• il y a 2 semaines
Dans les années 1960 et 1970, Félix Mora sillonne en DS le sud du Maroc en quête de muscles à bas coût pour les mines de la France gaullo-pompidolienne. Dans les vallées du Haut-Atlas, le crieur ou le caïd annonce son arrivée à des cohortes de paysans berbères candidats à l'exil, alignés par numéros des heures durant sous le soleil. Ancien militaire, l'agent recruteur des Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais examine et palpe les corps. Lahcen Tighanimine (ainsi rebaptisé du nom de son village), Hammou Chakouk et les autres attendent avec anxiété son verdict : tampon vert sur les torses nus, l'espoir d'argent pour la famille et la fierté ; rouge, le retour au bled et la honte. Mora aurait ainsi recruté plus de 80 000 mineurs pour le Nord et la Lorraine.

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Transcription
00:00Quand j'ai été à l'université, c'est le moment où je suis sortie de la cité.
00:02C'était une cité de retour des travailleurs de Renault et de Peugeot.
00:05Je savais que j'étais une maghrébine.
00:07En fait, je ne savais pas que j'étais une proloque,
00:09c'est-à-dire une fille d'ouvrier, que je venais d'un milieu pauvre.
00:13Et je me suis rendue compte que mon père avait travaillé à la chaîne,
00:17chez Renault, avait été mineur.
00:21Après notre documentaire, la vie devant nous, avec nos invités,
00:24nous nous interrogerons sur la main-d'œuvre postcoloniale
00:28venue travailler en France.

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