“C’était juste du kiff, juste que tout le monde kiffe, qu’on rassemble tout le monde“ 🔥
Raï’n’b Fever, c’est les compilations qui ont fait danser des générations pendant 20 ans, que ce soit sur la route des vacances, aux mariages… Bref, on est nostalgiques. Kore nous raconte l’histoire d’albums qui rassemblent, le processus de création, le jour où il a compris (un peu tard) le succès de ses œuvres et ses projets futurs.
Retrouvez La Folle Histoire de Raï’n’b Fever en intégralité sur la chaîne YouTube de Konbini
Raï’n’b Fever, c’est les compilations qui ont fait danser des générations pendant 20 ans, que ce soit sur la route des vacances, aux mariages… Bref, on est nostalgiques. Kore nous raconte l’histoire d’albums qui rassemblent, le processus de création, le jour où il a compris (un peu tard) le succès de ses œuvres et ses projets futurs.
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MusiqueTranscription
00:00Tu vois le couscous, tu vois la choucroute, tu vois le mafé, ben voilà.
00:04C'est un mélange de tout ça, rien de bien, ouais.
00:08Salut, moi c'est Didier Cor, j'étais le DJ de pas mal d'artistes.
00:11J'ai commencé très tôt en vérité, et ensuite je me suis mis à la prod,
00:14et j'ai commencé à composer.
00:16Un des premiers titres qui a fait que la carrière a vraiment vraiment pris,
00:20c'était le morceau TDSI DROF.
00:24Pour moi, ça s'est imposé tout seul, dans le sens où Rain Be Fever,
00:28c'est un mélange de ma double culture.
00:31En fait, on a mis un nom sur un truc qui existait déjà en vrai.
00:33Quand tu prends un morceau comme Chef Mamie et Kamel d'Alliance Ethnique,
00:38Parisien du Nord ou Tonton Dubled.
00:42Je pense que c'est, d'un seul coup, c'est devenu possible,
00:46dans ma tête, dans la tête de Scalp aussi à l'époque.
00:49Il y a eu plusieurs choses qui se sont mélangées,
00:51parce que quand tu commences en tant que compositeur, DJ, producteur de rap,
00:56t'es tout de suite enclavé dans un truc où on pense que tu peux pas faire d'autre chose.
01:01Et moi, très tôt, j'ai milité pour cet éclectisme dans ma musique.
01:05Quoi de mieux qu'un projet comme Rain Be,
01:07et avant Rain Be, en vérité, tout ça, ça fait tellement longtemps.
01:12Au niveau de ma mémoire, au niveau de la chronologie,
01:14des fois, je me dis que c'est pas possible.
01:16Au niveau de ma mémoire, au niveau de la chronologie,
01:19des fois, je m'y perds.
01:20Mais avant ça, il y avait Taxi.
01:25Taxi 3, pour moi, ça aurait pu être déjà un Rain Be avant l'heure.
01:30C'est-à-dire qu'on arrivait avec un projet qui nous permettait de nous exprimer
01:34en disant qu'on peut autant faire un morceau avec Booba et Nesbille
01:39que faire un morceau avec Leslie, Corneille,
01:42entouré de producteurs de légendes déjà à l'époque,
01:44qui étaient les Neptunes, Edith et Médip à son âme.
01:47Naturellement, ce brassage ethnique...
01:49En plus, moi, à la base, je viens d'une ville, je suis né à Montreuil.
01:52Et Montreuil, pour moi, ça a toujours été un...
01:55Surtout vers le bas de Montreuil, ça a toujours été un petit New York, en vérité.
01:58Il y a un brassage ethnique de fou.
02:00Et je voulais très tôt représenter cette musique de cette manière-là
02:04et ramener aussi ce côté un peu, je dirais, panafricain qu'on a perdu
02:08et que j'ai envie qu'on retrouve aujourd'hui en vrai.
02:10Tu vois le couscous ? Tu vois la choucroute ? Tu vois le mafé ?
02:13Ben voilà, c'est un mélange de tout ça, R&B, en vrai.
02:15Moi, j'ai mes oncles, en fait, qui étaient tous des mélomanes
02:19et férus de funk, de soul, donc il y a une partie de ça aussi.
