dès qu'on n'est pas aligné
23:36sur leur position, c'est qu'on est des sociotraites.
23:40Voilà, donc ça, c'était du côté des socialistes.
23:43Maintenant qu'on a le plaisir de vous avoir
23:44sur le plateau, Manuel Bompard,
23:45est-ce que vous confirmez qu'il n'y aura plus
23:48jamais d'alliance avec les socialistes ?
23:50Mais bon, d'abord, pardonnez...
23:52C'est de l'espoir de chier dans les bottes.
23:55D'abord, pardonnez-moi,
23:56je pense, moi, j'essaie d'être précis dans ce que je dis.
23:59J'ai dit à quel point je considérais
24:01que la décision du Parti socialiste
24:03de ne pas censurer le gouvernement
24:04était une faute grave.
24:05J'ai donné une explication de pourquoi.
24:07On peut être d'accord ou pas d'accord avec moi.
24:08J'ai donné une explication.
24:09Je n'ai pas dit quel Parti socialiste était allié
24:12avec le Rassemblement national.
24:13Juste une précision, à ce moment-là,
24:15il était questionné à l'affiche qui avait été publiée,
24:17puis supprimée.
24:18Mais même cette affiche ne dit pas ça.
24:20Ils mettaient sur un même plan Olivier Faure et Marine Le Pen.
24:23Alors, j'ai oublié quel était le sous-titre,
24:25mais ils sous-entendaient les Nouvelles Alliances.
24:28Donc, excusez-moi, ça veut dire que c'est littéral.
24:33Les Nouvelles Alliances avec la gueule de Le Pen et de Faure.
24:35Il y a eu des procès, ça n'a pas été validé.
24:37C'est parti quand même.
24:38Je vous parle franchement.
24:41On n'est pas sur BFMTV ici.
24:43Je pense que tout le monde sait très bien
24:45que personne à la France insoumise n'a jamais considéré
24:48que le Rassemblement national et le Parti socialiste
24:50étaient la même chose.
24:51Donc, il ne faut pas dire n'importe quoi.
24:53Par contre, ce qui est vrai
24:54et que je n'ai pas de problème à redire sur ce plateau
24:56parce que c'est factuel,
24:57c'est que si le gouvernement de François Bayrou
24:59a pu rester en place,
25:00c'est parce que le Parti socialiste d'un côté,
25:03d'un côté, le Rassemblement national.
25:05De l'autre, c'est deux côtés différents,
25:06je ne les mets pas sur le même plan,
25:07je ne dis pas que c'est la même chose.
25:08On décidait de ne pas le censurer.
25:10C'est factuel, c'est une information
25:12que tout le monde peut vérifier
25:14et ça ne prête pas à la polémique.
25:16Donc, je précisais ce point-là
25:17parce que moi, j'essaye d'être précis dans ce que je dis.
25:19Pour le reste, pardon, là, je ne veux pas être désagréable,
25:22mais Jérôme Guedj, quand il a été candidat
25:24aux dernières élections législatives,
25:25il ne l'a pas été sous l'étiquette du gouvernement.
25:26Non, effectivement.
25:27C'est personnel, sur ce qu'il dit.
25:28Non, ce n'est pas personnel.
25:29Ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas sûr
25:31que ce soit la personne au Parti socialiste
25:32la mieux placée pour parler au nom
25:34de la stratégie d'alliance du Parti socialiste.
25:36Du coup, je voulais juste rebondir sur une question.
25:40Là, il y a des élections assez importantes
25:44qui arrivent quand même en 2026.
25:46Est-ce que vous imaginez, dans certaines communes,
25:50faire des alliances ?
25:51Est-ce qu'il y a déjà des discussions
25:52qui sont en cours avec les autres partis de gauche ?
25:55Il peut y avoir, évidemment,
25:56des alliances aux élections municipales.
25:58Est-ce qu'il y a des discussions ?
25:59Il y a localement des discussions.
26:01Nous-mêmes, je peux vous dire...
26:02Vous, par exemple ?
26:03Non, mais nous, on a adopté une orientation
26:07au niveau de la France insoumise,
26:08dans laquelle on a même proposé
26:09qu'il puisse y avoir des discussions nationales.
26:10Bon, pour l'instant, on se confronte à des refus
26:13de discuter des autres formations politiques,
26:15à l'exception des écologistes,
26:17qui nous ont dit qu'ils étaient d'accord
26:18pour qu'on puisse avoir une discussion sur ce sujet.
26:20Donc ça, c'est pour être très factuel.
26:22Après, localement, parfois, ça discute tous ensemble,
26:25parfois, ça discute entre les insoumis et les écologistes,
26:28parfois, entre les insoumis et les communistes.
26:30Ça, c'est des discussions qui se font locales.
