Après l'accord ukraino-américain trouvé en Arabie saoudite, une délégation venue de Washington est attendue à Moscou pour discuter d'une potentielle trêve sur le front. Vladimir Poutine a déclaré être d'accord avec un arrêt des combats mais sous quelques réserves.
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00:00Bonjour à tous, je suis ravi de retrouver un vieil ami,
00:06aussi un Premier ministre des Pays-Bas.
00:08Nous avons une bonne relation, Mark Rutte,
00:12le secrétaire général de l'OTAN.
00:15Il fait un excellent travail.
00:18C'est ce que je lis en tout cas partout.
00:19Il fait un excellent travail. Je ne suis pas surpris.
00:23Nous le soutenons.
00:25Nous l'avons toujours soutenu dans sa candidature.
00:28Dès le début, il a fait un excellent travail
00:30en qualité de Premier ministre.
00:32Il a été très dur.
00:34C'est très dur d'être Premier ministre
00:36ou c'est plus dur d'être secrétaire général ?
00:38C'est comparable.
00:40La politique aux Pays-Bas est difficile aussi.
00:44Mais il fait un excellent travail.
00:46Nous allons aborder de nombreux sujets,
00:48notamment la gestion de l'Ukraine et de la Russie.
00:54Nous avons des équipes en Russie
00:56représentant, notamment Steve Whitkoff,
00:59entre autres, qui mènent des discussions sérieuses.
01:03Comme vous le savez, l'Ukraine a accédé
01:07à un cessez-le-feu complet.
01:09Nous espérons avoir l'accord de la Russie.
01:11Des milliers de personnes, de jeunes gens meurent,
01:14surtout des jeunes.
01:16On vient d'en parler.
01:18Des milliers de jeunes gens sont tués chaque semaine.
01:21Nous voulons que tout cela cesse.
01:23Ce ne sont pas des Américains.
01:24Ce ne sont pas des Irlandais.
01:28Ce sont des Russes et des Ukrainiens.
01:30Mais ce sont des êtres humains, avant tout.
01:33Et nous sommes tous d'accord, il faut que tout cela cesse.
01:37C'est un coup pour les Etats-Unis et pour d'autres pays.
01:41Et cela n'aurait jamais eu lieu si j'étais président.
01:46Cela me met en colère de voir que cette guerre a éclaté.
01:50Mais nous devons maintenant la régler.
01:53M. Mark Rutte a fait un excellent travail ces dernières semaines.
01:55Nous avons travaillé conjointement.
01:58Donc j'en suis ravi.
01:59Nous allons aborder des questions commerciales également.
02:05Voilà une journée bien remplie.
02:07Nous allons déjeuner ensemble.
02:09Et puis, nous allons vous retrouver plus tard.
02:11Mark, vous voulez dire 2 mots ?
02:14Merci, M. le Président, encore une fois, d'avoir reçu.
02:18Merci d'avoir pris le temps en Floride.
02:21Il y a quelques semaines, nous sommes venus là-bas.
02:24Nous avons passé un appel téléphonique
02:26il y a quelques semaines également.
02:28Je veux dire que vous avez lancé l'idée
02:35que la dépense militaire doit augmenter en Europe.
02:39Et grâce à vous, les dépenses de défense
02:42ont largement augmenté.
02:46Et ensuite,
02:51on a vu que les Européens se sont engagés
02:54à augmenter la dépense de beaucoup plus.
02:58Les Allemands vont augmenter leurs dépenses.
03:04L'Europe aussi, près d'un demi-billion ou 500 milliards.
03:09Nous travaillons tous ensemble.
03:11Nous avons organisé un sommet pour rassembler les pays européens
03:16pour que nous travaillions tous ensemble
03:18pour faire augmenter ces dépenses.
03:19Nous avons également parlé de la production d'armes.
03:25Il faut produire plus aux Etats-Unis, en Europe.
03:29Nous sommes en retard par rapport aux Russes et aux Chinois.
03:32Vous avez une base industrielle de défense très importante.
03:38Vous produisez 4 fois plus ici qu'ailleurs.
03:41C'est une bonne chose.
