Son amour pour la science-fiction, son admiration pour Xavier Dolan, ses inspirations cinématographiques, de David Lean à Steven Spielberg : le réalisateur des films Dune, Denis Villeneuve, nous plonge dans son univers dans le Video Club 🔥
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AmusantTranscription
00:00Bon, Xavier Dolan.
00:02Dead Runner, j'ai découvert sur petit écran ce qui est un crime.
00:04J'aime Xavier.
00:05C'est le plus grand film de science-fiction de tous les temps.
00:07Xavier me fait chier.
00:08Alors, ça oui, ça non.
00:10Bergman, je pense que c'est celui qui a le mieux filmé les femmes.
00:12C'est du pur cinéma.
00:14Moi, L'Exorciste, c'est un film qui m'a absolument terrifié.
00:17Je suis probablement ici en train de vous parler à cause de Spielberg.
00:20Frank Herbert a copié l'histoire de Laurence d'Arabie.
00:23C'est un chef-d'oeuvre.
00:23C'est un film parfait pour moi.
00:25L'original.
00:30Bienvenue.
00:56Merci.
00:57On est ici chez JM Video.
00:59Qui est l'un des deux derniers vidéoclubs de Paris.
01:01C'est quoi, vous, votre rapport au vidéoclub?
01:03Est-ce que c'était quelque chose qui a été important dans votre culture cinématique?
01:06Pour moi, le vidéoclub, c'est quelque chose qui était fondamental.
01:08C'est vrai?
01:09Dans la mesure où à Montréal, on avait un vidéoclub absolument extraordinaire qui s'appelait La Boîte Noire.
01:13Il y avait des collections par auteurs.
01:15C'était classé par réalisateurs.
01:16Contrairement aux vidéoclubs plus américanisés.
01:19La Boîte Noire, on avait accès à la plupart des réalisateurs.
01:26Presque toutes leurs filmographies.
01:28Des réalisateurs qui venaient d'Asie, d'Europe, d'Amérique latine.
01:31Trop souvent, on allait faire une razzia à La Boîte Noire.
01:38Où on se ramassait trois ou quatre, cinq cassettes ou DVD selon les époques.
01:44Pour le week-end.
01:46J'ai pu ainsi découvrir plein de classiques ou approfondir des auteurs.
01:52Je m'enlignais sur un auteur et je pouvais voir trois, quatre, cinq, six films.
01:56C'est comme ça qu'un auteur en particulier, grâce à La Boîte Noire, c'est Bergman.
02:01J'ai vu quelques Bergman sur le grand écran.
02:04Mais il y en a plusieurs aussi que j'ai découvert grâce au vidéoclub.
02:09Ça tombe bien, il y en a un qui est juste derrière dans votre sélection de films dont vous voulez nous parler.
02:12Ah oui, Persona.
02:22Persona, qui est un de mes films préférés, qui a été un grand choc esthétique.
02:26Persona qui est un film psychologique, un drame psychologique.
02:30Où on suit une infirmière qui vient prendre soin d'une actrice qui est soudainement devenue muette
02:37pendant une pièce de théâtre.
02:39Et c'est un film sur la projection de soi.
02:42En fait, je suis persuadé que c'est un film de vampire déguisé en drame psychologique.
02:48Et c'est un film esthétiquement ultra moderne.
02:50C'est une des plus belles collaborations entre le chef opérateur,
02:54le directeur de la photographie Sven Nyqvist et Egmar Bergman.
02:58Bergman, je pense que c'est celui qui a, jusqu'à maintenant, le mieux filmé les femmes.
03:02Il y a un rapport à la féminité, comment il est capable de rendre l'intime féminin à l'écran.
03:07Ça m'a toujours bouleversé.
03:09Et c'est un film, voilà, il y a une épure,
03:14dans l'esthétisme du film, il y a une maîtrise de l'art du gros plan
03:18dans Persona qui est absolument bouleversante.
03:20C'est un film auquel je me réfère souvent intérieurement.
03:24Mon cinéma n'a rien à voir avec ça,
03:26mais c'est un film qui m'a profondément bouleversé
03:28et que je revois de temps en temps avec grande joie.
03:31Si on veut s'introduire à Bergman, il faut commencer par Persona, voilà.
03:34Et on peut s'introduire à Bergman via Persona sur petit écran autant que sur grand écran?
03:38Moi, personnellement, j'ai dit que je voulais faire un film
03:42Moi, personnellement, je l'ai découvert sur petit écran.
03:45Je l'ai revu sur grand écran.
03:47Évidemment, c'est toujours la même chose.
03:49On peut découvrir, c'est-à-dire on peut voyager dans le passé
03:53sur le petit écran, mais c'est des films qui sont faits pour le grand écran.
03:57C'est comme le voir en copie 35 mm, c'est profondément bouleversant.
04:01Oui, c'est jamais la même chose, évidemment.
04:03Comme le film de Curse of the Rock que vous avez choisi, j'imagine.
04:05Oui, c'est un film que j'ai découvert sur grand écran, celui-ci à la cinémathèque.