26:31Et elles se font sur quoi ?
26:32Elles se font sur la base du contenu programmatique
26:35qu'il y a dans les villes.
26:37On n'est pas candidats ensemble ou pas ensemble
26:41parce qu'on s'aime bien ou parce qu'on ne s'aime pas bien.
26:42La question, c'est est-ce qu'on porte les mêmes choses
26:44et est-ce qu'on pense que c'est ce qu'on a besoin
26:45pour ces communes-là ?
26:46Moi, je veux dire, je suis député de Marseille.
26:50À Marseille, il y a un certain nombre de choses
26:52qu'on a envie de voir pour la ville
26:54et que, pour l'instant, la municipalité sortante,
26:57de notre point de vue, ne met pas en place.
26:58Par exemple ?
26:59Vous voulez que je vous donne un exemple très concret ?
27:01Il y a les insoumis qui n'iront pas...
27:04Ils iront challenger les socialistes, notamment à Paris,
27:07à Lille, à Montpellier, à Marseille.
27:08C'est quoi le problème avec les mairies socialistes ?
27:10C'est quoi que vous voudriez voir dans ces villes-là ?
27:12Je vous donne juste un exemple.
27:14Après, moi, je ne suis pas là pour faire la campagne
27:15d'élections municipales de Marseille,
27:17mais par exemple, la liste qui a gagné
27:21la mairie de Marseille de gauche en 2020,
27:24a fait campagne sur la remunicipalisation
27:27des grottines scolaires, c'est-à-dire faire en sorte
27:28que ce ne soit plus l'assaut d'EXO qui s'occupe des grottines.
27:31Bon, il y a quelques semaines, la mairie de Marseille
27:33vient d'annoncer le renouvellement des contrats
27:35avec l'assaut d'EXO pour les grottines scolaires.
27:38Ils n'ont pas fait campagne que sur ça, quand même.
27:40Non, mais précisément, si je prends un exemple...
27:43Non, mais oui, on vous demande des exemples.
27:44C'est un exemple qui illustre, mais évidemment...
27:47Vous dites qu'ils ont fait campagne essentiellement sur ça.
27:48Ce n'est quand même pas essentiellement sur ça.
27:49Non, ils n'ont pas fait campagne uniquement sur ça,
27:51mais ça faisait partie des points forts de leur programme municipal.
27:54Moi, je ne suis pas d'accord pour que ce soit l'assaut d'EXO
27:55qui continue à s'occuper des grottines scolaires de nos gamins.
27:58Mais stratégiquement, est-ce que vous avez les moyens ?
28:01Est-ce que vous pensez vraiment de manière très objective
28:03que la France Insoumise aujourd'hui, votre parti,
28:06a les moyens de remporter les élections au niveau local, sans alliance ?
28:10Je pense que dans un certain nombre de communes,
28:12on peut être les mieux placés pour le faire.
28:13Mais attendez, il y a deux tours dans une élection municipale.
28:16Vous m'avez posé la question de savoir si au premier tour,
28:18il pouvait y avoir des listes communes.
28:20Je vous ai dit, dans certains endroits, il peut y avoir des listes communes,
28:22dans d'autres, il n'y aura pas des listes communes.
28:24Puis après, il y a un deuxième tour.
28:25Et je pense que globalement, tout le monde à gauche
28:29préfère toujours que ça soit une municipalité dirigée par la gauche
28:33que par la droite ou par l'extrême droite.
28:34Donc, la question que vous me posez, c'est qui est susceptible
28:38d'arriver peut-être au premier tour dans telle ou telle commune ?
28:41Non, non, j'essaie juste de, vous, en tant que coordinateur du parti,
28:45j'essaie d'avoir, je manque de visibilité.
28:47C'est une question qui est vraiment assez innocente.
28:51Moi, j'ai le sentiment que la France insoumise n'a pas une implantation
28:54territoriale très forte par rapport à d'autres partis,
28:56comme par exemple le Parti socialiste et un peu aussi les écolos aujourd'hui.
29:00Donc, la question que je vous pose, c'est est-ce que vous pensez
29:01que stratégiquement, sans alliance même, peut-être dès le départ,
29:04vous avez la possibilité de remporter tout seul des municipalités ?
29:08Je pense qu'on a évidemment la possibilité de remporter des municipalités
29:12en présentant parfois des listes insoumises seules au premier tour.
29:15Parfois, ça peut être des listes avec d'autres.
29:17Et ensuite, je ne conteste pas votre constat.
29:19Il est juste, la France insoumise, c'est un jeune mouvement.
29:21Et du point de vue du nombre d'élus locaux, du nombre de municipalités sortantes,
29:25évidemment, la France insoumise a moins d'élus ou de maires
29:29que le Parti socialiste ou qu'Europe Écologie-Les Verts.