02:23Et voilà, après, je te dis, c'est un mélange de plein de styles musicals,
02:27de musique africaine, de raï, de musique orientale, de R&B, de rap.
02:33Et il n'y a pas vraiment de... Comment dirais-je ? Il n'y a pas vraiment de règle.
02:37Tu vois, ça peut être... L'instru, elle peut être typée orientale rebeu à mort
02:42et la mélodie dessus, très occidentale.
02:45Ou ça peut être l'inverse.
02:46C'est pour ça que d'ailleurs, quand je vois des commentaires des fois, tu sais, sur...
02:49Parce que là, je reviens avec un nouveau volet.
02:52Plus pour faire kiffer les gens et pour fermer le livre, en vrai.
02:56Mais t'as toujours, tu sais, des gatekeepers de...
02:59Non, mais ça, c'est pas du R&B ou ça, c'est...
03:01Je sais même pas ce qu'on pourrait dire par rapport à ça, tu vois.
03:04C'était une autre époque.
03:06C'était une autre manière de voir les choses.
03:08Et aujourd'hui, pour moi, il n'y a pas vraiment, vraiment de définition, tu vois.
03:12C'est juste que... Peut-être que par rapport à la manière dont je produis,
03:15les rythmes que j'utilise, j'ai ma signature, donc on va reconnaître par rapport à ça.
03:19Mais en vérité, il n'y a pas vraiment de règles, tu vois.
03:21Et puis, je pense que derrière moi, il y en a plein qui l'ont fait et qui l'ont bien fait aussi.
03:24Au départ, juste déjà sur Core Escape, on est quand même sur un run assez impressionnant
03:29où on a un peu cette Midas Touch, tu vois,
03:31où n'importe quel truc qu'on va dire, bah ouais, ça tue même si les gens ne captent pas, tu vois.
03:35Mais je pense que tout le monde a capté, en fait, direct qu'il se passait un truc assez big.
03:40Parce que c'était ce qu'on a perdu aujourd'hui, je trouve, tu vois.
03:43C'était vraiment ce côté, on est tous ensemble.
03:46Aujourd'hui, tu vois, tout le monde est un peu divisé.
03:48Tout le monde juge tout le monde.
03:51Le climat, il n'est pas cool.
03:52Tandis qu'à l'époque, tu vois, il y avait un truc quand même où...
03:54Et je t'ai dit, moi, de la ville d'où je viens, il y avait ce truc-là, tu vois.
03:57Il y avait ce brassage ethnique et ce truc-là, je l'ai gardé jusqu'à maintenant,
04:00même si maintenant, c'est difficile en vrai, tu vois.
04:02Mais en tout cas, les artistes, ils étaient tous chauds de participer.
04:07Et la chance qu'on a eue à l'époque, c'est que comme on bossait
04:11sur les albums respectifs de chacun en même temps que le R&B,
04:14en fait, les managers de chaque artiste, nous y compris dans nos projets,
04:19c'est comme si, si tu veux, on bosse sur les albums
04:21et tout le monde se rend compte, en fait, que sur les albums de chacun,
04:23il n'y a pas vraiment de single.
04:24Donc du coup, ça a été ça aussi beaucoup le succès de R&B.
04:27Ça a été le fait que chaque artiste puisse prendre le titre
04:30et le travailler pour son album.
04:31Donc du coup, quand t'arrivais en radio, en vrai, des fois,
04:33tu pouvais te retrouver avec huit titres de R&B, mais qui étaient,
04:37en fait, les titres de leur single, mais qui étaient dans R&B.
04:40Et du coup, on était partout, quoi, tu vois.
04:48Je suis un mec de studio.
04:49Limite, là, être là devant toi, être là devant vous, tu vois,
04:51commencer à parler de...
04:52Ça peut paraître ouf, mais je pense que tu connais un peu ma carrière.
04:55C'est presque un exercice nouveau pour moi,
04:57parce que je suis resté vraiment dans ce truc un peu autarcique en studio.
05:00Donc tu vois pas vraiment...
05:02Ça me l'a fait même avec d'autres artistes hors R&B, tu vois.
05:05Mais à l'époque, tout va trop vite
05:07et j'ai pas le temps d'apprécier réellement le succès.
05:11Et puis, je pense qu'à l'époque, tu vois, je suis dans le truc de...