03:42Mais nous devons aussi faire notre part
03:45pour augmenter la production
03:46et diminuer les procédures administratives.
03:50Et puis, l'Ukraine.
03:53Vous avez tâché de mettre fin à la guerre.
03:59Vous avez lancé un dialogue avec les Russes.
04:02Il y a eu pour parler en Arabie saoudite avec les Ukrainiens.
04:06Donc un grand bravo, M. le Président.
04:09J'adorerais pouvoir vous recevoir à l'occasion du sommet.
04:14Nous nous réjouissons d'avance d'avoir d'excellents résultats.
04:19Ce que Marc a dit,
04:21c'est que lorsque je me suis rendu au siège de l'OTAN,
04:25je me suis rendu compte que très peu payaient assez,
04:27payent leur dû.
04:28Seuls 7 pays payaient ce qu'ils devaient cotiser.
04:35Ou moins.
04:37Voilà, quelques pays, une poignée de pays payaient assez.
04:40Et ceux qui payaient ne payaient que 2 % de leur PIB.
04:44C'est trop bas.
04:47La Pologne, je sais que la Pologne payait un peu plus
04:51que ce qu'on lui demandait.
04:54C'est impressionnant.
04:56Et ils ont fait un excellent travail, entre autres.
04:59Donc très peu de pays payaient assez.
05:01Et je ne voulais pas en parler à l'époque,
05:05mais j'en ai parlé par la suite
05:09lors de la 2e réunion.
05:12Et voilà, j'ai levé des centaines de milliards,
05:17des centaines de milliards pour la défense,
05:20et la défense a été renforcée grâce à moi.
05:24Nous avons travaillé avec de nombreux partis, notamment Marc.
05:29Si quelqu'un d'autre était président des Etats-Unis d'Amérique,
05:32il n'aurait pas augmenté leurs dépenses.
05:35J'ai demandé, est-ce qu'ils ont tous payé ?
05:38Et corrigez-moi, mais de nombreux pays ne payaient pas assez.
05:45Et j'ai dit, je ne vous protégerai pas si vous ne payez pas,
05:48si vous êtes en retard des paiements.
05:51On ne devrait pas vous défendre.
05:53Et dès que j'ai dit ça, alors la presse a réagi violemment
05:57en disant que ce n'était pas très gentil de le dire,
06:00mais c'est bien normal.
06:01Et tout d'un coup, les pays ont commencé à dépenser
06:04des centaines de milliards dans le cadre de l'OTAN.
06:07Et l'OTAN s'en est renforcée.
06:10Vous vous en souvenez, n'est-ce pas ?
06:11C'était une bonne stratégie.
06:14Oui, oui.
06:15L'ancien secrétaire général a fait un excellent travail,
06:19M. Stoltenberg.
06:20Et il l'a dit lui-même, Trump est devenu président
06:23et l'argent a commencé à couler.
06:27600 milliards environ.
06:29Et l'OTAN s'en est renforcée.
06:32Et cet argent doit être utilisé à bon escient.
06:34Il faut faire cesser les tirs, mettre fin à la guerre
06:39et revenir à la vie normale.
06:43Nous allons voir ce qui va advenir en Russie.
06:46Nous verrons bien quelles sont les réponses.
06:50On verra bien les résultats.
06:51Il y a des négociations avec M. Poutine, entre autres.
06:55Et j'espère qu'ils sont d'accord pour mettre fin à ce cauchemar.
07:01Chaque semaine, je reçois des images
07:04des champs de bataille.
07:06Je ne souhaite même pas regarder ces images.
07:09Je vois des jeunes gens, des cadavres,
07:13joncher des champs entiers.
07:16C'est terrible. Et tout cela doit prendre fin.
07:18Ce sont des jeunes gens qui ont des pères, des mères,
07:24un père, une mère, des amis.
07:26C'est terrible.
07:28Donc j'espère que nous allons trouver une solution
07:32à tout cela aujourd'hui.
07:34Nous travaillons avec l'Ukraine.
07:38Nous travaillons également avec la Russie.
07:39Nous avons des bons signaux pour l'instant.
07:42J'espère qu'ils prendront les bonnes décisions.