29:31Ça, c'est vrai.
29:32Mais c'était aussi, il y a une stratégie en 2020
29:34que d'enjamber un petit peu les élections municipales.
29:36Ça ne vous intéressait pas plus que ça en 2001,
29:37mais vous vous focalisez sur 2022.
29:39J'ai l'impression que vous faites un autre choix stratégique pour 2026.
29:42Je pense, le mouvement, c'est vrai, le mouvement, il a grandi aussi
29:46en 2020. La France insoumise, ça avait trois ans.
29:49Donc, il fallait aussi construire des équipes locales.
29:52Il fallait aussi structurer des équipes locales.
29:55Le fait d'avoir des députés aussi, ça ancre territorialement quand même.
29:58Ça ancre territorialement, ça aide.
30:00On évolue, quoi, et c'est plutôt bien d'évoluer, je crois.
30:03Les municipales, c'est 2026.
30:05Mais je ne crois pas me tromper en disant que vous souhaitez toujours une dissolution.
30:10Bah moi, une destitution, certes, mais une dissolution aussi.
30:12Ou une présidentielle anticipée.
30:14Non, mais peu importe.
30:15En réalité, ma question, c'est si des législatives ont lieu là,
30:19dès que c'est possible, en juillet prochain,
30:21est-ce que vous pensez que la gauche a intérêt à y aller séparé
30:23ou est-ce que ça part à la catastrophe pour tout le monde ?
30:25Et c'est Bardella, le Premier ministre.
30:26Mais moi, mon objectif, ce n'est pas d'y aller séparé.
30:28Mais mon objectif, c'est d'y aller.
30:30Mais mon objectif, c'est d'y aller sur une option politique
30:33et une option politique claire.
30:35Or, vous ne pouvez pas avoir...
30:35C'était clair, le NFP.
30:36Attendez, oui, le NFP, c'était clair.
30:38Mais vous ne pouvez pas avoir, pour vous donner juste un exemple concret,
30:43vous ne pouvez pas avoir dans la même coalition
30:45des gens qui sont dans l'opposition au gouvernement actuel
30:49et des gens qui sont dans le soutien sans participation au gouvernement actuel.
30:52Ils ne sont pas dans le soutien...
30:53Écoutez, ils ont présenté une motion de censure que vous avez votée vous-même.
30:56Franchement, vous voulez vraiment qu'on parle de cette motion de censure
31:00parce que les A.O. là ?
31:01Mais attendez, parce que la France insoumise n'a jamais déposé
31:04une motion de censure tout en sachant qu'elle ne serait pas votée.
31:05Non, non, non.
31:06Sur 85%, il n'y a aucune chance que ça passe.
31:09Non, mais la France insoumise n'a jamais déposé une motion de censure
31:12en disant avant même le vote de la motion de censure
31:14que si elle avait une chance d'être votée, on la retirerait.
31:16Ça, c'est François Hollande qui l'a dit pour Olivier Pharre et Boris Vallaud.
31:19Ouais, c'est Jérôme Guedj tout à l'heure.
31:21Alors, je ne sais pas, c'est qui ?
31:22C'est vous qui choisissez qui a le droit de parler au nom du Parti socialiste.
31:25En l'occurrence, le président du groupe et le chef du parti,
31:29oui, a priori, ont plus d'ultimité que François Hollande.
31:31Franchement, si vous voulez, c'était François Hollande, ce n'était pas Olivier Pharre.
31:34Mais sincèrement, franchement, ne prenons pas les gens pour des imbéciles.
31:37Si vous vouliez faire tomber le gouvernement de Bayrou,
31:40il fallait voter une motion de censure sur le budget ou sur le budget de la Sécurité sociale.
31:43Pas venir en voter une fois que les cinq motions de censure qui ont du poids sont passées,
31:46une dernière motion de censure dont vous savez très bien
31:49que ceux qui doivent la voter pour que le gouvernement est renversé
31:51ne vont jamais la voter.
31:53À un moment, il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles.
31:54Vous avez le droit d'être dans l'idée qu'il vaut mieux un gouvernement,
31:58même Bayrou, il vaut mieux un mauvais budget, vous avez le droit.
32:00Pour vous, ça rend impossible l'Union ?
32:02Non, je n'ai pas dit ça, j'ai dit que à partir du moment
32:05où le Parti socialiste est dans cette position-là,
32:09je ne vois pas comment il est possible d'avoir des listes communes avec eux.
32:12Mais pardon, la gauche, ça ne se réduit pas à la France insoumise et au Parti socialiste.
32:15Vous avez dit qu'il s'est exclué du NFP comme si derrière il y avait des cartes
32:18et deux comme si c'est vous qui les distribuiez.