04:09C'est un film, c'est un chef-d'oeuvre.
04:18C'est-à-dire que c'est un film qui retrace cette histoire de samouraïs qui vont protéger un village.
04:25Et il y a dans le montage, dans l'art du montage de ce film,
04:31dans la tension que Kurosawa a réussi à créer dans une simplicité désarmante
04:36et dans son choix de l'immobilité, c'est les plus belles utilisations de ralentis.
04:44Il utilise le ralenti pour amener un point existentiel à la vie,
04:49à la mort de certains personnages qui est absolument fulgurant.
04:52C'est un film, il y a une scène qui m'a, qui a beaucoup inspiré Sicario, en fait,
04:57qui est la scène où on voit un samouraï.
05:01Bon, il y a des voleurs qui s'en viennent, le samouraï doit tuer ces voleurs.
05:04Les voleurs traversent la forêt et vont croiser ce samouraï
05:09qui décide de les attendre en s'assoyant au pied d'un arbre.
05:12Et toute la scène est vue du point de vue d'un jeune fermier,
05:17ou je ne me souviens plus, d'un jeune apprenti,
05:20qui regarde la scène, qui voit les voleurs arriver,
05:22qui est terrifié par l'immobilité du samouraï
05:25et le samouraï qui observe une fleur en attendant l'arrivée des voleurs.
05:30Et il y a dans ce contrepoids entre la vitesse à laquelle les voleurs se précipitent vers leur destinée
05:39et l'immobilisme, encore une fois, de ce samouraï qui les attend
05:45et au moment du croisement, il y a une violence spectaculaire, extrêmement brève.
05:53Ça m'avait vraiment très impressionné.
05:57C'est un des moments de cinéma qui m'a impressionné,
06:00qui a eu de la fulgurance, qui m'a accompagné pendant des années
06:04et qui m'a beaucoup inspiré, entre autres, pour un film comme Sicario.
06:15Ça, c'est un autre grand, grand classique.
06:18Qui est important pour moi parce que c'est un film que j'ai vu, je me souviens encore,
06:24il y avait à l'époque à Montréal une salle de cinéma qui s'appelait la Place du Canada,
06:28qui était une salle où on projetait les films à l'époque en 65 ou en 70 mm.
06:32Et j'ai vu, un après-midi, j'étais étudiant en cinéma,
06:36une projection de Laurence d'Arabie, seule au cinéma,
06:39une projection de Laurence d'Arabie, seule au cinéma,
06:42une projection de Laurence d'Arabie, seule au cinéma,
06:45une projection de 4 heures.
06:47Et je pense que j'ai plus appris pendant ces 4 heures
06:50que pendant mes 3 ans d'études à l'école.
06:53C'est une leçon de cinéma absolument extraordinaire,
06:57sur le découpage…
07:04sur la profondeur de champ, sur le rapport à la lumière,
07:08sur le tournage en milieu naturel.
07:11C'est un film à chaque fois que je le vois, je l'ai vu plusieurs fois,
07:15qui me force à l'humilité parce que moi aujourd'hui j'utilise plein de gadgets
07:21que David Lee n'avait pas à l'époque.
07:23Je veux dire, quand je vois ces plans, ces grands plans où on voit l'avion
07:27commencer à bombarder à 2000 chevaux qui se mettent à courir avec les explosifs,
07:30c'est des plans qui demandaient une maîtrise absolument incroyable.
07:36Encore aujourd'hui, un des beaux moments de cinéma qui m'a beaucoup inspiré pour Dune,
07:43c'est l'apparition d'Omar Sharif qui apparaît à l'horizon dans les ondes calorifiques
07:49qui émanent du désert.
07:51Un plan qui a été très difficile à faire, je crois, pour David Lee,
07:53qui avait à l'époque même pensé recourir à peinturer le désert en noir
07:58pour stimuler la chaleur.
08:01Ça leur a pris des semaines à réussir à faire ce plan,
08:04d'apparaitre cette espèce de fantôme qui apparaît dans la chaleur.
08:08C'est un plan d'une poésie brutale que je n'ai pas souvent vue au cinéma en général.
08:14C'est un film absolument à voir sur grand écran, impossible à regarder à la télé.
08:19C'est vraiment du grand, grand cinéma comme il s'en fait.
08:22Mais vous le disiez par rapport à Dune,
08:24on est d'accord que quand on décide de faire un film sur le désert,
08:26on est obligé d'avoir en tête Laurence d'Arabie quelque part.
08:29Quand Franck Herbert a écrit Dune, il s'est inspiré des sept piliers de la sagesse.
08:34C'est-à-dire que le récit initiatique de Paul Atreide,
08:38qui se retrouve consolé de son identité dans une autre culture,
08:45chez l'autre, comme Laurence d'Arabie dans le monde arabe.
08:53Et qui vient attrahir ce monde à la fin.
08:56Franck Herbert a copié l'histoire de Laurence d'Arabie.
