Depuis l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron ce 5 mars, la France et la Russie se confrontent par déclarations interposées, et le ton monte. Les deux pays se qualifient de « menace » mutuelle, mais la voie du dialogue ne semble pas fermée pour autant.
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00:00Il y a encore des gens qui souhaitent retourner à la guerre de Napoléon et qui oublient comment ça s'est terminé.
00:06La seule puissance impériale que je vois aujourd'hui en Europe s'appelle la Russie.
00:09Et c'est un impérialiste révisionniste.
00:11Ces derniers jours, on assiste à une escalade des tensions entre la France et la Russie
00:15sur fond de déclarations interposées
00:17Bien sûr, c'est une menace envers la Russie, si elle la considère comme une menace.
00:21et de provocations.
00:22Vous n'avez pas un agent de la DGSE, vous n'avez pas un officier d'état-major actuellement en France
00:26qui considère que la Russie n'est pas une menace.
00:28Symbole de ces tensions, la locution de ce 5 mars d'Emmanuel Macron.
00:32Au-delà de l'Ukraine, la menace russe est là et touche les pays d'Europe, nous touche.
00:38La Russie du président Poutine viole nos frontières pour assassiner des opposants,
00:42manipule les élections en Roumanie, en Moldavie.
00:45Elle organise des attaques numériques contre nos hôpitaux pour en bloquer le fonctionnement.
00:49La Russie tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux.
00:54Et au fond, elle teste nos limites.
00:55Ces déclarations, elles tranchent avec la position conciliante
00:58parfois adoptée au début de la guerre en Ukraine.
01:00Et la Russie n'a pas tardé à réagir.
01:25Cette escalade rhétorique, elle s'inscrit dans un sursaut de la France et de l'Europe.
01:29Ce sursaut, on le doit au changement de position des Etats-Unis dans cette guerre.
01:33La première puissance mondiale est passée d'un soutien indéfectible envers Zelensky,
01:37à la suspension de l'aide militaire et du renseignement américain en Ukraine.
01:47Après la sidération depuis dix jours, elle vient du changement du comportement américain.
01:51C'est donc la Russie qui est en train d'agir.
01:53Elle vient du changement du comportement américain.
01:55C'est donc une nouvelle étape stratégique clé
01:58dans laquelle on ne peut plus dépendre du locataire de la Maison Blanche.
02:01En réaction, l'Europe se réorganise et la France propose d'ouvrir un débat stratégique
02:06sur la protection du continent par l'arme nucléaire française.
02:24Utiliser l'arme nucléaire, se préparer à l'utilisation de l'arme nucléaire
02:28contre la Russie, c'est bien sûr une menace.
02:31Moi je suis ministre des armées, vous n'avez pas un agent de la DGSE,
02:34vous n'avez pas un officier d'état-major actuellement en France
02:37qui considère que la Russie n'est pas une menace.
02:39Les deux pays se perçoivent comme des menaces mutuelles et se répondent coup sur coup.
02:43Au-dessus de la mer Méditerranée orientale,
02:44cet avion de chasse russe frôle un drone de surveillance français
02:47dans l'espace aérien international.
02:49Un comportement dangereux, perçu comme une provocation
02:52par le ministère des armées qui a rendu publique cette vidéo sur son compte X.
02:56Mais c'est aussi une confrontation via des allusions historiques.
02:58Il y a encore des gens qui veulent retourner à l'armée de Napoléon,
03:03qui oublient comment ça s'est terminé.
03:05Vladimir Poutine fait référence à la campagne de Russie menée par Napoléon en 1812
03:10qui s'est soldée par un cuisant échec de l'empereur français.
03:13La seule puissance impériale que je vois aujourd'hui en Europe s'appelle la Russie.
03:17Et c'est un impérialiste révisionniste
03:20de l'histoire et de l'identité des peuples.
03:23Et notre volonté, nous, c'est d'être une puissance de paix et d'équilibre.
03:27Au fond, tout ce que nous faisons,
03:29par les choix y compris d'ailleurs de nous armer pour éviter la guerre de demain,
03:32ce sont des choix de paix.
03:34Et donc je pense que le président Poutine devrait revenir à cette vision-là.
03:40Au-delà des déclarations interposées,
03:42le dialogue direct entre Paris et Moscou ne semble pas pour autant coupé.
03:46Vous savez, M. Macron déclare de temps en temps de manière si fière
03:52qu'il va téléphoner à Poutine, qu'il va discuter avec lui.
03:55Il y a des possibilités comme ça.
03:57Personne ne l'oblige.
04:01Au contraire, le président empêche constamment de s'exprimer
04:05en contact avec tous ses collègues.
04:09Et par rapport à ces, disons-les-même,
04:13inintelligents accusations de la Russie
04:16de préparer la guerre contre l'Europe et la France,
04:19Poutine a répété plusieurs fois,
04:22en disant que ces pensées étaient inconnues, de la bêtise.