32:20Non, non, moi je n'ai pas dit ça, j'ai dit que le lien avec...
32:22C'était l'une des politiques.
32:23J'ai dit que le lien avec eux,
32:26j'ai dit que le partenariat, la coalition entre nous et eux,
32:31elle était rendue impossible par le fait qu'ils étaient dans le soutien...
32:34Sans participation au gouvernement.
32:36Toute personne qui ne veut pas travailler au FIO...
32:38J'ai dit de se mettre à distance des engagements du Nouveau Front Populaire.
32:40Ah bah oui, et je peux l'argumenter si vous voulez,
32:42parce que quand vous faites campagne sur l'idée qu'il faut développer
32:45des investissements dans la transition écologique, dans les services publics,
32:48et que six mois plus tard, vous laissez passer un budget
32:50qui fait des coupes historiques dans le budget de l'écologie
32:52ou dans le budget du logement,
32:53oui, de mon point de vue, vous vous mettez à distance
32:56des engagements que vous avez pris devant les électrices et les électeurs.
32:58Allez, dernière question sur l'Union,
33:00mais on va essayer de faire une question plus politique avec ça.
33:02Bah quoi ?
33:03Mais non, mais excuse-nous, excuse-nous !
33:05Qu'est-ce qu'on fait, nous, Twitter ?
33:07Du galah ou... ?
33:09Viens remonter le niveau, je t'en supplie, vas-y.
33:11Non, mais on a l'extrême droite, en effet, qui est très très forte,
33:14et c'est ce qui avait été le ferment aussi de l'Union,
33:17au pied du mur, quoi, du NFP la dernière fois.
33:20Bardet, la Premier Ministre, certainement pas.
33:21Et là, on oublie tout ça d'un coup,
33:23et là, d'un coup, évidemment, même les socialistes,
33:25ils reparlent avec tout le monde,
33:27et puis la FI parle aux socialistes.
33:28Et on se redirige sans doute aussi
33:31vers une situation dans laquelle, de toute façon,
33:33la situation politique va imposer l'Alliance d'elle-même, ou presque.
33:37Est-ce que c'est un peu la stratégie ?
33:41Est-ce que vous pensez aussi, déjà,
33:43que cette situation politique va imposer de toute façon l'Alliance ?
33:46Et ensuite, il y a une manif, vous avez prévu une manif le 22 mars,
33:49une manif antiraciste, une manif contre l'extrême droite.
33:52Est-ce que toute la gauche y sera ?
33:54Est-ce qu'il y a des discussions pour que toute la gauche y soit ?
33:56Est-ce que ce front antiraciste et antifasciste
33:59peut être le ferment, à nouveau,
34:01peut être la base solide d'une union de la gauche ?
34:03On oublie un peu les petits différents.
34:05Moi, je souhaite, en tout cas, que ça soit la base
34:07et le ferment d'une union la plus large possible
34:10avec ceux qui ont envie de se retrouver dans cette union.
34:12Maintenant, pourquoi il y a cette manifestation du 22 mars ?
34:16Et qui y appelle ?
34:18D'abord, l'idée de cette manifestation du 22 mars,
34:20c'est parce que le 21 mars, c'est une journée mondiale
34:22contre l'élimination de la haine raciale dans le monde.
34:25Et donc, le 22 mars, il y a une manifestation
34:27à l'appel, d'abord, de 200 associations, syndicats, collectifs
34:32qui appellent à cette manifestation.
34:34Et nous, les Insoumis, nous appelons à participer
34:36à cette manifestation, à la rejoindre.
34:38Parce qu'on considère que dans le contexte qu'on vit
34:40à l'échelle mondiale, j'en ai parlé tout à l'heure,
34:42mais y compris, quand même, en France depuis plusieurs jours,
34:45parce que, pardon, je ne veux pas être long,
34:47mais je rappelle que ces derniers jours, en France,
34:49on a quand même une élue qui est menacée
34:52de déchéance de nationalité,
34:54un journaliste qui n'est pas spécialement mon journaliste de prédilection,
34:58qui se fait couper d'une antenne parce qu'il tient des propos
35:01qui sont juste vérifiés d'un point de vue historique,
35:03un ministre comme Monsieur Retailleau
35:05qui reprend toutes les propositions de l'extrême droite.
35:07– Un militant CGT qui se fait poignarder.
35:09– Un militant CGT qui se fait poignarder
35:11et des gens qui crient Paris est nazi dans les rues.
35:13Et je pense que dans ce pays, il y a plein de gens
35:15qui ont envie de réagir face à ça.
35:16Et donc, la manière de réagir face à ça, c'est pas la seule,
35:18mais là, celle qu'on a aujourd'hui, parce que pour l'instant,
35:20les élections, il n'y en a pas, la manière qu'on a de réagir aujourd'hui,
35:23c'est d'aller dans la manifestation.
