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Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin du 06 mars 2025.

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00:00RTL, au coeur de l'actu.
00:04Et à la une ce matin, le sombre tableau dressé hier soir par Emmanuel Macron lors de son allocution solennelle
00:10où il a mis en garde les français, pour la première fois assez clairement d'ailleurs, contre la menace russe.
00:16Il faudra des réformes, des choix, du courage, a dit le Président.
00:20On entendait presque du sang et des larmes de Churchill.
00:23On est rejoint par Thomas Desprez du service politique de RTL. Bonjour Thomas.
00:26Bonjour.
00:27Le chef de l'État est attendu aujourd'hui à Bruxelles pour un conseil européen extraordinaire.
00:31En présence du Président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
00:34Je disais, tableau bien sombre, 15 minutes assez inquiétantes même,
00:38de la Russie, de Vladimir Poutine à l'Amérique de Donald Trump.
00:41Oui, de l'Est à l'Ouest, en quelque sorte, avec des mots très très durs, vous en avez cité quelques-uns.
00:46Notre sécurité est menacée, dit clairement Emmanuel Macron, avec la menace de la Russie.
00:50D'abord, une agressivité qui ne semble pas connaître de frontières, dit le Président,
00:54avec, on le voit très clairement, des éléments concrets sur le terrain.
00:58Des pays frontaliers qui se demandent s'ils ne vont pas être les prochains sur la liste.
01:01Des intimidations russes contre certaines de nos installations, nous, françaises,
01:05sur l'un de nos drones il y a quelques jours.
01:07Il faudra prendre des décisions, dit Emmanuel Macron, ça c'est pour l'Est.
01:10Et puis, il y a l'Ouest à l'opposé, avec l'imprévisibilité de Donald Trump.
01:15Je veux croire que les États-Unis resteront à nos côtés, c'est ce qu'il dit le chef de l'État.
01:19Mais il nous faut être prêts, si ce n'était pas le cas.
01:22On peut, évidemment, penser à la décision américaine, il y a 48 heures, de retirer son soutien à l'Ukraine.
01:28Ajouter à cela des menaces d'une guerre commerciale qui plane, y compris sur l'Europe,
01:32avec le risque de conséquences en cascade.
01:34L'avenir de l'Europe n'a pas à être tranché à Washington ou à Moscou, c'est ce qu'il dit Emmanuel Macron.
01:39Rester spectateur serait une folie.
01:41Il va donc falloir faire des choix et prendre des décisions sans précédent, et ça va coûter cher.
01:45Justement, on a parlé cette semaine, c'est la Commission, la Présidente de la Commission européenne,
01:50qui a annoncé qu'on allait investir 800 milliards d'euros pour se réarmer.
01:55On a longtemps parlé d'une Europe de la défense, ça y est, on y est là ?
01:58Oui, là, on en prend vraiment la direction.
02:00Alors, ça ne va pas se matérialiser tout de suite par une armée commune européenne,
02:04mais c'est quand même une petite révolution qui est en train de se dérouler sous nos yeux,
02:08un peu comme le fait que le Covid décide de s'endetter, vous vous souvenez, à l'époque du Covid.
02:12Alors, là, l'idée, ce n'est pas d'acheter des masques, ni des vaccins,
02:16mais c'est très clairement d'acheter des munitions, des chars, des équipements, bref, de se préparer à faire la guerre.
02:21Ce n'est pas très rassurant, mais il faut quand même y penser.
02:23Il y aura une réunion, d'ailleurs, la semaine prochaine, à Paris, des chefs d'état-major des différents pays européens,
02:28c'est ce qu'a annoncé hier soir Emmanuel Macron.
02:30Et puis, il y a un sujet qui planait aussi, Jérôme, ces derniers jours, c'est la question de la dissuasion nucléaire française.
02:35Est-ce qu'il faut que la France protège toute l'Europe ?
02:38Pour rappel, il n'y a que nous et le Royaume-Uni qui possédons l'arme nucléaire.
