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Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, était l'invité du Face à Face ce jeudi 6 mars. Il est revenu sur le partage ou non de décision concernant l'arme nucléaire après les déclarations d'Emmanuel Macron face à la menace russe. 

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Transcription
00:00aucun partage de la décision. Le président l'a rappelé, tous les présidents avant lui l'avaient fait, et le général de Gaulle, le premier, avait évoqué
00:07cette dimension européenne des intérêts vitaux de la France, et donc de la dissuasion nucléaire. Ce que le président a dit, et qui est historique,
00:14c'est qu'il
00:15consentait à ouvrir un dialogue stratégique à la demande du nouveau chancelier allemand
00:20sur cette dimension européenne de la dissuasion.
00:22Ça veut dire quoi ? Qu'est-ce qu'il faut entendre ? Qu'est-ce qu'il faut comprendre ?
00:24Pourquoi est-ce que c'est très utile ? Sans rentrer dans le détail d'une science que
00:29est entourée d'une forme d'ambiguïté, de secret, qui garantit son effectivité ?
00:36Nous avons avec les Royaumes-Unis
00:38non seulement le siège de membre permanent du Conseil de sécurité, mais aussi la dissuasion nucléaire.
00:46La dimension européenne de notre dissuasion suggère que, dans certaines situations
00:53où des pays voisins, le général de Gaulle avait parlé du Benelux,
00:57serait menacé, la dissuasion...
00:59En quoi le débat aujourd'hui est-il différent ? Puisqu'au fond, le général de Gaulle, vous le disiez, il y avait le Benelux,
01:05il y avait l'Allemagne de l'Ouest...
01:06Oui, mais il n'y a jamais vraiment eu de
01:08discussion, de dialogue stratégique avec nos partenaires, si bien que nos partenaires...
01:11C'est-à-dire que nous, nous disions, on est là pour vous, mais on n'en avait jamais parlé avec vous.
01:14Et puis surtout, qu'est-ce que ça signifie vraiment ? Parce qu'au moment où l'Allemagne décide de consacrer plusieurs centaines de milliards d'euros à sa défense,
01:21il va bien falloir qu'elle décide comment
01:23l'employer. Et la manière de décider de comment l'employer dépend de ce dialogue stratégique sur la dissuasion.
01:28Est-ce que ça veut dire aussi qu'il pourrait y avoir une sorte de partage des fardeaux ?
01:32Il n'y a pas de partage.
01:33C'est-à-dire qu'on est là... Pas de partage à la décision.
01:35Pas de partage envisagé à ce stade.
01:36Pas de partage à la décision.
01:37Bien sûr.
01:38Mais si l'on va jusqu'à dire stratégiquement, désormais nous sommes aussi une forme de parapluie pour vous,
01:43mais prenez une part du financement, est-ce que l'Allemagne pourrait participer au financement de notre bombe atomique ?
01:50Le Président de la République a parlé d'un dialogue stratégique.
01:53C'est une décision historique qui ne remet en rien la responsabilité qui est la sienne, exclusive, s'agissant de la décision.
02:01De la décision, mais du financement.
02:03Ce n'est pas ce qui est abordé à ce stade, ce n'est pas ce qui est envisagé par le Président de la République.

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