L'ancien leader d'EELV, écarté du mouvement suite à une procédure judiciaire pour harcèlement moral et abus de faiblesse, finalement classée sans suite, et son avocate Marie Dosé sont les invités de la matinale. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-du-7-10/julien-bayou-du-mercredi-26-fevrier-2025-6439930
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00:00Et ce n'est pas un débat que nous vous proposons ce matin, mais l'interview croisée
00:09entre un homme qui vient d'être blanchi par la justice dans une affaire de harcèlement
00:14moral et abus de faiblesse contre son ex-compagne et à ses côtés se trouve son avocate, Julien
00:23Bayou, Marie Dozet, bonjour ! Bonjour à vous deux et merci d'être avec
00:27nous. Je rappelle, Julien Bayou, que vous avez été secrétaire nationale d'Europe
00:30Écologie Les Verts de 2019 à 2022, poste que vous avez quitté, tout comme le parti
00:34que vous avez quitté, après la plainte déposée contre vous, plainte déposée par votre
00:39ex-compagne pour harcèlement moral et abus de faiblesse, plainte qui a été classée
00:44sans suite jeudi dernier pour absence d'infraction. Quel sentiment domine chez vous aujourd'hui,
00:52Julien Bayou, du soulagement, de la colère, du ressentiment ?
00:55Écoutez, moi, je subis depuis cette plainte, depuis un an, mais depuis trois ans, un harcèlement
01:05et même depuis six ans, puisque au sein de mon propre parti, j'ai été mis sous surveillance.
01:10Je subis un harcèlement que je ne souhaite à personne, un déballage complet de ma vie
01:15privée. Vous avez dit des accusations d'harcèlement moral, mais en fait, des rumeurs de violences
01:20sexistes et sexuelles, j'ai tout entendu, du proxénétisme aux agressions, soumissions
01:24chimiques et autres. Trois enquêtes, j'ai subi trois enquêtes, je me suis plié à tout.
01:29J'ai peu parlé, je pense, pour ne pas nuire à la cause supérieure qu'est le féminisme.
01:38J'ai subi l'enquête interne qui ne débouchait rien, faute de témoignages, et certains,
01:46certaines refusaient de me dire innocent. J'ai subi l'enquête externalisée, confiée
01:50à un cabinet d'avocat, une justice privée, on va dire, justice politique, dans laquelle
01:55vous ne pouvez pas vous défendre, on ne sait pas très bien de quoi vous êtes accusé.
01:58Si vous vous défendez, c'est par chance, en fait. Malgré ça, ce cabinet n'a pas
02:03réussi à me reconnaître coupable ou accusé de quoi que ce soit, ni la loi, ni les textes
02:11réglementaires. Et enfin, cette classement sans suite, non pas pour infraction insuffisamment
02:17caractérisée, mais pour absence d'infraction, y compris toutes les autres rumeurs qui ont
02:21été joints à ces auditions.
02:23Qu'est-ce que vous ressentez ? Qu'est-ce qui vous traverse ?
02:27En fait, ce qui me traverse, c'est que je n'ai pas le sentiment que ça soit fini.
02:31C'est-à-dire que depuis jeudi, j'aurais pu espérer, non pas un soulagement, je m'attendais
02:35à un classement sans suite, évidemment, mais peut-être que je puisse enfin tourner
02:39la page. Et ça n'est pas le cas. Moi, ce n'est pas de gaieté de cœur que je reviens
02:43devant vous. C'est que vendredi, avec Marie Dozet, mon avocate, nous tenons une conférence
02:48de presse, en long et en large. On revient sur tout, précisément pour peut-être justement
02:53tourner la page. Eh bien non !
02:54C'est-à-dire ? Qu'est-ce qui continue ?
02:57Eh bien, ce parti est incapable, vous avez la secrétaire nationale d'un parti qui se
03:03dit de gouvernement, qui est incapable de prononcer le mot « innocent ».
03:09Elle dit « sincèrement désolé que votre affaire ait été la cause de souffrances
03:15très très fortes et que vous ayez souffert au premier plan ». Ces mots-là, comment
03:21vous les avez reçus ? Y avez-vous entendu une forme d'excuse ?
03:25Écoutez, je n'attendais pas grand-chose et non, je crois qu'elle refuse le mot d'excuse.