09:00Et Laurence d'Arabie a été tournée en Jordanie,
09:02donc je me disais que ce n'était que logique d'aller retourner où Laurence d'Arabie avait été tournée.
09:08Pas exactement aux mêmes endroits.
09:10On m'avait pointé où elle avait été tournée, mais évidemment.
09:12Mais il y avait là comme un effet miroir que je trouvais magnifique.
09:15Et ça donne encore aujourd'hui un effet de préféré.
09:19Et juste pour terminer sur ça, filmer dans le désert,
09:22même si aujourd'hui vous disiez qu'il y avait des gadgets,
09:24ça reste encore un défi technique aujourd'hui, non?
09:26Absolument. C'est-à-dire que l'être humain ne lui a pas évolué.
09:29Ça demande une infrastructure, prendre soin des gens,
09:34parce qu'on les amène dans des conditions extrêmes.
09:36On est allé loin dans le désert, on n'a pas fait de compromis.
09:39On a été obligés de tourner avec des caméras aussi,
09:42qui étaient capables de supporter cette chaleur.
09:44Il fallait prendre soin de l'équipement.
09:46Au niveau de l'ampleur, je veux dire, je n'avais pas toute la figuration de David Lean,
09:51mais j'avais à négocier avec l'impact du paysage.
09:55Mais on allait là pour ça aussi, c'était pour recevoir cet impact-là,
09:58pour m'inspirer, pour inspirer Greg Fraser, le directeur photo,
10:04et surtout les acteurs.
10:05Ça aurait été impossible de tourner en studio comme on me l'a proposé au départ.
10:12Bon!
10:13Xavier Dolan!
10:14Hein?
10:15Quand je t'ai dit que je prendrais soin de toi?
10:18Xavier.
10:19J'aime Xavier.
10:20Denis Villeneuve, c'est quelqu'un qui a un goût supérieur.
10:23Xavier me fait chier.
10:24Parce que Xavier a réussi à faire très jeune ce que je rêvais de faire,
10:27c'est-à-dire il a vraiment réussi à créer une planète à lui.
10:31C'est très difficile.
10:32C'est la chose la plus difficile pour un cinéaste, c'est d'arriver à s'imposer,
10:36d'imposer un regard, d'imposer une signature,
10:39et ça prend des années de faire ça.
10:41Xavier l'a fait à 19 ans, il me fait chier.
10:43Et en plus, il travaille avec quelqu'un que vous connaissez bien,
10:45puisque le chef-op sur ce film, c'est André Turpin, je crois.
10:47Oui, André avec qui j'ai grandi.
10:49C'est André que j'ai commencé à faire du cinéma,
10:51c'est avec André que j'ai commencé à voler de la pellicule,
10:55à emprunter les caméras de l'ONF, à expérimenter,
10:58à faire des vidéoclips, à faire de la publicité
11:00et à faire nos premiers films ensemble.
11:02Ça va mieux?
11:04C'est dégueulasse mon nez, non?
11:06Ah, ça donne un petit côté vulnérable.
11:08Un petit côté dégueulasse.
11:10J'ai fait trois longs-métrages avec André,
11:12et c'est la mère d'un grand ami,
11:14et c'est quelqu'un qui m'a incroyablement influencé
11:18dans mes débuts au cinéma.
11:20Je veux dire, je lui dois beaucoup.
11:22Je dois beaucoup à André Turpin.
11:23C'est vraiment quelqu'un qui avait une fougue,
11:25qui avait une curiosité, qui avait envie de pousser le médium.
11:28Et c'est quelqu'un qui...
11:30C'est ça, on était un peu symbiotiques à cette époque.
11:33Et voilà, c'est comme...
11:37C'est les amis de Montréal.
11:39Bon, et ça ici, ce film, c'est un film qui m'est très cher aussi.
11:43J'achèterais leurs vêtements de siège, non?
11:45Et la moquette? Ça m'a coûté une fortune.
11:48C'est un film que j'ai découvert à l'adolescence,
11:50un film de Léo Scarax, Mauvais Sang, 1986,
11:53qui est un peu à l'époque, le Xavier Dolan de l'époque.
12:06C'est un film qui est un curieux mélange
12:08entre un film de Jean-Luc Godard et un album de Tintin.
12:11Avec un peu de poésie de cocteau.
12:13Et c'est un film qui est d'une rigueur formelle époustouflante.
12:16Il y a une maîtrise dans ce film. C'est un deuxième film.
12:19Son premier film, c'était Boy Meets Girl.
12:27Il y avait des trouvailles esthétiques
12:29qui m'avaient vraiment, vraiment profondément séduit et influencé.
12:34Et j'étais aussi évidemment tombé amoureux de Juliette Binoche.
12:38Dans ce film, voilà. Quoi d'autre ici?
12:40Ah! Ça pour moi, c'est Le Mystère Picasso de Henri-Georges Clouseau.
12:47C'est un réalisateur que j'aime beaucoup.
12:59C'est pour moi un de mes films préférés.
13:01C'est un film que j'ai découvert sur le tard, j'avoue.
