Dans son édito du 07/03/2025, Thomas Bonnet revient sur les refus de l'Algérie d'accueillir ses ressortissants sous OQTF.
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00:00Pendant que le Président de la République hausse le ton contre la Russie,
00:02la France subit un nouveau revers avec l'Algérie.
00:06Le régime d'Alger a de nouveau refusé la réadmission de plusieurs de ses ressortissants ces dernières heures.
00:11Thomas Bonnet, c'est un nouveau pied de nez des autorités algériennes à pied de nez à la France ?
00:15Oui, en l'espace de trois jours, ce sont trois ressortissants algériens qui ont été refusés sur le territoire.
00:21Des personnalités aux profils pourtant inquiétants,
00:23certains étant connus pour des faits de vols aggravés ou de trafic de stupéfiants.
00:27L'un d'entre eux est présent de manière irrégulière sur le territoire depuis 2016,
00:30frappé d'une OQTF depuis 2017.
00:34Les refus de l'Algérie de les admettre sur leur territoire est une violation totale du protocole de 1994
00:39qui stipule qu'un document d'identité valide suffit à permettre la réadmission au total.
00:44Écoutez bien, depuis le 9 janvier dernier et le très médiatique refus d'entrer de l'influenceur Doualem,
00:49nous en sommes à 17 refus de réadmission de la part de l'Algérie.
00:54Un chiffre qui montre que la situation ne s'améliore pas entre les deux pays, loin de là.
00:59Non, malgré la médiatisation et la politisation de ces dossiers, il n'y a aucun effet statistique,
01:04pas de volonté non plus de coopérer de la part de l'Algérie.
01:07Le président de la République pourtant soulignait récemment les bons chiffres des expulsions vers Algérie.
01:11On parlait de 3 000, il parlait de 3 000 laissés passer consulaires accordés par les autorités sur l'année 2024.
01:17C'est un chiffre largement insuffisant et qui nous saurait dissimuler les récentes décisions de l'Algérie
01:22qui refusent désormais des ressortissants à leur descente de l'avion
01:25ou même, lors de leur embarquement, la compagnie Air Algérie, qui est affiliée au pouvoir,
01:29durcit ses conditions pour accueillir à bord des procédures d'expulsion.
01:33Malgré tout, les services de police français sont mobilisés, ils poursuivent leur travail titanesque.
01:37Avec un résultat pareil, il y a vraiment de quoi devenir fou.
01:40Et puis, dernière preuve en date du ton adopté par l'Algérie,
01:43la diplomatie d'Algérie a convoqué hier l'ambassadeur de France pour un rappel à l'ordre.
01:47L'objet de la discorde, ce sont des exercices conjoints entre la France et le Maroc
01:51qui sont prévus en septembre prochain et que le régime algérien considère comme un acte de provocation
01:56qui va augmenter le climat de tension entre la France et l'Algérie.
01:59Ces refus de réadmission posent encore une fois la question de la volonté politique.
02:03Et ça pose la question de la réaction de l'Algérie à l'ultimatum lancé par le Premier ministre.
02:07François Bayrou a laissé six semaines au régime algérien pour coopérer de manière plus efficace,
02:12sous peine de revoir les accords de 1968.
02:15Mais à peine avait-il terminé sa phrase que le président de la République désavouait son gouvernement,
02:20promettait de ne pas dénoncer l'accord bilatéral.
02:22Il rappelait que la décision lui appartenait à lui et à lui seul.
02:25Alors on ne peut qu'espérer que ces nouvelles provocations de l'Algérie
02:28puissent servir d'électrochoc du côté de l'Elysée.
02:30Mais au fond, on n'a plus vraiment d'espoir.
02:32Ces sujets n'intéressent pas Emmanuel Macron,
02:34lui qui se rêve en leader d'une Europe libre qui résiste à l'ogre russe,
02:39n'a pas envie d'hausser le ton face à l'Algérie.
02:41Vous n'entendrez jamais d'allocution solennelle du président de la République
02:44sur la question de l'immigration, de l'islam radical, qui sont pourtant des dangers bien réels.
02:49Est-ce par crainte de débordement de la diaspora algérienne,
02:52comme l'indique son entourage,
02:53ou simplement par désintérêt sincère de ces sujets ?
02:56En attendant, Bruno Rotaïo doit manger son chapeau.
02:59Attention à l'indigestion parce que le risque,
03:02c'est de perdre son ministre le plus populaire
03:04et avec lui, la stabilité de son gouvernement.