05:15Tu sais, la dalle d'y arriver, de machin et tout.
05:17Et il y a aussi quelque part, je pense, pour ma part,
05:19une forme un peu d'arrogance et d'immaturité, peut-être de ma part,
05:22qui fait que tu vois, t'es dans un truc où j'ai pas le même...
05:25C'est pas comme maintenant, en fait.
05:26À l'époque, je suis dans un truc un peu...
05:28On va faire ça, on va faire ça, on va faire ça.
05:30Ça y est, on passe à autre chose, tu vois.
05:31Or qu'en vrai, c'était un succès de ouf
05:33et je pense qu'avec du recul, j'aurais dû l'apprécier différemment, tu vois.
05:37Mais c'est comme ça.
05:38Je pense que le succès, il est arrivé...
05:40C'est plein de petits ingrédients, tu vois,
05:42que le public peut pas avoir.
05:43Je te parle d'un truc, par exemple, où à l'époque,
05:45je suis avec le patron de Sony,
05:48qui s'appelle Nicolas Nardone, de Small Music, pardon.
05:51Et on est dans une prise de tête
05:53où à l'époque, l'album, ils veulent le mettre...
05:56Alors ça, c'est plus pour...
05:57Je vais m'expliquer plus pour les types qui nous écoutent.
06:00Donc à l'époque, il y avait des rayons.
06:02Tu vois, il y avait le rayon rap,
06:03il y avait le rayon R'n'B, le rayon...
06:05Et en fait, il y avait ce rayon très cool,
06:08mais qu'on voulait pas, nous,
06:09qui était le rayon world music.
06:10Tu sais, world music, c'est...
06:12Tu sais, il y a un côté un peu...
06:13Même dans les rayons, c'était un côté des chiottes à droite, à la fnac.
06:16Tu vois, c'était pas...
06:17Et moi, je suis dans une discussion avec Nardone
06:20et je lui dis en fait, je pense que notre public,
06:22notre communauté, quand je parle de communauté,
06:25spécialement de la communauté maghrébine,
06:27enfin tout le monde,
06:28on a besoin de voir cet album
06:29à côté d'un album de Jay-Z
06:32ou de Mobb Deep ou de ce que tu veux,
06:35mais d'un truc où,
06:36dans un besoin de comparaison, d'appartenance,
06:38tu dis, voilà, on joue sur les mêmes tableaux,
06:42en tout cas sur ce projet-là.
06:44Et je pense que ça, ça a été une des clés du succès.
06:48C'était juste de vouloir rendre les gens fiers, en fait.
06:50Un besoin de fierté, en fait.
06:51Et je pense que ça, ça a été un gros, gros, gros...
06:55un gros déclencheur du succès de R&B.
06:57Et aussi parce que dans ce truc,
06:59il y avait déjà une nostalgie à l'époque
07:01d'un concept comme 1, 2, 3 Soleil.
07:03Donc si tu veux, c'est un mélange de tout ça, en vrai.
07:06J'allais au bled avec mes parents, mes frères et sœurs.
07:08C'était un peu de rail dans la voiture,
07:11un peu de Hassni, un peu de...
07:13d'Ahmed Harrachi, de plein d'artistes de chez nous.
07:15Et arrivé au bled, tu vois, devant mes un-coups et tout,
07:18c'était une cassette d'NTM et...
07:20Voilà, c'était tout ça, en fait, qui se mélangeait.
07:22Il y a toujours eu cette schizophrénie, en fait, entre les deux, tu vois.
07:25En fait, R&B Fever, le 1, c'était avec Scalp.
07:28C'était Core & Scalp.
07:29On était à la DA de ce truc.
07:30Tant sur l'aspect composition,
07:31il n'y avait pas vraiment de rôle défini, tu vois.
07:34C'est-à-dire que quand t'es en studio,
07:36notre studio qu'on avait, c'était un...
07:38Il s'est passé des trucs de ouf, là-bas, tu vois.
07:40C'est-à-dire qu'en gros, il y avait tellement de gens qui passaient
07:43et tellement de gens d'horizons totalement différents
07:46qu'à un moment donné, il y a l'accident qui se passe, tu vois,
07:48dans le bon sens du terme.