13:04C'est un film qui nous met dans l'intimité de la création comme j'ai rarement vu.
13:11C'est un film qui arrive à saisir la part de risque de la création.
13:18Henri-Georges Clouseau, avec Picasso, en suivant le processus créatif de Picasso,
13:23réussit à créer des moments de fulgurance et de suspense incroyables
13:27où on voit Picasso qui se met à dériver dans sa création,
13:31où il est à la recherche d'une vérité.
13:34Et ça en est violent.
13:37C'est un film qui m'avait beaucoup bouleversé.
13:41Je pense que tout artiste se doit de voir Le Mystère Picasso.
13:44C'est vraiment un grand, grand film sur l'art.
13:47Et un de mes documentaires préférés, et de loin.
13:50Vous parliez de Clouseau, c'est vrai que c'est un cinéaste qui est souvent cité dans cette émission.
13:53Mais souvent pour citer C'est l'heure de la peur, ou Les Diaboliques.
13:56Vous parliez de porte d'entrée tout à l'heure, en parlant de personnages pour Bergman.
14:00Ce serait quoi, vous qui connaissez un peu son cinéma, à Clouseau, la meilleure porte d'entrée?
14:04Pour les gens qui ne connaissent pas bien son cinéma.
14:06Moi je pense que, honnêtement,
14:10je pense que ce serait Le Salaire de la peur.
14:25C'est du pur cinéma.
14:27Cette idée que des hommes, des mercenaires vont prendre un camion chargé d'explosifs,
14:33puis se rendre sur une route chaoteuse pour aller livrer cette merchandise.
14:38C'est du pur cinéma, comme il ne s'en fait plus.
14:43C'est tout ce que je peux dire sur ce film,
14:46et je pense que ce serait le film absolument pour découvrir Henri-Georges Clouseau,
14:51qui est un de mes cinéastes français préférés.
14:54Hop, vas-y je t'en prie.
14:56C'est fou.
14:57Il y a 50 000 films.
14:59Aïe, aïe, aïe.
15:00Il doit y avoir des choses qui vous parlent là aussi.
15:04Alors, ça oui.
15:10Ça non.
15:11Il faut vraiment, et sincèrement,
15:13j'aimerais un jour avoir la chance d'en discuter avec Francis Ford Coppola.
15:19Quelle mauvaise idée de revisiter un film.
15:23On n'a pas le droit de faire ça.
15:25C'est-à-dire qu'un film, quand il sort de la salle de montage,
15:27quand il est terminé, il a sa propre vie, sa propre respiration.
15:30Je sais qu'il n'est pas du tout d'accord avec ça,
15:33mais je pense que l'original d'Apocalypse Now est inégalable,
15:36et moi je n'ai pas aimé Redux du tout.
15:38À savoir que je pense que, justement, ça réduit.
15:43Il y a quelque chose de réducteur dans aller ajouter ces scènes
15:47où ça devient presque grotesque, presque burlesque,
15:53ça désamorce toute cette tension et cette noirceur
15:57qui était absolument sublime dans l'oeuvre originale,
16:00qui est un grand, grand film sur le colonialisme,
16:03sur la guerre et sur l'égarement moral en temps de guerre,
16:08sur le clash des civilisations.
16:12Il y a des plans d'une force d'évocation,
16:16d'une puissance d'évocation rarement vue dans le cinéma.
16:20Je pense par exemple à cette scène incroyable
16:23où il y a une attaque américaine sur un village
16:26et au milieu de l'attaque, il y a ce prêtre qui célèbre l'Eucharistie,
16:31alors qu'en arrière-plan, il y a un veau qui est attaché à un hélicoptère
16:37pour le transporter, un veau qui est monté comme ça vers le ciel.
16:40C'est des images qu'on n'oublie pas,
16:42des images qui rentrent comme des balles d'argent dans le cerveau.
16:46J'hésite entre deux films pour dire lequel serait mon film préféré,
16:50mais ça changera tous les jours,
16:53mais je dirais qu'« Apocalypse Now » est définitivement
16:56l'un des films que j'ai le plus regardé dans ma vie.
16:59C'est un film auquel je me réfère souvent.
17:01C'est un film parfait pour moi, l'original.
17:04Paradoxe.
17:05Donc de manière générale, vous, le directeur Scott,
17:07ce n'est pas quelque chose qui vous intéresse forcément ?
17:09Non, du tout, du tout.
17:10C'est-à-dire que je pense qu'à part le film d'Orson Welles,
17:13avec Orson Welles qui joue un policier corrompu,
17:16et tu as un policier mexicain qui est joué par Charlton Heston à la frontière.
17:20Il y a ce plan en séquence au début.
17:32Il semblerait que le montage original d'Orson Welles pour le film avait été remonté.
17:38Et moi, ce que j'ai vu, c'est le directeur Scott.
17:41J'ai jamais vu l'original, mais là, je me suis dit,
17:44bon, exception à la règle.