07:44Nous parlons ici de l'humanité.
07:47Mais bien sûr, il y a question financière.
07:49Des centaines de milliards de dollars
07:51sont dépensés et gaspillés.
07:55C'est un gaspillage.
07:56Tout cela aurait dû être évité.
07:57C'est un honneur d'être ici.
08:01Quel candidat à la tête de l'OTAN.
08:04M. Stoltenberg était excellent.
08:05Et puis Marc Rother fait un excellent travail.
08:10Je vous ai soutenu.
08:12Il y avait un autre candidat que je n'aimais pas du tout.
08:17Et je crois que je lui ai barré la route.
08:20C'est l'homme de la situation.
08:23Il a été un excellent Premier ministre des Pays-Bas.
08:25Il a fait un excellent travail.
08:26Et c'est ce qu'il continue de faire actuellement.
08:28Donc merci d'être avec nous.
08:30C'est un honneur de vous recevoir.
08:33Nous avons des représentants du secteur de l'énergie ici.
08:36Le gouverneur, Chris, que vous connaissez.
08:42Talentueux dans le domaine de l'énergie.
08:46Monsieur le Général.
08:51Une excellente équipe.
08:53Ils ne seront pas impliqués là-dedans,
08:54mais ils voulaient être témoins.
08:56C'est un peu un spectacle.
08:58Ils voulaient être aux premières loges.
09:00Je pense que de bonnes choses arrivent.
09:03Vous avez des questions ?
09:12Quel accord attendez-vous avec la Russie ?
09:14Eh bien, d'abord, un cessez-le-feu.
09:20Nous avons parlé ouvertement
09:24des conditions des terres
09:27qui pouvaient être cédées et maintenues
09:30dans le cadre d'un accord final.
09:32Il y a une centrale énergétique importante.
09:37Et la propriété de cette centrale est débattue.
09:41C'est un long chemin.
09:43Donc la 1re phase, c'est le cessez-le-feu.
09:47Tous ces sujets ont été abordés.
09:49Nous avons parlé de ces sujets, des terrains.
09:53On ne veut pas gaspiller du temps sur le cessez-le-feu
09:56si on n'a pas d'engagement.
09:57Donc on a dit ouvertement, voilà ce que vous pouvez obtenir.
10:00Voici ce qui est impossible.
10:02On a parlé de l'accession à l'OTAN.
10:04Ils connaissent la réponse. C'est impossible.
10:07Ils en ont parlé depuis longtemps, d'ailleurs.
10:10Les détails d'un accord final ont été abordés.
10:15Nous allons voir si la Russie est d'accord.
10:17Et sinon, ce sera dommage pour le monde.
10:22M. Poutine, d'accord, pour un cessez-le-feu,
10:24il a des conditions.
10:27Est-ce que vous allez converser avec lui directement ?
10:31Oui. Ce qu'il a dit aujourd'hui, c'est prometteur.
10:35D'autres disent autre chose et on ne sait pas
10:38si on peut s'y tenir.
10:42Je ne sais pas si on peut s'y fier, d'ailleurs.
10:44Alors, il a émis un signal prometteur.
10:49Et j'aimerais le rencontrer et lui parler.
10:52Mais nous devons trouver une solution rapidement.
10:55Il y a des morts tous les jours.
10:57Alors que nous parlons, il y a des dizaines de personnes,
11:002 personnes qui ont déjà perdu la vie.
11:03Alors que nous parlons maintenant des milliers de personnes
11:05qui perdent la vie par semaine.
11:07Donc nous n'avons pas de temps à perdre.
11:09Il faut agir rapidement. Ce n'est pas si difficile que ça.
11:13Le représentant du Canada, le ministre des Finances est ici
11:18et ils rencontreront les membres de votre administration aujourd'hui.
11:24Est-ce que vous allez retirer les droits de lois sur l'aluminium
11:26et sur l'acier et ceux qui sont en cours ?
11:31Non. Non, je ne changerai pas d'idée.
11:34On nous a arnaqués pendant des années.
11:37Et tout cela doit prendre fin.
11:40L'aluminium, l'acier, les voitures.