02:42Emmanuel Macron a redit hier qu'il fallait ouvrir le débat,
02:45tout en rappelant qu'à la fin, bien sûr, il était hors de question de la partager, de la diluer,
02:49ça c'est ce que reprochait Marine Le Pen.
02:51Non, l'arme nucléaire restera bien française.
02:53Alors, on parle d'efforts budgétaires, ils seront également, au niveau français,
02:56le chef de l'État peut augmenter nos dépenses militaires.
02:59Le moment exige des décisions sans précédent, dit-il, avant d'ajouter que les impôts n'augmenteront pas.
03:04Ça veut dire quoi ? Qu'il va falloir se serrer la ceinture ?
03:06C'est un peu la direction qu'on prend, oui, parce qu'il n'y a pas 35 000 solutions pour trouver de l'argent.
03:10En réalité, il y en a 3-4.
03:11Soit on augmente les impôts,
03:13on a bien compris que ce n'était pas vraiment dans l'ADN d'Emmanuel Macron,
03:16soit on augmente la durée du travail,
03:18ça, ça voudrait dire une nouvelle réforme des retraites,
03:20c'est ce que va faire le Danemark, soit dit en passant, pour financer son effort de guerre.
03:24On est en plein dans le conclave sur les retraites qui veulent réduire la durée du travail.
03:28Ça paraît un peu décalé.
03:29Ça paraît un peu compliqué.
03:30Soit on trouve des économies dans le budget de l'État,
03:32même si là aussi, on comprend que ce n'est pas vraiment l'objectif affiché dans l'entourage d'Emmanuel Macron.
03:36Hier soir, on me disait, pas d'austérité, hors de question.
03:39Il reste donc une dernière option, celle de faire des réformes,
03:42de libérer encore le marché du travail,
03:44en espérant que ça crée de la richesse pour financer ses dépenses militaires.
03:48Bon, l'avantage pour Emmanuel Macron depuis la dissolution,
03:50c'est qu'il a pu vraiment toutes les cartes en main.
03:52C'est pour ça qu'il a demandé d'ailleurs à François Bayrou, son Premier ministre,
03:55de s'en occuper et de trouver des solutions avec les partis politiques.
03:59Ça, pour le coup, c'est bien pratique.
04:00C'est le meilleur moyen de ne pas y arriver.
04:02Vous dites qu'il n'a pas toutes les cartes en main.
04:04Il y a une carte qu'il a.
04:05C'est le titre, en tout cas, de chef de guerre.
04:08C'est un rôle qu'il affectionne, Emmanuel Macron, ce rôle.
04:11Je me présente devant les Français avec l'air grave.
04:14Il adore Emmanuel Macron.
04:15Mais en fait, tous les présidents affectionnent ça à leur façon.
04:18On se souvient à l'époque des attentats.
04:20C'était également le cas de François Hollande.
04:22Mais peut-être un peu plus encore pour Emmanuel Macron.
04:24On se souvient, nous sommes en guerre à l'époque du Covid.
04:27C'était il y a cinq ans quasiment, jour pour jour,
04:30avec à l'époque des effets directs sur sa popularité.
04:33Il faut se rappeler qu'il était au plus bas après la crise des Gilets jaunes.
04:36Et puis, il y a eu le déclenchement de la guerre en Ukraine aussi.
04:39C'était il y a trois ans.
04:40Ce qui avait facilité, d'ailleurs, sa réélection.
04:43On ne change pas un capitaine de bateau en pleine tempête.
04:46C'est ce qu'on dit à l'époque.
04:48Donc oui, il aime ça, Emmanuel Macron.
04:50Il aime employer ces expressions qui, parfois, font un peu peur.
04:53Toujours est-il, si on peut quand même lui accorder ça,
04:55que cette idée d'une défense européenne, ça fait partie de son ADN.
04:58Il a été l'un des premiers à en parler vraiment il y a huit ans.
05:02Et puis, si ça peut permettre de trouver un peu d'air
05:04qu'il n'a plus politiquement depuis la dissolution,
05:06je peux vous dire qu'il ne va pas s'en priver.
05:08Merci beaucoup Thomas Desprez.

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