17:46Mais sinon, je pense que les films, en général,
17:51quand ils viennent au monde, ils viennent au monde comme ils sont.
17:54Il y a des contraintes.
17:56Et en général, je pense qu'un film, c'est un effort collectif.
18:01Et à moins qu'il y ait une dissonance absolue
18:04entre la volonté du réalisateur et le studio,
18:07qu'on lui arrache le film des mains.
18:09Bon, ça, c'est une autre histoire.
18:10Mais l'idée qu'un réalisateur va dire,
18:12bon, maintenant que mon film est sorti,
18:14je le revisite après, en général, je ne trouve pas que ça...
18:18Moi, personnellement, mes films, je n'irais pas y rajouter quelque chose.
18:20J'irais enlever des trucs.
18:22Il y a 2001, Dessus de l'espace,
18:24qui est un des films que j'ai vus très jeune à la télévision.
18:30Que j'ai vus des dizaines de fois en DVD,
18:33que j'ai progressivement, à chaque fois, revu
18:36dans des contextes de mieux en mieux,
18:38jusqu'à une projection absolument exceptionnelle au Festival de Cannes
18:41qui avait été organisée par Christopher Nolan,
18:43qui avait supervisé une nouvelle copie du film
18:47en format 65 mm, avec le scénario,
18:49qui avait été réalisé par le réalisateur,
18:51qui avait été réalisé par le réalisateur,
18:53qui avait été réalisé par le réalisateur,
18:55qui avait été réalisé par le réalisateur,
18:58avec le son d'origine et tout.
19:00Et je me souviens d'avoir pleuré pendant la projection tellement que c'était beau.
19:03Et de me rendre compte à quel point je n'avais jamais vu vraiment le film.
19:05C'est une oeuvre qui est d'une poésie exceptionnelle.
19:08C'est le plus grand film de science-fiction de tous les temps.
19:10Et c'est un film qui explore des thèmes existentialistes,
19:14particulièrement sur la notion d'intelligence.
19:28À chaque fois que je le revisite, je vois quelque chose de nouveau,
19:30comme toutes les grandes oeuvres, comme toutes les grandes oeuvres poétiques.
19:33Donc, Apocalypse Noir et 2001, Odyssée de l'espace, définitivement.
19:382001, c'est aussi, parce qu'on vous entend beaucoup parler de Herbert,
19:41mais c'est aussi un livre d'Arthur C. Clarke,
19:43qui est aussi un auteur que vous aimez particulièrement, je crois.
19:45Oui, il y a une possibilité d'adapter un de ses romans,
19:52qui s'appelle Rendez-vous avec Raman,
19:54qui a une petite parenté avec 2001, quelque part,
19:57parce que c'est quand même des astronautes
20:00qui sont en contact avec une autre civilisation.
20:03Et il y a quelque chose de l'idée de hard sci-fi,
20:06où là, on est vraiment dans une exploration
20:09où on est en contact avec une technique,
20:11une technologie qui est projetée dans le futur,
20:13qui devrait être réaliste, compréhensiblement, en dune,
20:15qui est plus des films de fantaisie,
20:17parce que la technologie dans dune, c'est en arrière-plan,
20:19c'est pas important.
20:20Mais dans Rendez-vous avec Raman,
20:22ça me permettrait pour la première fois
20:24de faire un film plus hard sci-fi,
20:26que j'aimerais beaucoup faire ça, je vous remercie.
20:28Mais en fait, ça, c'est un film que j'ai vu,
20:31que j'ai découvert pendant la pandémie.
20:33C'est un film de pandémie.
20:35Je crois qu'il a été initié par Zendaya,
20:37qui est avec John David Washington,
20:40un film de Sam Levinson, oui.
20:53C'est une idée assez brillante, en fait,
20:55c'est qu'à cause du COVID,
20:57on pouvait pas réunir des grosses équipes,
20:59alors ils ont décidé de faire un film sur le couple
21:02qui se tourne dans un lieu,
21:04et d'isoler l'équipe comme ça,
21:06et de réussir à faire un film absolument magnifique,
21:08où Zendaya est vraiment flamboyante dans ce film,
21:11où on voit un couple qui se désintègre
21:14durant une nuit comme une comète.
21:16Et il y a vraiment des prouesses de dialogue,
21:19c'est très théâtral,
21:22et c'est vraiment un film fait pour deux acteurs,
21:25deux acteurs qui sont au sommet de leur forme.
21:39Et j'avais été vraiment très impressionné
21:41par le jeu de Zendaya, avec qui je venais de travailler.
21:45Et ça m'avait vraiment très impressionné
21:47d'avoir poussé le jeu aussi loin dans ce film, voilà.
21:51C'est un film que j'ai beaucoup aimé.
21:54Bon, voilà, en parlant de jeu,
21:57c'est un film que j'ai vu de David Michaud,
22:01The King, avec Timothée Chalamet.
22:15Et c'est un film, quand j'étais...
22:17au moment où je faisais le casting de Dune,
22:19c'est un film qui m'avait beaucoup rassuré,
22:22à savoir le potentiel de Timothée.
