Le savoir-faire français visé. Donald Trump a menacé jeudi la France et l'Union européenne d'imposer des droits de douane à 200% sur leurs champagne, vins et autres alcools si les nouveaux tarifs douaniers de l'UE de 50% sur le whisky américain ne sont pas retirés.
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00:00J'irais pas jusqu'à dire que c'est avec le sourire que nous avons accueilli cette nouvelle, un sourire narquois bien sûr,
00:07puisqu'il fallait être particulièrement naïf pour ne pas s'attendre à ce genre d'annonce de la part du président Trump.
00:15Il ne faut pas oublier, on l'a tous constaté, que c'est avant tout un businessman, certains diront même marchand de tapis pour être un peu vulgaire,
00:24mais en tout cas un businessman qui ne sait entrer en négociation qu'en utilisant les rapports de force.
00:31Donc 200 % aujourd'hui, je pense qu'il y a un effet d'annonce.
00:34Ça fait un moment qu'on le voyait venir avec son comportement, le comportement qui est le sien au niveau commerce depuis qu'il est président.
00:44On s'attendait à ce genre d'annonce tôt ou tard.
00:47Que ce soit 50, 100, 200, 300 % d'annoncés. De toute façon, c'est une base de négociation.
00:54Oui, une base de négociation, mais il faut dire que ce n'était pas 200 %, mais il l'a déjà fait par le passé.
00:58En 2019-2020, il avait imposé des taxes de 25 %, donc ça vous poserait un gros problème à vous tous, au sens large, vignerons d'Alsace ?
01:09Oui, c'est un problème évidemment. Le marché américain, c'est notre deuxième marché en valeur au niveau exportation.
01:16L'Alsace exporte 27 % de sa production, de ses vins.
01:20Le marché américain, c'est le deuxième en valeur, le cinquième en valorisation.
01:24Bon, ce n'est que le cinquième tout de même.
01:26Ensuite, oui, on a quelques maisons qui, historiquement, exportent une grosse...
01:31Je pense à la maison Trimbach, qui est très, très présente, plus quelques dizaines d'autres aux États-Unis.
01:37Il est évident que ce soit 25 ou 100 %, ça aura un impact sur la vente de nos vins aux États-Unis.
01:44Ensuite, aujourd'hui, une fois de plus, arrêtons d'être naïfs.
01:48Cette position du président Trump, il fallait qu'elle arrive.
01:52C'était pratiquement inévitable.
01:54Celui qui n'a pas vu dire ça, c'est qu'il lui a tourné le dos, c'est qu'il est particulièrement naïf.
02:00Et qu'est-ce que vous attendez du gouvernement ? Vous avez vu la réaction ?
02:05Oui, tout à fait.
02:08J'allais enchaîner en vous disant qu'aujourd'hui, au jour J, nous vignons indépendamment de France.
02:14Nous sommes plus interpellés, déçus par la faiblesse de la réaction de la Commission européenne.
02:20On a un peu l'impression qu'on risque, que nous, la viticulture française, risque d'être un peu le dernier don de la farce,
02:26qu'on risque d'être sacrifiés sur l'autel.
02:29Quand on a en face de soi quelqu'un qui utilise à ce point-là les rapports de force et qui rentre très violemment en négociation,
02:39la réponse de la Commission européenne aujourd'hui est un peu sous-dimensionnée, un peu naïve.
02:45Et clairement, ça donne l'impression qu'on lui prête le flanc.