Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement National à l’Assemblée nationale et députée RN du Pas-de-Calais, s’exprime sur la voix que doit porter la France dans le monde : «La France est éjectée de tout».
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00:00C'est exactement ça. Camarade, choisis ton camp.
00:03C'est malheureux parce que la France, c'est le pays de la raison.
00:08Et nous avons perdu la raison.
00:11La classe politique aujourd'hui agit de manière binaire, réfléchit de manière binaire.
00:18Il n'y a plus de hauteur sur les événements. Il n'y a plus de recul sur les événements.
00:22Il n'y a plus de profondeur de la réflexion.
00:25Il faut être pour ou contre.
00:27Et si vous êtes pour, vous êtes dans le bon camp.
00:30Et si vous êtes contre, vous êtes dans le mauvais.
00:32Il y a quand même une ligne de front en Europe.
00:34Non mais il n'y a pas de ligne de front.
00:36Parce que moi, je ne suis pas pour que la Russie attaque l'Ukraine.
00:40Donc c'est ridicule.
00:42Pourquoi on vous le reproche encore aujourd'hui ?
00:45Parce que c'est facile.
00:47Certains reprennent vos anciennes déclarations.
00:49Mais parce que c'est une caricature.
00:51Oui, certains reprennent les images de M. Macron accueillant, avec un sourire jusqu'aux oreilles,
00:57Vladimir Poutine au fort de Brégançon.
01:01Ça n'a aucun sens, ce genre d'attaque et d'agressivité.
01:06Alors que très clairement, nous avons encore une fois des solutions à proposer.
01:11Et pour la paix, on disait qu'elle pèse.
01:13Ça m'intéresse plus que les débats, honnêtement, que je trouve d'un niveau bien souvent pitoyable.
01:18En France aujourd'hui, le niveau des débats politiques, je le trouve très mauvais.
01:23Je vous le dis.
01:25N'hésitez pas à avoir des mots très durs envers Emmanuel Macron également.
01:28Ce n'est pas la question d'avoir des mots durs.
01:32C'est la question de l'argumentation que l'on développe, de l'objectif que l'on cherche à obtenir.
01:37Moi, ce que je cherche, c'est que la France retrouve la voie particulière qui est la sienne aujourd'hui.
01:42La France est éjectée de tout.
01:44Emmanuel Macron s'est fâché avec le monde entier.
01:46Il a réussi à se fâcher avec des pays qui sont fâchés ensemble depuis des décennies.
01:51Et bien, il a réussi à se fâcher avec les deux.
01:53Il arrive à se fâcher avec la Russie, à se fâcher avec les États-Unis en même temps.
01:57Ce n'est pas évident.
01:58Il arrive à se fâcher avec l'Algérie et avec le Maroc en même temps.
02:01Ce n'est pas évident.
02:02Je veux dire, on n'a plus de voix, on n'existe plus.
02:05Alors, il est contraint à l'agitation.
02:07Vous savez, ces choses-là nous dépassent.
02:08Faignons d'en être les organisateurs.
02:10Alors, on organise des sommets.
02:12On discute, mais on discute des choses sur lesquelles nous n'avons plus d'influence.
02:16Et c'est cela que je lui reproche.
02:18Donc, je souhaite qu'il redonne à la France de l'influence.
02:23Et le meilleur moyen de lui redonner de l'influence,
02:26c'est de faire en sorte que cette conférence de paix, la France, soit à la table
02:30et qu'elle discute de quelle paix.
02:33Parce que moi, ce que je ne souhaite pas, c'est le traité de Versailles.
02:35C'est une paix qui, en réalité, contient en germe les conflits de demain.
02:41Et donc, je pense qu'il faut...
02:43C'est ce que semble craindre aussi.