François Pitrel, journaliste environnement à BFMTV, revient sur la présentation du plan climat par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Il s'agit de faire face à un réchauffement de +4°C d'ici 2100 en France.
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00:00Si François Pitrelle est là, c'est qu'on va parler climat et plus précisément la France à plus 4 degrés.
00:04Le gouvernement a présenté ce matin son troisième plan d'adaptation au changement climatique, une cinquantaine de mesures.
00:10Écoutez Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l'Économie.
00:15Le premier enjeu, c'est les territoires côtiers.
00:1820% des territoires côtiers sont aujourd'hui à risque par rapport à la montée des eaux,
00:23risque de subversion marine, retrait du trait de côte.
00:26L'agriculture aujourd'hui est confrontée à de nouveaux ravageurs, des baisses de rendement,
00:31des épisodes climatiques qui ruinent une journée, un an de travail.
00:35Donc là aussi, avec ma collègue Annie Gennevard, on va travailler à
00:39comment accompagner et déployer utilement des crédits qui ne soient pas juste pour réparer les dégâts,
00:46mais qui soient pour aider les agriculteurs à s'adapter et avoir finalement moins de conséquences
00:51sur leur production dans les années qui viennent.
00:54François, la France a plus 4 degrés, qu'est-ce que ça signifie ? Qu'on a perdu la bataille ?
00:59Ça veut dire qu'il faut se préparer au fait que,
01:02même si nous, la France et l'Europe faisons pas mal d'efforts pour limiter nos gaz à effet de serre,
01:07il se peut que par le contexte géopolitique actuel ou parce que d'autres pays décideront de ne pas aller
01:12vers la transition énergétique, on se retrouve avec un climat qui se réchauffe.
01:16Et regardez cette carte de France, d'ici la fin du siècle, 2100,
01:20il pourrait y avoir en gros le climat de Bilbao à Lille, de Rome à Lyon ou de Séville à Marseille.
01:27Ça veut dire, plus 4 degrés, finalement, on va en vacances dans ces endroits-là.
01:30Ça peut être, on va dire, dans l'imaginaire un peu agréable.
01:33Oui, parfois on y étouffe, même en vacances.
01:35On y étouffe un peu fort l'été.
01:36Et surtout, c'est une augmentation de la température extrêmement rapide en 150 ans.
01:41La dernière fois qu'on a eu une augmentation de la température au niveau de la planète à ce niveau-là,
01:47ça a pris 10 000 ans.
01:48Donc là, c'est une accélération du réchauffement qui est très problématique
01:51parce qu'elle va nécessiter de s'adapter extrêmement vite,
01:55même si on va essayer de limiter cet impact du changement climatique dans les années à venir.
01:59Que va permettre ce plan concrètement ?
02:01On a entendu quelques mesures dans la voie d'Agnès Palinier-Runacher,
02:04mais donnez-nous des exemples.
02:05Alors, il y a 52 mesures et c'est vrai que je suis d'accord avec vous,
02:08il y a beaucoup de choses qui ne sont pas forcément très concrètes.
02:11Mais dans les choses un peu nouvelles, il y a par exemple une réserve citoyenne.
02:16C'est un ensemble de bénévoles qui seront mobilisables le jour où il y a une catastrophe naturelle dans votre commune.
02:22Vous pourrez faire partie, comme ça peut être le cas par exemple quand vous êtes formé dans votre entreprise au risque incendie,
02:28il y a des gens qui sont serfils.
02:30Et bien là, ou alors quand vous êtes en bord de mer, il y a des gens qui travaillent pour la SNSM,
02:34qui sont des bénévoles qui vont essayer de sauver les personnes qui sont en difficulté en mer.
02:39Et bien, une sorte de réserve citoyenne dans ce genre-là qui pourrait être mise en place avec Beauvau dans les années à venir
02:44pour aider les pompiers en cas de catastrophe naturelle.
02:46Ça, c'est un peu concret.
02:47Et puis, il y a de l'argent, de l'argent qui est mis notamment dans le fonds Barnier qui a un peu augmenté.
02:50Le fonds Barnier, vous savez, c'est cette somme d'argent qui permet de dédommager des personnes
02:56qui vivent dans une zone déclarée désormais inondable ou en tout cas invivable.
03:00Et donc, on va avoir un peu plus de moyens pour aider ces gens à racheter leur maison
03:05parce que forcément, ces endroits-là, ça devient invendable.
03:09Et il y a aussi des mesures sur, on va dire, l'adaptation par rapport à la nature.
03:15La question des inondations, par exemple, on a bien vu que les digues, ça ne suffit pas.
03:18Il faut qu'on crée des éponges naturelles un peu partout autour de nos villes pour limiter ce risque d'inondation.
03:24Là, on aura un peu d'argent pour financer ces stratégies-là.
03:26Merci François Pitrelle.