03:31C'est une secrétaire nationale, Marine Tondelier, qui a décidé, dites-vous bien, d'envoyer
03:38à 12 000 personnes un appel à témoignage ou un appel à délation. Non pas « qu'avez-vous
03:43à dire sur ces faits précis concernant Julien Bayou ? », mais « nous considérons qu'il
03:46est accusé de choses graves. Fouillez dans votre mémoire si par hasard vous ne trouvez
03:50pas des faits, des comportements, des attitudes, des discours qui seraient contraires aux règles
03:55du parti ». Vous voyez, c'est toute ma vie privée, ce n'est pas que la vie professionnelle
04:00ou politique, c'est toute ma vie privée qui a été exposée et piétinée. Et c'est
04:05mes proches qui en ont le plus souffert. Vous attendiez quoi de Marine Tondelier, de
04:09la patronne des Verts ? Vous attendiez des excuses ? Vous attendiez qu'elle prononce
04:12le mot « innocent » ? C'est ça que vous attendez d'elle ?
04:15Oui, j'ai eu trois communiqués du parti qui refusent de dire « innocent ». J'attendais
04:20que les 12 000 personnes qui ont reçu un message m'accusant de faits graves reçoivent
04:25un message disant qu'après enquête, il n'y avait rien, je suis innocent. J'attendais
04:30qu'elles mettent fin à ces discours qui continuent de relayer des accusations toutes
04:38plus graves, toutes plus ineptes. Il y a d'autres accusations qui arrivent
04:41contre vous ? Non, c'est les mêmes, toujours les mêmes.
04:43Je vous dis, les accusations de proxénétisme. Marine Tondelier, puisque vous parlez effectivement
04:52si on rappelle les faits, on va juste rappeler les faits pour ceux qui ne les ont pas en
04:57tête et après on va vous donner la parole. En septembre 2022, Sandrine Rousseau, sur
05:02le plateau de CETAVOU, vous pointe publiquement évoquant des comportements de nature à briser
05:06la santé morale des femmes. Un mois plus tard, après ce qu'a dit Sandrine Rousseau,
05:11le bureau exécutif des Verts ouvre une première enquête interne pour mettre en évidence
05:15d'éventuels faits de violences sexuelles. Faute de conclusion, ils ont ouvert une deuxième
05:19enquête en avril dernier auprès d'un cabinet d'avocats avec cet appel à témoignage dont
05:24vous parliez, adressé à 12 000 personnes. Vous appelez ça un appel à délation, eux
05:29appellent ça un appel à vigilance. Vous avez dénoncé une procédure dégueulasse,
05:34détestable, décidée en conscience par la direction des écologistes. Marine Tondelier,
05:38elle a défendu hier sur Info cette procédure en disant « j'ai pas dormi pendant des
05:42nuits parce que j'ai reçu des signalements de filles qui ne savaient pas comment faire
05:48et dont je ne savais pas non plus quoi faire. Nous avons lancé cette enquête, nous avons
05:52fait ce que nous avions à faire ». Vous auriez fait quoi, vous, si vous étiez patron
05:56des verts et que vous receviez des signalements sur une personne, sur un dirigeant ? Vous
06:01auriez ouvert une enquête ?
06:02Ça m'attriste beaucoup que Marine Tondelier en ait perdu le sommeil. Quand vous êtes
06:07dirigeant d'un parti et qu'on vous saisit, tout ce que vous pouvez faire, c'est retirer
06:11la qualité d'adhérent à la personne. Je crois qu'il ne faut pas confondre les
06:15cadres privés. Bien sûr que des cellules doivent se saisir, bien sûr qu'elles doivent
06:19traiter les situations. L'ordre des avocats, par exemple, le fait dans le respect de l'état
06:26de droit. Présomption d'innocence, contradictoire. Là, c'est tout le contraire. Et moi, ce
06:31qui me chagrine, c'est de voir un parti, les écologistes, j'ai le plus grand respect
06:35pour les militants écologistes évidemment, mais de voir un parti, les écologistes, qui
06:38est sous l'emprise finalement de Sandrine Rousseau, qui accuse, qui quand elle accuse,
06:45elle dit « j'attends en fait qu'il y ait une enquête privée ». Quand il y a une enquête
06:48privée, elle dit « non, j'attends la justice ». Et quand la justice dit « enfin, il est
06:51blanchi », elle dit « non, ça ne me va pas ».
06:53Elle dit « j'attends la politique ».