35:24Donc moi, je profite du micro pour passer le message à tout le monde
35:27en disant, le 22 mars, il va y avoir des manifestations dans toutes les villes,
35:30regardez où c'est et venez, parce que c'est le moment de dire stop,
35:34c'est le moment de la riposte populaire face à cette fascisation
35:38et ce sentiment que l'extrême droite, en quelque sorte,
35:41elle peut parader, elle peut faire ce qu'elle veut
35:43et elle bénéficie d'une complicité et elle bénéficie d'une indulgence
35:46des pouvoirs en place qui est juste inacceptable.
35:48Donc là, c'est notre moment, donc il faut y aller,
35:50il faut être là ce jour-là.
35:51Au-delà de la manif ? Vraie question.
35:53Et sur le PS et compagnie ?
35:54Ça, pardon, moi, je ne peux pas répondre à leur place.
35:56La manifestation, elle est ouverte à tous ceux qui ont envie d'y participer.
35:59Maintenant, c'est eux qui décideront s'ils ont envie d'y participer ou pas.
36:02Au-delà de la manif, vous parlez d'une riposte contre l'extrême droite.
36:05Qu'est-ce que vous organisez en plus ?
36:07On fait plein de choses contre l'extrême droite.
36:09On mène en ce moment autour d'un livre qui a été publié
36:13par l'institut La Boétie, qui est l'institut de réflexion
36:17avec lequel travaille la France insoumise,
36:20qui vient de publier un livre, justement,
36:22sur comment lutter contre l'extrême droite.
36:24On organise des conférences partout en France sur le sujet.
36:27On a, pardon, je vais parler de choses qui peuvent vous paraître
36:30peut-être un peu petites, mais quand on est militant,
36:34on utilise les moyens qu'on a à notre disposition.
36:36On a des campagnes de tracts, d'affichages,
36:38pour dénoncer l'imposture du Rassemblement national,
36:40pour montrer que ces gens-là, ils viennent au moment des élections
36:44en essayant de se faire passer comme les alliés des catégories populaires
36:48et qu'une fois qu'ils arrivent au pouvoir,
36:50on l'a vu dans la séquence budgétaire, ils votent avec les macronistes
36:53contre tout ce qui va contribuer, par exemple,
36:55à augmenter les impôts des plus riches ou des grandes multinationales,
36:58qu'en quelque sorte, ils sont des hypocrites,
37:01des gens qui sont là pour tromper,
37:03et on essaye de faire cette démonstration.
37:05Je sais qu'il y en a d'autres, on n'est pas les seuls à essayer de le faire,
37:08et je pense qu'on a besoin de faire ce travail d'explication,
37:10on a besoin de riposte, et on a besoin de désenfumage,
37:13et je pense que les deux vont ensemble,
37:15et si on veut les empêcher,
37:17et ça, moi, c'est vraiment très important pour moi,
37:19si on veut leur empêcher d'arriver au pouvoir,
37:21on doit proposer une option politique,
37:24et une option politique alternative,
37:26parce que si votre option politique,
37:28elle donne l'impression d'être une option politique
37:30qui participe globalement du système,
37:32et bien alors, à la fin, les gens se disent,
37:35on a le choix entre laisser les mêmes au pouvoir
37:37ou voter pour la seule alternative qui est celle de l'extrême droite,
37:39et c'est la raison pour laquelle on ne peut pas être
37:42en ambiguïté dans le rapport au macronisme,
37:44parce que si on est en ambiguïté dans le rapport au macronisme,
37:47on aide l'extrême droite à s'emparer du pouvoir,
37:49voilà ce que je pense, c'est pas un problème de
37:51j'aime pas les uns ou j'aime pas les autres,
37:53c'est pas un problème de je suis trop méchant avec le Parti Socialiste, etc.
37:56Mon problème, c'est que si notre option politique,
37:58elle n'est pas clairement identifiée, clairement viable
38:00comme étant une option politique alternative au pouvoir en place,
38:03alors on s'empêche de gagner,
38:04et ça, je pense que c'est quand même important,
38:06il y a eu des élections en Allemagne récemment,
38:08c'était une grande coalition droite, socialiste, libéraux,
38:11qui gouvernait, dirigée par les socialistes,
38:13le Parti Socialiste Allemand, il vient de faire
38:15le pire score de son histoire depuis qu'il existe,
38:17et l'extrême droite, la FD, a fait plus de 20%,
38:20et les seuls qui ont progressé à gauche,
38:22c'est nos amis de Die Linke,
38:24et pourquoi ils ont progressé, tout le monde le dira,
38:26parce qu'ils ont eu la jeunesse,
38:27ils ont eu les quartiers populaires,
38:29et parce qu'ils l'ont fait sur une ligne de rupture d'un point de vue social,
38:31et sur une ligne antiraciste et antifasciste.