07:49C'est-à-dire que d'un seul coup,
07:50il y a le boucher à Hawaii, tu vois,
07:52qui fait que les gens commencent à comprendre qu'il se passe un truc
07:54et chacun vient, chacun ramène sa touche.
07:56Et en gros, ça s'est passé comme ça, tu vois.
07:58Et une des personnes les plus importantes sur R&B jusqu'à aujourd'hui,
08:02c'est une personne qui s'appelle Ahmed Hamadi.
08:03C'est important de parler de ça
08:05parce que Ahmed, c'est un auteur, en fait, de chez nous.
08:07C'est un peu le Jean-Jacques Goldman algérien, tu vois.
08:10Il a écrit pour Hasni, pour Mamy, pour Khaled,
08:12pour tellement d'artistes.
08:16Pour revenir à ce que tu disais, tu parlais du succès.
08:18Je pense que nous, on a eu l'intelligence très tôt,
08:21même étant jeunes,
08:22d'embrasser l'expérience d'autres personnes.
08:24Aujourd'hui, on est un peu dans une dictature, tu vois, du jeunisme
08:27qui fait qu'il y a beaucoup de projets qui se perdent.
08:30Mais je pense que la fougue de la jeunesse mélangée à l'expérience,
08:33c'est ça qui a fait le succès
08:36et c'est ce qui fait souvent le succès.
08:38Tu vois, quand tu prends Zola et moi ou d'autres,
08:42il y a plein d'exemples comme ça de gens, tu vois,
08:44où c'est important.
08:45Et je pense que ça a été une grosse part du succès.
08:48Mais en gros, comment le projet s'est fait,
08:51c'était ça, c'était beaucoup, beaucoup l'artistique.
08:53Il y avait aussi une partie de ma famille qui travaillait avec moi.
08:55Ça, c'était pour l'aspect, après, plus sur la sortie du disque.
08:58Et voilà, en gros.
08:59Et puis, c'est surtout la joie que ça a procuré aux gens, tu vois.
09:03Je veux dire, ce mélange avec Magic System,
09:05déjà juste sur leur album et sur les singles de R&B,
09:08on a dû, ensemble, moi et eux, on a dû faire 8 ou 9 hits.
09:11Tu vois, c'est incroyable, en fait, sur une carrière.
09:13Mais voilà, après, je pense que, sincèrement,
09:15quand t'arrives au R&B Fever 4, R&B Fever 5,
09:20il y a un côté un peu Terminator, Rambo 12, machin,
09:23tu vois, je pense qu'il faut arrêter, en vrai, tu vois.
09:25Puis t'as d'autres choses à vivre, ça s'est arrêté naturellement.
09:28Et puis, je pense qu'en réalité, dans la tête des gens,
09:30le premier, ça restera le premier, ce qui est tout à fait normal.
09:32Moi, je le comprends parfaitement, tu vois.
09:34Le premier, t'as la magie du débutant, en fait.
09:36T'es pas stratégique du tout.
09:37T'arrives, t'as un truc, c'est de l'art brut, tu vois.
09:39Tu poses ton op comme ça, et en fait,
09:42cette naïveté qu'on avait, que naturellement, t'as plus après.
09:45Tu vois, il y a plein de gens qui se mêlent au truc,
09:48qui changent ta manière de voir.
09:50Mais en réalité, c'est un truc, je pense,
09:52où ce que je me dis avec du recul,
09:53ce que je m'applique maintenant, encore plus maintenant,
09:55c'est de s'écouter soi-même, tu vois.
09:57D'être rampé avec soi-même, de s'écouter, d'aller au bout de son truc.
10:00Parce que souvent, tu vas être dérouté de plein de manières différentes.
10:03Je pense que sur l'aspect, on va dire, scénique,
10:06c'est beaucoup la nostalgie.
10:07Je reçois des messages de ouf, tu vois, ça fait trop plaisir.
10:10Après, sur l'aspect disque, je pense que c'est la curiosité.
10:14Et je pense aussi que, tu vois, c'est marrant,
10:16parce que tout arrive en même temps.
10:18Même si ça n'a rien à voir, je veux dire, avec le Ryan View ou quoi.
10:22Mais tu vois, ce que des artistes comme Tiff, Daniel, Zamdan,
10:26ils ont ramené une vraie, vraie empreinte à eux,
10:28où c'est vraiment leur truc à eux, leur histoire à eux,
10:30leur momentum à eux, tu vois.