06:54Et donc, qui décide, vous voyez ? Si ce n'est pas vous, si ce n'est pas moi, si ce n'est
06:57pas le juge, si c'est uniquement Sandrine Rousseau. C'est pour ça que moi, j'aspire
07:00à ce que je puisse tourner la page. Mais je pense qu'il y a un précédent à refuser.
07:05C'est tout simplement absolument dangereux quand la réalité contredit Sandrine Rousseau.
07:09C'est la réalité qui a tort.
07:11Marie Dehozet, qu'est-ce que vous retenez de cette affaire ? Qu'est-ce qu'elle dit
07:15de notre époque ? Et quelle est votre analyse du point précis de la procédure via le cabinet
07:24d'avocat qui, je crois, vous a semblé scandaleuse ?
07:27D'abord, moi, je retiens une impuissance juridique et judiciaire. Et une véritable
07:32frustration parce que je n'ai pas réussi à le protéger. Et je ne réussirai pas à
07:36le protéger de ce qui va suivre. Puisqu'effectivement, je pense que ça ne s'arrêtera pas.
07:40Donc, chacun doit prendre ses responsabilités et notamment des responsabilités journalistiques.
07:46Comment relayer ces accusations encore et toujours ? Doit-on encore et toujours les
07:50relayer et toutes les accusations ? En tout état de cause, je n'ai pas les outils juridiques
07:56pour arrêter ça. Parce que la diffamation aujourd'hui ne fonctionne plus. En tout cas,
08:01la liberté d'expression est quasi absolue pour toutes celles et ceux qui s'estiment
08:07victimes, qui se proclament victimes, qui sont victimes. Alors, évidemment, c'est
08:11un immense progrès. Mais voilà où nous en sommes ensuite. Parce que la dénonciation
08:14qu'elle mieux arrive après. Parce que l'atteinte à la présomption d'innocence
08:17sur le fondement de l'article 9.1 du code civil ne peut pas arrêter cette machine-là.
08:22Donc, ce qui est important de comprendre, de dire et d'affirmer, c'est que le droit,
08:27l'outil juridique n'est pas un outil suffisamment efficace pour empêcher cette mise à mort
08:33sociale, cette injustice et cet arbitraire surtout. Et puis, ce que je retiens, c'est
08:38que le mot « innocence » est désormais un gros mot. C'est quand même incroyable.
08:43C'est-à-dire que quand je lis dans le communiqué des Verts que la présomption d'innocence
08:47a été respectée, les bras m'entondent. La présomption d'innocence a été respectée.
08:51Pendant qu'une procédure judiciaire est en cours, on mandate un cabinet d'avocat
08:56non pas sur des faits, mais sur un homme. C'est-à-dire qu'on n'a pas saisi ce
09:01cabinet d'avocat chargé d'une enquête sur des faits qu'aurait commis Julien Bailloux,
09:06mais sur un homme.
09:07Il y a eu une plainte pour harcèlement moral.
09:09Non, la plainte, elle est de la part d'une ex-compagne. Et ça, c'est la procédure
09:13judiciaire. Mais l'enquête interne, elle concerne les adhérents, les ex-adhérents.
09:18Marine Tandelier dit que vous vous êtes rencontrée dans le cadre d'Europe Écologie
09:22Les Verts et que c'est pour ça qu'elle a ouvert ces enquêtes internes.
09:25C'est complètement faux. Elle n'a jamais rencontré Julien Bailloux dans le cadre
09:28de cette enquête interne. Jamais.
09:30Non, non. Que vous vous êtes rencontrée amoureusement avec la femme qui a porté plainte
09:34contre vous dans le cadre militant et que c'est pour ça qu'elle a ouvert ces enquêtes-là.
09:40Non, mais ça, ça ne peut rien avoir avec la réalité.
09:44Si vous voulez, cette personne a été auditionnée pendant 15 heures.
09:48Elle a fini l'audition par « Merci docteur, ça m'a fait du bien de vous parler ».
09:53Auditionnée par les services de police.
09:56« Merci docteur, ça m'a fait du bien de vous parler ». C'est elle qui l'affirme
10:00et qui le revendique.
10:01C'est Sandrine Rousseau qui a décidé de révéler son dossier psy.
10:07Comment vous répondez, comment vous portez la contradiction à une personne que vous
10:12savez fragile ? Comment vous pouvez vous défendre vous-même au risque de piétiner la vie privée
10:17de vous, de vos proches et des personnes que vous voulez contredire ?
10:21À la fin, on ne s'en sort plus.