38:33Moi, je tire ces enseignements,
38:34et je me dis que c'est la même chose qu'on doit faire en France.
38:36Justement, vous parlez des socialistes allemands,
38:38je voudrais vous reparler des socialistes français,
38:40parce qu'ils vont tenir un congrès au mois de juin prochain,
38:42c'est-à-dire que c'est un moment où les militants votent
38:44pour choisir les dirigeants du parti
38:46et les orientations politiques du parti,
38:48et on sait aujourd'hui que le PS est divisé en deux,
38:52entre une ligne qui est celle de l'actuel premier secrétaire,
38:54Olivier Faure, plutôt favorable à une union
38:56avec les Insoumis, qui a eu lieu à deux reprises,
38:58la DUPES plus le NFP,
39:00et ses opposants en interne, qui sont plutôt favorables
39:02à une séparation la plus nette possible
39:04entre le parti socialiste et le NFP.
39:06Nicolas Maillard-Rossignol, candidat contre Olivier Faure,
39:09a même déclaré, il a dit,
39:11entre Glucksmann et Bompard, il faut choisir.
39:14Alors, je ne vous demande pas entre lesquels vous choisissez,
39:16par contre, je vous demande si vous êtes d'accord
39:18pour dire que ce congrès du PS va être un moment
39:20un peu important quand même pour l'avenir de la gauche.
39:22Vous m'auriez posé la question il y a six mois,
39:24je vous aurais dit oui,
39:26j'ai répondu de manière tout à fait honnête et transparente,
39:28j'ai eu l'impression ces derniers mois
39:30que l'orientation du PS et d'Olivier Faure en particulier,
39:35malheureusement, se rapprochait,
39:37de mon point de vue, un peu trop,
39:39de l'orientation politique de ceux qui étaient initialement ses opposants.
39:42Puisque, dans les dernières déclarations,
39:44j'ai l'impression qu'il reprend un peu à son compte
39:46l'idée que, de toute façon, on ne peut pas travailler avec les insoumis.
39:49Voilà, ça c'est la première chose que je veux dire.
39:51La deuxième, c'est, franchement,
39:53pour le bien de tout le monde,
39:55je pense qu'il est mieux que je ne prenne pas parti
39:57dans le congrès du PS.
40:00Je vais vous dire pourquoi,
40:02c'est parce que si je dis que je soutiens l'un,
40:04alors les autres vont tout de suite l'utiliser
40:06pour dire, regardez, la preuve qu'il ne faut pas voter pour lui,
40:08c'est parce que je soutiens l'un.
40:10Mais pourquoi vous ne soutenez pas celui que vous ne voulez pas qu'il ait ?
40:12Vous soutenez Nicolas Maillard-Rossignol, je le savais !
40:15Vous êtes malins, vous !
40:17Si vous êtes si radioactifs que ça, au paix, servez-vous !
40:19Moi, je pense qu'ils ont leur moment,
40:21ils choisiront les orientations qui sont les leurs,
40:23et en fonction des orientations qu'ils auront choisies,
40:25on verra quelles conséquences il y aura sur la suite.
40:27C'est quand le prochain congrès des les filles ?
40:29À la France Insoumise, il n'y a pas de congrès,
40:31à la France Insoumise, il y a ce qu'on appelle
40:33des assemblées représentatives,
40:35parce que ça vous fait rire,
40:37mais peut-être que vous ne le savez pas d'ailleurs,
40:39et la dernière, elle a eu lieu au mois de décembre.
40:41C'est là que vous avez mis à jour votre programme d'ailleurs ?
40:43On a mis à jour notre programme
40:45un petit peu après, au mois de janvier,
40:47mais par contre, au moment de notre assemblée représentative,
40:49on a adopté un texte d'orientation
40:51sur les municipales, sur les présidentielles, sur les législatives,
40:53et contrairement à ce que j'entends
40:55parfois à la télévision,
40:57ce texte a été travaillé par tous les groupes locaux
40:59de la France Insoumise, il y en a plus de 2000
41:01sur l'ensemble du territoire national, et ensuite
41:03il a été soumis au vote sur la plateforme
41:05de la France Insoumise, et il a été voté
41:07à 93%. Voilà.
41:09Donc pour ceux qui disent qu'à la France Insoumise,
41:11il n'y aurait pas de moment où on peut discuter collectivement
41:13ou un moment de validation de nos orientations, c'est complètement faux.
