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Dans son édito du 16/01/2025, Thomas Bonnet revient sur la gauche et plus particulièrement LFI qui multiplie les prises de position en faveur de l'Algérie.

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Transcription
00:00À la télévision algérienne, des journalistes lisent chaque ligne des communiqués du régime.
00:06Et en France, nous avons des parlementaires qui en reprennent chaque mot,
00:11chaque idée des petits télégraphistes au service d'Alger.
00:14Dernier exemple en date, il est absolument saisissant,
00:17c'est le député Bastien Lachaud lors d'une question au gouvernement à l'Assemblée nationale écoutée.
00:24Vous multipliez les menaces et les provocations contre Alger,
00:27comme sur le Sahara occidental en contradiction avec le droit international.
00:31Vous stigmatisez des millions d'Algériens, de binationaux, de Français d'origine algérienne.
00:38Le vocabulaire arrogant et guerrier que vous employez n'a rien à faire dans les relations internationales.
00:44Les pires fantasmes de l'extrême droite que vous alimentez n'ont rien à faire dans le débat public.
00:50C'est l'algérophobie qui est votre rente politique.
00:53Vous soufflez sur les braises des haines passées, vous attisez la xénophobie, l'islamophobie et le racisme
01:00dans l'espoir d'exciter l'opinion publique et de masquer vos échecs.
01:04Il faut vraiment se rendre compte des propos tenus dans l'enceinte de la représentation nationale par un député français.
01:11Le terme d'algérophobie est un mot que l'on retrouve dans les propos des dignitaires du régime d'Alger
01:16ou chez certains éditorialistes alignés avec le pouvoir.
01:19Il est donc maintenant repris et asséné tranquillement depuis les bancs de l'Assemblée nationale française.
01:25La réciproque ne serait évidemment pas possible.
01:28Ce qui est accepté en France ne le serait pas de l'autre côté de la Méditerranée.
01:32Les bastiens lâchaux algériens ont été enfermés
01:35et ceux qui osent critiquer le régime peuvent se retrouver dans les geôles,
01:38comme l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal, dont le sort n'intéresse que très peu les députés insoumis.
01:45En France, on a le droit de prendre parti d'un autre pays dans un conflit diplomatique,
01:49une différence fondamentale entre un pouvoir démocratique et un pouvoir qui ne l'est pas.
01:54Vous faites bien de le rappeler.
01:55Comment expliquer cette prise de position des insoumis pour l'Algérie ?
01:59D'abord parce qu'ils ont une vision fantasmée de ce pays.
02:02Il y a un inconscient historique d'une partie de la gauche et de ses liens avec l'Algérie.
02:07Ils utilisent l'histoire pour dresser des parallèles aussi erronés que lamentables,
02:11comme lorsque Rima Hassan, l'eurodéputé, disait que l'Algérie était, je cite,
02:16la Mecque des révolutionnaires.
02:17Cet imaginaire révolutionnaire est d'ailleurs très important à souligner.
02:21Dans l'intervention de Bastien Lachaud hier, le député parle d'une possible menace sur la paix civile.
02:28Quel aveu ?
02:29Entamer un bras de fer diplomatique avec l'Algérie serait une menace pour la paix civile.
02:34On espère sincèrement que ce facteur, que cette hypothèse,
02:37n'explique pas la prudence extrême de notre diplomatie sur le dossier.
02:41En brandissant autant que possible le sujet algérien,
02:44LFI espère toucher un électorat précis.
02:47C'est évidemment très clair.
02:49Tout cela s'inscrit dans une stratégie politique réfléchie,
02:52celle de la Nouvelle France, de la créolisation,
02:54pour reprendre les termes de Jean-Luc Mélenchon.
02:57D'ailleurs, à ce sujet, il faut écouter le discours de Rima Hassan
03:00aux côtés de Mathilde Panot lors d'un récent meeting dans le Val-de-Marne.
03:04Voilà ce qu'elle disait.
03:05L'antiracisme a besoin de voix et de visages incarnés
03:09et non pas de porte-parole éloignés de la réalité.
03:12Comme le dit l'adage, la révolution finit toujours par manger ses enfants.

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