10:23Je pense qu'il faut mesurer ce que ça signifie que pour pouvoir se défendre, de devoir soi-même
10:30piétiner sa propre vie privée.
10:31Julien Bayou, vous parlez de Sandrine Rousseau et effectivement, elle est au cœur de cette
10:37affaire, de votre affaire.
10:38Elle a réagi hier en publiant un long texte sur Blue Sky.
10:41Elle reconnaît la décision de justice mais elle attend, je la cite, « une suite politique
10:45à cette affaire dénonçant des faits qui contreviennent aux valeurs des écologistes.
10:49» Elle parle d'une bataille culturelle qu'il faut continuer de mener.
10:51Sur Inter, elle dit qu'il faut avoir « une lecture politique et féministe de ce qui
10:55s'est passé ». En clair, elle accepte la décision de justice, elle ne la remet pas
10:59en cause mais elle porte l'affaire sur le terrain des valeurs.
11:01Elle continue à dire qu'il y a un problème entre les hommes et les femmes, entre les
11:06hommes qui ont du pouvoir et certaines femmes et qu'il reste un problème Bayou, au fond.
11:10Moi vraiment, si je dois faire passer un message, c'est que ce qui m'est arrivé ne peut
11:16pas être instrumentalisé contre MeToo ou le féminisme.
11:19C'est peut-être ma plus grande crainte, c'est qu'on puisse dire « voyez ce qui
11:22est arrivé à Bayou, abat MeToo ». Hors de question.
11:26Un mouvement révolutionnaire inachevé.
11:28Tout le monde, et moi en particulier, se remet en cause avec ce mouvement.
11:33Et vraiment, je trouverais terrible que des générations de femmes se battent et que
11:38parce que cette Torquemada instrumentalise une souffrance réelle, je ne dis pas que
11:45cette action n'est pas en souffrance, je ne dis pas même qu'elle n'a pas été
11:48victime.
11:49Pas de moi.
11:50Pas de vous ?
11:51Pas de moi.
11:52Vous n'avez rien à vous reprocher sur cette affaire-là ?
11:56Rien de ce qui m'est reproché, non.
11:58J'ai finalement pu avoir quelques éléments sur les accusations qui sont portées à mon
12:03encontre.
12:04Dans les 15 heures d'audition, il y a par exemple le fait qu'une amie parlait à son
12:10conjoint à l'impératif.
12:11Et ça m'était reproché, à moi, parce que ça ravivait des traumas.
12:16Je ne dis pas ça pour faire sourire, je dis ça parce qu'effectivement elle parlait
12:21à l'impératif, va remuer les patates.
12:23Mais c'était de ça dont la justice a dû traiter, entre autres, 15 heures d'audition.
12:30Vous imaginez combien de pages de mariée le dossier fait ?
12:32350 pages, 15 heures d'audition, des témoins entendus.
12:37En fait, tout ça, ça mobilise à temps complet des officiers de police judiciaire, des procureurs
12:41pendant six mois et des centaines et des centaines et des centaines d'heures.
12:44La justice n'a pas les moyens, pardon, mais moi je défends des victimes et je défends
12:48par exemple une victime qui attend de plus de deux ans le résultat d'une enquête
12:52préliminaire qui s'est terminée par un classement sans suite et qui se résume à
12:56une audition de témoin en deux ans, une seule, une seule, un témoin de personnalité.
13:00Pendant ce temps-là, on mobilise des moyens considérables pour des plaintes ineptes.
13:05Donc, c'est pas ça le phénomène.
13:06Oui, mais comment on va juger qu'une plainte est inepte ou pas, à partir du moment où
13:09elle a l'heure, on est instruit à charger à la décharge et des éléments sont présentés
13:15devant...
13:16C'est ce qui s'est passé.
13:17C'est ce qui se passe en cause, qu'il y ait eu une enquête quand même qui a été...
13:19Il y a...
13:20Non mais...
13:21Il suffit de lire ces plaintes pour savoir que la qualification pénale, elle ne tient
13:25pas.
13:26Ce que je reproche, moi, c'est tout ce temps passé à les instruire parce que l'affaire
13:30est médiatisée.
13:31Pendant ce temps-là, le justiciable lambda, le plus fragile, il ne rencontre pas la justice
13:35alors même que lui, véritablement, l'enjeu est considérable s'agissant des faits qu'il
13:39dénonce.