41:15Mais ce n'est pas parce qu'on ne fonctionne pas de la même
41:17manière que les autres, parce que nous, on ne fait pas des congrès
41:19tous les trois ans, on fait des assemblées représentatives
41:21tous les six mois, c'est la méthode
41:23d'organisation collective qu'on a choisie.
41:25On a le droit de ne pas être d'accord avec, mais elle
41:27n'est pas moins valable que celle des autres, de mon point
41:29de vue elle est même un peu meilleure. Mais les militants
41:31ne choisissent pas leur dirigeant, si je ne m'abuse.
41:33Il n'y a pas de vote pour les différents... Ils le font
41:35secteur par secteur. Vous, ils ne vous ont pas élu,
41:37par exemple. Ils le font secteur par secteur, dans une
41:39coordination, et cette coordination
41:41ensuite, elle choisit en son sein
41:43son coordinateur ou sa coordinatrice.
41:45C'est comme ça qu'on a fonctionné pour le renouvellement
41:47de notre direction. La dernière fois, c'était en
41:492022. Voilà. Pour être tout à
41:51fait explicite, et si vous êtes très intéressé par
41:53la France Insoumise et son fonctionnement, vous pouvez aller
41:55sur le site de la France Insoumise, et tout est
41:57expliqué. C'est expliqué comment vous choisirez
41:59aussi la suite
42:01de Jean-Luc Mélenchon ?
42:03Eh bien, vous voyez, si vous
42:05aviez lu le texte d'orientation
42:07d'où je suis en train de vous parler, il précise exactement
42:09la manière avec laquelle la France Insoumise
42:11choisira son prochain candidat ou sa prochaine
42:13candidate à l'élection présidentielle. Et bien
42:15par une proposition qui sera faite
42:17par la direction du mouvement à ce qu'on appelle
42:19l'intergroupe, c'est-à-dire là où il y a tous nos députés
42:21et nos députés européens. Et ensuite, cette proposition,
42:23elle sera faite à tous les Insoumis qui voteront
42:25en faveur ou contre cette proposition.
42:27Donc, c'est la proposition d'un seul nom ?
42:29Oui. Ah, d'accord. OK.
42:31Avec des débats qui seront transparents, les débats entre vous au sein
42:33de la direction ou pas ? Est-ce que les militants sauront pourquoi...
42:35Mais nos débats, ils sont toujours transparents.
42:37Mais si vous avez envie de participer à nos débats, je peux juste
42:39vous inviter à rejoindre la France Insoumise, vous verrez.
42:41Mais on débat de tout, on en débat
42:43souvent, mais juste, on a un mode d'organisation
42:45qui est un peu différent.
42:47Vous ne vous sentez pas agressé ?
42:49Non, mais je ne me sens pas agressé, pas du tout.
42:51C'est juste que, par exemple, vous me posez une question,
42:53elle est dans notre texte d'orientation.
42:55Et ce texte d'orientation, il est public, il a été adopté au mois de décembre.
42:57Donc, je ne sais pas du tout que je me sens agressé.
42:59J'essaye de vous informer.
43:01On vous donne juste l'occasion...
43:03En réalité, on en a déjà discuté à l'Assemblée.
43:05C'est pour ça.
43:07On vous donne juste l'occasion, effectivement, de t'expliquer
43:09les choses. Non, non, mais je les explique
43:11avec grand plaisir. Donc, ce sera
43:13un vote plébiscitaire
43:15pour le futur ou la future candidate
43:17pour l'élection présidentielle.
43:19C'est notre modalité de choix de notre futur
43:21candidat ou candidate à l'élection présidentielle.
43:23On a le temps pour une dernière question ? Vas-y, Usul.
43:25Il y a un sujet qui a été au cœur de l'actu ces derniers temps.
43:27Il y a eu la fin de C8 et tout.
43:29On parle de la montée de l'extrême droite.
43:31Il y a aussi la montée du groupe Bolloré.
43:33Qu'est-ce qu'on fait de l'ARCOM ?
43:35L'ARCOM, dont certains étaient contents.
43:37Ils ont censuré. C'est bien.
43:39D'autres qui disaient que l'ARCOM a censuré. C'est horrible.
43:41Je crois qu'il y a un des problèmes avec l'ARCOM,
43:43des gens qui sont dedans.
43:45Question ouverte, ce serait quoi
43:47une autorité de régulation
43:49qui ferait bien son travail, qui serait représentative
43:51et dans laquelle on pourrait avoir confiance,
43:53y compris pour bien faire ce travail de régulation
43:55et le faire de manière légitime ?
43:57Ce serait quoi une bonne régulation ?
43:59Je pense
44:01qu'il pourrait y avoir au moins...
44:03Je n'en sais rien.
44:05Il n'y a pas de proposition dans le programme La France Insoumise
44:07sur ce sujet.