22:24Comment Timothée peut se transformer à l'écran,
22:26comment Timothée peut devenir une figure d'autorité.
22:30Et il y a une puissance de jeu ici
22:33qui est vraiment incroyable,
22:35et c'est un film qui m'a beaucoup rassuré.
22:37C'est un film qui m'a beaucoup rassuré.
22:39C'est un film qui m'a beaucoup rassuré.
22:41C'est un film qui m'a beaucoup rassuré.
22:43C'est une puissance de jeu ici, encore une fois,
22:45qui est très impressionnante.
22:47C'est un film que je trouve artistiquement magnifique.
22:51Adam Arcapa, qui fait la direction photo,
22:53c'est vraiment...
22:55une reconstruction historique
22:58qui est singulièrement réussie.
23:01Il y a des batailles qui sont épiques.
23:04C'est un autre sens du terme.
23:06Je trouve ça vraiment très fort comme film.
23:08Ici, il y a le rayon film d'horreur,
23:10et j'ai vu beaucoup d'interviews de vous
23:12qui m'ont dit qu'il y avait un rayon film d'horreur.
23:14Est-ce que c'est quelque chose qui a été important
23:16dans votre cinéphilie à un moment,
23:18ou est-ce que c'est quelque chose auquel vous êtes un peu hermétique?
23:20Moi, quand j'étais à l'école,
23:22il y avait...
23:24Je suis allé au collège.
23:26Vous dites lycée.
23:28C'était une école de pensionnaires,
23:30c'est-à-dire que je dormais à l'école.
23:32Il y avait une salle de télévision,
23:34une salle de projection,
23:36et c'était à l'époque où c'était le début des VCR.
23:38Il y avait deux films qu'on pouvait regarder.
23:40Il y avait un concert d'Olivia Newton-John,
23:42dont on était tous amoureux,
23:44et il y avait L'Exorciste.
23:50Moi, L'Exorciste, c'est un film
23:52qui m'a absolument terrifié.
23:54Alors, quand on rentrait après l'école,
23:56dans la salle de projection,
23:58on espérait voir Olivia Newton-John
24:00et pas voir la petite fille qui est en train de...
24:04Je n'ai pas une culture du film d'horreur.
24:06Je ne suis pas un amateur de film d'horreur.
24:08Je suis quelqu'un qui est très facilement
24:10impressionnable au cinéma.
24:12J'ai peur beaucoup au cinéma.
24:14Donc, non, je n'ai pas...
24:16À part Hitchcock, je dirais que...
24:18Ça s'arrête là.
24:20Non, j'aime pas du tout
24:22les films d'horreur, pour être honnête.
24:24Ça, c'est un film qui m'avait
24:26beaucoup impressionné aussi
24:28quand je l'ai vu au cinéma
24:30quand s'est sorti La dernière tentation du Christ
24:32de Martin Scorsese.
24:38Qui est un film
24:40sur l'exploration de la foi.
24:42Et un des beaux portraits
24:44du Christ que j'ai vu
24:46où on le voit à...
24:48Et ça avait beaucoup choqué à l'époque de ce film
24:50parce qu'on y voyait
24:52le Christ dans toute son humanité.
24:54On le voyait comme...
24:56En tout cas, un portrait qui était
24:58assez proche probablement de ce que
25:00le Christ a été s'il a été.
25:02Puis là,
25:04j'avais été très impressionné
25:06par, formellement,
25:08le montage du film.
25:10Le choc des images avec la musique de Peter Gabriel.
25:12Il y avait quelque chose d'extrêmement
25:14impressionnant.
25:16C'était du Scorsese, mais très
25:18expressif. Il y avait quelque chose
25:20de plus éclaté.
25:22Je dirais que dans d'autres films.
25:24Pour moi, en tout cas.
25:26Et c'est un film que j'avais encore une fois
25:28qui m'a beaucoup impressionné.
25:30Et ça ici, c'est
25:32un autre de mes films préférés.
25:36C'est un film
25:38qui est un moment
25:40qui a un pivot
25:42dans la science-fiction.
25:44La science-fiction était, jusqu'à maintenant, soit
25:46très cérébrale
25:48ou
25:50comique.
25:52Et on ne prenait pas beaucoup la science-fiction.
25:54Il y avait seul qui avait pris la science-fiction.
25:56En fait, à part Tarkovski et Kubrick, personne n'avait
25:58pris la science-fiction vraiment au sérieux.
26:00Et Ridley Scott est arrivé avec
26:02ce film où il crée
26:04un monde noir, bordélique,
26:06chaotique, multiculturel
26:08où les cultures s'entrechoquent.
26:10Un film existentiel noir
26:12où on n'avait jamais vu Harrison Ford
26:14comme ça non plus. Vulnérable,
26:16sombre, lâche.
26:18C'est un film
26:20complètement, complètement
26:22déroutant. Et c'est un film aussi
26:24que j'ai découvert
26:26quand j'étais
26:28jeune adolescent.