13:40Julien Bayou, vous avez indiqué à l'AFP avoir porté plainte pour diffamation contre
13:45la direction du parti.
13:47Non, non, non, non, malheureusement, aujourd'hui, mais c'est ce qu'a indiqué Maître Dosé,
13:53porter plainte pour diffamation, c'est la garantie de poursuivre la salissure.
13:58C'est-à-dire que dans trois ans, on revient sur le sujet et ma vie privée est à nouveau
14:01étalée.
14:02Non, je n'ai pas beaucoup d'éléments à disposition, mais puisque vous avez mentionné
14:06que Sandrine Rousseau persiste et signe, que finalement, c'est elle qui doit décider
14:10qui est blanc, qui est noir, j'ai porté plainte, par contre, pour harcèlement contre
14:14X.
14:15Et donc, chaque personne qui aujourd'hui poursuit ce harcèlement caractérisé à
14:19mon encontre, coordonné, nourrit ce dossier et finira, j'espère, condamné.
14:24Le parti est sous l'influence de Sandrine Rousseau ?
14:28Je dois préciser que quand on est condamné pour harcèlement moral aujourd'hui, on
14:32encourt automatiquement l'inéligibilité.
14:34Le parti est sous l'influence de Sandrine Rousseau ? Marine Tondelier est sous influence
14:38de Sandrine Rousseau ?
14:39Oui, j'ai le sentiment.
14:40J'ai connu un parti où les écologistes savaient tenir, c'est encore le cas des militants,
14:46mais les dirigeants savaient tenir.
14:48José Bové peut aller en prison parce qu'il dénonce la malbouffe.
14:51Eva Jolie scie pas des yeux alors qu'elle est sous protection judiciaire quand elle
14:57se bat contre la corruption.
14:58Et là, vous avez une direction tétanisée par le simple fait de prononcer le mot « innocent
15:03».
15:04Est-ce que vous avez reçu des messages de la direction de Marine Tondelier, de Yannick
15:08Jadot ? Je ne vais pas vous demander si vous avez reçu un message de Sandrine Rousseau,
15:11mais de Yannick Jadot ou de Marine Tondelier ?
15:14À la direction, non.
15:17Hormis Hélène Hardy, qui a démissionné face à cette situation.
15:23Quelques autres femmes courageuses que je viens de mentionner, comme Karima Dehli ou
15:29Léa Baza.
15:30Il y a plus de 500 signataires d'un appel à tirer des leçons pour pouvoir traiter ces
15:36questions dans un cadre respectant l'état de droit.
15:38Mais à la direction, non, une tétanie coupable.
15:42Julien Bayou, vous songez à réintégrer la vie politique ?
15:47Aujourd'hui, ce n'est pas du tout le sujet.
15:50Moi, j'attends d'abord que ce harcèlement s'arrête, qu'on puisse peut-être tirer
15:54des leçons, qu'on retienne avant tout que ce qui m'est arrivé ne doit pas nuire au
16:00féminisme.
16:01J'ai beaucoup de projets professionnels en tant qu'avocat, des projets encore plus
16:06beaux, des projets personnels.
16:08Tirons les leçons de ce qui s'est passé, on ne peut pas...
16:13Vous espérez être réintégré chez Les Verts ?
16:15Pas du tout le sujet aujourd'hui.
16:17Mais un jour ?
16:20J'espère plus grand chose de ce parti.
16:22Alors ailleurs ?
16:23Alors ailleurs, c'est votre vie, là, vous êtes militant depuis que vous êtes tout
16:27jeune.
16:28Vous avez...
16:29Vous ne vous en souvenez peut-être pas, madame Salamé, mais vous m'aviez interviewé
16:33il y a quelques années et vous m'avez qualifié d'apparatchik, ça m'avait marqué, et je
16:38vous disais qu'on pouvait...
16:39Vous l'étiez, sans doute.
16:40C'est votre rôle de porter la plume dans la plaie.
16:43Et je vous disais qu'il y avait mille manières d'agir en politique et pas uniquement la
16:46politique partisane.
16:47Eh bien, je suis convaincu que dans l'associative, le journalisme d'investigation ou des avocats
16:52qui interviennent dans la cité, comme Maitre Beausé, ou sur le logement, ou bien sûr
16:58l'épiphase, par exemple, il y a des possibilités d'agir de manière politique, noble, indépendamment
17:03de la politique partisane.
17:04Merci à tous les deux.
17:07Julien Bayou, Marie Dosé, merci encore.