44:09Il pourrait par exemple
44:11y avoir une émanation des journalistes.
44:13Il pourrait y avoir une émanation des téléspectateurs.
44:15Il pourrait y avoir une structure
44:17qui est chargée de vérifier.
44:19J'en profite,
44:21il y a eu beaucoup d'hypocrisie dans ce débat
44:23sur la fermeture de C8.
44:25Moi, franchement,
44:27voir la droite et l'extrême droite
44:29qui, pendant des années
44:31et des années, à longueur de plateau,
44:33dit que la justice est trop relaxiste
44:35avec les multirécidivistes
44:37et qui refuse qu'une chaîne qui a reçu
44:39plus de 20 signalements
44:41pour avoir des pratiques qui ne respectent pas
44:43les règles d'attribution des fréquences,
44:45au bout d'un moment, on leur dit
44:47vous ne pouvez pas avoir votre fréquence.
44:49Et les voir tous pleurer, couiner,
44:51en disant que c'était une remise en cause
44:53de la liberté d'expression.
44:55Les mêmes qui nous poursuivent pour apologie du terrorisme
44:57quand ce qu'on dit, ça ne leur convient pas.
44:59Et ensuite, voir M. Hanouna venir nous dire
45:01qu'il allait pleurer pour les 200 salariés de C8
45:03comme si M. Hanouna avait quelque chose à faire
45:05des salariés de C8.
45:07C'est une base d'hypocrisie, pardonnez-moi du terme.
45:09Moi, je dis franchement, oui,
45:11la chaîne n'a pas respecté ses obligations
45:13et c'est normal que les chaînes aient des obligations.
45:15Et quand une chaîne ne respecte pas ses obligations,
45:17c'est normal, non pas qu'elle soit fermée,
45:19parce qu'elle n'a pas été fermée, juste qu'elle n'ait pas
45:21la fréquence pour pouvoir continuer à être diffusée.
45:23Cette fréquence est conditionnée à des conditions.
45:25Et ensuite, s'ils décident de fermer la chaîne
45:27sur cette base-là, c'est le groupe Bolloré
45:29qui a laissé tomber les 200 salariés, c'est pas l'ARCOM.
45:31Je ne suis pas là pour défendre l'ARCOM,
45:33j'ai plein de critiques à leur faire, mais sur ce sujet,
45:35je trouve la manière avec laquelle il y a toute une partie
45:37de la classe politique, et y compris du gouvernement en France,
45:39qui est venu pleurer, des fois se larment sur la liberté
45:41d'expression, franchement, ça m'a écoeuré.
45:43Et je rappelle que l'ARCOM est attaqué
45:45par l'extrême droite qui veut sa suppression,
45:47qui, comme d'autres autorités...
45:49Ils veulent tout déréguler, de toute façon.
45:51Le Conseil d'État, le Conseil de la Région...
45:53On peut quand même réfléchir à comment ça pourrait être plus efficace.
45:55Sans se joindre...
45:57Et plus légitime aussi.
45:59Nous, on était pour un conseil de déontologie
46:01dans les médias, plus large, qui permettent aussi,
46:03parfois, parce que quand il y a quelque chose de faux
46:05dans les médias, aujourd'hui, vous avez peu
46:07de moyens démocratiques pour pouvoir dire
46:09« c'est pas normal », c'est pas pour les contrôler,
46:11c'est pour quand même vérifier que les règles,
46:13elles puissent...
46:15Le problème de la déontologie, c'est qu'aujourd'hui, il y a des conseils de déontologie,
46:17qui sont notamment pour les avocats, c'est l'ordre des avocats,
46:19ou l'ordre des médecins, c'est des professions qui sont libérales.
46:21Aujourd'hui, les journalistes ne sont pas des professions libérales.
46:23C'est-à-dire qu'elles répondent à un...
46:25Ce sont des salariés...
46:27Ça peut poser...
46:29Ça pose une question.
46:31Ça peut poser une question, mais moi, je trouve que ce serait quand même bien
46:33qu'il puisse y avoir un cadre de cette nature.
46:35Maintenant, si on veut faire un vrai débat sur
46:37les médias et la concentration
46:39de la propriété de la presse...
46:41Je pense qu'on est à côté du sujet,
46:43si on ne pose pas la question
46:45de l'hyperconcentration, si on ne pose pas la question
46:47d'une loi de déconcentration
46:49dans les médias, pour que ça ne puisse pas être le même
46:51propriétaire qui possède quasiment tous les médias,
46:53ça, ça sera des mesures qui seront des mesures fortes.
46:55Ça ferait un débat à part entière.
46:57On vous réinvitera à ce moment-là.
46:59Merci beaucoup, Manuel Bompard, d'être venu sur le plateau de la suite.