11:43On nous a excroqués pendant des années.
11:47Nous avons été assujettis à des coûts inacceptables.
11:53Nous dépensons 200 milliards par année
11:55pour subventionner le Canada.
11:57J'aime le Canada, j'aime les Canadiens.
11:59J'ai beaucoup d'amis canadiens.
12:02Wayne Gretzky, le très grand Wayne Gretzky.
12:06Je connais beaucoup de Canadiens. J'ai beaucoup d'amis là-bas.
12:12Mais vous savez, les Etats-Unis d'Amérique
12:14ne peuvent pas subventionner un pays
12:16à raison de 200 milliards par année.
12:19Nous n'avons pas besoin de leurs voitures, de leur énergie,
12:21de leurs bois de construction.
12:23Nous n'avons besoin d'aucun produit canadien.
12:27On le fait pour être gentil, pour aider,
12:29mais à un certain moment, il faut y mettre fin
12:33et gérer les affaires ici.
12:37Le Canada devrait être un Etat. On n'a pas besoin de leur produit.
12:40Si c'était un Etat, ce serait le plus grand Etat.
12:45Nous aurions un pays magnifique.
12:47Voyez la carte. Il y a une ligne, une frontière artificielle
12:50entre le Canada et les Etats-Unis.
12:52Il y a une frontière artificielle.
12:54On a tracé cette ligne sur une carte il y a des décennies.
12:59Et c'est insensé, selon moi.
13:02Ce serait un très, très grand pays,
13:05un magnifique Etat, chéri.
13:08Regardez au Canada leur hymne national.
13:12Gardons cet hymne.
13:14Mais pour un Etat, ce serait le plus grand Etat américain.
13:19Pourquoi subventionner le Canada à raison de 200 milliards par année ?
13:24C'est ce que ça nous coûte.
13:25On n'a pas besoin de leur boîte de construction,
13:27de leur énergie, on en a plus qu'eux.
13:29On n'a besoin de rien, de leurs voitures.
13:31Non, on les produit ici, les voitures.
13:35On n'a besoin de rien.
13:37Oui, il y aura des perturbations, des ruptures,
13:39mais tout ça va durer un certain temps.
13:44Et voilà, on doit agir.
13:46Vous avez dit très clairement que l'OTAN
13:51doit en faire davantage.
13:55Et entre votre premier mandat,
13:57quelle est votre vision pour la nouvelle relation
14:00entre les Etats-Unis et l'OTAN ?
14:02Eh bien, oui, l'OTAN a agi.
14:04Et ce monsieur y veille.
14:08M. Mark Rutte fait un excellent travail.
14:14Il est très compétent.
14:15C'est pour ça que j'ai soutenu Pekéongle, sa candidature.
14:19Il y avait d'autres candidats qui étaient très inférieurs.
14:35Votre vision pour la nouvelle coopération transatlantique ?
14:40Eh bien, nous sommes de l'autre côté de l'océan,
14:43et ils sont juste là.
14:46Et nous payons 350 milliards de dollars à cause de Biden,
14:51et il ne paie que 100 milliards.
14:53Donc il y a un écart notable.
14:55Ce n'est pas équitable.
14:57Je leur ai demandé de payer plus, autant que nous.
15:00On aurait dû éviter toute cette situation.
15:03Biden a donné cet argent.
15:06Nous avons un accord avec l'Ukraine
15:07sur les terres rares et les minéraux.
15:11Comme vous le savez, on pourra récupérer un peu d'argent,
15:13beaucoup d'argent.
15:17Mais on ne le fait pas pour l'argent.
15:19Je veux mettre fin à la guerre, vraiment.
15:21Je veux sauver des vies.
15:22Mais, parallèlement à cela,
15:25on nous a maltraités, comme toujours, par tous les pays.
15:29Et nous payons beaucoup plus que les nations européennes.
15:34Et c'est injuste.
15:36Ils sont bien plus directement touchés par la guerre.
15:39Nous avons un océan qui nous protège.
15:42Mais je pense que nous aurons de bons aboutissements.