26:30J'étais dans un petit village.
26:32Le type
26:34qui nous donnait
26:36le câble, le câble de la distribution, c'était une antenne
26:38parabolique. Il avait triché,
26:40il avait tourné l'antenne
26:42et il avait réussi à capter HBO
26:44pendant... Il nous
26:46piquait HBO gratuitement. Ça, il ne faut pas le dire.
26:48Et moi, comme ça, j'avais réussi
26:50à taper Blade Runner. Je l'ai regardé
26:52des millions de fois. Alors, j'ai vu
26:54Blade Runner, j'ai découvert sur petit écran
26:56ce qui est un crime, mais c'est la seule façon de le voir
26:58parce qu'il n'était pas disponible autrement.
27:00Et je l'ai découvert plus tard sur grand écran
27:02en la regardant plusieurs
27:04fois, évidemment, parce que c'est un film fait
27:06pour le grand écran.
27:08Même à l'époque,
27:10j'avais été subjugué,
27:12vraiment subjugué par ce film.
27:18C'est curieux parce que c'est vraiment des images
27:20quand on m'en parlait, j'avais
27:22comme un souvenir de grand écran. C'est plus tard
27:24que je me suis rendu compte, non, non, non, je l'ai vraiment découvert
27:26comme d'autres trucs.
27:28J'étais loin.
27:30Et quand vous y réfléchissez deux minutes, là, vous me dites
27:32que c'est un de vos films préférés, que c'est un film marquant,
27:34des fois, vous avez le recul, vous vous dites
27:36j'ai fait la suite.
27:38C'est drôle parce que j'ai l'air
27:40stupide comme dit comme ça, mais j'y pensais
27:42même pas.
27:54Non, non, c'est ça, c'est
27:56quelque chose qui est
27:58détaché pour moi encore,
28:00cette notion.
28:02Oui.
28:04Je regarde l'objet comme ça, puis je n'associe pas.
28:06C'est vraiment un film...
28:12Et lui aussi, pour le coup, il a eu plusieurs montages.
28:14Oui, mais moi,
28:16j'ai toujours eu un attachement
28:18sincère
28:20pour la version originale.
28:22Je sais que Ridley ne serait pas du tout d'accord,
28:24Harrison avait détesté faire ce voice-over,
28:26mais il y avait quelque chose dans cette espèce de
28:28nonchalance, puis de
28:30laisser aller dans cette narration
28:32qui n'était pas nécessairement
28:34intéressante, mais qui donnait un côté film noir
28:36que j'avais beaucoup aimé.
28:38Il y avait un décalage, voir un film de science-fiction
28:40avec ce voice-over, il y avait quelque chose
28:42à l'époque, en tout cas, moi, ça m'avait profondément séduit.
28:44J'aurais quitté parce que j'avais eu un dos plein de tueurs.
28:48Mais ensuite, j'aurais préféré être un tueur
28:50plutôt qu'une victime.
28:52C'est comme ça que je l'ai découvert, le film.
28:54Et toute cette réinterprétation,
28:56je ne dirais pas Spartomo,
28:58mais une espèce de réinterprétation du film
29:00où on commence à se demander
29:02qui est qui et tout ça. À l'époque, quand le film est sorti,
29:04il n'y avait pas de questionnement.
29:06Je pense que c'est quelque chose qui est venu beaucoup plus tard
29:08pour rendre le film plus intéressant, à mon avis.
29:10Puis ça, d'ailleurs,
29:12c'était très intéressant de voir.
29:14Encore aujourd'hui,
29:16si vous mettez Harrison Ford
29:18et Ridley Scott à une table avec
29:20deux verres de vin, ils ne vont pas s'entendre
29:22sur la fin du film. Ils sont encore
29:24en profond désaccord
29:26par rapport à l'explication de ce film.
29:28Et ça, ici, c'est un film que
29:30j'ai vu au cinéma
29:34qui m'avait, encore une fois, bouleversé.
29:42C'est un grand, grand film.
29:44Un film de Jonathan Glaser.
29:46C'est une grande rencontre
29:48entre Jean-Claude Carrière,
29:50un des plus grands scénaristes français
29:52qui écrit
29:54pour Jonathan Glaser
29:56et la rencontre
29:58entre un grand scénariste,
30:00un immense réalisateur
30:02et une comédienne au sommet de son art,
30:04Nicole Kidman.
30:06Et il y a des moments
30:08dans ce film où
30:10je pense, entre autres,
30:12à un plan-séquence.
30:14Le personnage de Nicole Kidman
30:16est extrêmement troublé.
30:18C'est un film sur le refus du deuil.
30:20Elle a perdu son mari
30:22dans ces circonstances abruptes.
30:24Elle meurt d'une crise cardiaque en courant dehors.
30:26Et un garçon
30:28essaie de la convaincre
30:30qu'il est la réincarnation, qu'elle ne doit pas
30:32se marier avec un prétendant.
30:34Il est la réincarnation
30:36de ce mari.
