L'ancien magistrat Georges Fenech était invité de La Matinale sur CNEWS ce lundi 17 mars. Concernant le «dossier-coffre», qui vise à lutter contre le narcotrafic, il a estimé que «le texte va être difficile à passer».
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00:00Qu'est-ce qu'il y a de votre point de vue ?
00:01Le point de vue, c'est d'abord qu'il faut se féliciter de la volonté commune et de M. Darmanin et de M. Retailleau d'aller vers plus de moyens techniques, juridiques.
00:10Je pense que le parquet national, c'est acté. Également, ce qui est acté, c'est les prisons de haute sécurité.
00:17Reste effectivement cette histoire de moyens juridiques et de dossiers coffres. C'est quoi un dossier coffre ?
00:21Moi, c'est ce que je pratiquais il y a déjà plusieurs décennies, je dirais. On avait des actes en cours dans un dossier.
00:28Il y a ce qu'on appelle des actes en cours, c'est-à-dire les écoutes téléphoniques, les surveillances.
00:32Il est évident que si vous mettez ça dans le dossier, les avocats qui sont déjà dans le dossier vont évidemment en parler à leurs clients.
00:40Donc, il ne faut pas que la Défense ait accès à des actes d'enquête en cours. Ils auront accès le jour où on aura les résultats.
00:48C'est un peu ça l'histoire du dossier coffre, voyez-vous. Et puis surtout, ce qu'il faut aussi, c'est permettre les infiltrations.
00:56Et M. Ploquin vient de le rappeler, ça existe depuis les lois perbennes. Depuis 2004, vous avez des agents infiltrés qu'on appelle des haricots verts, dans leur jargon.
01:05C'est-à-dire, ça vient de l'anglicisme « undercover ». Ce sont vraiment des agents de police judiciaire qui sont habilités pour infiltrer les réseaux, s'immiscer dans les réseaux, etc.
01:15Donc, c'est un dispositif qui va être encore renforcé. Tout cela, évidemment, est passé au Sénat comme une lettre à la poste.
01:22Maintenant, on va avoir des difficultés à l'Assemblée nationale où il n'y a pas de majorité, où il y a des oppositions, où les avocats sont quand même bien représentés.
01:30Le texte va être très difficile à passer.