15:47Nous venons de parler, et Marc a dit gentiment,
15:50que si vous n'étiez pas impliqués,
15:53cette guerre aurait continué encore et encore,
15:57ou continuerait sans fin.
15:58Donc nous avons mis fin à cette impasse,
16:01et j'espère qu'il y aura de bons résultats.
16:06Vous venez d'entendre les propos du président des Etats-Unis,
16:08Donald Trump, à l'occasion d'une quasi-conférence de presse
16:12avec le secrétaire général de l'OTAN, Marc Routeux.
16:15Bienvenue à tous et suite de cette édition spéciale.
16:18Alors que l'histoire continue de s'écrire en direct.
16:21Vladimir Poutine qui accepte cette trêve avec ses conditions.
16:26Et Donald Trump qui, à l'instant, salue, je cite,
16:28une déclaration très prometteuse, mais qui n'était pas complète.
16:31Tout en rajoutant, je cite, que ce serait très décevant
16:34si la Russie rejetait la proposition des Etats-Unis.
16:38Pour essayer de comprendre ce qui est en train de se jouer,
16:41parfois, entre les lignes, j'accueille sur ce plateau Elsa Vidal.
16:44Bonsoir. Merci d'être avec nous, éditorialiste politique internationale BFMTV.
16:48Bonsoir Gaël Vessières, merci infiniment d'être avec nous,
16:51ambassadeur de France en Ukraine.
16:53Bonsoir Paul Gogo, consultant Russie BFMTV.
16:56C'est important d'être une sorte de poutinologue
16:58et essayer de comprendre parfois ce qui peut être dit entre les lignes.
17:01On va bien sûr, dans un instant, réécouter Vladimir Poutine.
17:04Mais juste avant Elsa Vidal, sur ce que dit le président des Etats-Unis,
17:08qui délivre une forme de semi-satisfacite au président russe,
17:12tout en disant, attention, ce serait très décevant
17:16si la trêve n'était pas acceptée telle qu'elle.
17:18Oui, c'est certainement la partie la plus mystérieuse de sa déclaration.
17:22Parce que de deux choses, l'une, soit il est déjà d'accord avec Vladimir Poutine
17:26et il a vraiment un levier pour faire plier la Russie,
17:29et on va le voir dans les jours qui viennent,
17:31soit il ne l'est pas et on va assister en direct
17:33à une partie diplomatique historique avec un dirigeant américain
17:38qui fera peut-être plier Vladimir Poutine,
17:41qui jusque-là tient tête à ce qu'il appelle l'Occident global
17:44depuis presque quatre ans.
17:46Donc le mystère reste quand même entier.
17:48Je demande à voir.
17:50Honnêtement, personne n'a jamais vécu un moment similaire
17:55depuis au moins 50 ans.
17:57Ulysse Gosset, on écoutera dans un instant Vladimir Poutine,
18:01qui a pris la parole il y a quelques heures.
18:03Mais juste avant, là, on voit bien que Donald Trump,
18:06toujours dans cette obsession du deal,
18:08veut pousser Vladimir Poutine à accepter les termes de la trêve
18:14tels qu'il les a conçus, tels qu'il les a proposés.
18:17Il va obtenir gain de cause ou pas ?
18:19À la fin, oui, mais pas tout de suite.
18:21On voit bien que Poutine prend son temps
18:23et on voit bien que Trump n'est pas satisfait,
18:25pas pleinement satisfait.
18:26Il en veut plus de la part du chef du Kremlin.
18:29Et le chef du Kremlin, lui, dit que ce n'est pas le moment
18:32parce qu'effectivement, il y a des questions à régler.
18:34Par exemple, que se passe-t-il dans la poche de Koursk,
18:37qui est à l'intérieur de la Russie ?
18:39Et il y a toujours des combats.
18:41Que vont devenir les combattants ukrainiens
18:43qu'il considère comme des terroristes ?
18:44Est-ce qu'ils vont pouvoir rentrer chez eux sans être jugés,
18:47sans autre forme de procès ?
18:48Vous voyez, il retourne la preuve de la charge
18:51et il dit au président Trump,
18:54moi, je suis d'accord avec la trêve, mais dans quelles conditions ?