10:32Et moi, je vois ça, c'est chanmé.
10:34Je trouve ça trop bien, en vérité.
10:36C'est une autre lecture.
10:37Et pour moi, au final, ça donne quand même un mélange
10:40où les gens se reprennent les anciens.
10:43Là, c'est même pas un format album que je sors en vrai.
10:45Tu vois, j'ai décidé de sortir des espèces d'EP comme ça,
10:48parce qu'il y a plein de... La musique, elle a changé.
10:51Aujourd'hui, il y a une vraie scène en Maghreb
10:53et qui a un réel écho en Europe et en France.
10:56Donc du coup, ça se traduit, moi, sur un projet
10:58où j'étais pas obligé à chaque fois de faire des combinaisons
11:01pour faire des combinaisons.
11:02C'est ce que je te disais tout à l'heure,
11:03c'est-à-dire que tu prends le morceau Lala avec Hamza,
11:05qu'on a fait.
11:06La prod, elle est six suites et tout à l'orientale,
11:08mais en vérité, il est tout seul.
11:09Et je pense que les gens, souvent, les aficionados du R&B,
11:11c'est non, mais ça, c'est pas du R&B,
11:12parce qu'il faut tel artiste avec ou tel artiste avec.
11:16Et je pense que non.
11:17C'est juste que c'est une autre manière de faire.
11:19Quand je suis dans le process de création, de composer,
11:23c'est souvent la musique d'abord qui va lider le feat.
11:26C'est la musique qui va faire que...
11:28Je veux dire, tiens, je verrais bien telle personne dessus
11:30ou telle personne dessus.
11:31Après, j'ai cette chance et ce privilège
11:33d'avoir les gens, entre guillemets, avec qui j'ai envie de travailler.
11:36Donc, c'est cool.
11:37Souvent, on va voir cette musique-là, la musique arabe,
11:40par un seul prisme.
11:41En vérité, il y a tellement de courants différents à l'intérieur.
11:45Il y a une mise en abyme où à l'intérieur, il y a un milliard d'artères
11:48qui fait que les gens pourraient pas comprendre
11:50que ce soit juste un style.
11:51C'est pas ça, en fait.
11:57Et d'ailleurs, c'est pour ça que je t'ai dit,
12:00là, dans le EP qui sort,
12:02il y a des morceaux,
12:03t'as des chanteurs de rail tout seuls,
12:05full rebeu, full kinfry.
12:08Tu vois, il n'y a pas de règles, en fait.
12:10Tant que ça me plaît, c'est cool.
12:11Moi, ce qui m'a plus fait bizarre,
12:14c'est qu'en fait, je m'aperçois que j'avais...
12:16Finalement, après R&B, j'ai fait beaucoup de rap.
12:17Et en fait, il y a des gens qui m'ont découvert là,
12:20en mode, il fait aussi des trucs rebeu,
12:23il fait de la musique kinfry.
12:25C'était assez marrant.
12:26Donc, tu vois, c'est un perpétuel renouvellement
12:29et c'est ce qui me fait kiffer, en fait.
12:31Ce qui a démocratisé, quand même, la musique,
12:33pour le meilleur et pour le pire,
12:35c'est l'autotune, en vrai.
12:36Il y avait des précurseurs dans le rail.
12:37Mais je pense que, ouais, je suis assez d'accord avec toi.
12:39On a été le...
12:40Disons que nous, on a ramené un côté pop
12:41à ce truc un peu de niche.
12:43Et du coup, ouais, ça...
12:45Je pense qu'il y a plein d'artistes
12:46qui se sont dit que c'était possible.
12:47T'entendais les premiers morceaux d'MHD, tu vois,
12:49Afrobeat, Afrobeat.
12:51En réalité, t'écoutes un Gaoua Oran
12:54ou t'écoutes un Bouger Bouger
12:56avec Mo Kobe et Ape, tu vois.
12:59Et Ape, tu vois, c'était...
13:00Et Magic, c'était...
13:01C'était déjà ça, en vrai.
13:02Je pense que les gens,
13:03ils ont besoin de mettre des appellations,
13:04tu vois, sur des trucs.
