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00:00Et à 7h19 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko place à l'éditorial Éco.
00:04Bonjour Agnès Verdier-Molinier.
00:05Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:07Agnès, avec les dépenses de défense à programmer en plus, on comprend que l'on va s'endetter encore plus.
00:14Et oui Dimitri, et les marchés ne s'y trompent pas, les taux montent sur les dettes en Europe.
00:20Hier, le taux de la dette à 10 ans de la France était à 3,49 et celui de l'Allemagne à 2,82.
00:27Pour l'instant, l'écart entre le taux allemand et le taux français reste stable, mais il faut s'attendre à ce que cela bouge.
00:33Pourquoi ? Parce que les pays d'Europe vont se mettre de concert, tous en même temps, à emprunter plus pour financer leur effort de réarmement.
00:41Et cela risque de créer quoi ? Une sorte d'embouteillage sur les marchés.
00:45En Allemagne, les conservateurs et les sociodémocrates ont annoncé la semaine dernière qu'ils étaient prêts à suspendre leurs fameux freins à l'endettement.
00:52Cela a fait bondir les taux des dettes publiques européennes.
00:55Et nous étions, pour la France, au taux le plus haut atteint depuis novembre 2011, au 6 mars.
01:01Et la crise, vous vous en souvenez, c'était la crise des dettes souveraines.
01:05Information de dernière minute qui nous vient d'Allemagne, les écologistes ne sont pas du tout d'accord pour lever ce frein à l'endettement.
01:10Ce n'est donc pas fait pour Friedrich Merz, mais on en parlera une autre fois.
01:13Revenons à la dette française. Le pronostic est assez clair, Agnès, c'est qu'elle va coûter de plus en plus cher.
01:19Eh oui, le coût annuel de la dette est prévu à 59 milliards d'euros cette année et devrait, selon la prévision de Bercy, atteindre les 90 milliards d'euros en 2027.
01:29On peut d'ores et déjà dire que ce sera plus, Dimitri.
01:33Quand on pense qu'on se pose mille questions pour arriver à atteindre les 100 milliards de dépenses en défense en 2030 et qu'on se demande comment faire,
01:41alors qu'on sera largement à 100 milliards de dépenses de coût de la dette en 2030, on comprend que notre niveau d'endettement commence à faire très très mal.
01:50Il y a aussi cette piste de flécher une partie de l'argent du livret A vers la défense.
01:55Vous pensez, Agnès, que ça ne réduira pas le coût annuel de la dette ?
01:59Non, puisqu'il faudra bien payer des intérêts aux souscripteurs de ce livret défense.
02:04C'est même pour ça, d'ailleurs, qu'ils vont souscrire ce livret, parce qu'il y aurait potentiellement un bon taux.
02:10Et même si nous empruntons de manière concertée au niveau européen, cela reste la France qui s'endette d'une manière ou d'une autre,
02:16soit en direct via sa participation ou soit via par sa participation au budget européen, ce qui creusera aussi son déficit à terme.
02:25D'ailleurs, on souligne que les pays frugaux ont refusé les eurobonds, des votes de recettes propres supplémentaires, des impôts supplémentaires au niveau européen.
02:35Donc les agences de notation ne seront pas dupes et regarderont le niveau total d'endettement de la France.
02:40Ce n'est pas parce que les nouvelles dépenses de défense ne compteront plus dans les 3% de déficit au sens de Maastricht que cela fera disparaître le déficit.
02:49Et il faut souligner aussi, Dimitri, qu'on emprunte beaucoup auprès d'étrangers.
02:53Donc on est beaucoup plus fragile par rapport aux taux qui peuvent monter sur les marchés.
02:59Donc le coût de la dette française n'a pas fini de monter.
03:03Et malheureusement, signature européen Agnès Verdier-Molinier. Merci Agnès.
03:07Merci Dimitri.

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