18:58Et c'est ça, là où il est très habile, Poutine.
19:00Parce qu'en fait, en disant oui à Trump, mais sous conditions,
19:03il continue à combattre dans la poche de Koursk.
19:06Et il pose des vraies questions, notamment.
19:08Qui va assurer le contrôle du cessez-le-feu sur cette ligne
19:11qui est de 2000 km, qui sépare l'Ukraine de la Russie ?
19:15Donc, il y a toute une série de prérequis
19:17qui ne sont pas satisfaits pour lui.
19:19Et donc, il continue, finalement, à dire à Donald Trump,
19:22je suis d'accord pour faire la paix, mais une vraie paix,
19:25une paix durable.
19:26Ça veut dire, en fait, une vraie paix,
19:27ça veut dire, pour lui, la capitulation de l'Ukraine est durable,
19:30ça veut dire sans Zelensky.
19:32On voit bien, il pose les lignes rouges ce soir,
19:35et en même temps, très habilement, encore une fois,
19:37il ne dit pas non, il dit oui, je suis d'accord,
19:40mais il faut négocier.
19:41– Gaël Vessières, avec votre expérience de la diplomatie,
19:45je rappelle que vous êtes ambassadeur de France en Ukraine,
19:47ce qu'on voit là est tout à fait singulier,
19:49deux dirigeants qui se répondent à quelques minutes d'intervalle.
19:53Au passage, on voit que le secrétaire général de l'OTAN,
19:55Marc Routteux, a appris de ce qui s'était passé à Volodymyr Zelensky,
20:00puisqu'il est extrêmement onctueux avec Donald Trump,
20:03le remerciant pour ses initiatives.
20:07Qu'est-ce qui vous frappe dans cette séquence,
20:09entre ce qu'a dit Vladimir Poutine et la réponse à l'instant de Donald Trump ?
20:13– Moi, ce qui me frappe, c'est effectivement une forme d'accélération,
20:15mais c'est un peu la marque de la diplomatie américaine.
20:17Le 28 février, il y a eu un coup de brutal, très brutal d'un côté,
20:21et puis finalement, à Jeddah,
20:22il y a eu une évolution très significative de l'autre,
20:25et au fond, ce tempo, chacun doit s'y adapter,
20:27et maintenant, c'est le tour des Russes de devoir s'adapter à ce tempo.
20:31Pour l'instant, les propos du président russe,
20:34qui vont certainement être précisés,
20:36puisque l'envoyé spécial Vitkov américain est à Moscou,
20:39donc j'imagine que les choses vont se préciser encore,
20:42il dit un peu tout et son contraire, en réalité, en première analyse,
20:46et comme Ulysse, je pense qu'en réalité,
20:48les Russes mettent beaucoup de pression sur la poche de Koursk,
20:51pour ne pas avoir à rentrer dans une logique de négociation précisément,
20:54et ils essaient de lier la trêve et puis des négociations plus de long terme,
20:59alors que justement, l'idée de base de ce document,
21:01qui était un peu une idée d'ailleurs française et britannique,
21:03c'était de commencer par quelque chose de plus limité, temporaire,
21:06et puis ensuite, d'avoir des discussions de fond.
21:09Si vous nous rejoignez à l'instant,
21:10l'histoire continue de s'écrire en direct,
21:11BFM TV vous propose cette édition spéciale,
21:13tous nos reporters sont mobilisés sur le terrain,
21:16nous sommes à Washington, nous sommes à Moscou, à Kiev,
21:19on ira rejoindre dans un instant Jean-Didi Revoin,
21:22mais juste avant, on continue d'analyser ce qu'a pu dire le président Trump,
21:26et tout à l'heure, les propos du président russe Vladimir Poutine,
21:29je vous propose d'en écouter un extrait.
21:53Voilà, une trêve, oui, sans condition.
21:57On va tout de suite retrouver notre correspondant à Moscou, Jean-Didi Revoin.