13:05Aujourd'hui, ouais, il y a de la plug.
13:06Il y a, tu vois...
13:08Enfin, pour moi, c'était...
13:09Ça a toujours existé, en vrai.
13:11C'est juste que c'est les appellations qui changent.
13:12Mais après, ouais, ça...
13:13Je pense que Ryan B, ça a ramené un truc.
13:15Déjà, c'est la première fois
13:16que t'avais des titres comme ça
13:17qui tournaient sur les gros réseaux.
13:25L'idée du clip, en fait,
13:26il n'y a rien de stratégique.
13:27Aujourd'hui, ça devient
13:28un truc culturel, tu vois,
13:30parce qu'on veut tout célébrer.
13:31On veut célébrer la TN,
13:33on veut célébrer ça,
13:34on veut célébrer ça.
13:35Et je pense qu'en fait,
13:36des fois, c'est cool,
13:37mais il faut le laisser
13:38juste comme ça, le truc.
13:39Tu vois, il n'y avait rien de...
13:40Il n'y avait rien de calculé de notre part.
13:41On est arrivé, je me rappelle,
13:42on tournait le clip à Olné.
13:44Et je crois que juste avant,
13:45je lui ai dit ça,
13:46on m'a dit, viens,
13:47on met des Djellabas, en vérité.
13:48Je lui ai dit, viens,
13:49on met des requins, en vrai.
13:50On a fait le truc comme ça.
13:52En fait, il y avait de l'amour,
13:54de la générosité, de la naïveté.
13:55Là où aujourd'hui,
13:56pour un même truc,
13:57on pourrait dire tout de suite,
13:58tu vois, ouais, c'est cheesy,
14:00c'est corny, c'est pas si,
14:01c'est pas ça.
14:02Ben non, en fait, c'est pas ça.
14:03C'était juste du kiff.
14:05C'était juste que tout le monde kiffe
14:06et tout le monde s'amuse
14:07et qu'on rassemble tout le monde.
14:08Tu vois, dans ce clip,
14:09il y avait toutes les nationalités.
14:12Tu te rappelles bien,
14:13il y avait tout le monde.
14:14C'était incroyable.
14:15En fait, comment je vois la suite,
14:16c'est ça.
14:17C'est-à-dire que je réfléchis
14:18et je réfléchis à plein de trucs
14:19autour de ce projet.
14:20Je pense que je vais le continuer
14:21encore sur la scène,
14:22mais quand je parle de
14:23refaire mes livres, entre guillemets,
14:25c'est plus un truc de,
14:26moi, à titre perso,
14:27de 20 ans de, tu vois,
14:29de plein de trucs,
14:30de rap, de R'n'B, de ra
14:32et de tout ça.
14:33Et aujourd'hui,
14:34j'ai envie de continuer dans la musique,
14:36mais je suis dans un truc
14:37un peu plus ambitieux,
14:38un peu plus international.
14:39Et quand je parle d'international,
14:41je ne vise pas spécialement les US.
14:43Comme tu le sais,
14:44on bossait déjà à l'époque
14:45avec des leaders,
14:46avec des French Montana,
14:47avec des Rick Ross.
14:48Ce n'est même pas la question, en fait.
14:49Je pense que, justement,
14:50c'est ce truc, tu vois,
14:51panafricain, moi,
14:52qui m'intéresse.
14:53Et aujourd'hui, tout le monde est prêt.
14:55Tout le monde est connecté.
14:56En gros, tu sais,
14:57je pense que moi,
14:58ma carrière,
14:59c'est toujours comme ça
15:00que je l'ai conçue.
15:01C'est est-ce que tu te sens utile là
15:04ou est-ce que tu as fait le tour ?
15:06Et en gros, c'est ça, tu vois.
15:07Je pense que là,
15:08j'ai fait tout ce que j'avais à faire,
15:10que ce soit avec mon label,
15:11avec Awak,
15:12que ce soit avec...
15:13Et là, c'est un moment de ma vie
15:14où j'ai envie de faire d'autres choses.
15:16Toujours dans la musique,
15:17même dans d'autres trucs,
15:18mais j'ai envie de faire d'autres choses.
15:19Et du coup,
15:20Ryan B, pour moi,
15:21je le conçois plus comme une plateforme
15:22qui est mise à dispo
15:23et à ceux qui ont vraiment envie
15:24de prendre leur envol avec.