30:38Et il est tellement convaincant
30:40qu'elle en est troublée,
30:42qu'elle désire cette possibilité.
30:50Il y a un plan absolument
30:52qui, moi, m'a beaucoup,
30:54beaucoup, beaucoup dérangé
30:56et profondément inspiré pour tout ce que j'ai fait après.
30:58C'est-à-dire, c'est un long plan
31:00où Nicole Kidman, c'est un plan parfait.
31:02Nicole Kidman rentre dans une salle de concert.
31:04On entend le concert.
31:06Elle rentre. On voit l'ensemble du public.
31:08Et la caméra
31:10tranquillement avance vers elle,
31:12jusqu'à temps qu'elle s'assoie.
31:14Et on finit en gros plan et on reste sur elle
31:16qui écoute le concert.
31:18À travers la musique du concert,
31:20on sent l'ampleur
31:22de son désarroi.
31:24Et c'est du grand, grand jeu.
31:26Je pense que je n'ai jamais vu aussi bonne à l'écran.
31:36C'est un film qui a été très mal accueilli.
31:38Et je ne comprends pas encore pourquoi.
31:40C'est vraiment
31:42un grand, grand, grand film.
31:44Oui, en fait, je peux me dire
31:46que c'est un film
31:48d'un de mes héros de cinéma, Steven Spielberg,
31:50qui a fait un film sur lui.
31:58Sur sa mère.
32:00C'est un film qui a été très mal accueilli.
32:02C'est un film qui a été très mal accueilli.
32:04Sur sa mère.
32:06Sur sa relation au cinéma.
32:08Et c'est un des beaux films
32:10sur le pouvoir du cinéma.
32:12Sur la puissance du cinéma.
32:14Sur le pouvoir des images.
32:16Moi, c'est un film qui m'a profondément touché.
32:24Je suis probablement
32:26ici en train de vous parler à cause de Spielberg
32:28parce que c'est un des premiers réalisateurs
32:30qui m'a, de loin,
32:32introduit au métier du cinéaste.
32:36C'est un film qui m'a beaucoup, beaucoup impressionné.
32:38J'ai adoré ses rencontres du troisième type.
32:40Il allait réaliser
32:42Raiders of the Lost Ark.
32:44C'est les premiers making-of que j'ai vus.
32:46C'est la première fois que je me suis commencé à m'intéresser
32:48au travail de qui est derrière la caméra.
32:50De voir ce jeune homme
32:52commencer à créer des mondes,
32:54à créer des histoires à partir de la caméra.
32:56Voir son travail sur la caméra,
32:58ça m'avait complètement...
33:00C'est grâce à son développement
33:02que j'ai découvert le métier de réalisateur.
33:04Avec Rencontre du troisième type,
33:06je me suis dit, mais c'est qui ce Français?
33:08C'est François Truffaut. C'est qui François Truffaut?
33:10Je découvre François Truffaut, je découvre ce cinéma,
33:12je découvre la Nouvelle Vague, je découvre Goddard.
33:14Tout déboule comme ça, c'est fou.
33:16Et ça, c'est
33:18un film américain
33:20réalisé par une personne,
33:22Chloé Zhao, qui est d'origine chinoise,
33:24qui est
33:26extrêmement étonnant.
33:30C'est un des bons films
33:32des dernières...
33:34des dix dernières années.
33:36C'est un cow-boy qui a un accident
33:38et comment il va se réhabiliter,
33:40et c'est comme
33:42une plongée profonde dans une culture
33:44que moi, je ne connaissais pas du tout,
33:46avec une authenticité à l'écran
33:48qu'on voit rarement.
33:50Et je ne sais pas encore comment elle fait,
33:52Chloé, pour arriver à ça.
33:54C'est vraiment une réalisatrice
33:56qui...
33:58C'est vraiment une réalisatrice
34:00qui n'hésite pas à m'étonner.
34:02C'est une grande auteure contemporaine.
34:04Oui.
34:06Alors, ça, c'est un film que j'ai découvert
34:08quand j'étais à l'université.
34:14C'est
34:16un film, il y a un côté Blade Runner
34:18à Akira.
34:20Mais c'est un film
34:22qui, au niveau esthétique,
34:24au niveau de l'utilisation de la musique,
34:26de l'utilisation justement d'espèces de compressions du temps,
34:28de ralentis,
34:30dans le montage même.
34:32Et même visuellement,
34:34c'est un film qui a influencé Dune.
34:36C'est-à-dire que c'est un film qui a
34:38des éléments dans le film.
34:40Quand je me disais, bon, comment j'approche cette chose,
34:42comment j'approche cette transformation
34:44d'un être qui devient plus grand que nature,
34:46qui devient comme, je dirais,
34:48une force...
34:50Il y a des éléments, c'est fou.
34:52Des fois, on va chercher nos sources d'inspiration un peu partout,
34:54mais Akira est un film
34:56qui est resté à travers les années.
34:58C'est un film de fétiche pour moi.
35:00J'adore ce film. Grand moment de cinéma.
35:02Merci beaucoup.