22:01Jean-Didi, on a besoin de votre expérience
22:03pour essayer de comprendre ce que dit Vladimir Poutine,
22:05puisque dans la matinée, un conseiller diplomatique dit
22:08qu'un cessez-le-feu de 30 jours ne serait, je cite,
22:10rien d'autre qu'un répit temporaire pour les militaires ukrainiens,
22:12rien de plus, et quelques heures plus tard,
22:14il semble à demi ouvrir la porte.
22:17Que faut-il comprendre ?
22:23Ce qu'on comprend, c'est qu'il est en position de force sur le terrain,
22:27qu'il a envie de maximiser ses avantages militaires,
22:29et qu'il espère ainsi pouvoir verrouiller ses positions
22:33avant d'entrer en négociation.
22:35Alors, on l'a dit, il est d'accord sur le principe d'une trêve,
22:38ce qu'il excluait auparavant parce qu'il voulait une solution globale,
22:41et on voit que, tout en étant d'accord sur le principe d'une trêve,
22:45il énonce toute une série de nuances et de questions
22:48qui se posent véritablement dans le cadre de l'instauration d'une trêve
22:50entre Kiev et Moscou,
22:53et c'est la façon dont on va répondre à ces questions,
22:56dont il espère pouvoir tirer un avantage pour, au final,
23:00plutôt que de geler les fronts pendant 30 jours,
23:03arriver à quelque chose de plus global,
23:05éviter un regroupement et un réarmement des forces ukrainiennes,
23:08de façon à ce que, comme il l'a dit également,
23:11les causes profondes du conflit soient résolues,
23:15c'est-à-dire que l'Ukraine soit démilitarisée
23:18et qu'elle n'entre pas dans l'OTAN.
23:20Jean-Didier Revoy, en direct de Moscou.
23:23Paul Gogo, là encore avec votre connaissance du discours de Vladimir Poutine.
23:28Il y a ses propos, une trêve sous condition,
23:31il y a un envoyé spécial américain, Steve Whitkoff,
23:33qui était par ailleurs celui qui était au Moyen-Orient il y a quelques jours,
23:35pas spécialement un grand diplomate,
23:37qui va vraisemblablement rencontrer Vladimir Poutine.
23:40Qu'est-ce qui va prendre le dessus ?
23:42Est-ce que c'est la trêve ou est-ce que ce sont les conditions
23:46qui sont fixées par Vladimir Poutine qui, in fine,
23:48peuvent empêcher la conclusion de cette trêve
23:51et d'un arrêt des combats de 30 jours ?
23:53Là, la situation que j'observe,
23:55c'est surtout que Donald Trump se met dans une situation
23:58où quand Vladimir Poutine acceptera la trêve de 30 jours,
24:00Donald Trump, il lui restera 30 jours pour forcer les Ukrainiens et les Européens
24:04à accepter ce qu'il demande depuis le premier jour de la guerre en 2022.
24:07Je ne sais pas s'il faut refaire la liste,
24:09mais on en a déjà beaucoup parlé, une Ukraine hors de l'OTAN,
24:12un changement de président, des régions qui sont occupées,
24:16le blanchiment des régions occupées, on va dire.
24:19Et donc, Vladimir Poutine, il ne dit rien d'autre que ça aujourd'hui.
24:22C'est juste que sa position, après avoir été alpaguée par Donald Trump,
24:26faisait qu'il ne pouvait pas juste venir et dire
24:28« non, je suis contre » ou « oui, je suis totalement pour ».
24:30Il crée cette situation et j'attire d'ailleurs votre attention sur la forme
24:34qui est très intéressante parce qu'il a quand même convoqué
24:36le dictateur biélorusse pour créer cette mise en scène
24:39avec des déclarations qui ont été faites avant.
24:42« Nous, on est prêts à se battre ensemble contre l'OTAN s'il le faut ».
24:45Et ce symbole, alors moi j'y vois ce symbole-là,
24:48en tout cas dans ce qui a été créé aujourd'hui,
24:50c'est que le rêve de Vladimir Poutine,
24:52c'est que l'Ukraine soit exactement comme la Biélorussie,
24:54une Ukraine sur laquelle il aurait un contrôle total.
24:57Totalement satellite.
24:58C'est ça, où il peut convoquer le président pour créer des mises en scène
25:01quand il le veut et voilà, ce genre de choses.