15:26Donc, je pense qu'on va tourner
15:28un truc autour de ça.
15:29On va continuer à...
15:30Moi, là, je vais sortir des titres.
15:32Mais, ouais, demain,
15:33d'autres DJs qui veulent venir,
15:35qui veulent s'amuser,
15:36il n'y a aucun problème.
15:37Là, par exemple,
15:38il y a le concert.
15:39Après, l'after.
15:40L'after, pour moi,
15:41c'est un truc où je suis hypé de ouf
15:42par rapport à cet after.
15:43Parce que le line-up,
15:44en fait, t'as Algerian Vinyl,
15:45t'as un mec qui s'appelle Sheb Moa,
15:47qui est un DJ,
15:48mais qui a cette marque au Middle East
15:50qui s'appelle Shabab.
15:51Et tu vois,
15:52mon but aujourd'hui,
15:53à l'intersection de ma carrière,
15:54c'est de créer des fonds
15:56et de donner une lecture plus lisible
15:58des deux côtés, en fait.
15:59Ce que je faisais, en fait,
16:00sur du Ryan B,
16:01mais d'une autre manière aujourd'hui,
16:02tu vois.
16:03Et franchement, je kiffe.
16:04Et j'ai hâte, d'ailleurs,
16:05de vous présenter tout ça.
16:07Là, je rends ma copie bientôt,
16:08aussi, par rapport à tout ça.
16:09J'ai un gros album, aussi,
16:10qui sort là-bas.
16:11Mais donc, voilà,
16:12c'est comme ça que je conçois le truc,
16:13tu vois.
16:14Plus un truc de legacy,
16:15mais en mode, vraiment,
16:16éclatez-vous.
16:17T'as vu, le truc, il est là.
16:18Quand je vois les mecs,
16:19ce qu'ils font,
16:20il y a plein de jeux
16:21qui font des trucs bien,
16:22tu vois,
16:23le Jeudit Club,
16:24les soirées Heartless,
16:25tu vois,
16:26où il se passe des trucs,
16:27en fait.
16:28Et je pense qu'il faut aider.
16:29Tu vois, il faut aider,
16:30il faut y aller.
16:31Surtout pour des gens
16:32qui ont réussi des trucs
16:33comme on a pu le faire.
16:34Il n'y a pas que moi,
16:35le message que je voudrais
16:36faire passer
16:37à travers ce projet-là,
16:38c'est retrouver
16:39le vivre ensemble.
16:40Retrouver l'union,
16:41tu vois.
16:42Et l'union,
16:43ça veut pas dire,
16:44tu sais,
16:45je viens dormir chez toi,
16:46tu viens dormir chez moi.
16:47C'est même pas ça,
16:48en fait.
16:49C'est juste un truc de...
16:50Là, ça part trop
16:51dans n'importe quoi,
16:52tu vois,
16:53en termes d'efferlement,
16:54comme je te disais au début,
16:55de haine,
16:56de racisme,
16:57tu vois.
16:58Là, c'est trop,
16:59en fait,
17:00totalement décomplexé,
17:01en fait,
17:02tu vois,
17:03dans le champ lexical,
17:04tu vois.
17:05Je suis d'origine algérienne,
17:06donc je sais ce qu'on se prend
17:07en HD.
17:08Et à un moment donné,
17:09tu vois,
17:10tu peux pas
17:11outrepasser ce truc-là.
17:12Donc l'idée,
17:13c'est pas Ryan B
17:14qui va changer les choses,
17:15mais c'est un truc de...
17:16En fait,
17:17il y a eu une époque,
17:18quand même,
17:19où on s'entendait tous bien.
17:20Et là, quand même,
17:21on se retrouve dans un truc
17:22où ça a existé,
17:23c'était cool.
17:24Là, en fait,
17:25tout le monde essaye,
17:26tu vois,
17:27de continuer de se diviser.
17:28En fait, ça marche pas,
17:29en fait.
17:30Ça marche pas.
17:31Donc voilà,
17:32moi, j'encourage vraiment
17:33tout le monde
17:34à s'y mettre dessus
17:35et à s'aimer soi-même.
17:36C'est important.
17:37Voilà.